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dimanche 4 mai 2003 Les femmes refusent le statu quo dans l’Église
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COMMUNIQUÉ Montréal, le 17 avril 2003 - Dans la foulée de la Marche mondiale des femmes et du Jubilé de l’an 2000, le Réseau Femmes et Ministères s’est engagé dans une réflexion collective sur une période de cinq ans à travers le Québec et autres provinces francophones du Canada. Le Réseau Femmes et Ministères a tenu tout récemment une journée d’étude portant entre autre sur la question du pouvoir dans l’Église. Environ 90 femmes engagées en Église, émanant de plusieurs groupes et de divers milieux, ont répondu à l’invitation. Dans une déclaration aujourd’hui rendue publique, elles ont repris les principaux résultats de cette réflexion collective et dénoncent les pratiques d’inégalité entre les hommes et les femmes dans l’Église. Elles dénoncent également le pouvoir centralisateur, les justifications théologiques du discours officiel pour maintenir la non accession des femmes aux ministères ordonnés. Dans leur prise de parole publique, les femmes expriment aussi leur vision de l’avenir de l’Église : une Église libératrice, ouverte sur le monde, où hommes et femmes travaillent ensemble à la proclamation de l’Évangile. Elles réaffirment haut et fort que l’Église doit être une Église du cœur où la priorité est accordée aux personnes et qu’aucune ne peut être exclue. Cette déclaration est l’expression d’une volonté ferme non seulement de refuser le statu quo dans l’Église, mais surtout de vivre et de travailler à l’établissement d’une Église de disciples où femmes et hommes évoluent dans l’égalité. Pour réaliser ce projet, des femmes ont convoqué des rencontres dans une dizaine de diocèses à partir d’un outil d’animation intitulé : "La 25e heure pour l’Église ". Tout le déroulement du processus visait à interpeller l’Église et la société sur les problématiques suivantes : l’abus de pouvoir, la violence et la pauvreté dont sont souvent victimes les femmes en Église. Plus de 400 femmes y ont participé activement. L’aboutissement du processus est la Déclaration publique votée lors du rassemblement. Femmes et Ministères est un Réseau autonome de femmes engagées en Église. Il est reconnu depuis plus de 20 ans comme lieu de recherche, de concertation et de prise de parole collective. Rappelons qu’actuellement il y a environ 1,300 agentes de pastorale rémunérées dans l’Église au Québec. Source : Femmes et Ministères DÉCLARATION DU RÉSEAU FEMMES ET MINISTÈRES Déclaration votée par un groupe de femmes engagées en Église, réunies en assemblée plénière, le 29 mars 2003, à Montréal. Nous, femmes engagées en Église, disciples de Jésus Christ, Nous persistons à dénoncer : – le pouvoir centralisateur du Vatican tel qu’exercé actuellement dans l’Église ; – le fait que, dans la société les femmes sont inscrites dans une culture patriarcale, renforcée en Église par une culture cléricale. En découle donc : le non-accès au pouvoir, la discrimination, le langage théologique et liturgique marquant l’exclusion... ; – les justifications théologiques du discours officiel de l’Église pour maintenir la non-accession des femmes aux ministères ordonnés ; – les pratiques d’inégalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux de la structure ecclésiale ; – les pratiques ecclésiales qui déforment le Message évangélique en excluant certains groupes de personnes. Nous voulons : – une Église libératrice, ouverte sur le monde, qui donne plus d’importance aux personnes qu’aux rites, lois, disciplines, coutumes. – une Église où hommes et femmes travaillent ensemble à la proclamation de l’Évangile. – une Église, communauté de foi, qui reconnaît l’appel des femmes à toutes les formes de ministères dont les ministères ordonnés. Nous affirmons : – que notre Église doit être une Église du cœur où la priorité est accordée aux humains ; – que, dans notre Église, toute personne doit être reconnue pour ses talents, ses charismes, sans distinction de rôle et de fonction ; – que, seul le baptême détermine notre appartenance à l’Église car, comme le dit Paul : " Il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. "
Nous nous engageons : – à conscientiser nos communautés à un vrai partenariat femmes /hommes en Église ; – à utiliser le langage inclusif ; – à assumer une prise de parole significative dans la vie ecclésiale et liturgique ; – à dénoncer toute forme de violence à l’intérieur de notre Église ; – à réagir à toute forme d’injustice dans nos communautés ; – à promouvoir un modèle organisationnel qui soutient l’exercice du pouvoir décisionnel des femmes dans les équipes de travail à tous les niveaux de l’institution ; – à développer des solidarités avec les agentes et les agents de changement dans l’Église ; – à créer et à maintenir des lieux de soutien et de partage entre femmes engagées en Église ; – à promouvoir et à soutenir la formation de petites communautés permettant la mise en place d’alternatives d’appartenance. Source : Femmes et Ministères |