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lundi 16 avril 2007 Genre, citoyenneté et représentation
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La citoyenneté et la représentation politiques ont longtemps été posées comme l’apanage exclusif des hommes, et nombreuses sont les politiciennes à voir dans les assemblées législatives des univers masculins en raison des façons d’être, de dire et de faire qui s’y imposent ou, simplement, de l’atmosphère et du décor qui y prévalent ! Encore aujourd’hui, des proportions non négligeables de l’électorat belge, français, québécois et suisse considèrent que les rôles et fonctions politiques siéent mieux aux hommes qu’aux femmes. En cela, pour rappeler Scott, le genre consiste moins en la construction sociale de la différence des sexes, qu’une manière de signifier des rapports de pouvoir. Les chapitres de cet ouvrage s’affairent à exposer en quoi la citoyenneté et la représentation constituent des institutions sculptées par le genre. La partie sur la citoyenneté regroupe quatre chapitres, soit ceux de Bérengère Marques-Pereira, Réjane Sénac-Slawinski, David Parernotte et Isabelle Giraud. Ces textes partagent un ensemble d’observations et de questionnements qui rappellent les tensions soutenues entre égalité et différences. Par exemple, ils conviennent que la citoyenneté n’est en rien universelle, singulière et statique dans le temps et l’espace ; elle est plutôt plurielle et dynamique, en constant mouvement de flux et de reflux, de composition et de re-composition. Si elle conserve ses attributs nationaux, elle se pare de plus en plus de composantes internationales. La citoyenneté implique des éléments mesurables (comme les droits et devoirs), mais aussi non mesurables comme le sentiment d’appartenir au corps politique et de pouvoir peser sur lui. Elle n’est pas qu’affaire d’état, car elle résulte aussi (et peut-être surtout) du travail des mouvements sociaux, véhicules privilégiés de revendications avant-gardistes et différentialistes. La section sur la représentation compte cinq textes, soit ceux de Catherine Achin, Thanh-Huyen Ballmer-Cao et Sarah Buetikofer, Manette Sineau et Manon Tremblay, Lea Sgier, enfin celui de ChantaI Maillé. Les tensions entre égalité et différences ressortent aussi de cette section. Trois textes abordent la question du mode de scrutin et de ses effets sur l’accès des femmes aux assemblées législatives. L’idée selon laquelle le scrutin majoritaire élèverait une barrière infranchissable pour les femmes en les laissant aux portes de la représentation doit être nuancée ; les systèmes électoraux offrent le terrain et les règles du jeu, mais ce sont les partis qui développent les stratégies et sélectionnent les joueurs en conséquence. C’est pourquoi les mesures de contingentement (quotas ou parité), outils par excellence visant l’harmonie entre égalité et différences, génèrent souvent des résistances au sein de la classe politique. À ces blocages, les femmes ont répondu en déployant toute une série de stratégies afin de marquer de leur présence les institutions de la démocratie représentative. (Extrait de la présentation) Publié aux Presses de l’Université Laval. Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 avril 2007. |