|
jeudi 11 mars 2010 Cent ans de luttes pour les droits des femmes Trois mousquetaires au féminin : Susan B. Anthony, Elizabeth Cady Stanton et Matilda Joslyn Gage
|
DANS LA MEME RUBRIQUE Libérez l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh ! Anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza - Rana Plaza est partout ! Un génocide méconnu : 50 millions de femmes disparues en Inde Brisons le stéréotype de la femme musulmane au Québec Mossoul. L’heure des règlements de comptes Argentine - Mourir parce que l’on est une femme : la triste réalité du féminicide, fléau qui endeuille le pays Des Palestiniennes créent une banque de semences pour préserver leur héritage agricole Misère, domination masculine et oppression : les réfugiées syriennes dans la tourmente Toute notre solidarité avec les femmes et le peuple kurde - Appel à l’action Pays arabes - La Dre Alyaa Gad enseigne la santé et la sexualité à une chaîne télé sur Youtube Appel des femmes kurdes - La mentalité patriarcale de la complicité AKP-DAESH : figure la plus atroce du féminicide Inde - Les Femmes en Noir, solidaires de la résistance collective à la guerre contre le corps des femmes L’avortement sexo-sélectif au sein de la communauté indo-espagnole Femmes, islam et autres ennuis Les femmes de Turquie partent en guerre contre l’oppression Teesta Setalvad, l’âme de la lutte pour la laïcité en Inde Un viol, un assassinat de trop ! Brésil - “Clandestinas”, un documentaire qui brise le silence sur l’avortement clandestin Bahreïn : des experts de l’ONU appellent à cesser la répression contre les militantes des droits de l’homme Les femmes et la mission indienne Mars : une photo qui dit plus que 1000 mots Les évangéliques brésiliens à l’assaut de la sexualité La Brigade rose, des femmes indiennes combattantes 52 personnalités féminines du monde réclament un TPI en République Démocratique du Congo Brève histoire du mouvement féministe tunisien L’ONU minimise les mutilations sexuelles féminines et maintient le tabou du rôle des religions Le gouverneur de l’État de New York dépose une « Charte des droits » des femmes pour combattre la discrimination à leur égard Démocratie sans État laïque ? Le "hold up" des printemps arabes Acquittement de Pinar Selek annulé - Une décision jamais vue dans l’histoire mondiale du Droit Honneur aux dissidents anti-fondamentalistes, Chevalier de la Barre d’aujourd’hui Bosnie - Est-ce justice de ne pas tenir compte du viol en temps de guerre ? Obama, Madonna et nous Histoires minuscules des révolutions arabes - Rencontre à Lyon le 19 octobre 2012 À la rencontre d’Annie Sugier - Femmes voilées aux Jeux olympiques (ou Les femmes courent-elles moins vite que les Noirs ?) Le retour des religions, synonyme du retour du bâton contre les femmes ! Le voile islamique, "symbole culturel" aux Jeux olympiques de Londres Caroline Fourest paie-t-elle le prix du féminisme ou de sa lutte contre les intégrismes religieux ? La Commission de la Condition de la femme de l’ONU recule devant les pays qui invoquent les traditions culturelles pour bafouer les droits des femmes Ana Pak, féministe iranienne en exil : "S’unir dans la classe des femmes" Pourquoi la question de la Palestine est un enjeu féministe Le film "Circumstance - En secret" soutient les valeurs masculines Le piège et l’impasse du féminisme islamique Le féminisme n’est plus le mouvement révolutionnaire qu’il a été Sisyphe.org aura 10 ans en 2012 : des changements en cours Il bat deux femmes ou abat la dignité de toutes les femmes ? Mettons fin au massacre des femmes – Mettons fin à la lapidation ! Au nom de la démocratie, ce que les laïques et les femmes ont à perdre en Tunisie Polygamie et charia en Libye - Les femmes se révoltent contre la décision du CNT et s’adressent à l’ONU Le rôle des femmes dans la contestation sociale en Israël Affaire Shafia : "crime d’honneur" ou accident ? La Presse L’intégrisme orthodoxe et la Serbie Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire - Conférence de Wassyla Tamzali à Lyon le 30 septembre Les femmes qui débarrassent