| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






lundi 30 mars 2009


Sus à Orelsan ! Le rap des Chiennes de garde
Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)

par Les Chiennes de Garde et le Collectif féministe contre le viol






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Nos gouvernements doivent reconnaître les féminicides
À propos de l’impunité des artistes criminels, réflexions autour du cas de Roman Polanski en France
Quand les « besoins » sexuels des hommes, même très dangereux, sont plus importants que la dignité et la sécurité des femmes.
La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) rencontre l’ONU
Des hommes appuient #Etmaintenant
"Vous venez d’insulter une femme, votre bite va se désintégrer dans les trois jours"
#EtMaintenant, un geste de solidarité avec toutes les femmes harcelées ou agressées
Violences contre les femmes - Refuser la connivence et la léthargie masculines
Une culture d’agression
#NOUSTOUTES - Fait-on confiance aux femmes ?
Colloque "Patriarcat : prostitution, pédocriminalité et intégrismes"
La culture du viol est dévastatrice pour notre société et l’avenir de nos enfants
"Le sous-financement des maisons d’hébergement pour femmes : facteur aggravant de la marginalisation des femmes immigrantes au Québec", une étude de l’IRIS
La prostitution et la culture du viol sont indissociables
Le courage des femmes brisées
À Justin Trudeau - Pourriez-vous "bousculer les tabous" au Canada aussi ?
La solidarité avec les victimes d’agressions sexuelles est incompatible avec l’ambiguïté
Agressions sexuelles - Le consentement pour les Nuls
Violence sexuelle dans les universités : une culture à changer
URGENCE ! Les femmes et les filles victimes de violences sexuelles attendent toujours
Ghomeshi - Pourquoi retournent-elles auprès des agresseurs ?
Lettre à Jean - Nous, #OnVousCroit
Des musiciens super ne sont pas nécessairement des gens super
Agressions sexuelles - Invitation aux ministres qui souhaitent que les femmes dénoncent
Pour mes petites soeurs de Val-d’Or
Nous joignons notre voix à celle des femmes autochtones réclamant justice
Peut-on battre une femme en réunion impunément dans la République française ?
Colloque "Les émotions au coeur de nos interventions"
En première à Montréal : "Aftermath" d’Andrea Dworkin
Les agressions sexuelles... brisent des vies
Ni silence ni pardon : l’inceste, un viol institué - Interview de Melusine Vertelune
Nouvelle loi sur le viol en Californie : silence n’est pas consentement
Viol - La campagne "Stop au déni"
Le manifeste des mères survivantes
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : Message de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes
Culture du viol dans la danse - Le Sacre du printemps
"Les crimes d’honneur : de l’indignation à l’action" - Pour la sécurité des femmes avant tout
L’affaire Guy Turcotte, un cas qui n’est pas unique
Les violences sexuelles sont un problème de société et de santé publique
Viol - Dans un party près de chez vous
Le viol de Steubenville - C’est de la masculinité qu’il s’agit
"One Billion Rising" - Danser contre la violence (masculine) ou riposter ?
Le mouvement masculiniste - dit "des droits des hommes" - ment à propos des femmes
Viol en Inde - La prostitution, gage de non-violence envers les femmes ?
Le viol a une fonction
France : Un mois, quatre familicides
« Et les hommes, eux ? » Propos sur la masculinité et les tueries de masse
Drame de Newtown - Pourquoi refusons-nous de parler de la violence et de la masculinité en Amérique ?
Les meurtres de Newtown - Dire l’indicible
De la misogynie au meurtre : une perspective féministe sur la fusillade du Connecticut
Nous n’avons plus les moyens du patriarcat et de sa violence
Violence - L’AFEAS lance sa campagne Opération Tendre la main (OTM)
La nuit et le danger (1979)
La rue la nuit, femmes sans peur
Le Southern Poverty Law Center désigne les masculinistes comme organisations haineuses
