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samedi 14 septembre 2013 Je suis "pour" la laïcité proposée par le projet de Charte des valeurs québécoises
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La plupart des messages Facebook qui me parviennent sur le sujet sont des reprises des propos et avis des médias et des politiciens de leur couleur. Je vous présente ma position personnelle sur la question. Voici quelques éléments qui motivent ma prise de parole ce matin. 1. La foire à l’opportunisme et au clientélisme Je suis horrifiée du spectacle scandaleux que nous donne encore une fois le milieu politique. À travers ce débat, tout ce beau monde de droite et de gauche, du provincial et du fédéral, voire du municipal, semble d’abord motivé par des objectifs électoraux. Je cherche en vain les élu-e-s qui osent privilégier ouvertement nos valeurs collectives, à moyen et long termes, à un discours (se voulant d’ouverture et de tolérance) élaboré par les stratèges des communications de leur parti. Où sont les femmes et les hommes publics qui refusent d’adhérer à une mauvaise foi jugée payante par leur parti ? Il serait, en effet, bien étonnant qu’un tel sujet fasse l’unanimité chez tous les membres d’un parti ? Où sont aujourd’hui celles et ceux qui ont le courage de parler en leur nom personnel et conformément à leurs propres valeurs ? Étonnant que les Québécois et les Québécoises de ma génération, celle-là même qui a porté la Loi 101, se disent maintenant à l’aise avec le principe de subordonner les droits collectifs aux droits individuels ! 2. L’exploitation honteuse de la question du voile dans les services de l’État Ayant vécu et travaillé un certain temps avec des femmes musulmanes dans plusieurs pays d’Afrique, en plus de les aimer profondément, j’ai un immense respect pour leur intelligence et leur dignité. La plupart de celles que j’ai connues là-bas sont de ferventes pratiquantes (elles prient tous les jours, plusieurs étant allées en pèlerinage à la Mecque sont des Hadj…). Cependant, ces femmes, de différents milieux, sont aptes à prendre les décisions qu’elles jugent pertinentes, entre autres en regard de leur habillement et de leurs projets professionnels. L’extrémisme religieux, je ne l’ai pas vu auprès de ces femmes. Quant à leur soumission à la religion ou à leur mari, si elle existe encore, elle est en voie d’être supplantée par cette recherche d’égalité que, collectivement, elles portent à bout de bras. Dans l’avion, j’ai rencontré des femmes ministres, habituellement voilées, qui se vêtent à l’européenne lorsqu’elles vont à Paris. Dans mon bureau, lorsque nous parlions travail, plusieurs n’hésitaient pas à tomber le voile. Toutes ces femmes m’ont dit que, nulle part dans le Coran, était inscrite l’obligation pour les femmes de se couvrir les cheveux. Ces amies musulmanes sont aussi éveillées à leur société et à leur religion que nous l’étions nous-mêmes face aux règles de l’Église en 1960-70. Peut-on cesser de véhiculer l’idée que l’interdiction des signes religieux dans les fonctions d’État amènera des femmes à se retirer de leur vie professionnelle ? Sur les quelque 2% de membres des communautés culturelles dans le personnel de la fonction publique québécoise, déjà, c’est une minorité qui porte le voile ou un autre signe religieux. Et parmi les femmes voilées en poste dans nos services d’État, bon nombre ont déjà exprimé leur accord pour venir travailler sans signe vestimentaire religieux. On peut espérer que la laïcité souhaitée pour notre État se confirme non seulement dans ses pratiques, mais aussi dans son visage. Enfin, quant aux dérogations proposées par le projet de loi, si elles me semblent généralement pertinentes, j’ai une réserve face au maintien du crucifix à l’Assemblée nationale. |