| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






mardi 13 janvier 2004

La Cour supérieure du Québec rend un important jugement sur l’équité salariale

par Nicolas Phébus






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Joyeux Noël et Bonne Année 2022
Maternité de substitution : La CIAMS dénonce La conférence de La Haye
Luttes de classes et pauvreté plus tabous que le racisme. Entrevue avec Toni Morrison
Ma rentrée féministe 2019
Défendre les droits des femmes était son souffle de vie
Mettre fin immédiatement à la discrimination fondée sur le sexe dans la Loi sur les Indiens
Canada - Un statut égal pour les femmes dans la loi sur les Indiens : demande d’appui
La 42e Assemblée Générale annuelle de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) rassemble jeunes et aînées
Les luttes menées à l’échelle locale sont liées et s’inscrivent dans un contexte global
À la mémoire de Marie Trintignant
L’économie du don, la théorie et les pratiques - Appel de textes
20e anniversaire de la Marche des femmes contre la pauvreté "Du pain et des roses" : des retrouvailles émouvantes et stimulantes
La présence des femmes sur Internet
"Lockout au Journal de Montréal. Enjeux d’un conflit de travail", chez M éditeur
Les garderies commerciales : la réponse du XX1e siècle ?
Grande manifestation contre l’austérité, samedi le 29 novembre à Montréal et Québec
Services sexuels pour les handicapés : la pitié dangereuse
Vatican VS mafia - Qui lave les péchés du monde ?
Résister et construire des alternatives au modèle patriarcal, capitaliste, raciste, lesbophobe et colonial
Obama ou le "Dream" de Martin Luther King ?
La dictature du regard
De petits pas contre la faim - Où déposer vos dons
Le féminin à géométrie variable - Être nommée pour exister !
Shéhérazade, une filiation possible pour les femmes militantes ou artistes contemporaines
La médaille du Barreau de Montréal 2012 décernée à Me Christiane Pelchat, artisane d’un monde meilleur
La CHI - Un humour dégradant et complice de l’injustice sociale
Grève étudiante - Des féministes de l’Université Laval s’indignent de la violence policière
Grève étudiante – "Allô la police !"
Témoignage - Mon chemin vers le bonheur
Des survivantes de tortures et de mauvais traitements exhortent le Canada à aider à mettre fin aux violations des droits de la personne aux Philippines
Discrimination sexiste dans l’industrie de la construction : mémoire
Aides domestiques – Le Conseil du patronat du Québec prend encore une fois position contre l’égalité des femmes
Québec - Une menace plane sur l’autonomie des organismes communautaires
Les femmes demandent réparation
Offrez des livres des éditions Sisyphe pour Noël 2010 - Deux forfaits à prix modique
Abolition de la Commission de l’équité salariale : un recul inacceptable pour les femmes !
Les crimes haineux déclarés par la police au Canada
Les organismes communautaires dénoncent les conséquences des actions gouvernementales
Les femmes immigrées et "racisées" font les frais d’une fragmentation du mouvement communautaire et d’un manque de ressources
Le réenchantement du monde par les médias
Dramaturgie de contes de fées dans les relations internationales
Équité salariale - la moitié des entreprises ne suivent pas la loi
Le scandale du financement des écoles privées
L’utérus national
Québec - Il y a 25 ans, Denis Lortie tirait sur des employés de l’Assemblée nationale
Mouvement de libération des femmes : 1970-2010
Éliminer la pauvreté : il faut faire plus ... et mieux
La Grande Déclaration Jeunesse de Québec
Nouveau-Brunswick - Aux personnes qui pensent que les femmes ont atteint l’égalité
Équité salariale - Radio-Canada à pas de tortue
Radio-Canada et les femmes journalistes - Avancez par en arrière, Mesdames
Quand le sexe prit le pouvoir
Pour le respect des droits et libertés des travailleuses et travailleurs (im)migrant-es au Québec et au Canada
Les nouvelles chaussures du ségrégationnisme
Aides familiales, travailleurs agricoles, et autres travailleurs (im)migrant-es à statut précaire : quels droits ? Quelles responsabilités gouvernementales ?
La pauvreté a des effets dévastateurs sur la santé des enfants
Arrière-pensées des discours sur la "victimisation"
Marchons le 7 septembre pour appuyer la Déclaration des Nations-Unies sur les droits des peuples
En Congrès, l’AFEAS réclame une loi pour protéger les droits collectifs acquis et l’égalité entre les sexes
Syndrome d’aliénation parentale ou SAP, une théorie contestée
Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil
Dignes dingues dons
Crime et pauvreté à l’ère du libéralisme
Sortir d’un gang criminel et reprendre goût à la vie
Printemps
Réaction du Comité des femmes des communautés culturelles de la FFQ sur les accommodements raisonnables
Rencontre laïque internationale le 10 février
Toutes les Montréalaises devraient disposer d’un logement de qualité, sécuritaire et abordable
Un goût de lendemain de veille
Lulu love Lili ou histoire d’L
Association étonnante d’une psychologue aux ateliers "Initiative vraie Beauté" de Dove
La Commission de l’équité salariale refuse la demande du gouvernement d’étaler le paiement
Devons-nous nuancer notre critique de l’islam ?
La menace de tuer Redeker, un test pour l’état de notre démocratie
Point de rupture
L’R des centres de femmes du Québec à la recherche d’une travailleuse polyvalente
J’ai rencontré le quinquagénie
Le calendrier girl power 2007 s’inscrit dans le phénomène de l’hypersexualisation de la société
Jeux olympiques 2006 - J’ai perdu mes eaux limpides !!!
Déménagement du casino : une hausse du crime est prévisible
Ressources pour les femmes
Le gouvernement Harper veut museler les groupes de femmes
Dérives des banlieues : les filles, premières victimes
Les Misérables du XXIe siècle
Attention à la boîte de pandore de l’eugénisme scientifique
La France et le Québec, deux définitions divergentes de la laïcité dans l’espace public
Tout le monde en parle, de la peste raciste
Le mouvement étudiant et le renouvellement du projet social québécois
La longue marche des femmes vers l’égalité dans les métiers non traditionnels
Libre : la loi du genre
La Loi sur les normes de travail interdisant le harcèlement psychologique est en vigueur au Québec
Un couvre-feu pour les jeunes afin de réduire le vandalisme ?
Femmes, migration et frontières
L’amour a-t-il changé ?
Pauvreté : bouc émissaire
Le totalitarisme "politically correct". Mythe ou réalité ? - Le milieu universitaire et la droite
Le totalitarisme "politically correct". Mythe ou réalité ? - Culture occidentale et analyse féministe
La chasse au "politically correct"
S’unir pour être rebelles - Rassemblement de jeunes féministes
La féminisation linguistique : nommer notre présence au monde
Équité salariale et dérives masculinistes
La malbouffe n’est pas toujours un choix personnel
Appel pour un Québec d’abord solidaire !
Les derniers titres de Sisyphe en permanence sur votre site
Radio France Outre-Mer attise le feu
La Charte mondiale des femmes pour l’humanité
Pourquoi cette rage ?
Privatiser les services de santé, un pis-aller
Une justice à géométrie variable
Quand l’industrie de la charité imite les « grandes »







La Cour Supérieure du Québec a rendu un jugement historique, vendredi le 9 janvier, en invalidant le chapitre 9 de la Loi sur l’équité salariale qui avait permis à plusieurs employeurs d’être exemptés des obligations prévues par cette Loi. Les organisations syndicales sont unanimes : une grande victoire pour les femmes (SCFP), une victoire très importante pour les travailleuses du Québec (SFPQ), une belle victoire pour le mouvement syndical (FTQ), un jugement historique au plan social (CSN), etc.

De quoi s’agit-il ?

Le chapitre 9 de la Loi sur l’équité salariale permettait aux employeurs d’être dispensés d’une démarche d’équité salariale si leur entreprise pouvait prétendre avoir complété un programme d’équité ou de relativité salariale avant l’adoption de la loi, en novembre 1996. Lorsque la Loi a été adoptée, plusieurs employeurs ont affirmé qu’ils avaient déjà réalisé un programme d’équité ou de relativité salariale. La Commission d’équité salariale avait rapidement accepté des programmes inadaptés ou fictifs. Les organisations syndicales avaient été exclues de l’élaboration de ces programmes, et plus important encore, il leur était impossible de contester les décisions de la Commission. Plusieurs syndicats, dont la CSN et le SFPQ, avaient contesté ces dispositions légalement.

