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dimanche 18 février 2007 Le village Les Méchins, en Gaspésie Quelques leçons pour le mouvement ouvrier conscient au Québec
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Voici le cas d’ouvriers et d’ouvrières d’un petit chantier naval sous perfusion parce que touché par la déferlante néolibérale. C’est l’histoire pleine de leçons de ces travailleurs et travailleuses confronté-e-s à des politiques de droite au nom de "l’équité" envers une propriétaire locale, par rapport à un plus grand qu’elle que l’État aminci a trouvé le moyen de soutenir. Cela se passe en Gaspésie, dans un petit village, les Méchins, d’une région périphérique de la Ville de Québec, capitale nationale du Québec au Canada. Dès les années 70, une restructuration de l’industrie de la construction navale mondiale a touché plusieurs entreprises du Nord. Ce secteur d’une Voici la situation d’un chantier régional de réparation et d’entretien qui vivait jusqu’à maintenant en périphérie d’un autre chantier plus grand de construction maritime et de plate-forme de forage. Le chantier maritime Davie, le plus grand, a été menacé, lui, de fermeture pendant cinq longues années de disette pour les ouvrièr-e-s. Sauvé in extremis par un investisseur finlandais étranger, ce chantier a été laissé carrément à lui-même par l’État québécois ou canadien qui ont démissionné devant la tâche de sauvetage. Le syndicat et les créanciers ont été seuls à lutter contre sa disparition. Rien n’est encore vraiment stabilisé, mais il y a plus d’espoir qu’au début des cinq ans de stagnation. Ce contexte expliqué, résumons les enjeux pour les ouvrièr-e-s du petit chantier des Méchins qui sont mis devant les politiques néolibérales de La déferlante néolibérale sur un petit village de résistant-e-s L’implication des travailleur-euse-s des Méchins dans une grève serait un acte de courage dans le contexte économique actuel des régions du Québec. Elle enverrait le message d’un refus de la part de la main-d’oeuvre de s’appauvrir ou une tentative de mieux répartir la richesse en Gaspésie. La menace de fermeture, elle, semble venir d’une volonté d’endiguer un mouvement qui demande un retour plus équitable sur la vente de sa force La décision des travailleur-euse-s du chantier d’améliorer ensemble leur sort est loin d’être aussi négative qu’on le prétend de tous les côtés. Elle est plutôt le signe d’une saine démocratie où chacun-e devrait être en mesure de mieux maîtriser son destin et d’augmenter sa part de pouvoir sur sa propre vie. Il est déplorable qu’on fasse si peu de cas, non pas pour effrayer, mais pour éclairer le choix d’une stratégie collective, des craintes ou des difficultés qu’une grève pourrait entraîner pour les travailleur-euse-s et leurs familles dans le contexte de l’épidémie de fermetures d’usine. On ne se gêne pas pour les interpeller afin qu’ils-elles acceptent de travailler à rabais de peur qu’ils-elles soient responsables de l’écroulement du monde autour d’eux-elles. Pourtant, dans le libre commerce tant adulé, on ne fait aucun grief à des vendeurs qui retirent leurs billes (collectivement pour des grévistes) quand le prix octroyé ne convient pas. Il y a quelque chose de perverti dans ce monde, où le travail salarié occupe maintenant une telle importance, qui fait que les règles du jeu ne favorisent que l’un des protagonistes d’une transaction qui, somme toute, se fait sur la base légitime de l’offre et de la demande : pas d’offre sérieuse pour une marchandise (dans notre cas, le travail collectif), pas de livraison de celle-ci ! Que ceux et celles, capitalistes, qui ne peuvent pas vivre ainsi dans une La rareté du travail, dans un village comme les Méchins, provoquée par un Quelque soit leur décision, il est maintenant de plus en plus évident que les ouvrièr-e-s du monde, comme ceux et celles des Méchins, sont placé-e-s devant des stratégies patronales pour réduire les coûts et appauvrir davantage. Le recul du néolibéralisme planétaire sera fortement influencé par les stratégies de riposte que choisiront les ouvrièr-e-s. Confronté-e-s à une telle situation, il n’est pas négligeable pour une gauche éternellement renaissante de ses cendres comme le Phoenix après des coups qui l’a fait hésiter devant l’ampleur de la tâche au niveau mondial, il est même crucial pour sa crédibilité, que la gauche renoue avec les origines du mouvement ouvrier conscient qui lui ont donné l’impulsion initiale qui devait la conduire jusqu’à la révolution politique. Comment imaginer, sans la résistance ou le retour à l’offensive d’un mouvement Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 janvier 2007 |