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vendredi 21 septembre 2012

La rue la nuit, femmes sans peur

par Éliane Legault-Roy, étudiante à la maîtrise en sciences politique






Écrits d'Élaine Audet



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Ce vendredi aura lieu la marche « La rue la nuit, femmes sans peur » organisée conjointement par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), la Maison d’Haïti, le Centre d’aide aux familles latino-américaines (CAFLA), le Bureau de la communauté haïtienne de Montréal (BCHM) et le Mouvement contre le viol et l’inceste (MCVI), pour la troisième année consécutive après quelques années d’absence.

La petite histoire

La première marche de ce type, appelée Take back the night, prend place à Philadelphie en octobre 1975 à la suite de l’assassinat d’une jeune microbiologiste, poignardée à une rue de chez elle alors qu’elle marchait seule le soir. En 1976, durant la tenue du Tribunal international des crimes contre les femmes, 2 000 femmes en provenance de 40 pays marchent de nuit dans les rues de Bruxelles. En 1977, des femmes prennent d’assaut les rues de Leeds et de Rome pour protester contre les agressions sexuelles et les meurtres de femmes dont ces villes sont le théâtre. Au Canada, les premières marches ont lieu à Vancouver en 1978 et en 1981, la Canadian Association of Sexual Assault Centers décide de faire du troisième vendredi soir de septembre la soirée des marches Take back the night à la grandeur du pays. Au cours de ces rendez-vous nocturnes, les femmes se réapproprient l’espace public, dénoncent l’exploitation sexuelle commerciale et réclament leur droit de vivre sans la peur de la violence masculine.

Toujours nécessaire en 2012 ?

Si certains questionnent la pertinence d’un tel événement en 2012, dans une ville que le service de police considère « sécuritaire », il y a fort à parier que ce soit des hommes. En effet, la peur de marcher la nuit est un phénomène bien connu de toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur origine ou leur classe sociale. Comme le viol et la violence conjugale, la peur est équitablement distribuée parmi les femmes.

En effet, en 2004, lors de l’Enquête sociale générale, 24% des femmes vivant en milieu urbain disent se sentir peu ou pas en sécurité lorsqu’elles marchent seules le soir alors que ce sentiment n’habite que 7% des hommes. En ce sens, un effarant 60% des femmes affirme prévoir ses déplacements en fonction de la sécurité. La même enquête démontre que les femmes sont sept fois plus susceptibles que les hommes de présenter des comportements d’évitement, des comportements décrits par Statistique Canada comme étant « les restrictions qu’imposent les personnes sur leurs propres mouvements pour se protéger de la criminalité. Cette restriction des activités a des conséquences sociales importantes parce qu’elle limite la liberté individuelle, et aussi parce qu’elle modifie les interactions urbaines et les tendances de mobilité, notamment dans les lieux publics comme les zones commerciales et les lieux de rassemblement communautaire » (1) .

Une peur justifiée ?

Ces chiffres (2) sont fort troublants et révélateurs du sentiment d’insécurité des femmes et de ses impacts sur leur mobilité, leur bien être et leur égalité effective. Ce qui est encore davantage troublant, c’est que cette peur de l’espace public ne semble pas être le reflet de la réalité. En effet, les hommes sont davantage victimes de violence sur la voie publique que les femmes (29% versus 13%). Ils sont aussi quatre fois plus victimes que les femmes de violence de la part d’un inconnu. Dans les cas d’homicides, ils meurent aux mains d’un inconnu 15 fois sur 100 alors que nous, les femmes, mourrons aux mains de nos conjoints (38% des femmes tuées) dans le confort de nos maisons (78% du temps) bien plus souvent qu’aux mains d’un inconnu (1,35% des homicides de femmes).

Les femmes ont donc beaucoup plus peur que les hommes de la violence qui pourrait leur être faite dans l’espace public même si les hommes en sont bien davantage victimes. Pourquoi ?

