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jeudi 16 avril 2009 Le "cracheux de spitoune" de Québécor !
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Quand je vois Richard Martineau se dresser sur ses ergots pour défendre les stéréotypes masculins, déresponsabiliser les hommes, rabaisser les femmes, tenter de les culpabiliser, étaler son ignorance crasse de leurs problèmes, je me dis qu’il n’y a pas que dans la Vieille Capitale que se pavanent des « cracheux de spitoune », comme dirait Antonine Maillet. Jour après jour, Roquet à la houppe crache à gauche, à droite, en haut, en bas, du moment qu’il crache. Franc-tireur un jour, franc-tireur toujours ! Et un soi-disant franc-parler qui révèle surtout un franc inculte. En effet, le jour même de la parution d’une absurde chronique de Richard Martineau intitulée « Bienvenue aux hommes », un article de la Presse Canadienne démontre le contraire d’une autre de ses jérémiades. Selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, « les femmes sont encore les plus sous-représentées dans les organismes publics du Québec, bien plus que les minorités ethniques et visibles ». « C’est ce qui ressort du plus récent rapport triennal de la Commission (2004-2007). Même dans les secteurs où elles sont très présentes, comme les commissions scolaires et les écoles privées, les femmes sont encore sous-représentées », souligne la CDPDJ. Comme d’autres masculinistes, Richard Martineau s’indigne du traitement des hommes dans le secteur primaire de l’éducation. À l’entendre, les petits garçons « n’ont pas le droit de se chamailler dans la cour, pas le droit de grimper sur les bancs de neige, pas le droit de chahuter, de bouger. L’école est devenue un lieu enveloppant, maternant et protecteur. Quelle est la place d’un homme, là-dedans ? » Autrement dit, les hommes ne peuvent devenir enseignants parce que les enseignantes imposent, selon lui, les règles du jeu. De la même façon que les hommes se font sermonner par leur conjointe lorsqu’ils font la lessive à la maison, le linge n’étant jamais aussi propre et net que lorsque ce sont elles qui la font. Les hommes sont donc empêchés d’enseigner comme ils sont empêchés de faire le lavage. Quelle paranoïa ! Le chroniqueur ne s’appuie sur aucun fait pour étayer cette affirmation, bien sûr. Il s’occupe à dénigrer le travail des enseignantes comme il dénigre les femmes en général et à incruster dans l’esprit des gens que celles-ci dominent un secteur crucial d’activités, en menaçant les garçons et les hommes. Il s’en prend implicitement au féminisme et remet en vigueur des mythes tels la saine agressivité des mâles, réservant aux garçons l’envie de se dépenser énergiquement. Il décrie même les hommes qui « n’achèteraient pas » cette violence et auraient envie de materner leurs enfants. La chronique-poubelle de Richard Martineau creuse quotidiennement son ornière : des affirmations gratuites qui donnent des textes sans fondements mais qui sont démagogiques. Ce qui importe, c’est de promouvoir des scénarios apeurants, de multiplier à répétition des allégations culpabilisantes pour les femmes et déresponsabilisantes pour les garçons et les hommes, dépeints en victimes. Quand il n’attaque pas systématiquement la présidente du Conseil du statut de la femme, Madame Christiane Pelchat, la sermonnant sur son apparence physique, critiquant aussi tout ce qu’elle dit, tout ce qu’elle publie même s’il n’a jamais lu ces publications, Monsieur Martineau casse du sucre sur les femmes victimes de violence, jugeant leurs comportements lorsqu’elles retournent auprès d’un mari violent et criant à tous vents qu’il ne les comprend pas ! Comme si on n’avait pas compris depuis longtemps qu’il ne comprend rien aux dossiers des femmes, qu’il asperge hautainement de son fiel… Si les motifs de Richard Martineau sont clairs – se faire valoir coûte que coûte –, que gagne Québécor à lui ouvrir ses pages ? Une voix antisyndicale, j’imagine. Mis en ligne sur Sisyphe, le 12 avril 2009 |