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juin 2007

Femmes et enfants tués par des hommes ou des inconnus en 2005 au Québec

par Martin Dufresne






Écrits d'Élaine Audet



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Femmes et enfants tués par des hommes ou des inconnus en 2005 au Québec :

Au moins 27 victimes (23 femmes, 4 jeunes et enfants)
De ce nombre (notices en caractères gras) :
- au moins 16 femmes tuées par un conjoint, ex-conjoint, partenaire sexuel, père ou frère (69% des femmes)
- 2 enfants tués par leur père, 1 jeune tuée par un conjoint (75% des jeunes)

« Cynthia », dite « La mouette », 35 ans, prostituée sans logis, d’origine autochtone, morte des suites de coups à la tête et au ventre lundi soir, le 3 janvier, rue de Bullion, dans ou près d’un édifice à logements dont elle occupait souvent l’entrée depuis 10 ans. La victime a réussi à aller demander de l’aide au bar Midway de la rue St-Laurent, mais on l’en a expulsée. Elle est morte sur le trottoir. On ne sait même pas si quelqu’un a appelé l’ambulance qui l’a finalement recueillie. Son conjoint, Autochtone lui aussi, a été interrogé par la police comme témoin important, le dernier à l’avoir vue vivante, selon The Montreal Gazette.

Lilianne Thélène, battue à mort à Laval-des-Rapides, le 19 janvier, par son fils Pascal Monnier, 46 ans, en même temps que son mari. Le meurtrier n’avait pas d’antécédents psychiatriques mais a tout de même été acquitté pour aliénation mentale en septembre 2005.

Chantal Trudeau, 39 ans, abattue de coups de feu le 8 mars à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, en même temps que son conjoint, qui était apparemment vendeur de drogue (si l’on se fie à leur gros train de vie).

Isabelle Lespérance, étranglée par son conjoint, Michel Ménard, 37 ans, à Montréal, le 31 mars, sous les yeux de sa fille de 13 ans. Transportée à l’hôpital, on n’a pu la réanimer et elle y est décédée 2 jours plus tard. Ménard, qui travaille comme remorqueur, était très agité au moment de son arrestation. Les médias ont dit qu’il souffrait de troubles psychiatriques.

Sandra Gilbert, 36 ans, violée et battue à mort chez elle à Granby, le 27 avril. Des voisins l’ont entendu crier « Arrête ! » vers 10 heures du soir. Son corps a été retrouvé le lendemain matin. Son conjoint, Claude Lévesque, 39 ans, a été arrêté à Montréal et accusé de meurtre, agression sexuelle et séquestration après s’être enfui avec la voiture de la victime. Elle était mère de trois enfants et lui de deux et ils cohabitaient depuis moins d’un an.

Denise L’Escarbeau, 79 ans battue à mort à Gatineau, le 2 juin, par son fils Paul Sarroino, 52 ans. Le meurtrier a caché le corps sous un lit et s’est caché sur le balcon à l’arrivée de la police. Il s’est ensuite tué en sautant du 8e étage. Sarroino, un ex-détenu qui avait purgé 9 ans de prison pour homicide involontaire en 1977, venait régulièrement menacer sa mère et lui extorquer de l’argent, la menaçant de mort devant témoins. Il l’avait même récemment battue à coups de canne, mais un juge l’avait laissé libre en lui ordonnant simplement de ne pas communiquer avec elle. L’autre fils de la victime a dit au journal Le Droit que son frère aurait dû être incarcéré.

Mirlande Pépin, dans la vingtaine, tuée avec son conjoint à Victoriaville le 3 juin. Sa fille de 4 ans était sur les lieux. Un homme de 39 ans a été arrêté quelques jours plus tard. Triangle amoureux soupçonné.

Maude Lepage, 29 ans, poignardée à plusieurs reprises au cours d’une dispute par son conjoint de 42 ans, René Corbey Jr, à Montréal le 7 juin. Celui-ci s’est ensuite donné des coups de couteau au thorax et a appelé la police. Il a été accusé d’homicide involontaire.

Marielle Houle, 44 ans, atteinte de l’ataxie de Friedrich, tuée le 7 juillet par son conjoint, André Bergeron, 46 ans, ex-préposé aux bénéficiaires, à Sherbrooke, à l’aide d’un sac de plastique. Laissée dans le coma, elle a finalement été débranchée le 10 juillet. Bergeron a plaidé le « meurtre par compassion » et les médias lui ont attribué la sympathie des frères et des soeurs de la victime. En avril 2006, Begeron a finalement plaidé coupable à une accusation réduite de voies de fait ayant causé la mort et a été « condamné », en octobre 2006, à une sentence suspendue de 3 ans sous prétexte qu’il s’était longtemps occupé de la victime.

Shanna Poissant, 16 ans, battue à mort - avec un objet contondant à la tête - le 11 juillet à Hemmingford, par Kurt Lauders, un agent de sécurité et lutteur professionnel de 23 ans, pesant 147 kg, qui la courtisait sans succès depuis quelque temps. Lauder, qui se fait appeler dans le ring « Career Killer » avait confié à des proches son intention de « faire beaucoup de mal » à Poissant pour avoir refusé ses avances. Sa mère et son père ont été accusés de complicité pour avoir caché le meurtre, commis chez eux après que Lauder ait emmené Poissant faire un tour de camion. Le corps n’a été retrouvé que deux semaines plus tard dans un boisé, malgré une grande battue organisée dans la région. La fédération de « lutte extrême » à laquelle appartient Lauder prend sa défense sur son site Web.

Rachel Brood, 43 ans, assassinée chez elle le 29 juillet à Sainte-Geneviève et retrouvée par son fils de 12 ans. Son conjoint, Sylvain Langlois, 40 ans, s’est rendu à la police le lendemain et a été accusé de meurtre prémédité.

Audrey Côté, 21 ans, de Québec, battue à mort le 31 juillet à Brompton (Ontario) par un ex-partenaire sexuel de 26 ans qu’elle avait quitté un an plus tôt mais avec qui elle avait gardé le contact. Arrêté quelques minutes après le crime, il a été accusé d’homicide involontaire.

Inès Méjia de Mogrovejo, 75 ans, fait une chute mortelle de son balcon du 9e étage à Gatineau, le 7 août, après qu’un homme ait allumé, pour la 2e fois en 3 jours, un incendie dans l’ascenseur d’un immeuble de 80 logis où elle habitait avec beaucoup d’autres personnes à mobilité réduite. Deux autres incendies avaient été allumés dans les jours précédents dans des foyers pour personnes âgées.

Gilberte Marquis-Nadeau, 85 ans, meurt d’une crise cardiaque après avoir confronté un cambrioleur, le 9 août, dans l’appartement situé au-dessus de chez elle, à Saguenay.

Brigitte Pelletier, 43 ans, tuée chez elle le 10 août, de coups de feu (arme de chasse) par Marcel Poirier, 44 ans, à Pohenegamook. Ils étaient séparés depuis peu et elle avait emménagé à Pohenegamook et pris un emploi dans un restaurant. Il venait la voir deux ou trois fois par semaine. Le meurtrier s’est ensuite suicidé.

Danielle Cyr-Lacasse, 47 ans, trouvée morte avec traces de coups, dans son logement de Cap-Chat, en Gaspésie, le 17 août. Elle était originaire de la Côte Nord. Le bureau du coroner a reporté l’autopsie en disant aux médias qu’elle était peut-être morte de la consommation d’alcool frelaté.

Josée Pothier, 39 ans trouvée poignardée à trente reprises sous un futon à Montréal, le 26 septembre, à la suite d’un appel anonyme. Son conjoint de 35 ans, Daniel Dussault, sorti de prison en juillet après 2 ans de détention, a été arrêté chez des membres de sa famille à Sorel-Tracy et sera accusé de meurtre non prémédité. Les médias ont parlé d’antécédents de violence conjugale.

Gabrielle van Chestein, septuagénaire tuée de plusieurs coups de couteau rue Bretonvilliers dans le quartier Ahuntsic de Montréal, le 21 octobre, avec son mari par leur fils de 32 ans, un schizophrène qu’on n’avait pas vu dans le quartier depuis plusieurs années.

Samuel Archambault, 18 ans, tué d’un coup de feu le 23 octobre dans son sommeil, à Saint-Dominique, par son père, Daniel Archambault, 43 ans, qui avait été arrêté une semaine plus tôt pour harcèlement de son ex-conjointe - dont il était séparé depuis près d’un an - et usage négligent d’une arme de feu. Le meurtrier avait été référé à un service de psychiatrie mais laissé en liberté. Il avait remis deux armes à feu à la police mais il avait conservé un revolver. La police n’avait pas fouillé son domicile, faute de mandat. Il s’est suicidé après le meurtre.

Julie Croteau, 32 ans, infirmière de St-Liboire, retrouvée morte et portant de lourdes marques de coups dans le coffre de sa voiture à St-Hyacinthe, deux jours après sa disparition le 25 octobre, très tôt en matinée alors qu’elle aurait dû se présenter au travail. Le meurtrier a laissé une note pour se dissocier du graffiti « I kill 4 fun » qui était tracé sur un mur près de la voiture. Son conjoint depuis 17 ans, Ghislain Dion, 41 ans, qui avait été consolé par la famille, a finalement été arrêté en mars 2006 sur la base d’éléments de preuve trouvés sur le corps. Selon sa meilleure amie, Croteau vivait des problèmes conjugaux et l’enquête policière a montré que Dion avait une maîtresse. Son procès a débuté en novembre 2006 pour meurtre prémédité.

Patricio Astudillo, 17 ans poignardé de plusieurs coups au thorax par deux autres adolescents de 15 ans devant une école de Cartierville le 28 octobre, dans ce qui semble être une querelle entre gangs de rue. Il est mort quelques instants après être entré se réfugier dans l’école.

Berthe Dionne-Champagne, 96 ans, battue de coups de poing et étranglée le 27 octobre par un autre résidant de 73 ans, un patient du CHLSD St-Georges, à Montréal, qui est apparemment entré dans sa chambre au hasard. La victime est morte 3 jours plus tard à l’hôpital. Le directeur du CHSLD a refusé de divulguer la dangerosité reconnue de l’agresseur, allant jusqu’à nier la présence de patients souffrant de maladie mentale dans son établissement. Il a toutefois reconnu que les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer présentaient des symptômes d’agressivité.

Madeleine Gauthier, 52 ans, tuée d’un coup de feu chez elle à Nominingue, le 3 novembre par un partenaire sexuel, Guy Richard, 63 ans, jaloux d’un autre homme. Le meurtrier s’est servi de son arme de chasse et s’est ensuite suicidé.

Anne Craig, 67 ans, poignardée dans sa cuisine par son mari, Jean Dupuis, 75 ans, le 7 novembre à Dorval. Face aux caméras de télévision, le meurtrier a mimé à plusieurs reprises le fait d’avoir coupé la gorge à sa femme lorsque la police l’a emmené de chez lui. Ce qui lui a permis d’être reconnu non coupable pour aliénation mentale fin mai 2006.

Valérie Gignac, policière de 25 ans, abattue par François Pépin, 40 ans, avec une carabine de très fort calibre, le 14 décembre à Laval, alors qu’elle répondait à un appel concernant une chicane entre colocataires. Après un siège prolongé, le meurtrier s’est rendu et a été accusé de meurtre prémédité, de bris de conditions et de possession d’arme. Il avait deux jours plus tôt été condamné à 500$ d’amende pour harcèlement criminel envers une autre policière, mais le juge lui avait laissé le droit de posséder des armes de chasse sous certaines conditions, malgré une interdiction générale de posséder des armes à feu jusqu’en 2009.

Émilie Lord, 18 mois, tuée par balles à Cap St-Ignace, le 17 décembre, par son père, Gino Lord, 29 ans, qui s’est ensuite suicidé. Il avait la garde partagée de la fillette depuis sa séparation de la mère, de 21 ans, l’été dernier, séparation que celle-ci a expliquée par le caractère « contrôlant et jaloux » de Lord. Celui-ci avait demandé à des amis de lui procurer une arme de chasse quelques mois plus tôt. Avant le meurtre, il a téléphoné à la mère pour exiger qu’elle revienne habiter avec lui. Il s’était séparé d’une autre conjointe en 1997 et avait également leur fils en garde partagée ; il l’a reconduit chez sa mère l’après-midi du meurtre. Jean-François Vézina du Groupe d’Aide aux Personnes Impulsives (GAPI) a déclaré au journal Le Soleil qu’il s’agissait sans doute pour Lord non d’un acte de violence mais de « donner la délivrance » à la victime...

Johanne Bourbeau, 44 ans, battue à mort chez elle à l’aide d’une batte de baseball à Beauport, le 18 décembre, par son conjoint de 49 ans, Donald Cauchon, qui s’est ensuite pendu. La police lui avait retiré toutes ses armes à feu il y a 3 semaines, après des menaces de mort. Un voisin, Éric Gauthier a déclaré aux médias avoir appelé le 9-1-1 à trois reprises en attendant la victime râler. Il a fallu que le fils de Cauchon, 12 ans, de retour à la maison après sa « run » de journaux, le fasse lui-même, après avoir trouvé les cadavres, pour qu’une voiture soit enfin envoyée. Cauchon avait déjà été emprisonné 18 mois en 1993 pour avoir sauvagement battu une femme prostituée, à Québec. Leur fille disait à tout le monde que son père voulait tuer sa mère. Pour J.-F. Vézina de GAPI, il s’agissait simplement d’un « couple dans un cycle de violence ».

« Là où il n’y a pas de noms, il n’y a pas de morts. »
(Une des mères de la Plaza del Mayo, en Argentine)

Pour informations, contacter : martin@laurentides.net



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Martin Dufresne

Longtemps associé au Collectif masculin contre le sexisme, créé en 1979, Martin Dufresne est connu comme un allié des milieux féministes et a produit dans plusieurs médias des analyses percutantes sur divers aspects de la condition masculine, ainsi que sur la violence faite aux femmes.



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