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mardi 9 mai 2006 Lettre d’une mère séropositive aux messieurs de la Plateforme interassociative de prévention
Une fois de plus, je suis écoeurée par le comportement des instances, ayant organisé la dernière plate forme de prévention sida (1). Cette dernière a été pensé de façon sectaire, discriminatoire et confidentielle, entre « gens bien ». La prévention certes, mais pour ceux qui ont les moyens de leur maladie. Les pauvres n’ont qu’à continuer de servir de cobayes ou à crever derrière les hauts murs de l’indifférence ! Une lettre ouverte de Catherine (2). En effet, cette plateforme de prévention a été organisée de façon à bouter les hétérosexuels pauvres, derrière les murs infranchissables du programme de prévention du sida à deux vitesses (3). Normal, me direz-vous, peut être que les hétérosexuels ne transmettent pas le sida, ils se contentent de le choper ?! ! Puis, les plus riches ont besoin des plus pauvres pour les étudier, tester les médicaments, les éprouver scientifiquement, afin qu’ils puissent grâce à eux se soigner et se prémunir dans des conditions optimales ? ! Manque plus que les extractions d’organes de force et obligatoires sur les plus pauvres et la boucle est bouclée ! ! ! C’est de cette façon que ma fille séropositive et moi même percevons l’information. Une fois de plus nous sentons humiliées par ce choix discriminatoire et ferons tout pour le porter soit devant les tribunaux, si nous n’obtenons pas de réponse, soit sur la place publique. D’une façon ou d’une autre je tenterais de sauver ma fille par n’importe quel moyen Elle aussi aura peut être droit à une transplantation cardiaque haut de gamme à l’instar de Charlotte Valandrey, si son cœur fragile venait à lâcher. Et si je n’arrive pas à la sauver, ce ne sera pas faute d’avoir essayé… Durant toutes ces dernières années, je me suis rapprochée de la communauté gay dans les associations que j’ai pu fréquenter, j’ai discuté, écouté, défendu becs et ongles tous ces mecs contre vents et marées, j’ai dû même parfois, décrypter à ma fille les propos de certains qui portaient leur sexualité débridée comme un étendard, lorsqu’elle en était le témoin ébahi et inopportun. Plusieurs fois, je suis allée relancer un de mes neveux, homosexuel, malade du sida, dont je suis très proche, pour qu’il m’aide à comprendre les ressorts de la psychologie gay. Je suis en outre, partie plusieurs fois en ressourcement avec les « sœurs » de la perpétuelle indulgence, pour lesquelles j’ai un profond respect car elles m’ont sauvé la mise à une certaine époque, donc pas d’homophobie dans mes propos, juste le froid constat d’une réalité issue de la pauvreté et de « l’hétérophobie ». Aujourd’hui, cette même communauté nous renvoie ma fille et moi ainsi que tant d’autres, à notre néant matériel et identitaire, nous n’existons pas. Lire la lettre intégrale sur SURVIVREAUSIDA.NET Notes 1. Act Up Paris, Aides Ile de France, ARCAT, le CRIPS Ile-de-France, Sida Info Service et le SNEG se sont réunis Lundi 10 avril à la mairie de Paris pour signer une convention officialisant une Plateforme Inter associative de Prévention. Selon ses animateurs, « dans un premier temps, les premières actions de la plate-forme seront orientées, en priorité, vers les populations gays ». Lire et écouter Les homos d’abord ? Prévention et discrimination dans la lutte contre le sida. Sur l’histoire des associations membres de la plateforme, lire notamment Dans le panier de crabes d’Ensemble contre le sida : Ban public vs. Act Up Paris, L’association AIDES contre les malades les plus pauvres, au mépris de sa propre histoire ?, Le CRIPS et les malades immigrés : de la tergiversation à la déclaration de l’état d’urgence (1990-1998), Sida Info Service, et Où va l’argent du sida ? Le palmarès des associations financées par l’INPES. Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 mai 2006 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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