le Liban des bombes à fragmentation Poste de contrôle israélien sur la route de la maternité : lieu de naissance ou de décès ? Femmes courageuses - Les prix ne vont pas toujours à celles et ceux qui le méritent ! Le féminisme polonais n’est plus ridiculisé La mobilisation d’un village palestinien force les autorités à amender les lois sur les crimes dits d’honneur Marie-Andrée Bertrand - Développer, nourrir et enseigner la pensée critique dans une démarche créative Libérez toutes les prisonnières politiques des prisons israéliennes Donner aux femmes les moyens de se protéger contre les violences sexuelles lors de conflits armés Haïti - État de la situation des femmes : pré et post-séisme 2010 Brésil - Les luttes des femmes pour l’égalité et la justice La démocratie et l’égalité entre les femmes et les hommes Italie - Mauvais jour pour le sultan Berlusconi : des millions de femmes réclament sa démission Islam et intégrisme - La liberté de pensée a disparu sous le tapis de prière Une Irano-Néerlandaise pendue en Iran Le « viol correctif » en Afrique du Sud Sud-Soudan - Les femmes ont juré qu’elles ne resteront pas des citoyennes de seconde classe Que gagneront les Tunisiennes à la révolution dans leur pays ? Prostitution, point de rencontre entre l’exploitation sexuelle et exploitation économique La femme grillagée - Chanson Haïti - La vie après le séisme La lapidation, forme ultime du contrôle des femmes Tunisiennes et citoyennes par-dessus tout L’Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies Algérie - Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud se poursuit J’ai mal à mon Algérie pour le sort qu’elle réserve à ses femmes Hassi Messaoud - Halte à la “fatalité” de la terreur à l’encontre des femmes algériennes ! Quoi faire tout de suite Le voile, symbole de l’instrumentalisation des droits des femmes pour un projet totalitaire Amnesty et les intégristes : une vieille histoire, l’exemple de l’Algérie Lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies concernant la scandaleuse situation lors de la 54ème Commission de la condition de la femme ! Islamisme - Rayhana et les autres Tuées et lapidées partout dans le monde, les femmes sonnent la révolte Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés Commémoration des massacres d’Algériens et d’Algériennes le 17 octobre 1961 Arabie saoudite - L’écrivaine contestataire Wajiha Al-Howeidar remet les hommes à leur place Arabie saoudite - Appel contre le mariage d’une fillette de 10 ans Appel au soutien contre la mise en place de la charia en France Egypte - Obama et la prison des identités religieuses Obama au Caire : une gifle aux femmes qui se battent contre le voile islamique Un tribunal d’Arabie saoudite condamne une veuve de 75 ans au fouet et à la prison pour "crime de mixité" Misogynie et géopolitique Les femmes exigent un nouvel ordre mondial MGF-excision : une banalisation de la santé des Africaines au Québec ? Menaces de mort par un groupe de "talibans" contre des fillettes scolarisées au Pakistan Participation des femmes libanaises à la vie politique : cinq raisons en faveur d’un quota Shahrzad New, en anglais et en farsi Une fillette de huit ans séparée de son mari doit craindre pour sa vie Les femmes chinoises, les oubliées de la modernisation Les femmes d’Okinawa aux militaires américains : "Cessez de nous violer et retournez chez vous." 7 avril, Journée mondiale contre les crimes d’honneur Deux décennies de manifestations et d’espoir pour les Femmes en Noir Quelle a été la situation des femmes en 2007 ? Attaques à la bombe en Algérie - Appel de citoyens algériens aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats progressistes Qu’est-ce que la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies ? Crime d’honneur en Syrie : le gouvernement doit sauver la vie d’une jeune femme ou se faire complice d’un assassin Le Réseau international de solidarité avec les femmes iraniennes appelle à l’aide L’Agenda des femmes 2008 - La parole aux filles de 9 à 12 ans Bhawani Rana, une femme qui se bat pour d’autres Le pouvoir politique de l’amitié L’ONU, alliée des femmes ? De partout des femmes interpellent l’humanité L’UNICEF demande un meilleur accès à la santé et à l’éducation pour les femmes afghanes Un héritage scandaleux de l’ONU au Timor Hidjab, soccer et manipulation L’application de la charia en France Une juge allemande s’inspire du Coran pour excuser un mari violent Père et fils condamnés pour avoir battu une jeune femme au nom de traditions religieuses Vandalisme chez une dirigeante musulmane canadienne qui critique le port du voile Un père désespéré appelle à sauver la vie de sa fille Le mariage forcé tue ! « Nous rejetons la mondialisation néo-libérale et patriarcale » Au Brésil, 2000 femmes détruisent des pépinières d’eucalyptus et un laboratoire de recherche Égalité ! Égalité ! Égalité ! ... Le programme du Hamas : la Charia et la haine des femmes ! Le « féminicide » dans les républiques « maquiladoras » Le Comité des droits de l’homme de l’ONU blâme sévèrement le Canada pour le traitement infligé aux femmes autochtones et aux détenues Le message des femmes de la République de Guinée La libération des femmes n’est pas un luxe réservé aux pays riches Aung San Suu Kyi, 60 ans, toujours assignée à résidence "Les femmes ne doivent rien, c’est à elles que l’on doit" Le passé n’est pas un pays étranger Ce code algérien de la famille vieux de 20 ans, ça suffit ! Assassinat d’une dirigeante syndicale en Colombie La colère des femmes contre le viol dans le nord-est de l’Inde La police du Soudan reçoit une formation sur l’aide aux victimes de violences sexuelles Appel à la solidarité internationale pour le peuple haïtien Des groupes de femmes demandent la démission de Miriam Tey, directrice de l’Institut de la Femme en Espagne La directrice de l’Institut de la Femme édite un livre qui fait l’apologie du viol des femmes et des petites filles En Iran, un texte de loi sur les droits des femmes soulève un tollé |
Trois mousquetaires au féminin, intrépides, déterminées, brillantes, telles sont les trois militantes américaines Susan B. Anthony (1820-1906), Elizabeth Cady Stanton (1815-1902) et Matilda Joslyn Gage (1826-1898). Lors d’une réunion historique à Seneca Falls en 1848, elles fondent l’Association nationale pour le suffrage des femmes et réclament également l’accès à l’éducation et à tous les emplois, le contrôle de leur corps, le droit de signer des documents juridiques, d’administrer leurs épargnes et leurs propriétés. Elles ne veulent rien de moins que changer le monde, et, pour ce faire, lient étroitement l’égalité de droit des femmes à la justice sociale et à l’abolition de l’esclavage.
Ces trois amies, si différentes et si proches à la fois, ont, parallèlement à leur inlassable militantisme, écrit une histoire du suffrage des femmes en six volumes, énorme somme de documentation, couvrant tout le mouvement des femmes pour le droit de vote jusqu’au tournant du siècle. L’amitié exemplaire, unissant Susan B. Anthony et Elizabeth Cady Stanton pendant cinquante ans, donne tort aux préjugés voulant que des femmes soient incapables de travailler ensemble sans rivalités ni conflits. Stanton écrit :
Dès sa plus tendre enfance, Elizabeth Cady Stanton prend conscience de l’injustice dont les femmes sont victimes. L’événement déclencheur de sa prise de conscience est la mort de son frère, dont son père ne se remettra jamais. Elle avait alors onze ans. Dès lors, elle s’applique à remplacer le garçon que son père aurait voulu. Elle s’occupe des chevaux et devient une écuyère hors pair. Mais, lorsqu’elle remporte le premier prix de grec, plus qu’inusité pour une femme de son époque, son père a pour unique réaction de regretter qu’elle ne soit pas un garçon. La conscience que seul le sexe détermine la valeur d’un être fait très tôt d’elle une radicale. Stanton pense que, même si les femmes accomplissaient la même chose que les hommes, dans n’importe quel domaine, leurs conditions ne se transformeraient pas fondamentalement. Avocate passionnée des droits des femmes, elle sait qu’un véritable changement viendra seulement quand chaque femme prendra conscience que ce n’est ni la nature, ni Dieu, ni les extra-terrestres qui sont responsables de ses conditions de vie et de son exclusion sociale, mais des hommes, depuis toujours, et personne d’autre. Constat difficile et douloureux, puisque chaque femme est intimement liée à plusieurs hommes : père, frère, mari, fils, ami, compagnon de travail, etc. Comment réagir ? Pour Stanton, la création entre femmes de liens indéfectibles, la libération de toute dépendance et de toute peur des hommes constituent les premiers pas vers l’autonomie absolue. Ne reculant devant aucune forme d’intimidation, elle appelle chaque femme à l’insoumission, à l’estime de soi, à la valorisation de ses propres besoins, à l’abandon du sacrifice, de l’effacement de soi, de la culpabilité, l’invitant à exprimer sa juste colère. Rien ne peut la faire reculer, pas même les menaces de son père de la déshériter. Avec six enfants et un mari, en plus d’écrire abondamment, elle prononce des conférences critiquant le mariage et prône l’adoption d’une nouvelle loi sur le divorce. La source principale de son énergie lui vient de l’amitié des femmes qui l’entourent et de l’aide inconditionnelle de la part de Susan B. Anthony, toujours prête à s’occuper des enfants pendant qu’elle lui écrit des discours. Elle sait que le succès de leurs revendications ne peut leur venir d’une attitude plus déférente envers les hommes ou d’une soudaine générosité de la part de ces derniers. Elle est fermement convaincue que les femmes ne peuvent compter que sur elles-mêmes. "L’accès des femmes à tous les domaines est la plus grande révolution que le monde ait jamais connue ou connaîtra jamais. Faire qu’elle arrive n’est pas un jeu d’enfants. Toi et moi n’avons pas oublié la lutte, des deux dernières décennies, avec les moqueries, les persécutions, les dénonciations, les calomnies et l’amertume pour lot", écrit-elle à son amie. L’énergie de cette femme, aujourd’hui méconnue hors des États-Unis, s’avère sans limites. Ses analyses, ses critiques et ses propositions novatrices restent valables. Jamais satisfaite de ses contributions à la lutte, elle se lance avec sept autres femmes, dont Matilda Gage, dans la révision de la Bible qu’elle considère à juste titre comme l’une des principales armes du patriarcat contre les femmes. Selon elle, "on a interprété la Bible de façon à justifier l’intempérance, l’esclavage, la peine de mort et l’assujettissement des femmes". Stanton veut que les femmes pensent par elles-mêmes et voient le monde, non pas en fonction des hommes, mais d’elles-mêmes. Il lui semble important de les convaincre que la Bible ne représente pas la parole de Dieu, mais une série d’écrits d’hommes, une compilation de la mythologie et de l’histoire hébraïques. Pour Stanton, la Bible constitue le reflet d’anciennes attitudes patriarcales auxquelles les hommes n’ont jamais renoncé. Elle a 83 ans quand le livre paraît et ne semble toujours pas près de se ranger et d’en finir avec cette folie de jeunesse que serait son féminisme. Stanton est remarquable en raison de sa haute estime de soi, de son ouverture d’esprit, de sa capacité de changer, de repenser, de réanalyser. Face à sa nature flamboyante, ses ennemis parlent de complexe de supériorité, de narcissisme et d’élitisme. Ils ignorent que le secret de son incroyable force provient des femmes qui l’ont soutenue tout au long de sa vie. En 1869, elle écrit à Susan B. Anthony qu’"aucun pouvoir au ciel, en enfer ou sur terre ne peut nous séparer, parce que nos cœurs sont mariés éternellement ensemble". Il est impossible de parler aussi longuement de Susan B. Anthony et de Matilda J. Gage sans répéter plus ou moins les mêmes choses qu’à propos d’Elizabeth Cady Stanton. Qu’il suffise d’ajouter qu’Anthony reste célibataire par choix. Pour elle, si on se marie avec un pauvre, on devient une femme de peine (dans tous les sens du terme) ; si c’est avec un riche, on devient une poupée. Cette perspective ne l’intéresse absolument pas. Pour elle, son choix est politique parce qu’il lui est impossible de concevoir que l’homme aimé, décrit dans la Constitution comme homme blanc, citoyen américain de souche, en pleine possession de soi et éligible au poste de président de la grande République, puisse unir sa destinée par mariage à une esclave politique, de surcroît une paria. Sachant que faire du célibat un mode de vie positif pour les femmes ébranle les fondements du patriarcat, elle ne manque jamais de défier les préjugés en se présentant comme une célibataire heureuse. Il est intéressant de noter qu’il existe encore dans la littérature très peu de portraits de femmes célibataires. Judy Chicago réserve à Anthony un couvert à son Dinner Party et résume ainsi l’admiration qu’elle suscite toujours : "La vie d’Anthony est devenue une légende qui nous inspire toutes. Pour moi, elle est la reine de la table, celle qui s’est tenue fermement debout durant cinquante ans et qui – avec son amie Elizabeth Cady Stanton – a dirigé la révolution dès 1848 (2)." Matilda J. Gage représente le meilleur exemple de la façon dont les historiens ont ignoré l’expérience des femmes, cette femme géniale n’ayant jamais existée pour eux. Mary Daly, probablement la première à l’avoir découverte, demeure pleine d’admiration pour cette écrivaine érudite, passionnée, audacieuse, intelligente et fière d’être femme (3). Pour Daly, les historiens ont ignoré le travail de Gage parce qu’elle a choisi une perspective gynocentrique. Après avoir critiqué l’entrée que lui consacre Notable American Women, où l’on fait beaucoup plus mention de l’influence de son père et de son mari que de son œuvre, Daly ajoute : "on nous informe que Gage n’a jamais égalé les réalisations d’Elizabeth Cady Stanton et de Susan B. Anthony et c’est littéralement vrai. Gage était une penseuse révolutionnaire qui n’a pas ’égalé’ mais plutôt dépassé de loin ces réformistes par l’originalité et la créativité de sa pensée." En plus de ses nombreux discours, elle est aussi l’auteure de deux chapitres du premier volume de History of Women Suffrage et d’une somme féministe, Woman, Church and State. Sa documentation sur les réalisations passées des femmes ne représente pas un simple ajout à son analyse des institutions patriarcales, mais elle en constitue une part essentielle, la preuve que les hommes n’ont jamais cessé de voler le travail des femmes et de s’en servir à leurs propres fins. Non contents de profiter du travail gratuit ou moindrement rémunéré des femmes, ils leur ont également volé leur énergie créatrice, spirituelle et intellectuelle. Son radicalisme et son absence totale de compromis éloignent d’elle des femmes qui cherchent à éviter la confrontation et préfèrent miser sur la persuasion pour obtenir les réformes souhaitées. Dans les années 1880, Susan B. Anthony accepte de travailler avec des organisations de chrétiennes conservatrices et se dissocie de Gage. Une vingtaine d’années après les Américaines, le Québec aura aussi son propre trio d’intrépides avec Thérèse Casgrain, Marie Gérin-Lajoie et Idola Saint-Jean. Les époques changent, mais les luttes féministes pour la justice et l’égalité dans la différence continuent. En ce 8 mars 2010, comme nos prédécessoeurs pour le droit de vote, nous devons nous unir pour obtenir la parité dans tous les domaines. * Extrait du livre d’Élaine Audet, Le cœur pensant – Courtepointe de l’amitié entre femmes, Québec, Loup de Gouttière, 2000. Sisyphe a acquis les droits de distribution de ce livre en 2008. Pour en savoir plus et commander Le cœur pensant, cliquer ici. Notes 1. Pour les citations, Dale Spender, Women of Ideas and What Men Have Done to them, Londres, Routledge, 1982. Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 mars 2010 Imprimer ce texte Nous suivre sur Twitter Nous suivre sur Facebook Commenter cet article plus bas. |
||||
Élaine Audet a publié, au Québec et en Europe, des recueils de poésie et des essais, et elle a collaboré à plusieurs ouvrages collectifs. Depuis 2002, elle est l’une des deux éditrices de Sisyphe.
On peut lire ce qu’en pensent |
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin |