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vendredi 14 décembre 2007 L’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la création d’un bordel à Vancouver aux Jeux olympiques de 2010
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Le maire de Vancouver, des individus et des groupes favorables à la décriminalisation de la prostitution, des proxénètes et des clients, la députée néo-démocrate Libby Davies et d’autres néo-libéraux soutiennent un projet de création d’un bordel, légal et dirigé par des femmes en prostitution, pour les Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Il apparaît que les femmes les plus vulnérables à la prostitution en Colombie-Britannique, c’est-à-dire les femmes autochtones, n’ont pas été consultées sur ce projet qui tente de forcer la main du gouvernement fédéral pour obtenir ce qui n’a pu être jusqu’ici obtenu autrement : la décriminalisation totale de la prostitution. On invoque l’habituel prétexte de la sécurité des personnes prostituées pour justifier ce projet, mais personne n’est dupe : il s’agit d’institutionnaliser la marchandisation des êtres humains pour les intérêts financiers de certains groupes et personnes, en dépit du fait que la prostitution entraîne invariablement la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants. Un tel projet est contraire aux objectifs du féminisme car il soutient l’assujettissement d’une classe de femmes à des hommes prostitueurs, proxénètes et trafiquants de toutes sortes. Si vous vous opposez à l’institutionnalisation de l’esclavage sexuel au Canada, appuyez la position suivante de l’Aboriginal Women’s Action Network de Colombie-Britannique et écrivez à votre député-e et au premier ministre du Canada pour lui faire savoir que vous vous opposez à ce projet. Vous pouvez copier et leur envoyer ce texte. (Sisyphe)
Le 6 décembre 2007 Déclaration de l’Aboriginal Women’s Action Network de Colombie-Britannique À titre de femmes autochtones du Territoire occupé salish de la Côte, nous, l’Aboriginal Women’s Action Network (AWAN), vous implorons de porter attention aux voix des femmes autochtones et des groupes de femmes qui font valoir les intérêts de nos sœurs, nos filles, nos amies et de toutes les femmes dont les voix n’ont pas été entendues dans l’actuel débat médiatique au sujet de la prostitution et de bordels légalisés pour les Jeux Olympiques de 2010. Nous, l’Aboriginal Women’s Action Network, rappelons particulièrement les intérêts des femmes les plus vulnérables - les prostituées de rue, dont un grand nombre sont des jeunes femmes et des jeunes filles autochtones. Nous souffrons d’une longue histoire multi-générationnelle de colonisation, de marginalisation et d’expulsion de nos mères patries, ainsi que d’agressions généralisées qui ont poussé beaucoup de nos sœurs dans la prostitution. Les femmes autochtones sont soit contraintes à la prostitution, soit amenées là par la traite intérieure, soit forcées d’envisager cette possibilité. Comme l’âge moyen d’entrée des filles dans la prostitution est de quatorze ans et que la majorité d’entre elles y arrivent avec des antécédents horribles d’agressions de tous genres, nous parlons également au nom des enfants autochtones ciblés par les clients et par les proxénètes (pimps). Les filles autochtones sont pourchassées et placées en situation de prostitution, et leurs agresseurs échappent à toute accusation d’agression sexuelle contre des enfants ou de viol d’enfants. Ces prédateurs, omniprésents dans notre société, rôdent impunément dans nos rues et profitent des enfants autochtones les moins protégées. Lorsque nous parlons au nom des femmes du quartier Downtown Eastside de Vancouver, nous y incluons les femmes des réserves de Premières Nations et celles d’autres collectivités autochtones dont les ressources et les options sont, pour la plupart, très limitées. Nous incluons ces femmes parce que les membres d’AWAN viennent elles aussi de ces collectivités et parce que nos membres ont souvent des interactions avec les femmes autochtones qui y vivent. L’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la légalisation de la prostitution comme à toute réglementation de la prostitution par l’État qui contribue à ancrer les femmes et les enfants autochtones dans ce qu’on appelle le « commerce du sexe ». Nous soutenons que le fait de légaliser la prostitution à Vancouver ne rendra pas celle-ci plus sécuritaire pour les personnes qui sont prostituées ; cela ne fera qu’accroître le nombre de ces personnes. Contrairement à ce qu’en disent présentement les médias, les données existantes indiquent qu’une telle mesure serait en fait nuisible : elle multiplierait la prostitution, encouragerait la traite et ne servirait qu’à rendre la prostitution plus sécuritaire et plus profitable pour les hommes, ceux qui exploitent et causent préjudice aux femmes et aux enfants que l’on prostitue. Même si beaucoup de personnes bien intentionnées pensent que la décriminalisation se résume à protéger de l’arrestation les femmes prostituées, cette réforme comprend également une dangereuse décriminalisation des clients et des proxénètes. C’est ainsi que la