Radio-Canada a répondu ceci le 22 août : "La composition du conseil des Nations unies de l’émission L’après-midi porte conseil est en cours de création mais je vous confirme que Mme Najat Boughaba n’en fera pas partie. Sa participation à une chronique régulière sur les ondes de la Première Chaîne ne peut être considérée puisque qu’il ne s’est pas écoulé deux ans depuis sa candidature aux dernières élections municipales.
Nadine Mathurin, Communications Interactives de Radio-Canada"
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Lettre à Madame Anne Sérode
Directrice de programmation de la Première Chaîne
Radio-Canada
Montréal
Madame,
Je vous remercie d’avance de porter une attention particulière à cette lettre.
Dans un quotidien de Montréal (Le Métro), j’ai lu votre déclaration expliquant pourquoi Radio-Canada ne peut retenir les services de M. Gilles Duceppe comme chroniqueur régulier. Je tiens à vous dire que je trouve votre décision cohérente. Effectivement, j’imagine mal, sur vos ondes, une personne connue pour sa partisanerie politique faire partie, sur une base régulière, d’une émission qui se veut non engagée politiquement. De la même façon, j’imagine très mal un intégriste religieux devenir chroniqueur sur les ondes de notre radio public. Voilà pourquoi je me demande pourquoi votre code d’éthique n’a pas été appliqué au moment d’engager Madame Najat Boughaba connue pour son militantisme islamiste ?
Je suis une auditrice fidèle de Radio-Canada. J’ai été particulièrement choquée de découvrir sur le site de l’émission « L’après-midi porte conseil » que Madame Najat Boughaba fait maintenant partie des membres permanents du "Conseil des Nations unies" de cette émission. Connaissant bien la communauté maghrébine, je suis sûre que plusieurs de ses membres réagiront très mal à cette nomination. Ils la prendront comme un autre acte de stigmatisation envers les musulmans. Avez-vous fait les recherches nécessaires avant d’engager cette personne sur vos ondes ?
Éducation au service de l’islam politique
Madame Boughaba a milité au sein de Présence musulmane. Jusqu’en 2009, elle a été membre et porte-parole pour le Québec du Congrès islamique canadien connu pour ses positions extrémistes (1).
Madame Boughaba a déjà été membre du Centre communautaire musulman de Montréal (un centre dont le site internet a publié des déclarations controversées qui présentait le voile aux jeunes filles musulmanes de Montréal comme un moyen de protection contre le viol). Elle a été aussi membre de la Fédération des femmes du Québec, où elle a réussi avec d’autres femmes islamistes politiques, à faire pencher le vote en faveur du port du voile dans la Fonction publique. Elle a été nommée comme personne ressource pour l’évaluation du programme d’éthique et culture religieuse. Sa nomination a été aussi controversée que le programme lui-même (2).
En 2007, en tant que porte-parole du Congrès islamique canadien, elle s’est opposée à l’amendement apporté à la Charte des droits et libertés du Québec pour assurer la primauté de l’égalité hommes-femmes sur la liberté de religion. Un examen détaillé du parcours de Madame Boughaba démontre un militantisme vigoureux pour des valeurs religieuses qui ne correspondent pas aux valeurs de démocratie, de liberté et d’égalité. J’ai du mal à imaginer notre radio publique bafouer des valeurs universelles.
Quand le passé vous rattrape
J’ai quitté l’Algérie, il y a dix ans, pour entamer une nouvelle vie au Québec. J’ai dû fuir une situation politique et sociale insoutenable pour toutes les femmes algériennes. Pendant des années, j’ai été témoin de l’invasion de l’islam politique dans mon pays d’origine. J’ai été également témoin des méthodes que les islamistes emploient pour arriver à leurs fins. C’est-à-dire endoctriner le plus grand nombre d’Algériens et d’Algériennes afin de construire une force politique. On connaît le résultat tragique.
La démocratie au service de l’islam politique
Actuellement, au Québec, je constate de plus en plus que certain-es islamistes font appel à des méthodes adaptées pour parvenir aux mêmes fins. Leur agenda est de constituer, progressivement mais sûrement, une force politique dans un espace démocratique. Leur objectif est d’infiltrer tous les partis politiques, toutes les associations, peu importe leur obédience, et surtout les médias. Madame Boughaba fait partie de ces militant-es anonymes.
Je conçois parfaitement que chaque citoyen et chaque citoyenne a le droit d’appartenir à une association, d’être membre d’un parti politique et même de s’exprimer à la radio. Néanmoins, est-ce le rôle d’une radio de service public de promouvoir l’image d’une personne connue pour son militantisme religieux et politique ? J’imagine très mal un évangéliste connu pour son militantisme contre le droit à l’avortement et pour la peine de mort faire partie, sur une base régulière, d’une émission diffusée sur vos ondes et qui se veut de service public. Permettez-moi d’en douter !
En lui donnant une tribune aussi prestigieuse que celle de Radio-Canada, la chaîne publique permet indirectement à Madame Najat Boughaba de se construire, avec l’argent des contribuables, un capital politique grâce à la visibilité qui lui est donnée. Ainsi, cette dame se sert de Radio-Canada comme marchepied pour atteindre ses visées politiques. Lui donner la parole, sur une base régulière, dans une émission apolitique, sur les ondes de Radio-Canada est une erreur éthique grave que j’espère voir corrigée dans le plus bref délai.
Veuillez accepter mes meilleures salutations,
Leila Lesbet, citoyenne québécoise depuis 2001
Notes
1. Point de bascule.
2. Pour une école libre.
Réponse à l’article "Une propagandiste de l’islamisme bientôt collaboratrice de Radio-Canada"
La composition du conseil des Nations unies de l’émission "L’après-midi porte conseil" est en cours de création mais je vous confirme que Mme Najat Boughaba n’en fera pas partie. Sa participation à une chronique régulière sur les ondes de la Première Chaîne ne peut être considérée puisque qu’il ne s’est pas écoulé deux ans depuis sa candidature aux dernières élections municipales.