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mardi 3 décembre 2013 Mon coeur est de plus en plus féministe
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Voici la réponse de Louky Bersianik à l’hommage que plusieurs de ses amies et amis lui ont rendu, le 11 août 2006, dans le cadre du Festival international des femmes de Montréal (FIFM).
Quand un tel événement vous arrive, vous êtes confondue, car un tel événement est confondant. La santé de votre cœur aimant en prend un coup, car il est en droit de fondre d’amour... Bien que confondue, je me sens au Paradis car, telle une kamikaze, je pourrais bien exploser à tout moment, et ce n’est pas 11 000 vierges qui m’attendent, mais toutes les personnes ici présentes qui me font don de leur amitié comme une ceinture explosive. Dans cette action continue, je suis votre complice, car l’amitié est la base même de la complicité. Je vous suis infiniment reconnaissante de votre merveilleuse reconnaissance qui s’adresse à l’amie et à l’écrivaine que je suis. L’Euguélionne a trente ans cette année. Bien que plus discrète qu’à son arrivée, elle continue sa petite bonne femme de route avec une vitesse de croisière qui lui fait faire de fabuleuses rencontres, comme celle de ce soir. Elle est toujours en recherche de sa planète positive et du mâle de son espèce. Celui-ci, elle ne l’a pas trouvé il y a trente ans ; qui sait si elle ne le trouverait pas aujourd’hui. Le monde a quand même changé un peu depuis. Les dents, les yeux, les oreilles, les jambes, les seins, tout fout le camp lorsque vous avez vécu un siècle moins un quart. Et le coeur, à ce stade, pourrait bien devenir sec comme un vieux pruneau. S’il se bonifie comme un grand vin millésimé, c’est qu’il a la chance de poursuivre sa grande passion, l’écriture. Et si, en plus, ce coeur a le bonheur d’être mamie, alors, c’est le Paradis, encore et encore. Pourquoi écrire est un si grand bonheur ? Qu’est-ce qu’un livre dans ses feuilles sinon un arbre reconditionné ? Qui balaie le sous-sol de cette planète avec ses racines vivantes et qui réveille le ciel avec ses branches souples, des plus anciennes aux plus neuves, transportant un feuillage sans cesse épris de renaissance. Et qui parfois rencontre la lune, car la lune aussi est une extra-terrestre. Mon coeur est de plus en plus féministe, c’est son titre de gloire. Et vous qui êtes ici ce soir, avec moi et pour moi, vous êtes ma famille, ma famille élargie ! – Lu par l’auteure au Studio-Théâtre de la Place des Arts, à Montréal, le 11 août 2006. Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er septembre 2006. |