| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






lundi 14 décembre 2009


Algérie
La Loi de la Nation, la première violence contre les femmes

par Wassyla Tamzali, avocate et directrice du Collectif Maghreb Égalité






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Nos gouvernements doivent reconnaître les féminicides
À propos de l’impunité des artistes criminels, réflexions autour du cas de Roman Polanski en France
Quand les « besoins » sexuels des hommes, même très dangereux, sont plus importants que la dignité et la sécurité des femmes.
La Coalition féministe contre la violence envers les femmes (CFVF) rencontre l’ONU
Des hommes appuient #Etmaintenant
"Vous venez d’insulter une femme, votre bite va se désintégrer dans les trois jours"
#EtMaintenant, un geste de solidarité avec toutes les femmes harcelées ou agressées
Violences contre les femmes - Refuser la connivence et la léthargie masculines
Une culture d’agression
#NOUSTOUTES - Fait-on confiance aux femmes ?
Colloque "Patriarcat : prostitution, pédocriminalité et intégrismes"
La culture du viol est dévastatrice pour notre société et l’avenir de nos enfants
"Le sous-financement des maisons d’hébergement pour femmes : facteur aggravant de la marginalisation des femmes immigrantes au Québec", une étude de l’IRIS
La prostitution et la culture du viol sont indissociables
Le courage des femmes brisées
À Justin Trudeau - Pourriez-vous "bousculer les tabous" au Canada aussi ?
La solidarité avec les victimes d’agressions sexuelles est incompatible avec l’ambiguïté
Agressions sexuelles - Le consentement pour les Nuls
Violence sexuelle dans les universités : une culture à changer
URGENCE ! Les femmes et les filles victimes de violences sexuelles attendent toujours
Ghomeshi - Pourquoi retournent-elles auprès des agresseurs ?
Lettre à Jean - Nous, #OnVousCroit
Des musiciens super ne sont pas nécessairement des gens super
Agressions sexuelles - Invitation aux ministres qui souhaitent que les femmes dénoncent
Pour mes petites soeurs de Val-d’Or
Nous joignons notre voix à celle des femmes autochtones réclamant justice
Peut-on battre une femme en réunion impunément dans la République française ?
Colloque "Les émotions au coeur de nos interventions"
En première à Montréal : "Aftermath" d’Andrea Dworkin
Les agressions sexuelles... brisent des vies
Ni silence ni pardon : l’inceste, un viol institué - Interview de Melusine Vertelune
Nouvelle loi sur le viol en Californie : silence n’est pas consentement
Viol - La campagne "Stop au déni"
Le manifeste des mères survivantes
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes : Message de Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes
Culture du viol dans la danse - Le Sacre du printemps
"Les crimes d’honneur : de l’indignation à l’action" - Pour la sécurité des femmes avant tout
L’affaire Guy Turcotte, un cas qui n’est pas unique
Les violences sexuelles sont un problème de société et de santé publique
Viol - Dans un party près de chez vous
Le viol de Steubenville - C’est de la masculinité qu’il s’agit
"One Billion Rising" - Danser contre la violence (masculine) ou riposter ?
Le mouvement masculiniste - dit "des droits des hommes" - ment à propos des femmes
Viol en Inde - La prostitution, gage de non-violence envers les femmes ?
Le viol a une fonction
France : Un mois, quatre familicides
« Et les hommes, eux ? » Propos sur la masculinité et les tueries de masse
Drame de Newtown - Pourquoi refusons-nous de parler de la violence et de la masculinité en Amérique ?
Les meurtres de Newtown - Dire l’indicible
De la misogynie au meurtre : une perspective féministe sur la fusillade du Connecticut
Nous n’avons plus les moyens du patriarcat et de sa violence
Violence - L’AFEAS lance sa campagne Opération Tendre la main (OTM)
La nuit et le danger (1979)
La rue la nuit, femmes sans peur
Le Southern Poverty Law Center désigne les masculinistes comme organisations haineuses