Violence symbolique

D’abord parce que la peur de la rue et de la nuit est ancrée dans la conscience des femmes dès leur plus jeune âge par un discours culpabilisant et défaitiste qui exige d’elles qu’elles « soient prudentes » et ne « rentrent pas seules » et qui les encourage à modifier leurs comportements et à prendre des cours d’autodéfense comme s’il était de leur responsabilité d’apprendre à se défendre et non pas aux hommes d’apprendre à ne pas agresser. Ces exhortations favorisent l’émergence d’une double peine pour les femmes. Si elles sortent et sont agressées, elles ne sont pas seulement agressées, elles en portent aussi la culpabilité et l’opprobre puisqu’elles n’ont pas « fait le nécessaire » pour éviter cette situation, n’ont pas été « prudentes ». L’illégitimité des femmes sur la voie publique est ainsi doublement renforcée et ces dernières préfèrent user de stratégies d’évitement plutôt que de s’exposer aux dangers et jugements qui viennent avec l’usage de leur liberté.

Si les femmes ont davantage peur que les hommes d’une violence dont elles semblent pourtant être moins victimes, cela est aussi dû à la nature de cette violence. Les hommes vivent davantage d’extorsion, de vol et des voies de faits et ne sont victimes d’agression sexuelle que dans 0,3% des cas de violence dans l’espace public contre 12% du côté des femmes. Hormis la maison, l’espace public est le deuxième lieu où ces dernières risquent le plus d’être victimes de voies de fait ou d’agressions sexuelles. Il apparaît donc évident que leur insécurité, lorsqu’elles font usage de l’espace public, est une inégalité sociale de plus et qu’il faut la considérer comme faisant partie du continuum de la violence sexiste. Comme le souligne Marylène Lieber dans « Femmes, violences et espace public : une réflexion sur les politiques de sécurité », « Si les violences domestiques sont traitées par des politiques distinctes, aucune action ne concerne les femmes dans l’espace public. Pourtant cet espace est inégalitaire et sexiste. Les femmes ne peuvent pas le maîtriser comme le font les hommes et cela représente une entrave à leur citoyenneté ».

Reprenons la nuit

Comme le fait remarquer Hannah Arendt, la liberté de mouvement est l’expression première de la liberté et précède la liberté d’expression, liberté qui n’a de sens que si elle peut s’exprimer hors du foyer. Pour qu’une égalité réelle existe, il faut que les femmes puissent marcher, aller et venir sans crainte, choisir leurs activités, leurs appartements, leurs lieux de travail sans devoir se demander « Pourrai-je rentrer tard ? Seule ? À pied ? ». Comme le disait Andrea Dworkin en conclusion d’un de ses discours à l’occasion d’un Take cack the night : « Il est temps de dire ça suffit, mais ce n’est pas suffisant de le dire. Il faut user de nos corps pour dire « Assez ». Nous devons former une barricade avec nos corps et la barricade doit se mouvoir comme se meut l’océan et être formidable comme l’océan est formidable. Nous devons user de notre force et de notre passion et de notre endurance collective pour reprendre cette nuit et toutes les nuits pour que la vie vaille la peine d’être vécue et que la dignité humaine devienne une réalité. Ce que nous faisons ce soir est aussi simple que ça, aussi difficile, aussi important ».

 Rassemblement « La rue la nuit, femmes sans peur », vendredi 20h, place Émilie-Gamelin.

Notes

1. Lisa-Anne Keown. Statistiques Canada, Les précautions prises pour éviter la victimisation : une perspective selon le sexe, 2010.
2. Chiffres tirés de Statistiques Canada, Les différences entre les sexes en ce qui touche les crimes violents déclarés par la police au Canada, 2008.

* L’auteure est étudiante à la maitrise en sciences politique et militante à la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 septembre 2012



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Éliane Legault-Roy, étudiante à la maîtrise en sciences politique

L’auteure est étudiante à la maîtrise en science politique et militante à la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle.



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