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samedi 28 décembre 2002

Limites et risques de l’intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes

par Martin Dufresne, Collectif masculin contre le sexisme






Écrits d'Élaine Audet



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AVANT-PROPOS

La notion d’un traitement des auteurs de violences conjugales est présentement imposée par un lobbying incessant, lequel fait naître d’énormes espoirs, tant chez les femmes violentées que chez les décideurs. En période de crise économique, des hommes politiques peuvent se voir tenter par les économies apparentes que suggère une déjudiciarisation des crimes qui semblent le mieux se prêter à une approche et à des mesures psychologisantes. Toutefois, comme l’écrivent R. Karl Hanson et Liz Hart, les auteurs du document L’Évaluation des programmes de traitement pour conjoints violents (1991) :

« Lorsque d’importantes décisions dépendent de la participation de l’agresseur à un traitement (la décision de la femme de quitter ou non son conjoint, l’imposition d’une peine d’emprisonnement ou d’une période de probation, p. ex.), il est primordial de savoir si le traitement suivi s’est révélé efficace. »

C’est à cette fin que Hanson et Hart ont organisé, il y a quelques années, un colloque réunissant plusieurs des principaux intervenants dans ce domaine. Le document précité constitue les Actes de ce colloque. Le Collectif masculin contre le sexisme en a réuni des extraits pour rédiger le présent mémoire, qui veut mettre en lumière les limites et les risques de l’intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes. [Les passages en caractères gras sont soulignés par nous.]

Comme on le verra, il ressort des propos mêmes des intervenants dans ce domaine qu’une intervention de type pénale et un soutien centré sur la victime s’avèrent des facteurs plus efficaces pour réaliser l’objectif premier de l’intervention auprès du conjoint violent, c.-à-d. amener celui-ci à cesser d’agresser et de contrôler cette femme.

C’est donc dans l’intérêt des hommes comme des femmes qu’il importe de faire preuve de réalisme et d’exigence face aux prétentions et aux modèles d’intervention psychologisante que propose le lobby de la déjudiciarisation. Comme nous le rappellent tous les jours les manchettes des journaux, des vies humaines sont en jeu.

Robert J. Brown, psychologue, Hôpital de Calgary : ...les ressources privées et publiques en ce qui touche la violence familiale sont extrêmement restreintes. En conséquence, il est de plus en plus important de nous assurer que nous utilisons ces ressources aux endroits les mieux choisis et de façons optimales. (82)

Enfin, si nous parlons d’intervention "psychologisante", c’est qu’une véritable analyse psychologique de la misogynie et de la volonté de contrôle masculine demeure généralement absente du débat sur "la thérapie", parce que censurée à titre d’analyse féministe. Ce qui se présente comme une théorie et une pratique psychologique élude les véritables données du problème et tient beaucoup plus d’une politique masculiniste que d’une analyse psychologique réaliste et progressiste de la dynamique de la violence sexiste.

SOMMAIRE

 Évaluation de l’efficacité des "thérapies"

a. La plupart des fournisseurs de ces soi-disant thérapies n’ont ni le temps, ni les ressources d’évaluer réellement l’efficacité de leur programme

b. Une évaluation valable serait extrêmement onéreuse et coûteuse

c. On ne sait pas encore comment faire d’évaluation comparative de ce genre de programmes

d. On n’a pas encore identifié d’approche efficiente ou suffisamment intégrée

e. Les analystes se posent de graves questions au sujet de la compétence et de la formation des animateurs de ces "thérapies"

 Problèmes méthodologiques : Le règne de l’improvisation

f. Il n’existe pas d’approche universelle du problème

g. Des modèles dangereux, qui blâment les victimes

h. À faire du psychologisme, on ferme les yeux sur une véritable épidémie sociale

i. On surreprésente les facteurs intra-psychiques

j. "Thérapies" ? On n’a pourtant identifié aucune pathologie

k. On s’est trompé dans l’identification de "caractéristiques" du batteur de femmes qui justifieraient un traitement clinique

l. Même en présence de certains facteurs communs chez des batteurs de femmes, on ignore s’il s’agit de causes ou d’effets de la violence

m. Par exemple, on sait maintenant que la dépression n’est pas un facteur explicatif

