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jeudi 5 mai 2011 Discrimination sexiste dans l’industrie de la construction : mémoire
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Nous avions déjà présenté sur Sisyphe, en 2004, l’expérience d’une menuisière qui dénonçait l’inégalité hommes-femmes dans l’industrie de la construction et proposait des pistes de solution. Depuis, nous avons reçu de nouveaux documents, montrant qu’aucune suite n’est donnée aux différents projets soumis par des travailleuses pour améliorer leur condition. Même si, nous dit-on, la Commission de la construction du Québec (CCQ) a déjà reçu un montant de 4,7 millions de dollars à cette fin. Pour ces femmes déterminées et persévérantes, il s’agit de mettre sur pied des projets concrets permettant aux femmes d’accéder et d’acquérir les heures nécessaires pour obtenir la carte de compétence du plus haut échelon dans chacun des métiers et pouvoir évoluer enfin sur leur lieu de travail dans un climat respectueux à l’égard des femmes. Nous publions, ci-dessous, le document soumis, le 4 février 2011, par le Comité ad hoc pour la défense des droits des femmes dans les métiers et occupations de la construction dans le cadre de la consultation de la Commission des relations avec les citoyens, intitulé « Vers un deuxième plan d’action gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes ». On y dévoile la situation inquiétante des travailleuses de cette industrie au Québec et le peu d’efforts consacré à la lutte contre la discrimination sexiste dans ce domaine, où les hommes sont encore largement majoritaires et y défendent jalousement leurs privilèges. Comme on le verra ci-dessous, la nomination de Diane Lemieux, ancienne présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), à la présidence de la CCQ suscite beaucoup d’espoir chez les travailleuses de la construction. Élaine Audet Communiqué du Comité ad hoc pour la défense des droits des femmes dans les métiers et occupations de la construction Dans le cadre de la consultation de la Commission des relations avec les citoyens sur le document intitulé « Vers un deuxième plan d’action gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes », le Comité ad hoc pour la défense des droits des femmes dans les métiers et occupations de la construction a dévoilé la situation inquiétante des travailleuses de cette industrie au Québec dans son mémoire présenté le 4 février 2011. La responsable du Comité, Sylvie Déraspe, déplore que « le Québec a la pire moyenne de présence des femmes dans les métiers et occupations dans cette industrie de toutes les provinces au Canada, selon les propres statistiques de la Commission de la construction du Québec (CCQ) ». Le taux de présence des femmes dans l’industrie de la construction se situe à 1,2 % tandis que la moyenne nationale se situe à 3 % et le taux de présence en Alberta se situe à 6 %. Mme Déraspe, qui a plus de 27 ans d’expérience comme travailleuse, entrepreneure, formatrice et militante pour la place des femmes dans cette industrie, affirme que les femmes font encore face à des situations de discrimination directe à l’embauche, à des milieux hostiles et à d’énormes problèmes de maintien en emploi. Enfin, sans surprise, le taux d’abandon des femmes formées se situe à 62 % comparativement à 36 % pour les hommes. Madame Déraspe souligne que « non seulement la situation est-elle inquiétante, mais de plus, elle ne s’améliore pas ». En effet, toujours selon les documents de la CCQ, les femmes ont déjà eu un taux de présence plus élevé qui a reculé au cours des dernières années. Jennifer Beeman, coordonnatrice du dossier Femmes dans la construction au Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), souligne que la CCQ avait un programme d’accès à l’égalité pour les femmes de 1996 à 2006 avec une cible de 2 % de femmes dans l’industrie. « Non seulement le programme n’a pas atteint sa cible qui était très modeste, cinq ans après la fin du programme, la CCQ n’a toujours pas fait le bilan de ce programme ni formulé des recommandations par rapport à l’amélioration de la situation des femmes ». Selon Mme Déraspe, « C’est dommage, car plusieurs femmes sont formées et diplômées et ne réussissent pas à intégrer l’industrie de la construction. » Par ailleurs, le Comité ad hoc pour la défense des droits des travailleuses de l’industrie de la construction et le CIAFT accueillent avec beaucoup d’ouverture l’arrivée de Madame Diane Lemieux à la présidence de la CCQ. « Sa nomination montre une réelle volonté politique que plusieurs choses changent dans cette industrie » note Mme Beeman. – Source : "Femmes dans la construction : un important mémoire déposé aujourd’hui", NetFemmes, le 4 février 2011. Extrait du mémoire « Les femmes dans l’industrie de la construction », présenté le 4 février 2011 à l’Assemblée nationale du Québec Les métiers de la construction présentent des conditions fortement avantageuses pour les femmes, puisque les salaires sont attrayants et conventionnés, les corps d’emploi régis, la santé des travailleuses est couverte par la Commission de la santé et de la sécurité au travail. De plus, les 26 corps d’emploi nécessitent peu d’études et sont suffisamment diversifiés pour intéresser nombre de travailleuses potentielles, étudiantes ou sans emploi. Encore aujourd’hui cependant, ces métiers font l’objet de stéréotypes et de préjugés tenaces. L’un de ces préjugés les plus ancrés est que ces métiers exigent beaucoup de force physique. Il existe toutefois maintenant des outils pour remédier à ce qui pourrait être un problème pour plusieurs, incluant des hommes plus menus. Par ailleurs, le sexe faible n’est pas aussi faible qu’on pourrait le croire : 20% des femmes sont plus fortes que 50 % des hommes. Le non-traditionnel ne veut pas non plus nécessairement dire « difficile physiquement ». Un grand nombre d’emplois non traditionnellement féminins Une étude démontre qu’une couturière peut soulever jusqu’à 3 500 kg de vêtements par jour avec ses bras et l’équivalent de 29 000 kg avec ses jambes pour l’actionnement de la pédale de la machine à coudre. Au sein des Forces armées canadiennes, on a remarqué que les femmes mécaniciennes de chars d’assaut ont fait preuve d’astuce et développé des techniques intéressantes pour venir à bout de certaines tâches. Parfois, elles ne font qu’utiliser les outils habituellement prévus pour l’exécution d’une tâche ou encore elles utilisent d’autres outils et s’acquittent très bien de leur travail. De fait, selon la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), on se blesse dans tous les domaines, traditionnels ou non. Les aides-infirmières se blessent plus fréquemment que les soudeuses et les mécaniciennes. (…) L’expérience acquise au fil des ans permet de trouver des trucs, des méthodes et de nouveaux outils pour arriver à travailler plus facilement. Plusieurs travailleuses disent avoir développé des méthodes de travail La main-d’oeuvre féminine aime le travail bien fait et s’impose personnellement des normes de qualité. Les femmes sont plutôt rigoureuses, minutieuses et exigeantes envers elles-mêmes, se donnant personnellement des défis souvent plus élevés qu’on leur demande, notamment dans les métiers non-traditionnels où elles doivent « faire leurs preuves ». La diversification des milieux de travail remet en question les pratiques Pourtant, alors que les corps d’emploi à prédominance masculine ont, telle la médecine, été investis avec succès par plus de la moitié de femmes, celles-ci ne constituaient à peine que 1,2 % de la main-d’oeuvre de la construction au Québec en 2008. C’est la plus faible part des femmes dans l’industrie de la construction au Canada, soit trois fois moins que la moyenne nationale de 3 %. En Alberta, par exemple, les femmes constituent près de 6 % de la main-d’oeuvre de ce secteur et 4 % à l’Île-du-Prince-Édouard. Source : – Lire en pdf le mémoire intégral, présenté par le Comité ad hoc pour la défense des droits des femmes dans les métiers et occupations de la construction. On peut voir et lire l’audition sur le site de l’Assemblée nationale à cette page. Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 avril 2011. |