Nous sommes indignées face à la politique de domination masculine prônée et alimentée par le Gouvernement turc ! Rassemblement, samedi le 21 février à 15h à Place de la Bastille.
Vendredi, le 13 février 2015, un vendredi noir de plus s’ajoute à l’innombrable série des violences faites à l’égard des femmes en Turquie. Le corps d’Özgecan Aslan (20 ans) est retrouvé en partie brulé, deux jours après le signalement de sa disparition, à Mersin, dans le sud-est de la Turquie. Elle aurait été battue à mort alors qu’elle se défendait du viol dont elle était victime.
Notre indignation est profonde à ce jour car le meurtre d’Özgecan est le fruit des politiques gouvernementales et des discours des politiciens patriarcales machistes qui nous nient le droit à disposer de notre corps, et qui utilisent la violence sexuelle pour restreindre nos désirs et l’exercice de nos droits.
La politique d’État actuelle alimente, légitime et génère les violences, la discrimination, les valeurs, les normes basées sur l’idée que prône ouvertement le gouvernement de l’AKP selon laquelle il existerait une infériorité naturelle des femmes en tant qu’êtres humains et sur la hiérarchisation des rôles assignés dans nos sociétés aux hommes et aux femmes.
À ce constat s’ajoute un climat d’impunité aboutissant à une normalisation sociétale de ces types de comportements violents. Selon Association des droits de l’Homme en Turquie (IHD), les meurtres de femmes ont nettement augmenté ces dix dernières années, passant de 100 victimes en 2002 à 294 en 2014.
Aujourd’hui, nous exhortons l’État turc à mettre fin à sa position d’impunité et à adopter des lois criminalisant les violences faites aux femmes et aux LGBTI ; à assurer la justice et des mécanismes de protection adéquats et efficaces pour les femmes victimes de violence ; à intégrer l’égalité entre les sexes à tous les niveaux du système éducatif ; à renforcer et assurer un travail décent à salaire égal aux femmes ; à favoriser l’implication des médias pour sensibiliser l’opinion publique.
Le 4 février, en France, une étudiante de 22 ans s’est fait violer dans le compartiment d’un train qui la ramenait à Melun, sous les yeux de nombreux voyageurs, et personne n’a bougé. Les médias ne prêtent pas d’importance aux viols qui surviennent fréquemment depuis quelques années.
Nous faisons appel à notre responsabilité individuelle et collective de femmes et d’hommes, pour prendre position contre les violences sexistes, sous toutes ses formes, où que nous soyons.
Nous lançons un appel aux organisations de femmes du monde entier à joindre leurs forces à la lutte des femmes !
Premiers signataires, par ordre alphabétique :
Association des Travailleurs Immigrés de Turquie (ACTIT), Association pour l’ERAdication des FEminicides dans le Monde (Aerafem), Collectif de Taksim, Collectif National pour les Droits des Femmes, Congrès Démocratique des Peuples Paris (HDK Paris), Editions-ixe, Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes (DIDF), Femmes Migrantes Debout, Macholand, Marche Mondiale des Femmes Paris-IdF, Parti Démocratique des Peuples France (HDP Paris), Osez le Féminisme, Union des Femmes Socialistes (SKB), Le Front de Lutte Antipatriarcal de la CGA (Coordination des Groupes Anarchistes).