« Il suffisait pour un employeur de prétendre avoir fait une quelconque comparaison entre les emplois féminins et les emplois masculins pour recevoir l’aval de la Commission et être dispensé de réaliser un véritable exercice d’équité salariale. Aujourd’hui, la juge vient invalider ce recours des employeurs et annule les décisions rendues par la Commission de l’équité salariale », explique Claudette Carbonneau, la présidente de la CSN. En effet, dans sa décision, la juge Carole Julien a déclaré inconstitutionnelle et discriminatoire cette section de la Loi. « C’est une décision qui aura des conséquences positives pour des milliers de femmes au Québec. Nous avons maintenant la possibilité de bâtir de véritables programmes d’équité salariale », affirme Annick Desjardins, responsable du dossier de l’égalité au SCFP.

Une victoire légale

« Il s’agit d’une victoire totale pour le mouvement syndical, a déclaré René Roy, secrétaire général de la FTQ, avec ce jugement, il n’y a plus d’exception pour les employeurs ni de discrimination à l’endroit des travailleuses ». « Toutes les démarches entreprises par les employeurs visés par ce chapitre sont déclarées nulles. Cela veut dire que tous les employeurs qui avaient déposé des rapports de relativité ou d’équité à la Commission de l’équité salariale pour le 21 novembre 1998 devront refaire leurs devoirs. Ils devront réaliser l’équité salariale avec les travailleuses et les syndicats, tel que le prévoit le régime général de la loi », a expliqué le directeur québécois du Syndicat des employés et employées professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec), Serge Cadieux. « C’est une très grande journée pour le droit des femmes. Il s’agit d’une victoire importante qui rétablit leur droit à la dignité et à l’égalité », a commenté la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. Pour le SFPQ, il s’agit d’un grand jour qui s’inscrit dans le cadre d’une longue bataille menée par les femmes du Québec pour la reconnaissance de la valeur de leur travail.

Pour la FTQ et ses syndicats affiliés, il n’y a qu’une seule alternative responsable pour les employeurs : « Au lieu de pousser plus loin les recours juridiques, ils doivent s’asseoir avec nous pour régler une fois pour toute le dossier de l’équité salariale », a dit René Roy. La présidente de la CSN a pour sa part invité le gouvernement du Québec et l’ensemble des employeurs à compléter de véritables exercices d’équité salariale qui, en vertu de la loi, devaient être terminés au plus tard au 21 novembre 2001. « Deux ans plus tard, il serait particulièrement odieux de voir le gouvernement ou les employeurs contester ce jugement ».

Et l’équité dans le secteur public ?

Selon Michel Sawyer, président général du SFPQ, il s’agit d’une importante victoire pour les femmes du secteur public québécois qui pourront désormais compter sur les dispositions de la Loi sur l’équité salariale pour faire avancer ce dossier qui traîne en longueur depuis plus d’une quinzaine d’années. Pour Michel Sawyer, il ne fait nul doute que cette décision très attendue permettra de relancer les travaux d’équité salariale pour les travailleuses du secteur public québécois. « Depuis l’élection du 14 avril dernier, le rythme des travaux entrepris entre l’Intersyndicale et le gouvernement du Québec avait passablement diminué, et ce, malgré les belles promesses de Jean Charest et du Parti libéral. À partir d’aujourd’hui, le gouvernement ne pourra plus se cacher derrière le chapitre 9 de la Loi sur l’équité salariale pour prétendre qu’il s’est conformé aux prescriptions de la loi », a précisé M. Sawyer.

Anticipant peut-être l’éternel argument budgétaire, la juge déclare : « Un effort d’honnêteté serait nécessaire. Le Québec a ou n’a pas les moyens et la volonté de réaliser l’équité salariale. Par le régime général, le législateur a conclu que les employeurs, incluant le secteur public, ont les moyens d’assumer les coûts de l’équité salariale suivant les mesures imposées à tous les employeurs. Il ne peut prévoir une dérobade au moment de reconnaître des exercices antérieurs qui ne rencontreraient pas les mêmes exigences ».

Le gouvernement a six mois pour réécrire ce chapitre d’exception et le rendre conforme aux chartes. Il peut également décider de soumettre l’ensemble des femmes au régime général prévu à la loi. Grâce à ce jugement, c’est au-delà d’un demi-million de femmes qui pourront dorénavant obtenir un véritable droit à l’égalité. Le jugement de la Cour supérieure aura donc un impact sur des milliers de femmes, notamment les syndiquées du secteur public, des universités et du mouvement Desjardins qui, au Québec, est le principal employeur dans le secteur privé et le premier employeur de main-d’oeuvre féminine.

D’abord publié sur le CMAQ, le 9 janvier 2004. L’auteur a autorisé la reproduction de son article.

Mis en ligne sur Sisyphe le 10 janvier 2004.



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Nicolas Phébus



    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2004
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin