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lundi 14 juillet 2008 Sexualisation précoce des adolescent-es et abus sexuels
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Voici le texte d’une conférence donnée par la Dre Franziska Baltzer, pédiatre et directrice de la clinique pour adolescents de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Ce texte a été rédigé par le Y des femmes à partir d’un enregistrement sur cassette vidéo. Le titre et les sous-titres sont de Sisyphe.
Je dois vous avouer que je suis un peu nerveuse parce qu’il me semble qu’on a beaucoup parlé du phénomène de la sexualisation précoce des jeunes dans les journaux, les stations de radio, à la télévision, etc. J’ai l’impression que vous avez déjà tout entendu, que vous avez déjà tout vu ! Pour commencer, je suis originaire de la Suisse. Je vous dis cela pour vous permettre d’oublier mon accent... (elle parle de sa famille). Pourquoi je m’intéresse au sujet de la sexualisation précoce des jeunes ? Je travaille à la clinique des adolescents de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Je suis venue ici pour la première fois en 1983 (ça fait plus de 20 ans) et j’ai d’abord été appelée à travailler à l’Hôpital Sainte Justine. J’y ai vu des adolescents pour la première fois. Aujourd’hui, nous recevons chaque année, à la clinique pour adolescents de l’Hôpital de Montréal, environ 260 enfants ou adolescents qui viennent nous voir pour des abus sexuels. Un tiers des patients est composé d’adolescents, deux tiers sont des enfants prépubères. L’âge moyen est de 7 ans et il y a beaucoup de garçons préadolescents... l’abus sexuel est donc une problématique qui ne touche pas seulement les filles mais aussi les garçons. Des abus sexuel dès la naissance À Sainte Justine, c’était la première fois que j’étais en contact avec des abus sexuels. Ce n’est pas quelque chose qu’on nous apprend en médecine ; d’ailleurs, nous n’y apprenons absolument rien sur la sexualité. En matière d’abus sexuel, il y a 20 ans à Sainte Justine, nous étions surtout confrontés à la problématique de l’inceste. Il y avait des adolescents et parfois des plus jeunes encore... Nous nous sommes aperçus, à ce moment-là, que l’abus sexuel commençait probablement plus tôt. Nous étions des avant-gardistes en pensant que l’abus commençait peut-être vers 9 ans ou 10 ans. Aujourd’hui, je peux vous dire que lorsqu’il y a une situation d’abus sexuel intrafamilial, elle commence dès la naissance. Aujourd’hui, je sais que quand les enfants viennent à la clinique à l’âge de 2, 3, 4 ans et que la mère se rappelle que le père avait une érection quand La clinique reçoit aussi des adolescentes enceintes. Il y en a près d’une centaine par année. Environ 20 filles vont décider de poursuivre la grossesse et 80 autres vont décider d’avorter. Il est évident que ce sont des adolescentes actives sexuellement. Il y a aussi, à la clinique, 120 nouveaux cas de troubles alimentaires par année. Selon moi, les troubles alimentaires s’apparentent au phénomène de la sexualité précoce. On les retrouvent, eux aussi, de plus en plus tôt : autour de 9 ans. La plus jeune que nous avons reçue à la clinique dernièrement avait 8 ans. C’était un cas d’anorexie, avec toute la perception du corps. Le phénomène est le même que celui de la sexualisation précoce : le malaise avec le corps et probablement avec la sexualité. Selon moi, les troubles alimentaires sont une autre façon de réagir à l’adolescence. La naïveté prédispose aux abus sexuels À Sainte Justine, avec les années, nous nous sommes aperçus qu’il y avait aussi des garçons victimes d’inceste. Vers l’an 2000, on a beaucoup parlé des adolescentes qui avaient un premier rendez-vous avec un garçon, rendez-vous qui aboutissait à une relation sexuelle plus ou moins voulue. Aujourd’hui, en 2004 et 2005, nous avons des phénomènes comme Sylvie, une fille de 14 ans que j’ai rencontrée dans un centre de détention où elle avait été placée pour sa propre sécurité et non pas parce qu’elle avait commis un crime. À l’âge de 13 ans, elle avait été violée par un groupe de garçons. Quelques mois plus tard, un homme de 19 ans l’avait approchée et il était devenu son « chum ». Elle avait alors commencé à faire des fugues et finalement, elle avait abouti au centre de détention. Je l’ai questionnée à propos de son copain : elle me disait que c’était un gars gentil et « cute ». Je lui ai demandé pourquoi elle le trouvait si fantastique. Elle m’a répondu qu’il avait une voiture... une BMW. J’ai alors voulu savoir ce qu’il faisait dans la vie pour avoir assez de sous pour se payer une BMW et elle m’a répondu que son copain ne travaillait pas. À la clinique, nous savions que Sylvie avait eu d’autres partenaires sexuels que son ami. Elle nous a finalement dit que son « chum » l’encourageait à avoir des relations sexuelles avec d’autres garçons ou d’autres hommes. Elle nous a également confié qu’elle ne recevait pas d’argent pour ce genre de services. Je lui ai expliqué que le paiement d’une BMW s’élève à près de 550$ par mois au minimum et je lui ai dis que je croyais que son copain la poussait à avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes pour payer sa voiture. Elle s’est rendue compte que la voiture était probablement à elle puisqu’elle permettait à son copain de faire les paiements ! Elle était complètement dépassée, absolument naïve : elle ne se rendait pas compte de ce dans quoi elle était embarquée. Cette naïveté-là, on la retrouve toujours et je pense que c’est très, très important qu’on ne juge pas les jeunes sur ce qu’ils font. Ce qui nous frappe à la clinique des abus sexuels, c’est, par exemple, cette mère adolescente qui vient nous voir régulièrement avec sa fille. Les parents de la petite fille de 4 ans sont séparés et elle visite son père les fins de semaine. Lors de l’examen annuel, la mère me demande d’examiner les organes génitaux de sa fille. Je lui demande alors pour quelle raison elle souhaite cet examen et elle me répond : « On ne sait jamais ! » Personnellement, je pense qu’il faut examiner les jeunes filles d’un bout à l’autre sans exclure la région génitale car autrement on laisse croire que cette partie du corps n’est pas normale, qu’elle est taboue, qu’elle est sale. J’essaie toujours d’inciter les jeunes médecins à faire un examen complet : on le fait pour les garçons (examen des testicules) et pas pour les filles... J’ai donc procédé à l’examen génital de la petite fille et je me suis aperçue qu’elle portait une petite culotte sexy : un petit triangle en avant et un en arrière reliés par un string sur les côtés. J’ai voulu savoir qui avait acheté cette culotte. La mère ou le père ? La jeune mère m’a répondu que c’était elle qui l’avait achetée. Je lui ai dit : « Vous voyez, d’un côté, vous avez des doutes quant à la possibilité d’un abus sexuel mais d’un autre côté, vous envoyez votre fille avec une culotte comme ça chez son père ! Quel est le message lancé au père avec des sous-vêtements semblables ? » En fait, la mère n’avait jamais pensé que cette culotte pouvait éveiller certains désirs, certains jugements, certaines idées chez une autre personne. Lors de la visite suivante, la petite fille avait une culotte normale. La mère a été très heureuse lorsque je l’ai remarquée. D’autant plus qu’il n’y avait pas d’abus sexuel chez cette fille. Pratiques sexuelles à l’adolescence En 1983, à Sainte Justine, il était clair, pour nous, que les filles qui portaient des vêtements sexy à 6 ans ou 7 ans étaient des victimes d’abus sexuels. Aujourd’hui, rien n’est moins sûr étant donné que ce sont ces vêtements qui sont disponibles dans les magasins, c’est ce que nous achetons : des petits chandails avec les épaules dénudées et toutes les autres choses que nous voyons dans les magazines. On trouve ça normal ! Sans même y penser... Aujourd’hui, chez les adolescents, on retrouve quatre sujets dont je vais vous parler : L’épilation brésilienne... j’ai vu la définition dans un magazine... C’était d’abord une méthode d’épilation utilisée par des danseuses nues et des mannequins de Playboy. Elles utilisaient cette pratique très douloureuse pour enlever tous les poils pubiens. Aujourd’hui, c’est la mode chez nos adolescentes. À la clinique, lorsque nous procédons à un examen gynécologique, nous sommes surpris lorsqu’une fille a encore du poil pubien ! C’est l’exception ! Ce phénomène date d’environ 3 ans. Il est apparu subitement et maintenant, tout le monde le fait. Aujourd’hui, il y a des filles qui se rasent le poil pubien aussitôt qu’il apparaît. Cette semaine, par exemple, j’ai vu une fille de 12 ans qui avait son poil pubien rasé. Il y en avait une autre, il y a environ 2 ou 3 semaines, qui avait dix ans et elle était rasée. Ce sont les mères qui amènent leurs filles pour se faire raser le poil pubien. La fille de 10 ou 12 ans ne sait certainement pas où aller pour se faire faire ce type d’épilation. Ma coiffeuse m’a confirmé qu’il y a beaucoup de mères qui amènent leur fille pour l’épilation. Je me demande sérieusement ce que c’est que cette mode. Je ne connais pas la réaction des garçons, étant donné que notre clientèle est principalement composée de filles mais dans le même article de magazine qui donnait la définition de l’épilation brésilienne, il y avait une analyse et des commentaires de dix hommes : sur les dix, un seul n’aimait pas l’épilation brésilienne. Tous les autres ont trouvé une foule de raisons pour apprécier ce type de rasage. Regardez cette photo (elle montre une photo). C’est le corps d’une petite fille de 4 ans avec les mains et les cuisses d’une femme adulte. Pour moi, c’est très simple : c’est une invitation à la pédophilie. Le message qui est véhiculé aux adultes approuve le fait d’avoir des relations sexuelles ou d’avoir des pratiques sexuelles avec les filles, les jeunes filles, les filles prépubères. On sexualise le corps d’un enfant pour pouvoir l’exploiter. Je ne vois pas d’autres raisons pour expliquer le phénomène. On achète du linge sexy aux enfants, on montre un demi-sein... On peut voir ce type d’image n’importe quand, n’importe où. Cette revue, elle se vend dans des kiosques, au métro et dans toutes les épiceries. En plus, la publication de ce magazine est subventionnée par le gouvernement fédéral. Quand je paie mes impôts, je voudrais enlever au moins 100$ par année : selon moi, il s’agit de pornographie. On parle beaucoup des pratiques sexuelles à l’adolescence. Les adolescents ont commencé à avoir des relations oro-génitales avant d’avoir des pénétrations : on le constate à la clinique, pas chez tout le monde mais on le voit. Les filles se font appeler le soir et vont faire un « blow job » chez leurs copains pour être « in », pour être appréciées. S’il y a un côté positif à cette pratique, c’est qu’on préserve la virginité et on ne tombe pas enceinte mais le problème, c’est qu’on peut attraper des maladies sexuelles ailleurs que dans le vagin. Nous voyons des infections, des condylomes, dans la bouche et même une chlamydia dans l’oeil parce que la fille s’était fait un masque de sperme. Les professionnels doivent être vigilants et ne pas penser uniquement au SIDA. Plus de risques de MTS et pas plus de plaisir Est-ce que la situation est pire qu’avant ? Je me rappelle d’une fille qui était venue, il y a 20 ans, consulter pour un test de grossesse. Nous lui avions demandé si elle était active sexuellement et elle nous avait répondu négativement. Lorsque nous la questionnions sur la raison du test de grossesse, elle soutenait qu’elle avait des relations. En fait, elle ne se croyait pas active sexuellement parce que lors des rapports, elle ne bougeait pas. C’était effrayant : cette fille ne savait rien d’une vie sexuelle saine et gratifiante, elle avait uniquement une pénétration vaginale. Aujourd’hui, les filles ne bénéficient pas, elles non plus, du plaisir d’une vie sexuelle saine et gratifiante quand elles vont faire une fellation à un copain : elle ne reçoivent rien en retour, aucun plaisir. Je ne suis donc pas certaine que la situation soit différente. Aujourd’hui, les filles ont des... (elle cherche le mot) en anglais, c’est un « fuck friend », c’est un « ami avec bénéfices ». Ces filles nous disent qu’avoir un vrai « chum », c’est beaucoup plus de responsabilités. Elles ne sont pas prêtes à avoir un « chum » mais elles se disent prêtes à avoir des relations sexuelles sans lien, sans attache. Un jeune m’a un jour confié que pour lui, c’est du sexe récréatif. Plutôt que d’aller voir un film ou d’aller faire une randonnée, les jeunes font du sexe. C’est un moyen de communication comme n’importe quel autre... C’est vraiment en ce sens qu’ils le font, il n’y a pas de réflexion derrière, c’est leur façon de communiquer. La fille « légère » à l’école, c’est un phénomène que nous rencontrons depuis plusieurs années. Les filles qui ont cette réputation n’ont souvent rien fait. Ce peut être des filles qui n’ont jamais eu de relations sexuelles. Je ne sais pas à quel point cette réputation est liée à certaines modes, par exemple, au lapin de Playboy. Ce lapin-là, il est partout maintenant : sur les tee-shirts, les boucles d’oreilles, etc. Les filles de 12, 13 ou 14 ans portent le symbole alors qu’elles n’ont aucune idée que c’est le lapin de Playboy, que ça envoie un message à certaines personnes. Pour elles, c’est un lapin « cute ». On retrouve ici cette même naïveté des adolescents... L’année dernière, dans certaines écoles de Montréal, il y avait des bracelets en plastique de toutes les couleurs. Les couleurs de ces bracelets ont commencé à avoir une signification. Les garçons passaient à côté des filles et arrachaient un de ces bracelets : selon la couleur, le garçon demandait à la fille de faire l’acte sexuel correspondant. Chaque école avait son code. Aujourd’hui, ils sont bannis mais une fille m’a dit que les garçons avaient commencé à en porter. Ce sont maintenant les filles qui les arrachent. Un acte d’affirmation ? Les infections transmissibles sexuellement : c’est un fait, des études aux États-Unis démontrent que les jeunes qui adhèrent aux campagnes du NON et qui achètent les anneaux de la chasteté ont plus de ITS que les autres parce qu’ils ne respectent pas leurs voeux de chasteté et qu’ils ont des relations non protégées. Ils n’ont pas accès à l’information autre que celle qui les incite à dire non ou à ne pas avoir de rapports sexuels. Ils sont donc beaucoup plus à risque. Aux États-Unis, les jeunes commencent à avoir des relations sexuelles au même âge que les jeunes d’ici et d’ailleurs dans les pays industrialisés. Ce sont les mêmes statistiques qu’en 1990 à Montréal : à 16 ans, 50% des jeunes ont eu des relations ; à 18 ans, 20% n’en ont pas eues. D’autres jeunes peuvent commencer plus tôt. Il n’y a rien de nouveau et la situation est la même aux Etats-Unis, à l’exception des grossesses : il y a de 4 à 5 fois plus de grossesses à l’adolescence aux États-Unis qu’au Canada. Les pays où il y a le moins de grossesses à l’adolescence sont la Finlande et les Pays-Bas, où on commence l’éducation sexuelle beaucoup plus tôt. Aux États-Unis, ils se concentrent beaucoup plus dans les campagnes pour promouvoir le NON plutôt que de faire des campagnes de sensibilisation et d’information. Pourquoi la sexualisation précoce Quant aux origines de la sexualisation précoce, on blâme les Spice Girls, et Britney Spears. Je pense que le phénomène est plus profond. Il y a aussi d’autres problèmes : le « backlash » du mouvement féministe ; où sont-ils les hommes dans tout ça ? Il a aussi un problème de communication. Nous communiquons des messages aux enfants quand nous les laissons porter : « princesse » ou « perfect baby » sur les chandails, sur les fesses des pantalons, à des endroits où, d’après moi, ils ne devraient pas être. Les enfants sont comme des éponges, ils vont tout absorber : c’est donc très facile de les influencer. Selon moi, c’est une suite logique : si on habille une fille de 4 ou 5 ans avec du linge sexy, plus tard, quand elle sera adolescente, elle utilisera le sexe comme moyen de communication. Elle sera habile avec ce « langage » et c’est celui qu’elle aura appris à utiliser comme moyen de communication. Nous sommes aussi dans une époque d’extrêmes et nous le constatons partout : nous voyons, d’une part, l’obésité et toutes les campagnes qui nous frappent en ce moment et d’autre part, nous voyons tous les troubles alimentaires comme l’anorexie, de plus en plus présents chez des filles de plus en plus jeunes. Nous avons une longévité accrue et le potentiel de vivre jusqu’à 85 ou 90 ans et nous vivons, en même temps, dans une société qui veut tout avoir et ce, pour un court instant : tout est jeté et remplacé l’année suivante, il n’y a plus rien de durable. Il y a l’athéisme versus le fondamentalisme religieux : c’est l’un ou l’autre, il n’y a pas, selon moi, de milieu... Les conséquences sont les suivantes : tout est devenu matière à vendre et bien sûr, le sexe augmente les ventes. L’extrême, pour moi, c’est l’image du bébé dans une boîte de coton (elle montre l’image) : il coûte combien ce bébé-là ! Même les bébés sont devenus une matière que nous pouvons vendre et c’est ça qui me choque. Je sais que les photos d’Anne Giddens sont belles, mais c’est du marketing ! Parfois ça va trop loin, l’identité à travers les âges devient très floue, on ne sait plus qui on est. Nous avons perdu les frontières entre les générations, nous ne connaissons plus les rôles des différentes générations, ce que nous sommes censés faire. L’exemple le plus choquant que j’ai vécu a eu lieu l’hiver dernier. Un matin, en allant au travail, il y avait une dame à côté de moi dans l’autobus, une femme d’un certain âge (certainement plus âgée que moi !), d’environ 60 ans. Elle était habillée en léopard de la tête aux pieds : un chapeau en léopard, un manteau, des leggings, des gants, des bottes. Elle allait certainement travailler au centre-ville. Le soir de cette même journée, lorsque je suis revenue, elle était là et à sa main, elle avait une petite fille de 4 ans, elle aussi habillée en léopard, de la tête aux pieds ! « Où est-ce qu’on s’en va ! Je n’ai pas d’espoir pour le futur de notre espèce si cela dépend de notre jeunesse fâchée. Est-ce qu’il y a une jeunesse plus irresponsable que la nôtre ? Quand j’étais enfant, nous apprenions à nous référer à nos aînés, à les respecter, mais les jeunes d’aujourd’hui sont extrêmement impertinents et ne peuvent accepter personne qui les contredit... Est-ce cette jeunesse qui est la fondation sur laquelle nous bâtissons notre futur ? » C’est Socrate qui a dit ça il y a bien longtemps. Je pense qu’il y a de l’espoir, nous sommes encore là, à réfléchir, et il n’y a pas de raison de désespérer... Source Actes de la Journée de réflexion sur la sexualisation précoce des filles, le 20 mai 2005, organisée par le Y des femmes. Vous pouvez télécharger toutes les conférences de cette journée sur le site du Y des femmes, en format PDF. Cliquez sur Bulletin/Communiqués dans le menu de droite pour accéder à la page appropriée. Merci au Y des femmes et à l’auteure. Mis en ligne sur Sisyphe, le 4 novembre 2005. – À lire Les éditions Sisyphe ont publié récemment La sexualisation précoce des filles, par Pierrette Bouchard, Natasha Bouchard et Isabelle Boily. Voir à cette page. Sujet lié : La mode hypersexualisée, par Mariette Julien, éditions Sisyphe 2010, 10$ + 2,50$ frais d’expédition. Voir ce site. |