n. Il ne s’agit pas non plus d’un problème de colère

o. Ce n’est pas non plus le stress qui fait problème

p. Ni la violence subie par le sujet au cours de son enfance

q. Les batteurs de femmes ne souffrent d’aucun manque d’aptitudes

r. La prédiction de la récidive par l’approche psychologisante est encore impossible

s. On ignore même la façon dont les changements d’attitudes visés pourraient affecter la récidive

t. Les modèles de traitement n’arrivent pas à tenir compte de l’effet des nouvelles relations qu’entreprennent les sujets

u. Bref, on ne sait pas du tout où on s’en va

v. Mais en se servant du mot "thérapie", on tire le voile sur ces problèmes de fond

w. Même au prix d’une démarche réellement scientifique

x. Et de risques évidents de dérapage

y. Faute de savoir qui peut changer, on essaie d’identifier qui ne peut pas changer

z. Et on se lave les mains d’une proportion croissante des agresseurs

aa. Sans pour cela nuire à la pratique croissante de la déjudiciarisation, qui profite à tous les batteurs de femmes, quelles que soient leurs chances de "guérison"

 Problèmes méthodologiques : Des chiffres de succès suspects.

a. Une importance disproportionnée à des programmes qui rejoignent bien peu d’hommes

b. Des échantillons non représentatifs

c. Très peu d’études de suivi

d. Des autoévaluations discutables

e. Le risque de rapports faussement positifs

f. Des périodes de suivi trop courtes

g. Une période d’"euphorie" trompeuse

h. L’absence d’occasions d’agresser a été identifiée à des succès !

i. Alors que la présence d’une conjointe semble à certains essentielle au traitement

j. Impossible de savoir si c’est la thérapie qui fonctionne

k. Absence de groupes témoins

l. On ne tient pas compte de l’influence de l’intervention judiciaire malgré des preuves de son efficacité

m. On n’a très peu tenu compte du facteur de désirabilité sociale des réponses dans les autoévaluations et les réponses des sujets

n. Des autoévaluations peu descriptives des comportements réels

o. Des programmes qui ne reflètent que des valeurs de classe moyenne et supérieure

p. Loin de se raffiner, les programmes sont de plus en plus élagués de leurs contenus significatifs

q. Les intervenants doutent même des véritables chances de succès des programmes allégés et trop courts auxquels ils sont ainsi de plus en plus limités

r. Les données sur la récidive ignorent habituellement la violence psychologique

s. On va jusqu’à compter aussi les victimes pour bonifier les statistiques de succès...

t. Les agresseurs qui abandonnent un programme ne subissent habituellement aucune sanction

 Quand la "thérapie" devient contre-productive

a. Résultats de l’étude menée à Baltimore (Harrell, 1991)

b. Hausse de la manipulation et de la violence psychologique

c. Une lecture réductrice de la violence conjugale peut créer l’impression de faux succès

d. Les hommes peuvent même se servir des thérapies pour raffiner leurs méthodes de contrôle

e. Les hommes utilisent ces "thérapies" pour échapper à des sanctions qui auraient un réel effet dissuasif

f. Les budgets de soutien aux victimes et de judiciarisation sont ouvertement menacés

g. L’approche clinique dissimule l’utilité pour les agresseurs du recours à la force

h. La multiplication d’"explications" théoriques non vérifiées a un effet déresponsabilisant

i. Au plan structurel, les batteurs de femmes sont beaucoup plus confortés que confrontés par les programmes de "thérapie" actuels

j. Un parti pris à l’encontre de toute sanction

k. Une dynamique où l’on plaint les hommes

l. Une surprenante et dangereuse absence d’empathie pour les victimes

m. Les thérapies maintiennent la conjointe dans une situation à haut risque, en comparaison de mesures plus efficaces

n. Dans son idéalisation des hommes, le discours thérapeutique en vient à mimer et renforcer celui de l’agresseur lui-même

o. Les prétendus profils-type banalisent la violence conjugale

p. Particulièrement dangereuses, les approches de "thérapie de couple" sont présentement en expansion

 Pour une véritable priorité aux femmes

 Recentrer l’intervention : deux principes de base

 Choisir l’efficacité

 La meilleure façon d’aider l’homme ? Soutenir la femme.