Un sauf-conduit pour violer
Affaire Shafia - Pour que la mort de Rona, Zainab, Sahar et Geeti ne soit pas vaine
Affaire Shafia - La conspiration du silence
Un guide pour soutenir l’aide professionnelle aux victimes de harcèlement sexuel au travail
Daniel Welzer-Lang et le masculinisme à Nancy
La violence contre les femmes : une pandémie mondiale
Mon action féministe : resituer le sexe dans le harcèlement sexuel et le viol
Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes et Polytechnique 1989
Violence conjugale - « Comment aider Marie ? »
Take Back our Walk - Ne laissons pas les industriels saloper notre lutte
"Slutwalk" - Au sujet des défilés de féministes-en-sous-vêtements
L’ "homme debout" (Nelly Arcan) - Inceste, honte et mépris
Pourquoi nous n’avons pas participé à la "Slutwalk" (marche des salopes) strasbourgeoise du 1er octobre 2011
Lettre ouverte des Black Women’s Blueprint aux organisatrices de la "slutwalk" (marche des "salopes")
Victime d’un pédophile - Je ne peux pas vivre avec ce que mon bourreau m’a fait
Verdict odieux pour viol et prostitution d’une adolescente de 14 ans à Carpentras
Verdict au procès de Guy Turcotte - Le risque réel de la normalisation de la violence au Québec
Attentats en Norvège - Le massacre des Innocents
Une femme inconsciente ne peut consentir à des relations sexuelles
En France, être maire, sénateur, membre d’un parti politique et condamné pour agressions sexuelles, c’est possible !
Cour suprême du Canada - Il n’y a pas consentement à une relation sexuelle lorsqu’une femme est inconsciente
"On est des salopes, pas des féministes !" Où ma relation avec la “Slutwalk” passe un mauvais quart d’heure
La "marche des salopes" ("slutwalk") n’est pas la libération sexuelle
Violence conjugale - Quand la prison devient une solution de rechange
Lorsque la prison devient une solution de rechange
M. P. acquitté des viols commis contre Anne, son employée
Le contrat sexuel - Contrat… ou trahison ?
Culpabilisation des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
L’AVFT lance un appel à soutien pour une femme violée par son employeur
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
La rue, la nuit, femmes sans peur ! Le 24 septembre 2010, faites du bruit !
Affaire Polanski - C’est bon, on a compris. Il n’y a rien de mal à abuser d’une fillette, pourvu qu’on soit un réalisateur célèbre
La mort tragique d’Aqsa Parvez - La face meurtrière de l’extrémisme islamique
L’AFEAS s’oppose à l’affaiblissement de la Loi sur le Registre des armes à feu
Le pape Benoît XVI a imposé le silence sur les crimes sexuels de prêtres et d’évêques
La Loi de la Nation, la première violence contre les femmes
FNAC - Violence machiste sous le sapin
Victime d’inceste et de la théorie du syndrome des faux souvenirs
Il y a 48 000 viols de femmes par an en France !
Les femmes victimes des conflits armés
Loubna Al Hussein, condamnée au Soudan pour port de pantalon
Affaire Polanski - Ne laissons pas banaliser le viol d’enfants
L’affaire du violeur Polanski - Refuser d’oublier
Femmes en danger
Le "dépit amoureux" selon Frédéric Mitterrand
Nous soutenons Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes
Tueries de masse au masculin, victimes au féminin
Au machisme bien-pensant, les Chiennes de garde montrent les dents !
La photo de Cathy Gauthier - Voir la femme qui souffre
Les proches invité-es à dénoncer les cas de violence conjugale
Si ça tue, c’est surtout pas de l’amour
De nombreuses ressources pour les hommes au Québec et au Canada
Pourquoi des organisations nient-elles la responsabilité de l’islam dans les violences faites aux femmes ?
Taux de pauvreté et femmes autochtones assassinées - L’ONU demande au Canada de soumettre un rapport
France - La violence conjugale tue : 166 femmes au moins en 2007
Témoignage - Moi, la femme de personne
La violence faite aux femmes... C’EST ASSEZ !
Une minute de silence de trop ! Plutôt crier que faire silence !
