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samedi 10 octobre 2015 Au chevet de la clique proxénète ?
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Le 11 août 2015, Amnesty International se prononce résolument en faveur de la libéralisation du « commerce du sexe ». Selon l’association, seules des mesures minimalistes mises en œuvre par les pouvoirs publics permettraient de garantir les « droits humains des travailleuses et travailleurs du sexe ». En poussant la logique commerciale à son terme et étant communément entendu que les employées du commerce sont des vendeuses, s’agirait-il, dans le Code du Commerce, de sécuriser les vendeuses de sexe dans l’opération soit de location de partie du corps, soit de cession gratuite, qui deviendrait alors don d’organe ? AERAFEM ne saurait cautionner, en aucun cas, un tel dévoiement quant aux droits fondamentaux des femmes. En effet, l’association internationale tient un double discours, qui ne fait que révéler son souci premier à l’égard des acheteurs. Serait-ce que le droit à la vie privée de ces derniers, venu manifestement en "sous-bassement" de la dignité essentielle de la femme et de l’homme ainsi que du droit à la vie, devrait supplanter leur sûreté et leur liberté ? Cependant, le commerce est une activité publique, s’il est de droit privé, il ne relève pas de la vie privée : trottoirs, vitrines et centres ouverts en témoignent. AI s’arrange en tout cas d’écarter et d’ignorer ces points et suggère que, précisément, quelle que soit la primauté, aucun de ces principes fondamentaux n’est violé puisque la « sexualité » est un besoin humain - confondu par là le sens de besoin et celui de besoin vital (où la vie serait mise en danger) - qu’il ne peut y avoir en l’occurrence servitude et que, par conséquent, la prostitution relève également de préférences individuelles qui ne sauraient admettre le regard indiscret de l’État. Dans le même temps, A. I. insiste, dans un contexte économique imparfait, sur la validité du « choix » prostitutionnel pour les femmes en situation de précarité. C’est ainsi que cette logique d’urgence sexuelle virile mais humanitaire viendrait combler les lacunes clairement libérales des propositions de l’Organisation Non Gouvernementale : la prostitution de solution serait salutaire pour les femmes pauvres, leur enlever le pain de la bouche est indécent, les acheteurs seraient des bienfaiteurs ainsi que les pourvoyeurs … En tant qu’association agissant pour l’éradication des féminicides dans le monde, une telle position nous paraît intenable, les femmes ayant droit à la vie, la liberté, la sécurité et la dignité d’office. Or et par définition, ces principes fondamentaux ne peuvent être fonction de l’état de fait mais, bien au contraire, sont à même de créer un contexte au sein duquel le politique peut dûment intervenir pour contredire la licence coutumière des hommes qui paient pour utiliser en nombre écrasant des enfants, des fillettes et les femmes telles des « outils-vivants » à jouir. Et à perpétuer la lignée sans plus s’embarrasser de contraintes sociales ? Le sens mécaniste et utilitaire envers le sexe féminin qui doit se savoir honoré d’être utilisé par le désir viril pourrait passer, à n’en pas douter, sous la coupe d’une mutation en "proxénétisme reproductif" (1). Il s’agit là d’une position de principe : le corps humain ne peut faire l’objet d’échange. Le corps humain n’est en rien une propriété cessible. Qu’est-ce qu’un sujet de droit sans corps ? À moins de renier la hiérarchie de principes, la servitude volontaire, pas plus que la traite, ne trouve de justification dans le cadre de ceux affirmés par les diverses « Déclarations Universelles des Droits de l’Homme » ! Si l’argent déboursé en conditions matérielles optimales constitue la seule médiation possible pour déterminer ou non un lien de subordination et d’exploitation, il va sans dire que la traite sexuelle peut très facilement devenir une simple question de libre circulation de « travailleuses ». D’autant qu’A. I. se prononce en faveur de la régularisation systématique des migrantes, qui ainsi concernant un continent s’évaporeraient, et dans les échanges inter -continentaux apparaîtraient socio- professionnellement en services commerciaux de coopération dans les statistiques de la rémittence (2) de la Banque mondiale ? A.I. brouille les termes à dessein, de sorte que la contrainte doive absolument atteindre un paroxysme, afin que les femmes prostituées ainsi que toute femme puissent seulement espérer une quelconque sécurité. En effet, miser sur la bonne volonté et l’ « éthique » des « proxéneurs » (acheteurs) et des proxénètes (VRP - voyageurs de commerce) revient à rendre les droits fondamentaux des femmes négociables, appréciés au gré d’humeurs seigneuriales plus ou moins bienveillantes. Ce qui confond la survie et le droit à la vie, tandis que la condition première de la vie elle-même, à savoir l’intégrité du corps, en est bassement monnayée. AERAFEM ne souscrit en rien à ce renoncement gestionnaire, lequel d’évidence et au nom d’un relativisme pragmatique, contribue et continue à justifier des pratiques féminicidaires archaïques, tant contre les prostituées que l’ensemble des fillettes et des femmes. Prétendre encadrer commercialement a minima ne rencontre aucun succès depuis des siècles et relève finalement, et dans l’ensemble, d’un simple immobilisme historique ; lequel se trouve ainsi en contradiction nette avec une promotion cohérente et digne des Droits des femmes à l’échelle mondiale. D’autant que la preuve n’est nulle part faite par Amnesty International de sa rigoureuse méthodologie scientifique, AERAFEM lui dénie toute crédibilité en ce domaine. AERAFEM salue et remercie les innombrables protestations d’antennes nationales de l’association qui se désolidarisent de cette position bafouant les législations souveraines et démocratiques, ainsi que les Conventions et Traités internationaux d’égalité des sexes et de protection des fillettes et des femmes. AERAFEM Paris, siège & Antenne Marseille, le 4 septembre 2015. Notes 1. Le proxénétisme reproductif étant communément désigné sous la notion de « Gestation pour autrui ». Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 octobre 2015 |
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