Un sauf-conduit pour violer
Affaire Shafia - Pour que la mort de Rona, Zainab, Sahar et Geeti ne soit pas vaine
Affaire Shafia - La conspiration du silence
Un guide pour soutenir l’aide professionnelle aux victimes de harcèlement sexuel au travail
Daniel Welzer-Lang et le masculinisme à Nancy
La violence contre les femmes : une pandémie mondiale
Mon action féministe : resituer le sexe dans le harcèlement sexuel et le viol
Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes et Polytechnique 1989
Violence conjugale - « Comment aider Marie ? »
Take Back our Walk - Ne laissons pas les industriels saloper notre lutte
"Slutwalk" - Au sujet des défilés de féministes-en-sous-vêtements
L’ "homme debout" (Nelly Arcan) - Inceste, honte et mépris
Pourquoi nous n’avons pas participé à la "Slutwalk" (marche des salopes) strasbourgeoise du 1er octobre 2011
Lettre ouverte des Black Women’s Blueprint aux organisatrices de la "slutwalk" (marche des "salopes")
Victime d’un pédophile - Je ne peux pas vivre avec ce que mon bourreau m’a fait
Verdict odieux pour viol et prostitution d’une adolescente de 14 ans à Carpentras
Verdict au procès de Guy Turcotte - Le risque réel de la normalisation de la violence au Québec
Attentats en Norvège - Le massacre des Innocents
Une femme inconsciente ne peut consentir à des relations sexuelles
En France, être maire, sénateur, membre d’un parti politique et condamné pour agressions sexuelles, c’est possible !
Cour suprême du Canada - Il n’y a pas consentement à une relation sexuelle lorsqu’une femme est inconsciente
"On est des salopes, pas des féministes !" Où ma relation avec la “Slutwalk” passe un mauvais quart d’heure
La "marche des salopes" ("slutwalk") n’est pas la libération sexuelle
Violence conjugale - Quand la prison devient une solution de rechange
Lorsque la prison devient une solution de rechange
M. P. acquitté des viols commis contre Anne, son employée
Le contrat sexuel - Contrat… ou trahison ?
Culpabilisation des victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale
L’AVFT lance un appel à soutien pour une femme violée par son employeur
Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
La rue, la nuit, femmes sans peur ! Le 24 septembre 2010, faites du bruit !
Affaire Polanski - C’est bon, on a compris. Il n’y a rien de mal à abuser d’une fillette, pourvu qu’on soit un réalisateur célèbre
La mort tragique d’Aqsa Parvez - La face meurtrière de l’extrémisme islamique
L’AFEAS s’oppose à l’affaiblissement de la Loi sur le Registre des armes à feu
Le pape Benoît XVI a imposé le silence sur les crimes sexuels de prêtres et d’évêques
FNAC - Violence machiste sous le sapin
Victime d’inceste et de la théorie du syndrome des faux souvenirs
Il y a 48 000 viols de femmes par an en France !
Les femmes victimes des conflits armés
Loubna Al Hussein, condamnée au Soudan pour port de pantalon
Affaire Polanski - Ne laissons pas banaliser le viol d’enfants
L’affaire du violeur Polanski - Refuser d’oublier
Femmes en danger
Le "dépit amoureux" selon Frédéric Mitterrand
Nous soutenons Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes
Tueries de masse au masculin, victimes au féminin
Au machisme bien-pensant, les Chiennes de garde montrent les dents !
Moi j’s’cap ! Réponse de la rappeuse au rappeur (Orelsan)
La photo de Cathy Gauthier - Voir la femme qui souffre
Les proches invité-es à dénoncer les cas de violence conjugale
Si ça tue, c’est surtout pas de l’amour
De nombreuses ressources pour les hommes au Québec et au Canada
Pourquoi des organisations nient-elles la responsabilité de l’islam dans les violences faites aux femmes ?
Taux de pauvreté et femmes autochtones assassinées - L’ONU demande au Canada de soumettre un rapport
France - La violence conjugale tue : 166 femmes au moins en 2007
Témoignage - Moi, la femme de personne
La violence faite aux femmes... C’EST ASSEZ !
Une minute de silence de trop ! Plutôt crier que faire silence !
Les femmes, la paix et la sécurité