Conclusion

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Martin Dufresne, Collectif masculin contre le sexisme



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  • Beaucoup de critiques, peu de suggestions/Voir au bas de mon texte.
    (1/1) 8 septembre 2003 , par





  • Beaucoup de critiques, peu de suggestions/Voir au bas de mon texte.
    8 septembre 2003 , par   [retour au début des forums]

    Bonjour, je viens de parcourir votre article qui est très étoffé et rempli de statistiques et de raisonnements bien masculin car doté de
    logique pur. Vous avez raison sur la plupart des points que vous présentez sur les effets bienfaisants des services d’aide pour ces
    hommes aux prises avec des problèmes de comportements violents auprès des femmes et des enfants. Quoi dire de plus que ce sont des
    lâches, des salauds, des pourris, en plus, ils ne sont ni malades ou atteints de quelques virus inconnus... Cependant, quelles sont les
    solutions réalistes proposées par vous les détentrices de la vérité.

    Combien de fois, demandez-vous quels sont les résultats des thérapies, et la valeur des démarches, etc. Jamais, vous questionnez
    vos propres interventions auprès de votre clientèle, mais non, une femme retourne 2,3,5 fois avec le même conjoint violent, mais c’est
    pas de sa faute, elle l’aime. C’est lui qui la manipule, qui la menace. Je me suis souvent posé la question : "comment se fait-il,
    que beaucoup de femmes ne subissent jamais de violence ou en subissent qu’une fois et qu’elles règlent le problème en flushant
    carrément le poireau ?" Je veux vous partager que je suis intervenant auprès des hommes violents depuis sept ans. J’ai travaillé en
    organisme communautaire pendant cinq ans et je travaille à mon compte depuis deux ans. Jamais, il n’y a eu de femmes de milieu des maisons d’hébergement qui soient venus échanger avec nous sur nos approches
    d’intervention, comment nous vivions nos relations d’intervention avec notre clientèle, malgré nos invitations répétitives.

    Alors, quand je lis, les opinions, statistiques, doutes de la compétence du travail que nous faisons auprès de cette clientèle, je me demande d’où viennent vraiment les réponses.

    Quand nous travaillons en groupe avec des hommes, vous ne croiriez pas vos yeux et vos oreilles des confrontations, des interventions
    que nous faisons pour "brasser ces hommes" nous priorisons les relations égalitaires et respectueuses et nous ne laissons passer
    aucun commentaires sexistes, dégradants ou minimisants de quelque violence avouée dans un groupe ou en intervention individuelle.

    Si les approches utilisées sont bonnes, sachez que quelles que soientle pattern, croyances, stéréotypes appris, il est vrai que ce n’est
    pas une tache facile pour défaire ces apprentissages. Vous pouvez mettre les gens en prison, les humilier, les rabaisser, les violenter
    à votre tour, ce n’est pas non plus une façon d’amener une personne àse responsabiliser.

    Il y a un temps pour confronter, il y a un temps pour affirmer et il y a un temps pour écouter et démontrer avec intelligence à un individu qu’il n’emprunte pas la voie du respect de lui et des autres.

    J’ai croisé dans mes interventions des vrais morons, des dangereux, des déséquilibrés que je sais que je n’ai pu vraiment sensibiliser.
    Mais, je sais aussi que j’ai réussi à toucher le coeur d’hommes et que cela leur a permis de faire le lien avec l’égarement de leur
    comportements violents. Trop peu me direz vous pour alimenter vos statistiques, mais existe-t-ils des solutions meilleurs ?

    Moi, je n’ai aucune objection à voir des hommes aller en prison pour payer une dette de responsabilité, mais quelle est le bienfait de
    placer ces hommes avec des voleurs, des tueurs, des drogués pour qu’ils réfléchissent à quoi ? Le milieu carcéral se doit d’être un milieu qui favorise une prise de conscience afin de comprendre et saisir le résultat des conséquences de gestes posés. Je ne crois pas
    que le milieu carcéral réponde actuellement à ces critères et surtout pas pour des crimes d’ordre de la violence conjugale. Le milieu lui
    même étant contaminé par des relations sexistes et violents entre les travailleuses et travailleurs.

    Enfin, le problème de violence conjugale est encore très jeune quand à élaborer qui possède la meilleure solution. Ce que je sais, c’est
    que les intervenantes et intervenants du milieu se parlent peu, ont des visions très différentes de la problématique et c’est normal, les
    deux étant positionnés aux extrêmes. Alors, comment espérer que notre clientèle autant que la votre puissent développer de bons outils,
    quand les intervenants du milieu ne communiquent même pas ou si peu ensemble.

    Merci de me lire et je demeure très fervents à votre travail pour l’égalité et le respect des femmes dans notre société. Je crois que
    j’y participe à ma façon, chaque fois que je remet fermement un homme à sa place quand il parle avec violence des femmes et je crois que
    j’arrive même, à aider certains hommes à devenir conscient de l’intérêt qu’ils ont à établir des relations respectueuses avec eux-mêmes et avec les femmes.

    Richard Paquette, fondateur du Service d’aide pour les personnes ayant des comportements agressants, 445 rue Francine. Ste-Sophie, Qc J5J 2H7
    450-431-1883

    • > Beaucoup de critiques, peu de suggestions/Voir au bas de mon texte.
      8 septembre 2003 , par
        [retour au début des forums]

      Adresse courriel de Richard Paquette

      Courriel

      [Répondre à ce message]

    • > tristesse du manque d’aide des 2 cotés.
      28 mars 2006 , par
        [retour au début des forums]

      bonjour le 28/03/2006
      je ne parle pas en tant que professionnel mais en tant que victime et il est vrai que la prison n’est pas la solution car dans mon cas mon mari a été en prison et après 3 mois de vie commune sans coup mais pas sans injure et menace il a recommencé comme avant comme s’il avait été en prison pour rien du tout il se trouve qu’il devait se soigner pour la mise à l’épreuve de 18 mois et que bien sur il ne l’a pas fait car c’était juste écrit sur un bout de papier et il s’en foutait complétement. Je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait que les 2 parties les associations qui aident la victime et celle qui aide l’agresseur à se soigner devrait communiquer plus car moi on m’a juste dit de me séparer de mon mari point barre et pour consulter mon mari n’a pas eu d’adresse ou de direction quand au chemin à prendre pour se soigner et c’est un vrai malade lorsqu’il me frappe il est comme posséder et j’ai cru plusieurs fois que j’allais y passer.Et il se trouve qu’aprés ma plainte j’ai un rendez vous avec une psychologue que dans 2 semaines et j’ai parfois envie de me foutre en l’air et ai besoin de soutient.Après la comparution immédiate plus rien en plus il a dit qu’il allait se suicider en prison et il contact une autre fille pour l’aider Je me demande le bienfait de ma pleinte car c’est moi qui souffre encore une 2ème fois.
      maryline une victime qui souffre énormément de ce problème de violence conjugale.

      [Répondre à ce message]

      • Alors quel espoir pour ces hommes ?
        29 mars 2006 , par
          [retour au début des forums]

        Ce que je retiens de cet article et des réactions, c’est...

        a) votre avis vaut bien le mien, lorsqu’il est question de comprendre et d’aider les hommes violents à changer leurs comportements, puisque la recherche s’intéresse bien peu (et visiblement, bien mal) à la question...

        b) il est bien délicat "d’aider" un "batteur de femmes", comme le font certainEs intervenantEs... Tabou ? Snobisme des savants versus les intervenants ?

        Que les thérapies ne fonctionnent pas ou peu ne m’étonne pas, puisqu’elles n’en sont qu’à leurs débuts, qu’elles ne sont qu’expérimentales, non reconnues, encore moins soutenues par les réseaux de la santé et des services sociaux. Il faut mesurer leur impact sur des années, sur la famille, etc. Et puis, les attentes sont également démesurées, il me semble, en comparaison avec le peu de moyens dont dispose les intervenants. On ne change pas un comportement aussi ancré que la violence relationnelle en 12 séances de thérapie de groupe !!!

        J’espère que les chercheurs s’intéresseront de plus en plus à l’étude du phénomène... afin qu’on puisse tous et toutes profiter un jour de nouvelles connaissances, si utiles au changement.

        [Répondre à ce message]

    • > Beaucoup de critiques, peu de suggestions/Voir au bas de mon texte.
      27 avril 2007 , par
        [retour au début des forums]

      arrêté la drogue sa sert a rien dans la vie !!!!

      [Répondre à ce message]


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