Les femmes, la paix et la sécurité
Des violeurs dans les rangs de l’armée
Violence - Rassemblement suivi d’une marche de nuit non mixte à Paris
Réplique du Dr Michel Dubec aux critiques de son livre Le Plaisir de tuer
Une critique des pages sur le viol du livre "Le Plaisir de tuer"
Agressions sexuelles - L’importance d’apprendre aux filles à se défendre
Le Dr Michel Dubec impose la censure d’une critique de son livre "Le Plaisir de tuer"
Crimes d’honneur : une affaire de famille
Lettre de protestation contre les propos et l’attitude d’un chanteur
Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes
Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil
Hommes, porno et prostitution - Dossier
Il faut criminaliser la propagande haineuse contre les femmes
Le refus de réglementer les jeux vidéos et ses conséquences
Jeux vidéo - Qui va faire feu le premier ?
Étude de l’Institut de la statistique du Québec sur la violence conjugale : le directeur répond aux critiques
La proposition de « loi-cadre contre les violences faites aux femmes » du CNDF (Collectif national pour les droits des femmes) est inacceptable
La violence serait-elle devenue un jeu de société ?
La violence domestique comme torture - Une guerre de basse intensité contre les femmes ? (1er de 3 articles)
La violence serait-elle devenue un jeu de société ?
Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil
Crime et pacifisme
Le groupe Amnistie Internationale UQAM souligne la semaine internationale des femmes
Le Regroupement des CALACS refuse la décision du Barreau dans le dossier de Me Bureau
LE VIOL ou La vengeance au bout du phallus !...
Injustice pour une femme violée
Maya et le viol sacré
Agressée sexuellement, trouve-t-on de l’aide ?
Quand le droit des femmes de dire NON sera-t-il inviolable ?
Pourquoi tous contre une ?
Viol collectif ou profilage racial ?
"Écorchées", un roman déchirant sur les femmes en prison
Les effets psychodynamiques de la violence (2e de 3 articles)
Grandir dans la proximité de la violence : des adolescent-es racontent la violence familiale
Logiques sociales de la violence domestique et de la torture (dernier de 3 articles)
Si Amnesty international savait parler aux hommes
Propos méprisants et haineux envers des femmes au bar "Chez son père", à Québec
La Fondation Scelles s’inscrit désormais dans une dimension européenne
Refuges pour femmes violentées 2003-2004
Anniversaire de Columbine : quelles leçons en a-t-on tirées ?
L’AVFT en campagne contre la loi sur le délit de dénonciation calomnieuse
Viol-Secours : un quart de siècle au service des femmes
Violences conjugales : le chiffres en Europe
Pourquoi on a défiguré le mot "victime"
Affaire Cloutier : les préjugés qui restent
Essai d’explication de la violence masculine à l’égard des femmes
Sida, la dernière violence faite aux femmes
Contre la violence, Opération Tendre la main
Violence sexuelle et conjugalité
La Journée internationale d’action contre la violence faite aux femmes
Vagins bulldozés
Violences - Les femmes pour cibles
Violences mâles
Les politiques du ministère de l’Education nationale en France concernant les violences sexuelles et sexistes - 1995-2003
Les mots du viol
Un tribunal reconnaît aux femmes le droit à s’organiser entre elles
Il n’est pas suffisant pour nous, en tant qu’hommes, de ne pas être violents
Non à toutes les violences contre les femmes - ONU et AI
Le machisme tue tous les jours
L’homicide conjugal au féminin, le droit au masculin
Une fillette de 12 ans jugée responsable de son viol
les meurtriers
Viol d’enfant : des tribunaux sous influence
Lettre ouverte aux député-es de l’Assemblée nationale du Québec
Conjoints agresseurs et stratégie masculiniste de victimisation
Face aux conjoints agresseurs… La danse avec l’ours
Limites et risques de l’intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes
Conjoints agresseurs et victimisation- témoignages







« Le chanteur Orelsan est invité au Printemps de Bourges, un festival de la chanson française », signalent des féministes à partir du 19 mars 2009. Y chantera-t-il son rap intitulé « Sale pute ! » et disponible sur Internet, dont les paroles, à la première personne, détaillent les violences extrêmes qu’un garçon menace de faire subir à une fille ? Au pays de la galanterie et des droits des hommes, tous les espoirs sont permis (1).

Certes, la loi (2) réprime les incitations à la haine, tout en étant moins sévère pour le sexisme que pour le racisme et l’homophobie. La justice reste donc impassible, le gouvernement réfléchit longuement (3), la HALDE (4) regarde ailleurs, les politiques donnent la priorité aux élections européennes, et les intellectuels (masculins) respectent trop la liberté d’expression, les droits des artistes et le deuxième degré pour intervenir.

Heureusement, il reste, bon pied bon œil bon sens, de vaillantes féministes que ces litanies machistes empêchent de dormir. Parmi celles qui sont passées à l’action, nous, Chiennes de garde, farouches gardiennes de la dignité des femmes et de l’art lyrique réunis, avons mené l’enquête et découvert que la chanson s’adresse à l’une des nôtres, la rappeuse Pitbulle : elle s’apprêtait à « tèje » (rompre avec) Orelsan, à qui elle reproche d’être « aussi nul en français qu’en respect ».

Bonne nouvelle : non seulement les menaces d’Orelsan ont laissé Pitbulle de marbre, mais elles lui ont inspiré un contre-rap, que vous pourrez entendre au Printemps de… disons Paris, fête des droits humains et de l’humour féministe.

En avant-première, Pitbulle a confié ses paroles aux Chiennes de garde. Sus à Orelsan ! Quant aux autres machos, petits ou gros, ils n’ont qu’à bien se tenir : le même traitement radical les attend. Grrrrrrrr… !

Notes

1. Le suspense a été levé le 27 mars par la direction du Festival : l’artiste reste invité, mais pas « Sale pute ! », chanson jugée « inacceptable ». Et les autres de la même veine ? Tous les espoirs sout de nouveau permis.
2. La provocation à commettre un crime, ou une atteinte à l’intégrité de la personne, ou une agression sexuelle, est punie de 5 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende (loi du 29 juillet 1881, article 24).
3. Le 27 mars, Valérie Létard, secrétaire d’État à la solidarité, fait enfin part de son indignation, et annonce qu’elle « soutient l’initiative des associations qui ont fait savoir qu’elles souhaitaient se constituer partie civile et porter plainte contre le rappeur ». Prendre une initiative elle-même, serait-ce trop lui demander ? Par exemple, proposer de payer l’avocate et les frais de justice.
4. Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité.

MOI, J’SUIS CAP’ !
Réponse de la rappeuse au rappeur

Regard’-moi dans les yeux, Orelsan, et fil’ doux !
Tu te crois tout permis, les insult’ et les coups.
T’es pas à la hauteur, arrête tes délires !
Ma patience est à bout, prépare-toi au pire !
Les p’tits mecs dans ton genre, je n’en fais qu’une bouchée.
Ton "Sale pute !", dans la gorge je vais te l’faire rentrer.

Parc’que tu chantes à Bourges, tu te la pètes grave,
toi, banal en images, et nul en orthographe !
Cogner, violer, casser, tabasser, massacrer,
les filles dans ta tête, le français sur l’papier,
tu te la joues rebelle, et tu t’crois très méchant.
T’as la haine, que tu dis, ça remplace pas l’talent.

Faut t’y faire, Orelsan, j’embrasse qui je veux,
et la rue est à moi, je n’ai pas froid aux yeux.
T’aurais pas dû m’chercher, j’vais l’crier sur les toits,
te mettr’ la honte à donf jusque devant chez toi,
ça s’ra sur Internet, ça f’ra l’tour des radios,
que t’es qu’un bandemou, un ringard de macho.

T’as dit "t’es différente des meufs que j’ai connues".
C’était quand tu m’draguais, mais t’as encore rien vu.
Rien à fout’ de ta haine, elle va direct poubelle.
J’vais pas m’laisser salir par un p’tit vermicelle.
Si tu baises comme t’écris, y a pas d’quoi la ram’ner :
les paroles de ton rap, c’est du sous-Dieudonné !

À force de dire "t’es bonne", de te prendr’ pour le pape,
t’as oublié que j’suis meilleure que toi en rap.
J’appelle les copines : "Féministes, wesh ! yo !"
J’en ai soupé, d’ta haine, je sors mon grand couteau,
l’ail et les p’tits oignons, j’émince et j’fais chauffer.
T’as assez dégueulé, maintenant tu vas t’calmer.

Les filles, finissons-en avec ces p’tits couillons !
Ils étaient forts tant que nous n’osions pas dire NON.
Orelsan, baisse ton froc, je saliv’ déjà trop.
Chiennes de garde, foncez, et en avant les crocs !
Aux défenseures des femmes les oreilles et la queue,
les couilles à l’offensée, et des excuses je veux.

Signé : Pitbulle, espoir de la chanson française
"Agressive, moi ? Mais c’est une berceuse !"

Source : Les Chiennes de garde.

Lire aussi :

  • « Quand la Haine des femmes explose », par SOS-SEXISME
  • « Polémique autour de la chanson "Sale pute" d’Orelsan », Le Monde, le 28 mars 2009.
  • Paroles de la chanson "Sale pute" sur ce site. Avertissement : vous pourriez vomir...

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 mars 2009



    Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
       Commenter cet article plus bas.
  • Les Chiennes de Garde et le Collectif féministe contre le viol
    Les Chiennes de garde



    Plan-Liens Forum

  • Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)
    (1/2) 6 avril 2009 , par

  • Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)
    (2/2) 30 mars 2009 , par





  • Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)
    6 avril 2009 , par   [retour au début des forums]

    Bravo pour ce poème, je ne connais rien à tout ça, je suis trop vieille, mais je constate que c’est toujours la même chose, on insulte les femmes quand elle n’obéissent pas, quand elles sont libres. Mais maintenant elles se défendent et répondent sur le même ton. C’est probablement un progrès. Mais je vois aussi que les uns et les autres tergiversent avant de prendre la seule décision qui s’impose, interdire cette chanson, histoires de fric bien sûr... C’est plus important que la dignité des femmes.

    Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)
    30 mars 2009 , par   [retour au début des forums]

    Bonjour,

    Vous trouverez ci-dessous la réaction de la chanteuse Anais, ainsi que la chronique d’Europe 1 de Claude Askolovitch ce matin à 7h40. Merci

    Je suis très attristée de ce qui se passe autour d’Orelsan en ce moment, j’ai l’impression que le talent et la plume de cet artiste sont éclipsés au profit du "sensationnel". J’ai vu Orelsan en concert, entendu le morceau "sale pute", et la seule chose que je me suis dit en entendant ce morceau, c’était qu’il me touchait profondément dans la détresse du personnage, j’avais les larmes aux yeux, tout en souriant de son culot. J’ai l’impression qu’on a tendance à oublier qu’Orelsan raconte des histoires, avec une réalité crue, mais beaucoup d’humour, et de recul et surtout d’humanité. Personne ne m’a jamais reproché tout ce que l’on reproche à Orelsan lorsque j’ai fait ma chanson "Christina"...

    Si Orelsan déclenche autant de polémique, je pense que c’est parce que justement, ça a l’air trop vrai. Et si son talent était là ?

    Anaïs

    www.anaisinyourface.com

    Chronique Europe 1

    http://www.pqliv3.plusquelinfo.com/MoreThanNews3/Products/WebUI/BroadCastStreaming.aspx?vdmcrypt=MmItqVUJtFAzP8X5Wq3txw%3d%3d

    Patrick Cohen : C’est l’édito politique d’Europe 1. Bonjour Claude Askolovitch.

    C.A : Bonjour.

    P.C : Est-ce qu’on peut chanter la haine ? Un jeune rappeur Orelsan a provoqué un scandale ces derniers jours avec une chanson « Sale Pute » diffusée sur Internet, il montre un jeune homme trompé par son amie qui la menace violemment.

    C.A : Et tout le monde veut punir ce rappeur voire l’empêcher de chanter : la ministre de la culture, Christine Albanel, la secrétaire d’état, Valérie Létard, les socialistes, la communiste Marie-Georges Buffet mais cette indignation unanime a un petit quelque chose de gênant.

    Les paroles de la chanson sont effectivement terrifiantes, c’est une haine à l’état brute contre une femme adultère menacée des pires tortures et ça reflète une réalité que subissent trop de femmes mais Orelsan le rappeur explique justement que sa chanson n’est pas un message, que ce n’est pas son opinion, c’est une fiction pour montrer la réalité, il joue un homme trompé qui se saoule et qui bascule de l’amour à la haine, c’est une illustration de la décadence, pas une incitation au crime.

    Orelsan n’a pas inclut sa chanson dans son album, il ne l’interprète pas sur scène pour ne pas la montrer à des adolescents, un clip trainait sur Internet depuis des années, il est remonté à la surface parce qu’internet c’est un monde qui interdit l’oubli mais maintenant tout le monde est en train de condamner une chanson qui n’est pas chantée.

    P.C : Donc on a tort de s’indigner ?

    C.A : Non on doit s’indigner mais l’indignation c’est banal, on doit agir contre la réalité des violences faites aux femmes, on peut aussi si l’on veut s’interroger sur le danger des mots et sur l’idée même d’une censure contre le machisme pourquoi pas ?

    Mais ce qui se passe autour d’Orelsan, c’est du lynchage bien pensant : ni Putes ni Soumises menace de boycotter le Printemps de Bourges si Orelsan n’est pas déprogrammé, les Francofolies de La Rochelle se demande s’il ne faut pas l’exclure, des journalistes vertueux s’indignent que d’autres journalistes mélomanes ont pu défendre ce chanteur que eux manifestement n’ont jamais écouté.

    Orelsan c’est un rappeur ironique de 25 ans, pas un tueur, il brosse le portrait des perdants de sa génération, il est triste et drôle avec les mots durs de son époque.

    On est en train d’en faire à tort le symbole même de la brutalité masculine, on a inventé un diable à abattre.

    P.C : Et comment vous expliquez cet enchainement ?

    C.A : C’est un processus d’indignation classique et consensuel, la surenchère automatique, il faut protester plus fort que le voisin sinon on est suspect.

    Condamner un rappeur ça devient une manière commode de défendre les femmes, il y a des sujets comme ça qui donnent le sentiment d’être du bon coté de la fracture morale

    Prenez ces députés européens qui viennent de découvrir la vraie nature de Jean Marie Le Pen, ça fait simplement 25 ans qu’il siège à Strasbourg ou Xavier Darcos qui ce week-end à son tour a condamné les propos du Pape sur les préservatifs comme si on avait besoin d’une nouvelle condamnation avec une semaine de retard.

    Ça ne veut pas dire que Le Pen serait défendable, ça ne veut pas dire que le Pape a raison, mais il y a beaucoup de facilités là dedans quand des politiques se contemplent dans le miroir de l’indignation vertueuse, ça relève plus de la complaisance que du courage de l’action.

    Claude Askolovitch chaque matin sur Europe 1.


        Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

    © SISYPHE 2002-2009
    http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin