L’inconcevable est une valse
le tourbillon du rêve
pour inventer l’avenir
nous retrouver dans la ronde
Il aura d’abord fallu un ciel
sans fond ta voix plurielle
beauté désir et démesure
un maillage à en ’démourir’
Quête des mots cryptés en nous
vagues d’autres vies
au futur antérieur
voix inaudible de nos itinérances
Parfois censure ou fracture la voix
casse sous l’impact du choc
et tous les mots s’ensablent
dans le magma de l’indifférence
L’oubli amputation ou échappée
laisse les traces du manque
une peur diffuse fuite faille
un hurlement dans les entrailles
Quand tes pensées flottent
entre le cœur et le cerveau
tu avances derrière l’ombre
voix siamoise de l’univers
Je me sens planète en fusion
feu fragment implosion
tu n’en peux plus d’être
la peau fondue de l’éternité
L’oreille collée au coquillage
tu écoutais la mer te murmurer
le temps noyé perdu retrouvé
toi l’unique et infiniment même
Mes mots ne te retiennent plus
ni la multiplication de l’écho
et tu repars le vent dans le dos
l’eau sombre vidée de sons
Comment embraser ton coeur
si seul ton esprit peut capter ma voix
la vie sait mourir et demeure
ainsi mon cœur pour rester avec toi
Elle offre sa poitrine à l’éclair
et pratique le tir aux mots
tu aurais aimé qu’elle ouvre
le ciel noyé dans tes yeux
Tu voulais saisir l’instant
le passage vif de la lumière
détenir la clé des mystères
déverrouiller mers et mots
Tu reviens d’un lointain blanc
les mots gisent à tes pieds
confettis d’un autre temps
et je te remonte jusqu’à l’eau
Où va ton esprit amour
quand doucement il se détache
continent soudain flou
et dérive ballant dans le froid
Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 décembre 2017