par Statistique Canada

Note aux lecteurs

Les crimes haineux déclarés par la police sont des affaires criminelles qui, après enquête par la police, sont déterminées comme ayant été motivées par la haine d’un groupe identifiable. L’affaire peut cibler la race, la couleur, l’origine nationale ou ethnique, la religion, l’orientation sexuelle, la langue, le sexe, l’âge, l’incapacité mentale ou physique, ou d’autres facteurs tels que la profession et les convictions politiques.

Les données sur la fréquence des crimes haineux déclarés par la police ont été obtenues pour la première fois en 2006 auprès de services de police qui desservaient 88 % de la population. Les données de la Gendarmerie royale du Canada ne sont offertes que pour la Colombie-Britannique.

Le nombre de crimes haineux présentés dans la présente diffusion constitue probablement une sous-estimation du véritable nombre de crimes motivés par la haine au Canada, puisque ce ne sont pas tous les crimes qui sont signalés à la police. D’autres recherches révèlent que la décision d’une victime de signaler un crime motivé par la haine à la police peut être influencée par divers facteurs, notamment l’importance de l’incident, le caractère délicat de la question, la présence de services spécialisés en crimes de haine, la peur de représailles et les sentiments d’humiliation, les obstacles culturels ou linguistiques, et l’accessibilité des services aux victimes dans la collectivité.

Les services de police au Canada ont déclaré 1 036 crimes haineux en 2008, en hausse de 35 % par rapport à 2007. Un peu plus de la moitié (55%) de ces crimes ont été motivés par la race ou l’origine ethnique, 26%, par la religion, et 16%, par l’orientation sexuelle.

Les trois principales catégories de crimes haineux ont affiché une augmentation en 2008. La hausse la plus marquée a été observée au chapitre des crimes motivés par la haine de l’orientation sexuelle, lesquels ont plus que doublé entre 2007 et 2008. Les crimes motivés par la haine de la religion ont augmenté de 53 %, alors que les crimes motivés par la haine de la race ou de l’origine ethnique ont connu une moins grande augmentation, en hausse de 15%.

Les crimes violents, principalement les voies de fait et les menaces, représentaient 42% de tous les crimes de haine. Les méfaits comme le vandalisme constituaient 47% des crimes de haine, tandis que d’autres infractions sans violence représentaient les 11% restants.

Les crimes motivés par la haine de l’orientation sexuelle étaient les plus violents. En 2008, 75% de ces crimes motivés par l’orientation sexuelle étaient violents, comparativement à 38% des affaires motivées par la race et à 25 % des affaires motivées par la religion.

Dans le cas des incidents violents motivés par l’orientation sexuelle, 85% des victimes étaient des hommes.

Les Noirs sont le groupe racial le plus souvent ciblé

Parmi les crimes motivés par la haine de la race ou de l’origine ethnique, près de 4 crimes sur 10 ont été commis contre des Noirs. La police a déclaré 205 crimes haineux contre les Noirs en 2008, en hausse de 30% par rapport à 2007, ce qui est tout de même moins élevé que les 238 crimes déclarés en 2006.

Les Asiatiques du Sud, qui comprennent les Indiens orientaux et les Pakistanais, occupaient le deuxième rang au chapitre des groupes les plus souvent visés, ayant été victimes de 12% des crimes motivés par la haine de la race ou de l’origine ethnique. Les incidents ciblant les Asiatiques du Sud ont augmenté de 21% en 2008.

La religion juive est la religion la plus souvent visée

Comme dans les années passées, environ les deux tiers des crimes motivés par la haine de la religion ont été commis contre des personnes juives. En 2008, 165 crimes haineux ciblaient la religion juive, en hausse de 42%.
La police a déclaré 30 crimes haineux contre les catholiques, soit le double des crimes signalés en 2007. Les 26 incidents contre les musulmans constituaient un léger recul par rapport à 2007.

Vancouver et Hamilton affichent les taux les plus élevés

Vancouver et Hamilton ont enregistré les plus forts taux (6,3 crimes haineux pour 100 000 habitants) parmi les 10 plus grandes régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada. En 2008, la police a indiqué 143 crimes haineux à Vancouver, soit près du double du total noté l’année précédente.

Dans la RMR de Toronto, 271 crimes haineux ont été déclarés. Elle se situait à peu près au milieu des 10 plus grandes RMR, ayant affiché un taux de 5,4 crimes haineux pour 100 000 habitants. Montréal a inscrit le taux le plus faible (1,0), la police ayant indiqué 38 crimes haineux en 2008.

Le nombre de crimes haineux déclarés par la police dans une région donnée peut être influencé par la présence ou l’absence d’initiatives ou d’unités spécialisées de lutte contre les crimes haineux.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d’enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 3302 et 4504.

L’article de Juristat : « Les crimes haineux déclarés par la police au Canada », 2008, vol. 30, no 2 (85-002-X, gratuit), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web, sous l’onglet Ressource clé. Choisissez Tous les sujets, ensuite Crime et justice, puis Juristat.

Les données de 2008 sur les crimes motivés par la haine, les crimes de gangs de rue et la cybercriminalité proviennent d’un sous-ensemble de services de police d’un bout à l’autre du Canada qui participent à la plus récente version du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC 2.2).

Statistique Canada a élaboré ces nouveaux éléments de données grâce à l’aide financière de Citoyenneté et Immigration Canada.

Les données sont offertes sur demande seulement. Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services d’information à la clientèle au 613-951-9023 ou composez sans frais le 1-800-387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.

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