Des violeurs dans les rangs de l’armée
Violence - Rassemblement suivi d’une marche de nuit non mixte à Paris
Réplique du Dr Michel Dubec aux critiques de son livre Le Plaisir de tuer
Une critique des pages sur le viol du livre "Le Plaisir de tuer"
Agressions sexuelles - L’importance d’apprendre aux filles à se défendre
Le Dr Michel Dubec impose la censure d’une critique de son livre "Le Plaisir de tuer"
Crimes d’honneur : une affaire de famille
Lettre de protestation contre les propos et l’attitude d’un chanteur
Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes pour la Journée internationale contre les violences faites aux femmes
Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil
Hommes, porno et prostitution - Dossier
Il faut criminaliser la propagande haineuse contre les femmes
Le refus de réglementer les jeux vidéos et ses conséquences
Jeux vidéo - Qui va faire feu le premier ?
Étude de l’Institut de la statistique du Québec sur la violence conjugale : le directeur répond aux critiques
La proposition de « loi-cadre contre les violences faites aux femmes » du CNDF (Collectif national pour les droits des femmes) est inacceptable
La violence serait-elle devenue un jeu de société ?
La violence domestique comme torture - Une guerre de basse intensité contre les femmes ? (1er de 3 articles)
La violence serait-elle devenue un jeu de société ?
Tuerie de Virginia Tech - La célébrité au bout du fusil
Crime et pacifisme
Le groupe Amnistie Internationale UQAM souligne la semaine internationale des femmes
Le Regroupement des CALACS refuse la décision du Barreau dans le dossier de Me Bureau
LE VIOL ou La vengeance au bout du phallus !...
Injustice pour une femme violée
Maya et le viol sacré
Agressée sexuellement, trouve-t-on de l’aide ?
Quand le droit des femmes de dire NON sera-t-il inviolable ?
Pourquoi tous contre une ?
Viol collectif ou profilage racial ?
"Écorchées", un roman déchirant sur les femmes en prison
Les effets psychodynamiques de la violence (2e de 3 articles)
Grandir dans la proximité de la violence : des adolescent-es racontent la violence familiale
Logiques sociales de la violence domestique et de la torture (dernier de 3 articles)
Si Amnesty international savait parler aux hommes
Propos méprisants et haineux envers des femmes au bar "Chez son père", à Québec
La Fondation Scelles s’inscrit désormais dans une dimension européenne
Refuges pour femmes violentées 2003-2004
Anniversaire de Columbine : quelles leçons en a-t-on tirées ?
L’AVFT en campagne contre la loi sur le délit de dénonciation calomnieuse
Viol-Secours : un quart de siècle au service des femmes
Violences conjugales : le chiffres en Europe
Pourquoi on a défiguré le mot "victime"
Affaire Cloutier : les préjugés qui restent
Essai d’explication de la violence masculine à l’égard des femmes
Sida, la dernière violence faite aux femmes
Contre la violence, Opération Tendre la main
Violence sexuelle et conjugalité
La Journée internationale d’action contre la violence faite aux femmes
Vagins bulldozés
Violences - Les femmes pour cibles
Violences mâles
Les politiques du ministère de l’Education nationale en France concernant les violences sexuelles et sexistes - 1995-2003
Les mots du viol
Un tribunal reconnaît aux femmes le droit à s’organiser entre elles
Il n’est pas suffisant pour nous, en tant qu’hommes, de ne pas être violents
Non à toutes les violences contre les femmes - ONU et AI
Le machisme tue tous les jours
L’homicide conjugal au féminin, le droit au masculin
Une fillette de 12 ans jugée responsable de son viol
les meurtriers
Viol d’enfant : des tribunaux sous influence
Lettre ouverte aux député-es de l’Assemblée nationale du Québec
Conjoints agresseurs et stratégie masculiniste de victimisation
Face aux conjoints agresseurs… La danse avec l’ours
Limites et risques de l’intervention psychologisante auprès des batteurs de femmes
Conjoints agresseurs et victimisation- témoignages







Qu’est ce que la violence ? Et pourquoi une journée contre la violence ? Cela semble si évident que ces questions sont peu ou jamais posées.

Le thème de la violence n’est pourtant pas apparu immédiatement dans l’arsenal onusien des luttes et des actions en faveur des femmes. Disons même que c’est le dernier. Ce n’est que le 17 décembre 1999 - 24 ans après la Conférence de Mexico qui a été le coup d’envoi de la décennie internationale pour les femmes, 20 ans après l’adoption de la Convention des Nations Unies pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, et 4 ans après la fin de la décennie, conclue par la Conférence internationale de Pékin -, que les Nations Unis ont adopté la résolution 54/134 pour faire du 25 novembre une Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes. Après avoir épuisé (sans les régler, bien évidemment) les questions de l’égalité en droit, de l’égalité des chances économiques, politiques et sociales, celles du droit à la santé – avec la question toujours controversée des droits reproductifs -, la communauté internationale a décidé, enfin ! pourrait-on dire, de dénoncer la violence faite aux femmes. Il faut féliciter les associations féministes dans le monde de ce succès, ce sont elles qui ont convaincu les diplomates qui traînaient les pieds, toujours frileux d’aborder les questions de fond.

La violence à l’égard des femmes, une constante structurelle dans la vie des femmes

Et qu’est ce que la violence ? Pas aussi clair que cela, même si, sur le corps des femmes et des petites filles, elle est parfois d’une évidence insoutenable. Mais quoi encore ? Dès les années 80, les études féministes aux États-Unis d’Amérique nous avaient appris que la violence contre les femmes ne sont pas des pathologies isolées et individuelles. Elles sont une constante structurelle de la condition des femmes ; nos sociétés légitiment la violence des hommes sur les femmes et mieux encore, cette légitimation est souvent appuyée par des femmes elles-mêmes. Cela n’étonnera pas ici. Combien de jeunes, et moins jeunes épousées confiant à mi-voix à leur mère, dans le secret des cuisines, les coups qu’elles ont reçus la nuit, et qu’elles tiennent cachés sous leurs vêtements, ont entendu celles-ci leur dire : « Chut, ne dis rien, il ne faut pas que cela se sache. » Souvent, elles ajoutent : « Si ton père le sait, il va le tuer. » Voilà la paix familiale garantie par le silence des femmes battues. Les hommes pourront prendre tranquillement leur café noir du matin.

Les femmes battues à la maison sont devenues, avec raison, le sceau de la subordination des femmes dans nos sociétés. Les femmes battues sont le premier maillon visible de ce continuum qui va de la violence acceptée dans nos sociétés, comme des traits de culture, à la violence condamnée, de la pratique coutumière invisible à la violence insoutenable du viol, de la prostitution, du crime d’honneur, du crime collectif en temps de guerre ou pas.

Les premières violences sont symboliques, elles sont insidieuses et acceptées par l’ensemble du corps social, les victimes comprises. D’où leur force dans nos sociétés et leur influence sur le vécu des femmes. Ces violences resteront symboliques jusqu’à la prise de conscience de la victime de la violence, et son refus par les femmes, son expression, transformeront la violence symbolique en violence physique inscrite dans la chair de la victime. C’est parce qu’un être humain refuse d’être sous l’emprise d’une violence symbolique, mais réelle, qu’il déclenche contre lui une violence physique. C’est ainsi que commencent les petites guerres quotidiennes des femmes. Et, pourrait-on dire, plus les femmes prennent conscience de leurs droits, et plus elles deviennent un objet de violence.

La Loi de la Nation comme violence

De toutes les violences symboliques à la source ce continuum infernal qui caractérise la structure de la violence, la Loi d’une nation est la première, car si la Loi libère, elle peut être aussi une violence symbolique, et la plus déterminante.

Ainsi, l’infériorité des femmes inscrite dans la loi va autoriser toutes les violences. C’est dans une Loi qu’une nation dit l’ordre du monde et des choses, selon son point de vue. C’est la Loi qui installe ou non au cœur des sociétés le statut d’être libre d’un individu et fait naître l’interdit éthique de porter atteinte à son intégrité et à sa dignité. C’est à partir de cette inscription que nous pouvons rejeter fermement et sans demi-mesure tout ce qui de loin ou de près nous renverrait à ces débats effarants sur la longueur du bâton que l’on doit utiliser pour « corriger » sa femme, ou sur les manières de ne pas trop « l’amocher ». Ces débats mettent violemment en lumière l’indignité de ceux qui se plient à ces élucubrations.

Ces constatations coulent de source tant leur évidence est forte, et cela semble le B A Ba de toutes réflexions sur la violence ; sans l’égalité reconnue et acceptée par tous et toutes, les femmes sont infériorisées par la Loi et, de ce fait, livrées à la violence sociale. Cette égalité qui n’est toujours pas inscrite dans notre législation.*

C’est à partir de cette reconnaissance que s’effectuera efficacement un travail de lutte contre la violence faites aux femmes. D’ici là, on pourra toujours pousser des cris d’orfraie, donner des gages de bonne conscience, punir les maris violents, évoquer la morale religieuse, multiplier les abris pour les femmes battues, - et il faut le faire, car tout ce qui peut alléger le désarroi, le désespoir des femmes et des enfants battus, doit être entrepris, - cela n’arrêtera pas ce phénomène. Il faut prendre le mal à sa racine, et reconnaître solennellement que les femmes sont des citoyennes comme les autres ; que leur témoignage est aussi valable que celui des hommes ; qu’elles héritent de la même chose car elles ont la même place dans la famille, et qu’elles apportent autant que l’homme au bien être de cette famille ; que la polygamie est une indignité ; qu’elles peuvent souscrire une police d’assurance-vie sans l’autorisation de leur mari, etc. C’est à travers cette construction de l’égalité de tous et de toutes que l’on peut commencer à parler de respect dans une société. Certes, le problème ne sera pas encore résolu (voyons en Europe où l’égalité est reconnue et où la violence conjugale reste une préoccupation majeure), mais si cela n’est pas suffisant, cela est nécessaire et constitue la première étape.

Ségrégation sexuelle

La violence conjugale et la violence sexuelle, qui sont une seule et même violence, continueront de marquer de plus en plus notre société avec pour résultat de pousser encore plus loin la folle et suicidaire entreprise de ségrégation sexuelle qui est à l’œuvre dans notre pays. Les signes de cette entreprise sont divers, mais le plus emblématique est la pratique de voiler les femmes en commençant par les petites filles. La pratique grandissante de voiler les femmes dans notre pays (64% des femmes et 53% des adolescentes, selon le rapport du Collectif Maghreb Égalité, de février 2009) est une illustration de cette escalade. De plus en plus, des femmes, des jeunes et d’autres choisissent le voile sur les lieux de travail, à l’université, dans les maisons, comme pour faire rempart contre la violence sexiste. Ce voile qui ne protège pas les femmes, mais qui ne sert qu’à voiler nos esprits.

Il est temps de tirer les sonnettes d’alarme avant que ne retentisse le tocsin.

* En Algérie.

 Plus récent livre de l’auteure : Une femme en colère, Lettre d’Alger aux Européens désabusés, Éd. Gallimard, 2009.

 Lire aussi : « La violence contre les femmes en Algérie », par Boudjema GHECHIR, Président, Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADH)

Mis en ligne sur Sisyphe, le 25 novembre 2009



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Wassyla Tamzali, avocate et directrice du Collectif Maghreb Égalité

Née en Algérie en 1941, elle a exercé de 1966 à 1977 le métier d’avocat à la Cour d’Alger et mené parallèlement des activités journalistiques et culturelles. Rédactrice en chef du premier hebdomadaire maghrébin libre « contact » (1970-1973), elle est auteur d’un livre (1975) sur le cinéma maghrébin qui est un plaidoyer pour la liberté d’expression « En attendant Omar Guetlato », et un ouvrage d’art sur la parure des femmes berbères ‘’Abzim’’, un hommage à la créativité des femmes de son pays (1986). En 1996, elle est nommée Directrice du Programme de l’UNESCO pour la Promotion de la condition des femmes de la Méditerranée. Elle est, depuis avril 2006, Directrice exécutive du Collectif Maghreb Égalité, dont elle était membre membre fondateur. Son plus récent livre, Une femme en colère, Lettre d’Alger aux Européens désabusés, a été publié aux éditions Gallimard, en 2009.



    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2009
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin