| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






vendredi 22 avril 2016

Misère, domination masculine et oppression : les réfugiées syriennes dans la tourmente

par Farah Bensalem, 50/50 Magazine






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Libérez l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh !
Anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza - Rana Plaza est partout !
Un génocide méconnu : 50 millions de femmes disparues en Inde
Brisons le stéréotype de la femme musulmane au Québec
Mossoul. L’heure des règlements de comptes
Argentine - Mourir parce que l’on est une femme : la triste réalité du féminicide, fléau qui endeuille le pays
Des Palestiniennes créent une banque de semences pour préserver leur héritage agricole
Toute notre solidarité avec les femmes et le peuple kurde - Appel à l’action
Pays arabes - La Dre Alyaa Gad enseigne la santé et la sexualité à une chaîne télé sur Youtube
Appel des femmes kurdes - La mentalité patriarcale de la complicité AKP-DAESH : figure la plus atroce du féminicide
Inde - Les Femmes en Noir, solidaires de la résistance collective à la guerre contre le corps des femmes
L’avortement sexo-sélectif au sein de la communauté indo-espagnole
Femmes, islam et autres ennuis
Les femmes de Turquie partent en guerre contre l’oppression
Teesta Setalvad, l’âme de la lutte pour la laïcité en Inde
Un viol, un assassinat de trop !
Brésil - “Clandestinas”, un documentaire qui brise le silence sur l’avortement clandestin
Bahreïn : des experts de l’ONU appellent à cesser la répression contre les militantes des droits de l’homme
Les femmes et la mission indienne Mars : une photo qui dit plus que 1000 mots
Les évangéliques brésiliens à l’assaut de la sexualité
La Brigade rose, des femmes indiennes combattantes
52 personnalités féminines du monde réclament un TPI en République Démocratique du Congo
Brève histoire du mouvement féministe tunisien
L’ONU minimise les mutilations sexuelles féminines et maintient le tabou du rôle des religions
Le gouverneur de l’État de New York dépose une « Charte des droits » des femmes pour combattre la discrimination à leur égard
Démocratie sans État laïque ? Le "hold up" des printemps arabes
Acquittement de Pinar Selek annulé - Une décision jamais vue dans l’histoire mondiale du Droit
Honneur aux dissidents anti-fondamentalistes, Chevalier de la Barre d’aujourd’hui
Bosnie - Est-ce justice de ne pas tenir compte du viol en temps de guerre ?
Obama, Madonna et nous
Histoires minuscules des révolutions arabes - Rencontre à Lyon le 19 octobre 2012
À la rencontre d’Annie Sugier - Femmes voilées aux Jeux olympiques (ou Les femmes courent-elles moins vite que les Noirs ?)
Le retour des religions, synonyme du retour du bâton contre les femmes !
Le voile islamique, "symbole culturel" aux Jeux olympiques de Londres
Caroline Fourest paie-t-elle le prix du féminisme ou de sa lutte contre les intégrismes religieux ?
La Commission de la Condition de la femme de l’ONU recule devant les pays qui invoquent les traditions culturelles pour bafouer les droits des femmes
Ana Pak, féministe iranienne en exil : "S’unir dans la classe des femmes"
Pourquoi la question de la Palestine est un enjeu féministe
Le film "Circumstance - En secret" soutient les valeurs masculines
Le piège et l’impasse du féminisme islamique
Le féminisme n’est plus le mouvement révolutionnaire qu’il a été
Sisyphe.org aura 10 ans en 2012 : des changements en cours
Il bat deux femmes ou abat la dignité de toutes les femmes ?
Mettons fin au massacre des femmes – Mettons fin à la lapidation !
Au nom de la démocratie, ce que les laïques et les femmes ont à perdre en Tunisie
Polygamie et charia en Libye - Les femmes se révoltent contre la décision du CNT et s’adressent à l’ONU
Le rôle des femmes dans la contestation sociale en Israël
Affaire Shafia : "crime d’honneur" ou accident ? La Presse
L’intégrisme orthodoxe et la Serbie
Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire - Conférence de Wassyla Tamzali à Lyon le 30 septembre
Les femmes qui débarrassent le Liban des bombes à fragmentation
Poste de contrôle israélien sur la route de la maternité : lieu de naissance ou de décès ?
Femmes courageuses - Les prix ne vont pas toujours à celles et ceux qui le méritent !
Le féminisme polonais n’est plus ridiculisé
La mobilisation d’un village palestinien force les autorités à amender les lois sur les crimes dits d’honneur
Marie-Andrée Bertrand - Développer, nourrir et enseigner la pensée critique dans une démarche créative
Libérez toutes les prisonnières politiques des prisons israéliennes
Donner aux femmes les moyens de se protéger contre les violences sexuelles lors de conflits armés
Haïti - État de la situation des femmes : pré et post-séisme 2010
Brésil - Les luttes des femmes pour l’égalité et la justice
La démocratie et l’égalité entre les femmes et les hommes
Italie - Mauvais jour pour le sultan Berlusconi : des millions de femmes réclament sa démission
Islam et intégrisme - La liberté de pensée a disparu sous le tapis de prière
Une Irano-Néerlandaise pendue en Iran
Le « viol correctif » en Afrique du Sud
Sud-Soudan - Les femmes ont juré qu’elles ne resteront pas des citoyennes de seconde classe
Que gagneront les Tunisiennes à la révolution dans leur pays ?
Prostitution, point de rencontre entre l’exploitation sexuelle et exploitation économique
La femme grillagée - Chanson
Haïti - La vie après le séisme
La lapidation, forme ultime du contrôle des femmes
Tunisiennes et citoyennes par-dessus tout
L’Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
Algérie - Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud se poursuit
J’ai mal à mon Algérie pour le sort qu’elle réserve à ses femmes
Hassi Messaoud - Halte à la “fatalité” de la terreur à l’encontre des femmes algériennes ! Quoi faire tout de suite
Le voile, symbole de l’instrumentalisation des droits des femmes pour un projet totalitaire
Trois mousquetaires au féminin : Susan B. Anthony, Elizabeth Cady Stanton et Matilda Joslyn Gage
Amnesty et les intégristes : une vieille histoire, l’exemple de l’Algérie
Lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies concernant la scandaleuse situation lors de la 54ème Commission de la condition de la femme !
Islamisme - Rayhana et les autres
Tuées et lapidées partout dans le monde, les femmes sonnent la révolte
Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés
Commémoration des massacres d’Algériens et d’Algériennes le 17 octobre 1961
Arabie saoudite - L’écrivaine contestataire Wajiha Al-Howeidar remet les hommes à leur place
Arabie saoudite - Appel contre le mariage d’une fillette de 10 ans
Appel au soutien contre la mise en place de la charia en France
Egypte - Obama et la prison des identités religieuses
Obama au Caire : une gifle aux femmes qui se battent contre le voile islamique
Un tribunal d’Arabie saoudite condamne une veuve de 75 ans au fouet et à la prison pour "crime de mixité"
Misogynie et géopolitique
Les femmes exigent un nouvel ordre mondial
MGF-excision : une banalisation de la santé des Africaines au Québec ?
Menaces de mort par un groupe de "talibans" contre des fillettes scolarisées au Pakistan
Participation des femmes libanaises à la vie politique : cinq raisons en faveur d’un quota
Shahrzad New, en anglais et en farsi
Une fillette de huit ans séparée de son mari doit craindre pour sa vie
Les femmes chinoises, les oubliées de la modernisation
Les femmes d’Okinawa aux militaires américains : "Cessez de nous violer et retournez chez vous."
7 avril, Journée mondiale contre les crimes d’honneur
Deux décennies de manifestations et d’espoir pour les Femmes en Noir
Quelle a été la situation des femmes en 2007 ?
Attaques à la bombe en Algérie - Appel de citoyens algériens aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats progressistes
Qu’est-ce que la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies ?
Crime d’honneur en Syrie : le gouvernement doit sauver la vie d’une jeune femme ou se faire complice d’un assassin
Le Réseau international de solidarité avec les femmes iraniennes appelle à l’aide
L’Agenda des femmes 2008 - La parole aux filles de 9 à 12 ans
Bhawani Rana, une femme qui se bat pour d’autres
Le pouvoir politique de l’amitié
L’ONU, alliée des femmes ?
De partout des femmes interpellent l’humanité
L’UNICEF demande un meilleur accès à la santé et à l’éducation pour les femmes afghanes
Un héritage scandaleux de l’ONU au Timor
Hidjab, soccer et manipulation
L’application de la charia en France
Une juge allemande s’inspire du Coran pour excuser un mari violent
Père et fils condamnés pour avoir battu une jeune femme au nom de traditions religieuses
Vandalisme chez une dirigeante musulmane canadienne qui critique le port du voile
Un père désespéré appelle à sauver la vie de sa fille
Le mariage forcé tue !
« Nous rejetons la mondialisation néo-libérale et patriarcale »
Au Brésil, 2000 femmes détruisent des pépinières d’eucalyptus et un laboratoire de recherche
Égalité ! Égalité ! Égalité ! ...
Le programme du Hamas : la Charia et la haine des femmes !
Le « féminicide » dans les républiques « maquiladoras »
Le Comité des droits de l’homme de l’ONU blâme sévèrement le Canada pour le traitement infligé aux femmes autochtones et aux détenues
Le message des femmes de la République de Guinée
La libération des femmes n’est pas un luxe réservé aux pays riches
Aung San Suu Kyi, 60 ans, toujours assignée à résidence
"Les femmes ne doivent rien, c’est à elles que l’on doit"
Le passé n’est pas un pays étranger
Ce code algérien de la famille vieux de 20 ans, ça suffit !
Assassinat d’une dirigeante syndicale en Colombie
La colère des femmes contre le viol dans le nord-est de l’Inde
La police du Soudan reçoit une formation sur l’aide aux victimes de violences sexuelles
Appel à la solidarité internationale pour le peuple haïtien
Des groupes de femmes demandent la démission de Miriam Tey, directrice de l’Institut de la Femme en Espagne
La directrice de l’Institut de la Femme édite un livre qui fait l’apologie du viol des femmes et des petites filles
En Iran, un texte de loi sur les droits des femmes soulève un tollé







Qu’elles soient réfugiées en Jordanie, au Liban ou en Turquie, ou bien rejetées sur les routes de l’exil vers l’Europe du Nord, les femmes syriennes font face à des situations d’extrême vulnérabilité dues à leur sexe. Sans protection elles sont victimes d’agressions commises par les réfugiés eux-mêmes, de fonctionnaires dans les pays d’accueil. Elles subissent le chantage de passeurs lorsqu’elles décident de partir seules ou avec leurs enfants.

Fillettes à vendre

"En Syrie j’allais à l’école. Je voulais devenir avocate. C’était mon rêve. Il n’était pas question de mariage alors." Diroq n’a pas encore onze ans. Sa famille est réfugiée depuis 2013 dans le camp de Domiz dans le Kurdistan irakien et vit dans le dénuement, sans eau potable ni électricité. Son père l’a mariée à un homme qui a plus du double de son âge en échange de quelques grammes d’or. "Il n’y a pas de justice", dit-elle les yeux pleins de larmes. En attendant de rejoindre le domicile de son mari, elle reste enfermée et ne va plus à l’école ouverte dans le camp par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Sa maman affirme qu’elle n’était pas d’accord avec cet "arrangement", mais "que voulez-vous (…) chez nous une femme ne donne pas son avis. Ce sont les hommes qui décident. Cela a toujours été comme ça", se désole-t-elle. Elle dit aussi craindre pour la sécurité de ses filles dans le camp, où le harcèlement et les agressions sexuelles sont monnaie courante.

