Le féminisme est un engagement pour la justice, l’égalité et la dignité. Universaliste, laïque et solidaire, il rassemble des femmes et des hommes qui, partout dans le monde, combattent le patriarcat, système de violences et d’oppressions fondé sur l’affirmation de la supériorité masculine.
Depuis des siècles, des féministes agissent collectivement
— pour l’égalité des femmes et des hommes, en droit et dans les faits
— pour la liberté des êtres humains et la fin des rapports de domination
— pour l’adelphité, c’est-à-dire un idéal associant fraternité et sororité.
NOUS, RESPONSABLES D’ASSOCIATIONS FÉMINISTES,
affirmons le droit des femmes au respect de leur corps sexué
et cosignons ce manifeste en dix principes.
En effet, nous constatons depuis le début du 21e siècle
— la banalisation croissante de l’exploitation sexuelle de femmes et de filles
— l’effacement du mot « femme » et du concept de sexe par des transactivistes qui agressent et menacent des féministes et des lesbiennes.
Nous dénonçons
— la marchandisation des femmes par la prostitution, la pornographie et la location d’utérus
— la culture du viol, inhérente au système patriarcal
— le contrôle du corps et de l’apparence des femmes
— l’effacement du sexe au profit du genre
Nous affirmons dix principes
1. La prostitution est une exploitation sexuelle machiste.
Il n’y a pas de droit à la sexualité. Dans de nombreux pays, les clients-prostitueurs sont, selon la loi, coupables d’un délit.
Une personne n’est ni une chose ni une marchandise. Les réseaux mafieux et les proxénètes qui organisent la traite d’êtres humains et exploitent la vulnérabilité de femmes et de filles commettent des crimes. Le consentement à un acte sexuel venant d’une femme exploitée lui est extorqué par la contrainte ou l’emprise. L’argent n’efface pas la violence.
Les personnes en situation de handicap ne veulent pas acheter des actes sexuels, même masqués sous l’appellation d’« assistance sexuelle », mais vivre dans une société plus ouverte et accessible, ce qui favorisera leur vie sexuelle et affective.
2. La pornographie normalise des violences sexuelles infligées à des femmes et à des enfants. Elle met en scène et propage massivement des images de prostitution, relève de la culture du viol et conforte l’ordre machiste.
3. La gestation pour autrui, qu’elle se revendique ouvertement commerciale ou prétendument « éthique », revient à louer l’utérus et la vie d’une femme, en programmant la cession d’un·e enfant comme d’un objet, pour satisfaire le désir de tiers commanditaires. Or un être humain ne peut faire l’objet d’un commerce : c’est un principe fondamental du droit. Un désir ne crée pas un droit. Il n’y a pas de droit à l’enfant.
4. Le viol a pour unique responsable le violeur. La honte doit peser, non sur la victime, mais sur le coupable. Chercher des excuses au violeur, c’est être complice.
5. Les violences du conjoint ne sont pas de l’amour. L’emprise masculine dans le couple hétérosexuel relève de la possessivité et de la domination. On ne bat pas par amour. On ne tue pas par amour.
6. Le respect du corps et de son intégrité est un droit. Les filles et les femmes subissent contrôles et critiques de leur corps, trop gros ou trop maigre, hypersexualisé ou contraint à être dissimulé. Les mutilations sexuelles sont des crimes que l’obéissance à une tradition ne peut justifier.
7. Le voile islamique est une oppression sexiste. En Iran, en Afghanistan ou en Arabie saoudite, des femmes qui refusent de le porter sont harcelées, emprisonnées, fouettées, tuées. En Occident, des femmes subissent des pressions de leur entourage pour le porter, d’autres le portent volontairement, ce qui n’en modifie pas le sens discriminatoire ; pour autant, cela ne justifie pas des violences envers des femmes voilées.
8. Le sexe relève de la nature, et le genre de la culture ; c’est l’association des deux qui constitue la personne. Le sexe est une réalité biologique, inscrite dans chacune de nos cellules, avec de multiples conséquences : production de gamètes, cycle menstruel féminin, etc. Le genre, ou sexe social, est une construction sociale et culturelle des rôles féminins et masculins qui promeut l’infériorisation du féminin et sa soumission au masculin.
9. Les « personnes trans » ont droit au respect de leur choix. Elles-mêmes doivent respecter les droits et les choix des femmes.
10. La mixité femmes-hommes est notre modèle de société. Néanmoins, les femmes ont droit à des espaces non-mixtes dans certains cas : pour se protéger de la violence masculine (toilettes, vestiaires, prisons ou refuges) ou pour exprimer des souffrances (groupes de parole). La non-mixité peut aussi être un choix politique (groupes féministes) ou de désir (rencontres entre lesbiennes). Quant au sport, admettre des « femmes trans » dans des compétitions féminines est inéquitable pour les femmes.
Des femmes et des filles cumulent plusieurs oppressions,
de par leur origine ethnique, leur couleur de peau, leur âge, leur apparence,
leur lesbianisme, leur pauvreté, leur handicap, etc.
Toutes ont en commun d’être du sexe féminin.
Nous sommes solidaires avec elles.
Nous voulons un monde juste.
Liberté Égalité Féminisme
Lancé le 8 mars 2022 par les Chiennes de garde et Zéromacho, ce manifeste du FRONT FÉMINISTE est ouvert à la signature d’autres associations :
Courriel.
Au 31 janvier 2023, le manifeste du FRONT FÉMINISTE est cosigné par 70 association s de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France et Italie). En outre, la Fédération Nationale Solidarité Femmes groupe 78 associations en France.