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vendredi 27 janvier 2012 Les principaux partis égyptiens refusent de s’engager à garantir l’égalité des droits entre hommes et femmes
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La plupart des principaux partis politiques égyptiens s’engagent à mettre en œuvre une réforme ambitieuse en termes de droits humains dans le cadre de la transition en Égypte. En revanche, s’agissant de s’engager à mettre un terme à la discrimination, à protéger les droits des femmes et à abolir la peine de mort, ils délivrent des messages ambigus voire refusent catégoriquement. À la veille des élections parlementaires égyptiennes qui ont débuté en novembre, Amnesty International a en effet invité les partis politiques qui présentent des candidats à signer un « Manifeste pour les droits humains », présentant 10 réformes clés, afin de montrer leur détermination à mettre en place une véritable réforme sur le terrain des droits humains. Neuf des principaux partis ont signé le manifeste, soit dans sa totalité, soit en partie. Trois autres ont livré oralement leurs réactions. Le Parti de la justice et de la liberté (LPJ), qui a remporté la majorité des sièges à la nouvelle Assemblée du peuple, compte parmi les trois autres partis qui n’ont pas répondu concrètement, malgré les efforts considérables déployés pour connaître ses opinions. L’égalité entre hommes et femmes, loin d’être acquise « Alors que le nouveau Parlement va siéger pour la première fois cette semaine, il est encourageant de constater qu’autant de grands partis ont pris en compte nos recommandations et sont disposés à souscrire à d’ambitieuses réformes en faveur du changement pour combattre la torture, protéger les droits des habitants des bidonvilles et garantir des procès équitables. » Philip Luther, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. Toutefois, il est préoccupant de constater que plusieurs partis ont refusé de s’engager à garantir l’égalité des droits entre hommes et femmes. Seules quelques femmes ont obtenu des sièges au sein du nouveau Parlement ; d’énormes obstacles restent à franchir pour que les femmes puissent jouer pleinement leur rôle dans la vie politique en Égypte. Nous exhortons le nouveau Parlement à saisir l’occasion, lors de l’élaboration de la nouvelle Constitution, de garantir tous ces droits pour tous les citoyens d’Égypte. La Constitution doit se fonder sur la non-discrimination et l’égalité entre hommes et femmes. Des promesses et des réserves Les deux seuls partis à adhérer à tous les engagements présentés dans le Manifeste sont le Parti social-démocrate égyptien et l’Alliance populaire socialiste. Cependant, la quasi-totalité des 12 partis ayant répondu ont souscrit aux sept premiers engagements du Manifeste. Ils concernent notamment les droits civils et politiques. Voici quelques-unes des promesses majeures : mettre fin à l’état d’urgence en vigueur depuis 30 ans, lutter contre la torture, respecter la liberté d’expression et d’association, garantir l’équité des procès et enquêter sur les atteintes aux droits humains commises sous le régime de Hosni Moubarak. Les réserves émis visent notamment le 8e engagement, qui demande la fin à la discrimination, et le 9e engagement, qui appelle à protéger les droits des femmes, et notamment à reconnaître l’égalité entre hommes et femmes en matière de mariage, de divorce, de garde d’enfants et d’héritage. Plusieurs partis ont invoqué le droit musulman (la charia) pour expliquer ces réserves. La plupart des partis ont émis des réserves quant au 10e point, qui préconise l’abolition de la peine de mort, en faisant valoir que cette mesure entrait en contradiction avec l’islam ou qu’ils continuaient d’étudier la question. Même les deux partis enclins à abolir ce châtiment ont ajouté qu’il s’agissait d’un objectif à long terme qui n’était pas réalisable dans les années à venir. Voici les 10 engagements que propose le Manifeste d’Amnesty International pour les droits humains en Égypte : 1. Mettre un terme à l’état d’urgence et réformer les forces de sécurité Pour en savoir plus – "Il faut faire pression sur les partis égyptiens afin que la "Révolution du 25 janvier" devienne une réalité"
– Source : Communiqué d’Amnesty International France Mis en ligne sur Sisyphe, le 24 janvier 2012 |