"Epidémie de mariages précoces"

Comme Diroq, plusieurs jeunes filles syriennes réfugiées subissent ces mariages forcés qui s’apparentent en réalité à une marchandisation du corps des femmes. Depuis 2011, un quart des mariages enregistrés en Jordanie concerne des jeunes femmes de moins de 18 ans. Certains membres d’associations humanitaires ont alors évoqué une "épidémie de mariages précoces." En effet, alors que ces unions avaient tendance à baisser depuis des années dans le pays, elles sont passées de 12% en 2011, à 25% en 2013 et 32% début 2014. Les mariages précoces existaient déjà en Syrie avant la guerre : 13% de l’ensemble des mariages, alors que l’âge légal était de 17 ans pour les filles. Ils concernaient autant des familles musulmanes que chrétiennes. Mais depuis le début du conflit, ce taux explose aussi bien en Jordanie et en Irak qu’en Égypte et au Liban.

Ironie de notre monde post-moderne où le dernier cri de la technologie cohabite avec les pires arriérations, c’est Internet qui facilite ce genre de trafic. Il suffit de taper les mots "réfugiées syriennes" en arabe sur un moteur de recherche pour voir défiler des centaines de pages d’entremetteurs proposant d’organiser un mariage avec "de belles jeunes Syriennes " à des prix défiant toute concurrence. Les candidats, des hommes fortunés des pays limitrophes à la recherche de chair fraîche, semblent nombreux. L’arrivée de ces familles, accablées par la misère et faciles à convaincre, est une aubaine.

D’autres ont moins de moyens mais le prix de l’épouse syrienne leur est accessible comparé aux dots versées en Égypte, au Liban ou en Jordanie. Des réseaux se constituent y compris à l’intérieur des camps du HCR. Lorsque les familles ont des scrupules, elles appellent un imam pour les persuader du bien-fondé religieux du mariage d’une enfant. Les liasses de billets de banque et les cadeaux finissent de dissiper le moindre doute. Souvent, on enregistre jamais légalement ces unions. Ce sont de vrais mariages temporaires ou de confort qui jettent les familles bernées dans l’affliction et la honte.

Le prix varie selon la beauté et la jeunesse…

Ghazal a 17 ans. Olla 13 ans. On ne distingue que leurs yeux maquillés sous la burqa sombre. Elles attendent la visite de leurs prétendants, des Saoudiens qui vont atterrir à l’aéroport d’Amman d’un moment à l’autre pour se rendre au camp de Zaâtari, où se trouvent les deux promises. Ces hommes ont obtenu le droit de voir leur visage moyennant 50 dollars. C’est Umm Hamed qui a tout arrangé. Elle se présente comme courtière en mariage. C’est elle qui a repéré les adolescentes et convaincu leur famille respective.

Le prix varie selon la jeunesse et la beauté des fillettes : être élancée et avoir des yeux clairs fait augmenter les prix. Mais c’est surtout leur virginité qui décidera du montant final. La courtière précise que les prétendants sont d’abord désireux de prendre de nouvelles épouses pour "changer", "goûter" à des femmes différentes. Certains parmi eux ont des désirs très précis quant à la taille, la couleur de peau et des yeux. Mais tous exigent des filles de moins de 18 ans.

On a déjà marié Ghazal à un riche Saoudien de soixante ans qui l’a chassée au bout de huit semaines. Cette jeune femme qui affirme avoir elle-même décidé de se marier pour "sauver sa famille de la misère" raconte son martyr, ses grands yeux bleus pleins de larmes : "Il me battait tous les jours. Quand on rentrait dans la chambre, c’était le pire moment de ma vie, il essayait de m’étrangler, il me battait avec n’importe quel objet. Il aurait pu me tuer, il s’en fichait." Et pourtant, elle semble résignée à se marier encore. Le nouveau prétendant est prêt à offrir 3000 $, moins que si elle avait encore été vierge, mais sa famille a besoin de cet argent. "Je me hais tellement. Je me dégoûte", finit-elle par dire.

Ghazal et Olla, anxieuses, questionnent la marieuse : "Pensez-vous que ces hommes vont nous battre ?" Elle dit ne pas savoir, mais qu’elle le souhaite… inchallah. Elle ajoute : "ils sont tous comme ça", et répond qu’elle serait prête à marier ses filles de la sorte "parce que notre situation est si mauvaise (…) est-ce que ce serait mieux qu’elles finissent comme des filles de mauvaise vie ? Chez nous on ne se conduit pas comme ça."

Entre misère, insécurité et traditions sexistes

Il serait faux de croire que les parents qui acceptent ces transactions veulent délibérément être les bourreaux de leurs filles. En dehors des familles conservatrices qui viennent des zones rurales de la Syrie ou des fondamentalistes pour qui un mariage précoce n’a rien de répréhensible, les parents évoquent des raisons pratiques : la raréfaction des ressources et la promiscuité dans lesquelles ils se trouvent. Ils assurent qu’en d’autres circonstances ils n’en seraient pas arrivés là. Mais devant des milliers de dollars, ou la promesse d’un logement hors du camp et d’un travail, il est difficile de refuser. Ils affirment en sacrifier une pour préserver les autres. Ils auraient aimé vivre dans leur pays, en paix, comme avant, et que tous leurs enfants puissent aller à l’école. Mais dans le camp, non seulement les conditions de vie sont dures, mais l’insécurité est omniprésente et généralisée surtout pour les jeunes filles. Les marier tôt serait un moyen d’"éviter l’irréparable", pour les sauver du viol et les protéger.

Mais cela est un leurre. D’après Saba al-Mobaslat, responsable de l’organisation Save The Children en Jordanie : "Le mariage des enfants est dévastateur. Les filles qui se marient avant 18 ans sont plus susceptibles d’être victimes de violences domestiques." Pour sa part, Philippe Lévêque, directeur de l’ONG CARE France, affirme que "ces mariages mettent également en danger la vie de ces jeunes filles qui deviennent mères bien trop jeunes. La grossesse et l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité chez les filles de 15 à 19 ans dans le monde." Sans parler de celles qui sont abandonnées très vite après la noce et qui reviennent en parias dans leur famille. Au bout de ces parcours inhumains, des rêves sont anéantis et des vies brisées.

Dans cette guerre qui dure depuis quatre ans et a déjà fait 240 000 morts et autant de disparus, 8 millions de déplacé-e-s et 4 millions de réfugié-e-s, les droits fondamentaux des enfants syriens ont reculé de façon tragique. La déscolarisation atteint plus du quart des enfants, à l’intérieur de la Syrie comme dans les camps. Si on envoie les petits garçons à l’aurore ramasser des plastiques pour les vendre, les filles, elles, restent cloîtrées à la maison pour s’occuper de ménage ou des plus petits… quand elles ne sont pas carrément vendues.

Des lueurs d’espoir demeurent

Des femmes s’élèvent contre l’ordre qu’on veut leur imposer y compris dans l’exil. Elles ont dit non à un époux, à un père ou à la famille entière et décidé de prendre leur vie et celle de leurs enfants en mains.

Fatima fait partie de ces femmes. Réfugiée au Liban, elle a fui avec ses enfants quand son mari a voulu marier sa fille de 13 ans avec un Libanais âgé de 47 ans pour 3000 dollars. Il avait déjà trois épouses. Un refuge pour femmes maltraitées l’a recueillie, et elle a obtenu le divorce et la garde de ses enfants. Les conditions de vie sont difficiles, mais elle ne regrette rien. On l’a mariée elle-même à 14 ans. "Je voulais continuer l’école. J’avais remporté des prix en mathématiques", dit-elle. "Mon éducation s’est terminée quand je me suis mariée."

Il n’est pas question que sa fille subisse le même sort.

Cet article a été écrit sur la base d’une recherche documentaire : rapports d’organismes humanitaires, d’associations de femmes, de témoignages sur les réseaux sociaux et des médias dont plusieurs du monde arabe. Source originale : 50/50 Magazine, 23 février 2016 Merci à 50/50 Magazine de partager cet article sur Sisyphe.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 mars 2016



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Farah Bensalem, 50/50 Magazine


modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.


    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2016
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin