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vendredi 22 décembre 2006 Écoutez les sanglots des enfants perdus
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DANS LA MEME RUBRIQUE Galère des sables Écrire la vie, la mort et de nouveau la vie Donnez-moi des mots La connaissez-vous cette fille, la pute aux cent pas ? Motus Le monde est si petit et ses besoins si grands Comme une tache de moutarde sur un tablier blanc Dans les fables, le loup était-il vraiment un mythe ? Rouler sa vie dans un panier d’épicerie Et au diable les frontières L’intimidation ou “bullying” en milieu de travail Merck met en danger la vie de prostituées dominicaines La solitude est une bête à pleurer Mots de cœur Souvenances Il fut un temps.... |
Sortez vos chéquiers, les enchères vont commencer. À vendre... Des veaux, des agneaux, des poulets et... des enfants. La chair est tendre, c’est garanti. Comme ça ne vient pas de votre rue, vous pouvez vous servir « bar ouvert » sur la chair fraîche. Il ne faut pas fermer les yeux devant une évidence. La guerre fournit non seulement des A-K47 aux enfants, mais elle est aussi le principal fournisseur d’enfants au commerce sexuel. Des petites filles et des petits gars qui ont à peine six ou sept ans lorsqu’ils sont vendus pour satisfaire les besoins d’adultes en manque d’affection. Ai-je parlé d’affection ? Je ne crois pas que manque d’affection soit le terme correct. Je pense plutôt que perversion sexuelle serait approprié. La guerre apporte avec elle son lot de terreur, viol, abus de toutes sortes. Alors, comment une jeune femme violée n’oserait-elle pas vendre l’enfant de la honte ? Un mauvais souvenir, un caillou dans une chaussure mal ajustée. Bien sûr, quand la vente d’un enfant non désiré devient une question se survie, on ne pose pas trop de question. Il y a aussi ces petits orphelins qui, sans défense, sont cueillis comme des fruits bien savoureux, dans les décombres de leurs maisons bombardées ou dans des refuges de fortune. Certains errent depuis plusieurs jours avant d’êtres récupérés par les revendeurs d’enfants. Et les petits malheureux, affamés, qui ne demandent qu’à êtres protégés, acceptent qu’un adulte leur tienne la main, les rassure en attendant d’empocher le coût d’un aller simple vers l’enfer de la prostitution. Du petit bétail qui ne coûte pas trop cher à nourrir et qui rapporte gros. Il n’y a pas que les balles et les bombes qui tuent... L’argent fait aussi bien l’affaire. Surtout quant on s’attaque à la base d’une société... Ses enfants. J’ai l’âme en détresse rien qu’à penser que les Églises et les gouvernements s’entre-déchirent pour déterminer de la légalité de mariages, d’unions de conjoints adultes consentants et oublient que ce sont les enfants maltraités d’aujourd’hui qui seront source de notre avenir. Le trafic humain est dénoncé depuis très longtemps et il est plus que temps d’y mettre fin. Sommes-nous prêts à payer le prix d’un sauvetage de grande envergure ? J’en doute, c’est si facile de fermer les yeux sur ce qui ne se passe pas dans sa cour. Écoutez les sanglots des enfants perdus et demandez-vous ce qui pourrait être fait. Ces petits forment une importante partie de notre évolution et ne pas les protéger pourraient très bien avoir un coût social exorbitant. C’est un pensez-y-bien... Mis en ligne sur Sisyphe, le 12 décembre 2006 |