Jean-Marie Demange, 65 ans, député de la Moselle, a battu violemment sa compagne avant de la tuer par balle, il y a quelques jours, parce que cette dernière allait le quitter. Chose incroyable, l’Assemblée nationale française, a respecté une minute de silence en sa mémoire ! Encore un autre homme présumé "en détresse" parce qu’il s’est suicidé après avoir tué sa conjointe, et on le transforme en victime ! Voici quelques réactions à ce cas de violence extrême, au moment où l’on s’apprête à souligner la Journée internationale contre les violences à l’égard des femmes. (Sisyphe)
Une minute de silence de trop ! Non un drame passionnel, plutôt un crime possessionnel !
par L’Association nationale « Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes » (ECVF)
L’Association nationale « Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes » (ECVF) condamne fermement l’assassinat commis par un député sur sa compagne qu’il avait auparavant violentée pendant de longues minutes.
ECVF récuse l’expression « drame passionnel ». Un tiers (1/3) des assassinats de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint a lieu au moment de la séparation. Ce ne sont en rien des drames passionnels, ce sont des crimes possessionnels, commis par ceux qui ne supportent pas la liberté et l’individualité des femmes avec qui ils vivent.
L’Association récuse les circonstances atténuantes mises en avant pour expliquer cet assassinat, au motif que le député n’a pas été réélu maire de sa commune aux dernières municipales !
Quels que soient les problèmes ou soucis rencontrés, les élu/es, plus encore que quiconque, se doivent d’être exemplaires. Le député de la Moselle qui a tué sa compagne ne peut obtenir aucune excuse à son geste.
La première victime, c’est cette femme à qui la vie a été ôtée. Les victimes, ce sont ces enfants dont la mère a été tuée et qui entendent maintenant que la victime, c’est lui.
ECVF proteste de la manière la plus ferme contre l’indulgence accordée à ce conjoint violent et meurtrier et contre la minute de silence observée en son hommage par l’Assemblée nationale.
Communiqué, le 21 novembre 2008
Contre la violence machiste, plutôt crier que faire silence !
par Encore féministes !
Ne supportant pas qu’une femme ait décidé de le quitter, un homme se rend chez elle, la roue de coups, la tue avec une arme à feu, et se suicide.
Cet homme était un député français (UMP) de 65 ans, Jean-Marie Demange. Le 17 novembre 2008, à Thionville (Moselle), il a tué Karine Albert, 43 ans.
Après le meurtre en 2003 de Marie Trintignant par Bertrand Cantat, de nouveau un homme important tue une femme proche, et de nouveau on emploie, comme une excuse, l’expression « crime passionnel ». Passion ou possession ? Volonté de possession poussée jusqu’au meurtre !
En France, tous les trois jours, un homme tue la femme qu’il voit comme lui appartenant. Et on cherche à atténuer sa responsabilité en mentionnant alcoolisme, passion ou dépression ! Même si M. Demange souffrait d’une dépression depuis qu’il n’avait pas été réélu maire de Thionville en mars, ce n’est pas la dépression qui est la cause de ce meurtre : c’est le machisme. Par la violence, les machistes dénient aux femmes leur liberté.
Dès que la nouvelle a été diffusée, les députés réunis à l’Assemblée nationale ont observé une minute de silence à la mémoire de leur collègue.
La députée Verte, Martine Billard, s’est déclarée « profondément choquée » par cette minute de silence : « Dans de telles circonstances, il aurait été souhaitable que notre assemblée s’abstienne d’un tel acte », a-t-elle écrit au président de l’Assemblée.
La députée Aurélie Filippetti, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, a déploré l’ajout d’« une victime à la liste déjà trop longue des femmes décédées du fait de violences conjugales », concluant : « Toutes mes pensées vont aux enfants de la malheureuse victime. »
"Encore féministes !" félicite ces deux élues, et s’associe à leur réaction.
Nous demandons :
que tous les 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, les assemblées élues de chaque pays observent une minute de silence à la mémoire des femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint
que la liste de ces femmes soit tenue à jour, comme c’est le cas au Québec, que la violence machiste soit considérée comme une grande cause nationale et que les pouvoirs publics prennent des mesures plus efficaces de prévention ainsi que de protection des victimes.
– Le texte de la lettre de Martine Billard est sur son blog.
– Au sujet de Bertrand Cantat, sorti de prison en septembre 2008, voir sur Encore féministes !
– Au sujet de la liste des femmes tenue à jour au Québec par Martin Dufresne depuis le 6 décembre 1989, voir – Au sujet du massacre antiféministe du 6 décembre 1989 à Montréal et sa commémoration à Paris chaque 6 décembre, voir http://sisyphe.org
| Archives
| Plan du site
| Copyright Sisyphe 2002-2016
|
|Retour à la page d'accueil
|Admin
|