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dimanche 1er août 2004


La Cour internationale juge illégale la construction d’un mur par Israël
Merci, Vos Honneurs

par Gila Svirsky, militante israélienne pour la paix






Écrits d'Élaine Audet



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Dans un jugement non-équivoque mais prudent, la Cour internationale de justice de La Haye a fait ce qui était prévu : elle a estimé que la construction par Israël de son mur de sécurité à l’intérieur du territoire palestinien est illégal en vertu du droit international.

En tant qu’Israélienne très préoccupée par la sécurité de mon pays, et en
tant que Juive concernée par les implications morales de la construction de cette barrière, j’applaudis cette décision.

Les déclarations en faveur du mur pour assurer la sécurité d’Israël sont
sérieusement problématiques : tel qu’il est construit en ce moment, le mur ne respecte pas la frontière de 1967, mais s’étend profondément à l’intérieur des terres palestiniennes, un itinéraire qui finalement laissera des centaines de milliers de Palestiniens du côté israélien. Comment cela empêchera-t-il des Palestiniens candidats aux attentats-suicide d’entrer en Israël ?

Sur le plan humanitaire, le mur est inadmissible. Il empêche les Palestiniens d’accéder à leurs champs, aux écoles, aux hôpitaux et à leur travail. Imaginez que vos enfants doivent, deux fois par jour, attendre devant le mur l’arrivée de soldats pour qu’ils ouvrent la grille qui leur permet d’aller et de revenir de l’école. Imaginez le paysan vivant de ses oliviers qui, maintenant, sont inaccessibles ou ont été arrachés pour faire place à une construction. Imaginez que vous ayez soudain besoin de voir un médecin mais n’avez pas le permis qui vous autorise à passer. Imaginez que vous ayez simplement envie d’aller visiter votre vieille mère, mais maintenant le mur s’est mis entre vous.

D’après B’Tselem, l’organisation israélienne des droits humains, quand le mur sera terminé, plus ou moins 38% des Palestiniens verront leur vie perturbée et leurs revenus supprimés.

La présence du mur n’est pas seulement cruelle pour les Palestiniens ; il nuit aussi, en dernière analyse, à la sécurité d’Israël, car il alimente les sentiments d’amertume et de haine envers nous. Est-ce cela, la sécurité que nous apportera le mur ?

Contrairement aux Palestiniens qui ne peuvent difficilement l’éviter, la plupart des Israéliens n’ont jamais vu le mur ; il est construit à l’intérieur du territoire palestinien, où seuls maintenant s’aventurent les colons (et les soldats envoyés pour les protéger). Si d’autres Israéliens le voyaient, j’ose espérer qu’ils seraient choqués. A certains endroits, le mur ne traverse pas simplement les villes palestiniennes, en réalité, il les encercle entièrement, parquant les habitants à l’intérieur - leur droit d’entrer ou de quitter dépendant de l’humeur de jeunes soldats qui gardent la grille d’entrée.

Dans ces localités, les populations civiles sont entièrement encerclées par un rempart de béton gris de 8 mètres de haut interrompu seulement par des tours de garde d’où des soldats dirigent des jumelles et des fusils automatiques vers les habitants en bas. Des lumières montées sur le mur éclairent les rues pour faciliter la surveillance de chaque instant. En tant que Juive dont les ancêtres ont été confinés dans des ghettos pendant des périodes antisémites de l’histoire, je trouve cela horrible. Le maintien de 100,000 Palestiniens parqués dans des ghettos et des enclaves sert-il les besoins de sécurité d’Israël ? Forcer les Juifs à vivre dans des ghettos a-t-il servi les besoins de sécurité de ces pays ?

La semaine dernière, la Cour suprême israélienne a reconnu les graves violations des droits humains palestiniens résultant du mur et a ordonné à l’armée d’en redessiner l’itinéraire dans des lieux spécifiques. Alors que notre gouvernement espère que cette décision de justice israélienne lui permettra d’ignorer le tribunal de La Haye - à partir du principe que "le mur est une question de sécurité interne dont on s’occupe" - la plupart des militants pacifistes israéliens ne partagent pas cette opinion. La construction du mur à l’intérieur du territoire palestinien - c’est-à-dire sur la propriété d’autrui - est une violation des droits fondamentaux, quelque soit la façon de l’envisager. Et les affirmations que le mur apporte la sécurité sont atténuées par le grand nombre de Palestiniens qui resteront du côté "israélien".

Finalement, la meilleure manière pour mon pays de parvenir à la sécurité est de négocier la paix avec les Palestiniens et d’améliorer suffisamment leur sort des deux côtés pour qu’il existe un intérêt certain de préserver la paix. Pourtant, le mur fait exactement l’inverse. Le résultat : il n’est pas seulement néfaste pour la Palestine, mais aussi pour Israël.

Il y a quelques jours, j’observais une vieille Palestinienne qui contemplait avec consternation les oliviers familiaux abattus par l’armée, pour raser un espace où se dressera le mur. "Que ces gens sont stupides", dit-elle en prenant soin de ne pas les nommer. "S’ils n’étaient pas aussi stupides, nous pourrions vivre en paix côte à côte."

Gila Svirsky est une militante pour la paix et les droits humains à Jérusalem.

 L’auteure encourage la diffusion de cet article.

Coalition des femmes pour la paix

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 août 2004



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Gila Svirsky, militante israélienne pour la paix



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