Presque 700 000 d’entre nous ont agi pour stopper le "viol correctif" et des militantes sud-africaines ont forcé le gouvernement à entamer des discussions. Allons au plus vite jusqu’à un million de signatures et faisons monter la pression pour obtenir des actes concrets. cliquez ici pour partager cette campagne sur Facebook.
Le "viol correctif", une pratique odieuse consistant à violer des femmes lesbiennes pour les "guérir" de leur homosexualité, atteint des sommets en Afrique du Sud. Mais des militantes courageuses agissent et appellent le monde à demander au Président Jacob Zuma et à son ministre de la Justice de condamner sur le plan pénal ces "crimes de haine" odieux. Soutenons-les !
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Millicent Gaika a été ligotée, étranglée, torturée et violée cinq heures durant par un homme se vantant de la "soigner" de son homosexualité.
Elle a difficilement survécu, et elle n’est pas seule, ce crime horrible est fréquent en Afrique du Sud, où les lesbiennes vivent dans la peur de l’agression. Mais personne n’a été condamné jusqu’à présent pour "viol correctif".
Pourtant, dans un petit refuge de la ville du Cap, quelques militantes courageuses sont en train de risquer leur vie pour faire en sorte que le cas de Millicent fasse changer les choses. Leur appel au ministre de la Justice a dépassé les 140 000 signatures, ce qui l’a contraint à réagir à la télévision nationale. Mais le ministre n’a pas répondu à leurs demandes d’action.
Des quatre coins du monde, mettons en lumière cette pratique horrible. Si nous sommes suffisamment nombreux et nombreuses à donner de l’ampleur à cette campagne, nous pourrons atteindre non seulement le ministre de la Justice mais aussi le président Zuma, qui est le garant des droits constitutionels. Appelons Zuma et le ministre de la Justice à condamner publiquement et sur le plan pénal le "viol correctif" et les crimes de haine, avec mise en application immédiate, assortie de mesures d’éducation du public et de protection des victimes. Signez dès maintenant la pétition et faites-la suivre à tous. Nous la remettrons au gouvernement sud-africain avec nos partenaires au Cap.
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L’Afrique du Sud, souvent appelée la "Nation arc-en-ciel", est admirée dans le monde entier pour ses efforts post-apartheid de protection contre les discriminations. Ce fut le premier pays à protéger dans la constitution les citoyens contre toute forme de discrimination basée sur la sexualité. Mais dans la seule ville du Cap, l’association locale Luleki Sizwe a enregistré plus d’un "viol correctif" par jour, et l’impunité règne.
Le "viol correctif" est fondé sur l’idée choquante et totalement fausse qu’une femme lesbienne peut être violée pour "corriger" sa sexualité, mais cet acte abominable n’est même pas classé dans les crimes de haine en Afrique du Sud. Les victimes sont souvent noires, pauvres, lesbiennes et très marginalisées. Mais même le viol collectif et l’assassinat de Eudy Simelane, héroïne nationale et ancienne star de l’équipe de foot féminine nationale, en 2008, n’a pas renversé la tendance. Et la semaine dernière, le Ministre de la Justice Radebe a insisté sur le fait que le motif de crime de haine n’était pas valable dans le cas de "viols correctifs".
L’Afrique du Sud est la capitale mondiale du viol. Une fille sud-africaine née aujourd’hui a plus de chance d’être violée que d’apprendre à lire. Bien que difficile à admettre, un quart des filles sud-africaines sont violées avant l’âge de 16 ans. Beaucoup de raisons sont à invoquer : la domination masculine (62% des garçons de plus de 11 ans pensent que forcer quelqu’un à avoir une relation sexuelle n’est pas un acte de violence), la pauvreté, la promiscuité, le chômage et la précarité des hommes commettant les viols, la passivité de l’entourage et, dans certains cas courageusement dénoncés aux autorités, une réponse policière lamentable et des condamnations laxistes.
C’est un véritable drame humain. Mais Luleki Sizwe et leurs partenaires de Change.org ont ouvert une brèche d’espoir dans le combat pour y mettre fin. Si le monde entier les soutient, nous pourrons obtenir justice pour Millicent et un plan national pour stopper les "viols correctifs.
C’est aussi une bataille contre la pauvreté, le patriarcat et l’homophobie. Stopper la vague des viols demandera un fort leadership et une action concertée pour obtenir des changements en profondeur en Afrique du Sud et sur le continent. Le Président Zuma est un traditionaliste zoulou et a lui-même été inculpé pour viol. Mais il a condamné l’arrestation d’un couple gay au Malawi l’an dernier, et après une campagne nationale et internationale massive, l’Afrique du Sud a finalement approuvé la résolution de l’ONU dénonçant les mises à mort extrajudiciaires liées à l’orientation sexuelle.
Si nous sommes suffisamment nombreux à rejoindre cet appel à l’action, nous pourrons pousser Zuma à s’exprimer et à conduire une action gouvernementale ô combien nécessaire. Mais ce serait aussi le début d’un dialogue national qui pourrait faire changer radicalement les mentalités vis-à-vis du viol et de l’homophobie en Afrique du Sud. Signez dès maintenant et faites passer le message : pétition.
Une histoire comme celle de Millicent peut facilement nous faire perdre espoir. Mais lorsque les citoyens font entendre une seule voix, nous pouvons faire changer des pratiques et des normes fondamentalement injustes et enracinées. L’année dernière, en Ouganda, nous avons déclenché une vague de pression publique si forte que le gouvernement a été contraint de suspendre une loi qui aurait condamné les Ougandais homosexuels à la peine capitale. Et c’est aussi la pression mondiale en soutien aux courageux militants sud-africains qui a conduit les dirigeants à s’attaquer à la crise du SIDA qui s’emparait du pays. À nous d’agir ensemble maintenant pour défendre un monde où chaque être humain peut vivre sans la peur de subir des sévices.
Avec espoir et détermination,
Alice, Ricken, Maria Paz, David et toute l’équipe d’Avaaz
Sources :
– Une pétition contre le viol des lesbiennes en Afrique du Sud, Slate.fr.
– Le blog (en anglais) de Luleki Sizwe, l’association sud-africaine qui mène la campagne appelant le gouvernement à stopper le "viol correctif" et soutenir les victimes.
– Afrique du Sud : les lesbiennes, victimes du "viol thérapeutique", Rapport de l’ONG ActionAid :
– Pétition lancée sur Change.org par des militantes de Luleki Sizwe.
– "Viols correctifs, reportages réalisées par des jeunes sud-africaines", Radio Canada.
– "Homophobie en Afrique du Sud, Violer pour Corriger.
– Change.org revient sur l’interview du Ministre de la Justice Radebe sur la télévisition nationale en réaction à la campagne (en anglais).
– "Enfances violées en Afrique du Sud, Genre en action.
–
"Les victimes d’homophobie à Gauteng, Afrique du Sud" (étude en anglais du Centre for Applied Psychology, Université d’Afrique du Sud).
– "Comprendre la santé masculine et l’usage de la violence : liens entre VIH et viol en Afrique du Sud" (étude en anglais du Medical Research Council).
– "Prévention des viols et de la violence en Afrique du Sud" (Medical Research Council, document en anglais).
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Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 janvier 2011
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