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jeudi 21 avril 2005 Anniversaire de Columbine : quelles leçons en a-t-on tirées ?
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DANS LA MEME RUBRIQUE Nos gouvernements doivent reconnaître les féminicides À propos de l’impunité des artistes criminels, réflexions autour du cas de Roman Polanski en France Quand les « besoins » sexuels des hommes, même très dangereux, sont plus importants que la dignité et la sécurité des femmes. La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) rencontre l’ONU Des hommes appuient #Etmaintenant "Vous venez d’insulter une femme, votre bite va se désintégrer dans les trois jours" #EtMaintenant, un geste de solidarité avec toutes les femmes harcelées ou agressées Violences contre les femmes - Refuser la connivence et la léthargie masculines Une culture d’agression #NOUSTOUTES - Fait-on confiance aux femmes ? Colloque "Patriarcat : prostitution, pédocriminalité et intégrismes" La culture du viol est dévastatrice pour notre société et l’avenir de nos enfants "Le sous-financement des maisons d’hébergement pour femmes : facteur aggravant de la marginalisation des femmes immigrantes au Québec", une étude de l’IRIS La prostitution et la culture du viol sont indissociables Le courage des femmes brisées À Justin Trudeau - Pourriez-vous "bousculer les tabous" au Canada aussi ? La solidarité avec les victimes d’agressions sexuelles est incompatible avec l’ambiguïté Agressions sexuelles - Le consentement pour les Nuls Violence sexuelle dans les universités : une culture à changer URGENCE ! Les femmes et les filles victimes de violences sexuelles attendent toujours Ghomeshi - Pourquoi retournent-elles auprès des agresseurs ? Lettre à Jean - Nous, #OnVousCroit Des musiciens super ne sont pas nécessairement des gens super Agressions sexuelles - Invitation aux ministres qui souhaitent que les femmes dénoncent Pour mes petites soeurs de Val-d’Or Nous joignons notre voix à celle des femmes autochtones réclamant justice Peut-on battre une femme en réunion impunément dans la République française ? Colloque "Les émotions au coeur de nos interventions" En première à Montréal : "Aftermath" d’Andrea Dworkin Les agressions sexuelles... brisent des vies Ni silence ni pardon : l’inceste, un viol institué - Interview de Melusine Vertelune Nouvelle loi sur le viol en Californie : silence n’est pas consentement Viol - La campagne "Stop au déni" Le manifeste des mères survivantes Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : Message de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes Culture du viol dans la danse - Le Sacre du printemps "Les crimes d’honneur : de l’indignation à l’action" - Pour la sécurité des femmes avant tout L’affaire Guy Turcotte, un cas qui n’est pas unique Les violences sexuelles sont un problème de société et de santé publique Viol - Dans un party près de chez vous Le viol de Steubenville - C’est de la masculinité qu’il s’agit "One Billion Rising" - Danser contre la violence (masculine) ou riposter ? Le mouvement masculiniste - dit "des droits des hommes" - ment à propos des femmes Viol en Inde - La prostitution, gage de non-violence envers les femmes ? Le viol a une fonction France : Un mois, quatre familicides « Et les hommes, eux ? » Propos sur la masculinité et les tueries de masse Drame de Newtown - Pourquoi refusons-nous de parler de la violence et de la masculinité en Amérique ? Les meurtres de Newtown - Dire l’indicible De la misogynie au meurtre : une perspective féministe sur la fusillade du Connecticut Nous n’avons plus les moyens du patriarcat et de sa violence Violence - L’AFEAS lance sa campagne Opération Tendre la main (OTM) La nuit et le danger (1979) La rue la nuit, femmes sans peur Le Southern Poverty Law Center désigne les masculinistes comme organisations haineuses Un sauf-conduit pour violer Affaire Shafia - Pour que la mort de Rona, Zainab, Sahar et Geeti ne soit pas vaine Affaire Shafia - La conspiration du silence Un guide pour soutenir l’aide professionnelle aux victimes de harcèlement sexuel au travail Daniel Welzer-Lang et le masculinisme à Nancy La violence contre les femmes : une pandémie mondiale Mon action féministe : resituer le sexe dans le harcèlement sexuel et le viol Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes et Polytechnique 1989 Violence conjugale - « Comment aider Marie ? » Take Back our Walk - Ne laissons pas les industriels saloper notre lutte "Slutwalk" - Au sujet des défilés de féministes-en-sous-vêtements L’ "homme debout" (Nelly Arcan) - Inceste, honte et mépris Pourquoi nous n’avons pas participé à la "Slutwalk" (marche des salopes) strasbourgeoise du 1er octobre 2011 Lettre ouverte des Black Women’s Blueprint aux organisatrices de la "slutwalk" (marche des "salopes") Victime d’un pédophile - Je ne peux pas vivre avec ce que mon bourreau m’a fait Verdict odieux pour viol et prostitution d’une adolescente de 14 ans à Carpentras Verdict au procès de Guy Turcotte - Le risque réel de la normalisation de la violence au Québec Attentats en Norvège - Le massacre des Innocents Une femme inconsciente ne peut consentir à des relations sexuelles En France, être maire, sénateur, membre d’un parti politique et condamné pour agressions sexuelles, c’est possible ! Cour suprême du Canada - Il n’y a pas consentement à une relation sexuelle lorsqu’une femme est inconsciente "On est des salopes, pas des féministes !" Où ma relation avec la “Slutwalk” passe un mauvais quart d’heure La "marche des salopes" ("slutwalk") n’est pas la libération sexuelle Violence conjugale - Quand la prison devient une solution de rechange Lorsque la prison devient une solution de rechange M. P. acquitté des viols commis contre Anne, son employée Le contrat sexuel - Contrat… ou trahison ? Culpabilisation des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale L’AVFT lance un appel à soutien pour une femme violée par son employeur Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes La rue, la nuit, femmes sans peur ! Le 24 septembre 2010, faites du bruit ! Affaire Polanski - C’est bon, on a compris. Il n’y a rien de mal à abuser d’une fillette, pourvu qu’on soit un réalisateur célèbre La mort tragique d’Aqsa Parvez - La face meurtrière de l’extrémisme islamique L’AFEAS s’oppose à l’affaiblissement de la Loi sur le Registre des armes à feu Le pape Benoît XVI a imposé le silence sur les crimes sexuels de prêtres et d’évêques La Loi de la Nation, la première violence contre les femmes FNAC - Violence machiste sous le sapin Victime d’inceste et de la théorie du syndrome des faux souvenirs Il y a 48 000 viols de femmes par an en France ! Les femmes victimes des conflits armés Loubna Al Hussein, condamnée au Soudan pour port de pantalon Affaire Polanski - Ne laissons pas banaliser le viol d’enfants L’affaire du violeur Polanski - Refuser d’oublier Femmes en danger Le "dépit amoureux" selon Frédéric Mitterrand Nous soutenons Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes Tueries de masse au masculin, victimes au féminin Au machisme bien-pensant, les Chiennes de garde montrent les dents ! Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan) La photo de Cathy Gauthier - Voir la femme qui souffre Les proches invité-es à dénoncer les cas de violence conjugale Si ça tue, c’est surtout pas de l’amour De nombreuses ressources pour les hommes au Québec et au Canada Pourquoi des organisations nient-elles la responsabilité de l’islam dans les violences faites aux femmes ? Taux de pauvreté et femmes autochtones assassinées - L’ONU demande au Canada de soumettre un rapport France - La violence conjugale tue : 166 femmes au moins en 2007 Témoignage - Moi, la femme de personne La violence faite aux femmes... C’EST ASSEZ ! Une minute de silence de trop ! Plutôt crier que faire silence ! Les femmes, la paix et la sécurité Des violeurs dans les rangs de l’armée Violence - Rassemblement suivi d’une marche de nuit non mixte à Paris Réplique du Dr Michel Dubec aux critiques de son livre Le Plaisir de tuer Une critique des pages sur le viol du livre "Le Plaisir de tuer" Agressions sexuelles - L’importance d’apprendre aux filles à se défendre Le Dr Michel Dubec impose la censure d’une critique de son livre "Le Plaisir de tuer" Crimes d’honneur : une affaire de famille Lettre de protestation contre les propos et l’attitude d’un chanteur Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil Hommes, porno et prostitution - Dossier Il faut criminaliser la propagande haineuse contre les femmes Le refus de réglementer les jeux vidéos et ses conséquences Jeux vidéo - Qui va faire feu le premier ? Étude de l’Institut de la statistique du Québec sur la violence conjugale : le directeur répond aux critiques La proposition de « loi-cadre contre les violences faites aux femmes » du CNDF (Collectif national pour les droits des femmes) est inacceptable La violence serait-elle devenue un jeu de société ? La violence domestique comme torture - Une guerre de basse intensité contre les femmes ? (1er de 3 articles) La violence serait-elle devenue un jeu de société ? Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil Crime et pacifisme Le groupe Amnistie Internationale UQAM souligne la semaine internationale des femmes Le Regroupement des CALACS refuse la décision du Barreau dans le dossier de Me Bureau LE VIOL ou La vengeance au bout du phallus !... Injustice pour une femme violée Maya et le viol sacré Agressée sexuellement, trouve-t-on de l’aide ? Quand le droit des femmes de dire NON sera-t-il inviolable ? Pourquoi tous contre une ? Viol collectif ou profilage racial ? "Écorchées", un roman déchirant sur les femmes en prison Les effets psychodynamiques de la violence (2e de 3 articles) Grandir dans la proximité de la violence : des adolescent-es racontent la violence familiale Logiques sociales de la violence domestique et de la torture (dernier de 3 articles) Si Amnesty international savait parler aux hommes Propos méprisants et haineux envers des femmes au bar "Chez son père", à Québec La Fondation Scelles s’inscrit désormais dans une dimension européenne Refuges pour femmes violentées 2003-2004 L’AVFT en campagne contre la loi sur le délit de dénonciation calomnieuse Viol-Secours : un quart de siècle au service des femmes Violences conjugales : le chiffres en Europe Pourquoi on a défiguré le mot "victime" Affaire Cloutier : les préjugés qui restent Essai d’explication de la violence masculine à l’égard des femmes Sida, la dernière violence faite aux femmes Contre la violence, Opération Tendre la main Violence sexuelle et conjugalité La Journée internationale d’action contre la violence faite aux femmes Vagins bulldozés Violences - Les femmes pour cibles Violences mâles Les politiques du ministère de l’Education nationale en France concernant les violences sexuelles et sexistes - 1995-2003 Les mots du viol Un tribunal reconnaît aux femmes le droit à s’organiser entre elles Il n’est pas suffisant pour nous, en tant qu’hommes, de ne pas être violents Non à toutes les violences contre les femmes - ONU et AI Le machisme tue tous les jours L’homicide conjugal au féminin, le droit au masculin Une fillette de 12 ans jugée responsable de son viol les meurtriers Viol d’enfant : des tribunaux sous influence Lettre ouverte aux député-es de l’Assemblée nationale du Québec Conjoints agresseurs et stratégie masculiniste de victimisation Face aux conjoints agresseurs… La danse avec l’ours Limites et risques de l’intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes Conjoints agresseurs et victimisation- témoignages |
Le 20 avril 2005 marque le 6e anniversaire du massacre survenu à l’école Columbine, à Littleton au Colorado. Les médias états-uniens vont répéter le nom des jeunes assassins. EDUPAX veut examiner les facteurs qui ont contribué au drame. Ce dernier a suscité des réactions diverses. La criminalité juvénile a été pointée du doigt. La sécurité en milieu scolaire a donné lieu à plusieurs questionnements. Pourquoi un tel événement survient-il dans une école secondaire ? Pourquoi ces jeunes ont-ils agi de la sorte ? Quelle était leur cible ? Qu’ont-ils voulu exprimer ? Le cinéaste Michael Moore a analysé le drame à sa manière. Son film documentaire a attiré des foules record de spectateurs partout dans le monde. Pour lui, la culture consommée par les jeunes à la télé, au cinéma et dans les jeux vidéo n’est pas en cause. Il faut plutôt regarder du côté de la libre circulation des armes à feux et dans la militarisation de l’économie des États-Unis. Dans son film « Bowling for Columbine », il s’en prend à Wal-Mart et à Charlton Heston qu’il accuse de se comporter en prédateurs pour glorifier le droit constitutionnel de posséder une arme. Il s’en prend également à des médias qui nourrissent la peur maladive de l’homme noir héritée de l’esclavage et du racisme. Pour disculper les industries du divertissement, Moore compare son pays au Canada ; il soutient que les Canadiens regardent les mêmes émissions, (South Park), courent les mêmes films, admirent les mêmes chanteurs, (Marilyn Manson) et s’adonnent aux mêmes jeux vidéo. Comme les deux pays consomment les mêmes divertissements violents, poursuit-il, et comme les jeunes États-Uniens commettent trois fois plus de crimes violents que les Canadiens, il conclut à l’absolution des producteurs et des diffuseurs. Il omet de signaler que le taux de crimes violents commis par les jeunes Canadiens et Québécois est le double de celui des adultes. Il omet également de signaler que le taux de crimes violents ne cesse d’augmenter alors que les crimes contre la propriété diminuent ; que cette augmentation (des crimes contre la personne) est nettement plus rapide chez les 15-25 ans que chez tous les autres groupes d’âge. Diverses formes de violence physique et verbale, non criminelle, augmentent elles aussi, surtout chez les jeunes. Elles engendrent des dommages profonds et variés : détresse, isolement, dépressions, suicides. La violence augmente aussi chez les filles, plus rapidement que chez les garçons. C’est ce qu’on constate dans certains milieux. Pourquoi les jeunes sont-ils de plus en plus violents aux Etats-Unis et au Canada ? Pourquoi l’augmentation de la violence juvénile frappe-t-elle également en Europe et est-elle devenue un enjeu majeur de santé publique ? Pourquoi le nombre d’enfants du primaire aux prises avec des troubles graves du comportement augmente-t-il lui aussi ? Pourquoi nos enfants les plus troublés se retrouvent-ils en maternelle et en première année ? Ce n’est pas l’école qui cause la violence, mais c’est là qu’on peut la voir s’exprimer. Chaque année, nos écoles réussissent à socialiser un certain nombre de ces enfants. Pas tous, hélas. Et, inévitablement, certains atteignent le secondaire en conservant leur sous-développement en habiletés sociales. Ils deviennent des ados à risque. Si leur entourage n’est pas enclin au respect des différences, si les sarcasmes et les humiliations ont cours, inévitablement, la frustration augmente et la culture médiatique qui glorifie la vengeance vient aider ces jeunes à passer à l’acte. Cette culture médiatique de la violence, de source principalement hollywoodienne, se propage dans le monde entier. C’est elle qui enseigne à nos enfants à tuer, pour paraphraser Dave Grossman, psychologue retraité de l’armée des Etats-Unis, directeur du Killology Research Group et auteur de Stop Teaching Our Kids To Kill : « Videogames give kids and teens the will, the skill and the thrill to kill ». Prévention La violence commise et subie par des écoliers et des écolières a favorisé l’apparition de programmes de prévention de la violence, aussi nombreux que variés, dans toute l’Amérique du Nord. Peu de ces programmes, hélas, ont ciblé l’influence de la télévision comme facteur majeur d’augmentation de la violence physique et verbale. L’incidence de la télé sur le comportement des jeunes est pourtant connue. Dans un article du Monde diplomatique traitant des malaises dont souffre l’école, on déplore le « laminage des enfants par la télévision » qui commence au berceau. Ces enfants arrivent à l’école gavés de petit écran dès leur plus jeune âge, jusqu’à cinq heures par jour, avant même d’apprendre à parler. « L’inondation de l’espace familial par ce robinet constamment ouvert, d’où coule un flux ininterrompu d’images, n’est pas sans effets considérables sur la formation du jeune » (2). Les ravages de la téléviolence En avril 2003, les grandes organisations professionnelles de la santé et de l’éducation du Québec, - notamment la Fédération des Comités de parents, le Collège des médecins, l’Ordre des psychologues, la Fédération des commissions scolaires, la Centrale des syndicats du Québec, l’Association des médecins psychiatres, etc. - signaient une déclaration conjointe : « La violence télévisée exerce une influence indéniable sur tous les enfants. Elle ne transforme pas tous les enfants en criminels et elle n’est pas seule à influencer les enfants. Mais les études effectuées conduisent toutes à une conclusion unanime. Les risques qu’elle fait courir à un nombre grandissant d’enfants auront des répercussions sur la qualité de vie et le sentiment de sécurité de l’ensemble de la société ». Tous les parents d’ados savent qu’un nombre croissant d’émissions, de films et de jeux vidéo alimentent leur imaginaire. Hélas, la plupart ne savent pas à quel point la consommation de ces divertissements nuit à leur développement mental et physique. Cela est pourtant démontré. On y utilise des héros fascinants qui règlent les conflits par la violence. On y glorifie la vengeance et la cruauté. La télédiffusion d’émissions et films violents augmente à une vitesse effarante. Pour clouer le bec à Virginie Larivière, les télédiffuseurs ont promis de s’autoréglementer en 1994. Depuis ce moment, les réseaux privés qui diffusent au Québec ont augmenté les doses de violence de 432% au cours des 8 années suivantes. La télé et les jeux vidéo ont nui à nos enfants en remplaçant l’activité physique dans leur vie tout en faisant la promotion d’une alimentation malsaine, responsable de l’augmentation des cas d’obésité. L’influence néfaste de la télé est énorme, elle est connue, vérifiée scientifiquement et abondamment documentée. Pour des personnes soucieuses de rigueur scientifique, ignorer la contribution de la télé à la violence juvénile est devenu impossible. Tendance réversible ? Conscient des milliers d’études sur l’influence nocive de la télé, curieux de savoir si cette influence était réversible, Tom Robinson, professeur de médecine à l’Université Stanford, a tenté une expérience audacieuse avec des enfants de San José, en Californie. Il a créé des outils pédagogiques et les a fournis au personnel pour préparer les enfants à se priver de télé et de jeux vidéo durant 10 jours (3). Pour mesurer l’impact, il a pris soin de quantifier la violence physique et verbale avant et après le jeûne. Il a également évalué 20 semaines plus tard. Il a constaté une réduction de la violence verbale (50 %) et de la violence physique (40 %). Il a aussi noté que les enfants les plus agressifs ont accompli les progrès les plus importants (4). En plus, il a aussi noté une réduction significative de l’obésité (5). Une grève de télé ? Curieux de savoir si un régime similaire aurait les mêmes vertus dans leur milieu, le personnel et les parents d’une vingtaine d’écoles primaires du Québec et de l’Ontario ont décidé de lancer le « DÉFI de la Dizaine » aux élèves. L’expérience a été évaluée dans 9 de ce ces écoles. Cette année, dans trois écoles du Québec et de l’Ontario, 1159 enfants participent au DÉFI sans télé du 19 au 28 avril. EDUPAX tient à féliciter ces enfants, le personnel enseignant qui les a préparé et les parents qui les accompagnent dans cette aventure où ils apprennent à briser leur dépendance en vivant « un jour à la fois ». Pour renseignements : Jacques Brodeur, 418-932-1562 « DÉFI de la Dizaine sans télé ni jeux vidéo » En avril 2004, une première école secondaire proposait une grève de télé à ses 950 élèves. Les élèves de l’école Louis-Jacques-Casault, à Montmagny, ont eu l’occasion de relever le Défi, en avril 2004. Une grève de télé et de jeux vidéo de 10 jours constituait pour eux un véritable exploit olympique. Branchés au petit écran entre 15 et 35 heures par semaine, l’ado nord-américain est la cible d’agences de marketing pour lesquelles les moindres replis de l’âme humaine n’ont plus de secrets. Ils savent comment tirer profit de leur vulnérabilité, comment cultiver leur dépendance. Toutes les stratégies leur sont permises, même les plus perverses. Des ados pourraient-ils avoir envie de se mesurer à une telle industrie ? Comment le DÉFI pourrait-il susciter leur intérêt ? Impact du DÉFI sur des ados Le conseil étudiant a appuyé le DÉFI avec vigueur, le Conseil d’établissement aussi. Un comité de mobilisation formé de parents a recruté plus de 150 bénévoles et représentants d’organismes du milieu pour élaborer une programmation susceptible d’éloigner les jeunes du petit écran. Les parents se posaient une question : les ados allaient-ils considérer ce DÉFI comme une entrave à leur liberté ou une remise en question de leur dépendance à la société de consommation ? L’évaluation a permis de constater que les ados ont réussi une moyenne de 4,8 jours de jeûne. Quatre sur 5 ont jugé le Défi très ou assez utile. Les deux tiers des parents l’ont jugé très ou assez utile. Les membres du personnel l’ont jugé très utile (40,6%) ou assez utile (59,4%). 86,2% des membres du personnel considèrent ce profit « très » ou « assez » important. Le bilan Le temps accaparé par les divertissements électroniques prive les jeunes du temps qu’ils pourraient autrement utiliser pour développer diverses habiletés sociales. La privation volontaire de tels divertissements durant une période de 10 jours a produit un impact sur la qualité de vie des élèves. Le Défi a permis d’augmenter ou améliorer, * la pratique d’activités physiques pour la moitié des jeunes, Il faut donc conclure à une amélioration sensible des rapports sociaux et à un resserrement des liens familiaux. Ce qu’en conservent les ados L’évaluation a permis de mesurer les bénéfices du Défi sous divers aspects. * Violence à l’école. Le DÉFI a entraîné une diminution de la violence physique (selon 32% des répondants) et de la violence verbale (27%). Répéter le Défi ? Ce DÉFI que certains jeunes ont perçu comme une intrusion dans leur vie privée, près des trois quarts des élèves du secondaire (72%) se disent prêts à le répéter. La reprise du Défi est même souhaitée plus vivement au secondaire qu’au primaire. Les ados prêts à répéter sont majoritairement féminins (222/371) tandis que les « non » sont majoritairement masculins (73/141). Les divertissements électroniques exercent manifestement un attrait plus important chez les garçons que chez les filles, d’où l’importance d’insister sur l’impact de la télé sur la masculinité. Implication des parents et de la communauté Plusieurs parents, avec l’aide de bénévoles de la communauté, se sont impliqués avec enthousiasme et ont organisé diverses activités alternatives susceptibles de rivaliser avec le petit écran. L’organisme Kino-Québec a contribué à cette programmation. Tous les jeunes et plusieurs parents ont entendu la sonnette d’alarme concernant la consommation télévisuelle. L’expérience a été bénéfique pour plusieurs familles où les jeunes ont refusé de relever le DÉFI. On a noté un rapprochement entre parents et enfants et on a augmenté le rayonnement de l’école dans la communauté. Avantage non prévu, les élèves et leurs parents se sont retrouvés au centre d’une couverture médiatique exceptionnelle. Plusieurs médias écrits et électroniques ont couvert l’exploit avec éloges. En plus d’améliorer leur estime de soi en tenant tête au petit écran, les ados ont attiré l’attention sur leur grève et suscité l’admiration. Notes 1. Le taux de crimes violents est deux fois plus élevé chez les jeunes que chez les adultes, selon le ministère de la Sécurité publique du Québec (Statistiques 2001, p.24). RÉSULTATS : Pour consulter les résultats du projet Défi, voir le site EDUPAX. – On peut s’abonner au Bulletin EDUPAX (mensuel gratuit) en envoyant un message courriel vide à Abonnezmoi@edupax.org Jacques Brodeur, consultant _______________________________________________________ Quelques données Nos enfants consacrent en moyenne 25 heures par semaine au petit écran. Les émissions de télé pour enfants contiennent de 3 à 6 fois plus de violence que les émissions pour adultes. Les doses de téléviolence ont été augmentées de 432% par les télédiffuseurs privés en 8 ans. On l’utilise sciemment pour « accrocher » les enfants. Dix heures de télé par semaine affectent les résultats scolaires négativement, c’est prouvé. Un enfant voit en moyenne 30 000 annonces publicitaires par année. À l’âge de 65 ans, nos enfants auront été la cible de 2 millions d’annonces à la télé. Chaque jour, on loue 2 fois plus de vidéocassettes qu’on emprunte de livres dans les bibliothèques. Pourquoi aider nos ados à réduire leur consommation de télé et de jeux vidéo ? Des centaines d’études scientifiques ont démontré que les élèves qui consacrent moins de temps au petit écran ont de meilleures notes. Ils apprennent mieux à lire et à écrire lorsqu’ils consomment moins de télé. Les annonces publicitaires font désirer plus de jouets et d’aliments. Les enfants finissent par croire qu’il leur manque toujours quelque chose. Ils n’en ont jamais assez. La publicité est conçue pour leur faire désirer toujours plus. L’exposition à des émissions, films et jeux vidéo violents rend les enfants plus agressifs et leur enseigne que la violence est une façon acceptable de régler des conflits. Les enfants qui regardent beaucoup de télé consacrent moins de temps à développer leurs habiletés sociales. Le monde présenté à la télé est irréel. Les gros consommateurs de télé ne découvrent pas par eux-mêmes le monde tel qu’il est. Plus on regarde la télé, moins on est en forme, plus on risque de se retrouver en excès de poids. En leur montrant des personnages faussement attrayants, riches et heureux, la télé réduit l’estime de soi des enfants, elle leur inculque un sentiment d’impuissance. Pourquoi les jeunes regardent-ils autant de télé ? Tout le monde le fait. Les amis de nos enfants passent 25 heures devant le petit écran. C’est le sujet de conversation le plus commun. Certains jeunes craignent de se sentir marginalisés en ignorant la télé. Et nos enfants conversent avec leurs parents …38 minutes par semaine. L’ennui. Souvent, les enfants utilisent la télé pour se désennuyer. Comparativement à d’autres activités, telles que jouer avec des amis, jouer dehors, parler avec ses parents, lire, la télé est passablement ennnuyante. Des études ont démontré que les enfants qui s’ennuient le plus sont ceux qui regardent le plus de télé. La télé est partout. Il est difficile de s’en éloigner. 99% des foyers possèdent un téléviseur, 66% en ont 3 ou plus. Et nous n’avons pas de données sur les appareils de jeux vidéo, les ordinateurs et les petits gameboy. L’habitude. Regarder la télé semble facile quand un enfant ne sait que faire d’autre. Après un certain temps, après avoir regardé beaucoup de télé, on se sent accroché, dépendant. Même chose pour les films et les jeux vidéo. L’exemple parental. Comme certains parents regardent beaucoup de télé, les enfants qui veulent passer du temps avec eux doivent la regarder. Certains l’utilisent comme gardienne pendant qu’ils font autre chose. Dans certaines familles, on regarde la télé durant les repas. Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 avril 2005. |