prostitution est normalisée, les clients se multiplient, et les proxénètes et trafiquants finissent à être perçus comme des entrepreneurs légitimes. Nous disons « Non ! » à cette insouciance face au sort des femmes et enfants marginalisé-es, dont cette industrie voudrait faire de simples objets de consommation ! L’Aboriginal Women’s Action Network s’oppose à la légalisation de bordels pour les Jeux olympiques de 2010. Nous ne voulons ni devenir des produits marchands pour ce qu’on appelle « l’industrie du sexe », ni offrir aux touristes sexuels nos sœurs et nos filles, comme autant d’objets jetables après usage. Un modèle de « réduction des méfaits », qui prétend aider les femmes prostituées en les repoussant derrière des portes closes dans des bordels légalisés, échouera non seulement à réduire les torts faits à ces femmes, mais il aura pour effet de déguiser les véritables problèmes. Il n’existe aucune preuve que la prostitution pratiquée à l’intérieur soit plus sécuritaire pour les femmes impliquées. En fait, cette prostitution est tout aussi violente et traumatisante. La prostitution est violente en soi, c’est le prolongement de la violence que la plupart des femmes prostituées ont vécu dans l’enfance. Nous ne devons pas nous contenter d’une simple réduction de ce méfait - comme s’il s’agissait d’un mal nécessaire et/ou inévitable - mais viser plus haut et nous efforcer de l’abolir complètement. Les personnes qui font la promotion de la prostitution parlent rarement des facteurs de classe, de race ou d’ethnicité qui rendent les femmes encore plus vulnérables. On pourrait rédiger tout un traité au sujet de la vulnérabilité des femmes autochtones basée sur notre race, notre condition socioéconomique et notre genre : il suffit de rappeler à quel point nous sommes sur-représentées dans la prostitution de rue. On peut même déceler un préjugé de classe dans la conviction que la prostitution de rue est bien pire que les formes de prostitution pratiquées derrière des portes closes. Ce n’est pas la rue en soi - ou l’existence des lois, en fait - qui est la source du problème, mais bien la prostitution elle-même, dont l’exploitation dépend de l’existence d’une sous-classe ou d’une caste dégradée de femmes. Un facteur important du peu d’attention accordée aux femmes qui ont disparu à Vancouver est l’absence d’intervention policière et la conviction sociale insidieuse que ces femmes ne méritaient pas de protection, un message communiqué de façon explicite aux clients, qui leur donne le feu vert pour traiter ces femmes avec impunité. Si nous voulons protéger les plus vulnérables des femmes, nous pourrions commencer par décriminaliser les femmes prostituées, plutôt que les hommes qui leur font du mal. Même si personne n’y fait allusion dans la couverture médiatique locale, l’approche suédoise en matière de prostitution offre un exemple que nous devrions sérieusement envisager. On y criminalise seulement l’achat du sexe, et non sa vente ; on cible le client, le proxénète, l’entremetteur et le trafiquant, plutôt que la femme prostituée. Et on offre toute une gamme de services sociaux pour aider les femmes à quitter la prostitution. Compte tenu que la très grande majorité des femmes prostituées souhaitent échapper à la prostitution, nous devons surtout travailler à trouver des façons pour les aider à le faire, plutôt que de les ancrer encore plus dans la prostitution en la légalisant et en l’institutionnalisant. Ici, à Vancouver, si nous voulons aider les femmes qui sont le plus dans le besoin, les jeunes femmes autochtones, il serait utile de penser à plus long terme, de mettre davantage l’accent sur la guérison et la prévention. Évitons-nous la gaffe d’une pseudo-solution qui ne serait même pas un bandage superficiel, qui viendrait plutôt aggraver nos blessures. AWAN revendique pour les femmes autochtones la possibilité d’élever nos familles selon nos valeurs traditionnelles, qui consistent à reconnaître aux femmes et aux enfants une position respectée dans nos sociétés. La façon la plus efficace d’atteindre cet objectif est d’habiliter et de ressourcer les organisations de femmes autochtones, afin que nous puissions nous organiser, établir des liens avec d’autres secteurs sociaux et parler de nos propres voix. Nous sommes convaincues que les voix organisées des femmes autochtones réclameraient des programmes et services de « sortie » du milieu, des ressources de soutien aux femmes et enfants autochtones et la fin de toute prostitution imposée. Nous voulons que Vancouver s’engage dans les Jeux Olympiques 2010 sans l’opprobre d’une prostitution décriminalisée et de bordels légalisés qui auront pour effet d’abaisser encore plus les femmes autochtones sur l’échelle des droits de la personne de la société canadienne et vancouvéroise. – Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec Laura Holland, porte-parole d’AWAN, au (604) 767-5564. – Voir la Politique de AWAN. Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 décembre 2007 Adresses utiles – Son Excellence Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada : Courriel.
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