Apportez votre soutien à notre lettre ouverte au Secrétaire Général des Nations Unies concernant la scandaleuse situation lors de la 54ème Commission de la condition de la femme !
Les quatre Fédérations syndicales mondiales présentes à la 54ème session de la Commission de la condition de la femme de l’ONU (CCFNU) qui se tient actuellement à New-York ont envoyé une lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, exprimant leur indignation face au processus et au contenu de l’événement.
À chaque étape du processus, les délégués de la Confédération syndicale internationale (CSI), de l’Internationale des Services Publics (ISP), de l’Internationale de l’Education (IE) et de UNI Alliance Carrefour ont rencontré d’importants obstacles – entente préalable sur les documents qui seraient issus de la rencontre et adoption de ceux-ci dès la deuxième journée des séances de la CCFNU, les files d’attente à l’inscription, le manque d’espace, les conditions difficiles et insalubres des salles de rencontres, l’absence d’interprétation dans les salles de conférence, et beaucoup d’autres obstacles entre ceux-ci.
La lettre indique par ailleurs que « des femmes de tous les continents sont venues à la CCF avec l’espoir d’être entendues, et elles ont dû investir beaucoup de temps et de ressources pour venir jusqu’ici. Elles ne se sentent pas respectées et ont un sentiment de découragement. La plupart de ces difficultés vont bien au-delà des problèmes logistiques qui découlent des rénovations du siège social des Nations Unies. »
Dans son intervention en session plénière (en anglais) aujourd’hui, la Secrétaire générale adjointe de l’IE soulignera la nécessité d’un engagement réel et conséquent de la société civile :
« Nous appelons les Nations Unies et les gouvernements à faire en sorte que le dialogue social soit réalité, et nous portons respectueusement à votre connaissance que ce qui se passe à la rencontre de la CCF cette année n’est PAS un dialogue avec la société civile. Il doit absolument y être remédié. »
Elle conclura en rappelant que « nous sommes ici en tant que membres de la société civile et nous croyons que les Nations Unies devrait être NOS Nations Unies aussi ».
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Lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon
New York, 3 Mars 2010
Votre Excellence,
Nous écrivons cette lettre pour exprimer notre indignation face au processus et au contenu de la 54e session de la Commission de la Condition de la Femme (CCF). A cette rencontre de la CCF, nous représentons plus de 200 millions de membres de la Confédération Syndicale Internationale, de l’Internationale des Services Publics, de l’Internationale de l’Éducation et de UNI-Alliance Carrefour.
Cette rencontre du CCF, qui marque Beijing +15, est une occasion importante pour nous de revenir sur les 12 objectifs de la Plateforme, d’évaluer les gains qui ont été faits, et de déterminer ce qu’il reste à faire, par les gouvernements en partenariat avec les syndicats et la société civile, pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes. Permettre la participation de la société civile à ce processus d’évaluation est essentiel au succès de cette rencontre de la CCFNU, ainsi qu’à notre succès collectif dans l’atteinte de l’égalité entre les genres.
Malheureusement, notre participation effective à la CCFNU a été impossible. À chaque étape du processus, les membres de la société civile ont rencontré d’importants obstacles – entente préalable sur les documents qui seraient issus de la rencontre et adoption de ceux-ci dès la deuxième journée des séances de la CCFNU, les files d’attente à l’inscription, le manque d’espace, les conditions difficiles et insalubres des salles de rencontres, l’absence d’interprétation dans les salles de conférence, et beaucoup d’autres obstacles entre ceux-ci.
Des femmes de tous les continents sont venues à la CCF avec l’espoir d’être entendues, et elles ont dû investir beaucoup de temps et de ressources pour venir jusqu’ici. Elles ne se sentent pas respectées et ont un sentiment de découragement. La plupart de ces difficultés vont bien au-delà des problèmes logistiques qui découlent des rénovations du siège social des Nations Unies.
Votre Excellence, vous avez toujours reconnu la contribution importante de la société civile aux travaux des Nations Unies, et vous avez déclaré avec éloquence que notre époque appelle une nouvelle forme de leadership – un leadership global, qui inclut la société civile dans notre travail pour l’atteinte du bien commun. Pourtant, à cette session de la CCF, la société civile a été bâillonnée.
La participation effective de la société civile à cette 54e Session de la CCF est d’autant plus importante qu’elle précède le Sommet des objectifs du Millénaire pour le développement en septembre prochain. De plus, en ce moment de crise économique, il est essentiel que toutes les voix soient entendues et que les États Membres prennent en considération les questions très légitimes mises de l’avant par les représentantes de la société civile.
Nous sommes ici en tant que membres de la société civile et nous croyons que les Nations Unies devrait être NOS Nations Unies aussi.
Nous appelons les Nations Unies et les gouvernements à faire en sorte que le dialogue social soit réalité, à s’assurer que la société civile, les syndicats et les ONGs occupent la place qui leur revient dans le processus, et nous vous soumettons que ce qui transparait de cette rencontre de la CCF ne doit jamais se reproduire. Votre Excellence, nous avons apprécié la reconnaissance que vous avez manifestée du rôle clé de la société civile pour l’avancement des droits des femmes, et nous nous tournons vers vous pour que les graves problèmes que nous portons à votre attention aujourd’hui soient entendus et corrigés.
Les délégués de la Confédération Syndicale Internationale, de l’Internationale des Services Publics, de l’Internationale de l’Éducation et de UNI Alliance Carrefour à la CCFNU.
Source : site de l’Internationale de l’Éducation.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 mars 2010