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mercredi 25 novembre 2009


Journée internationale pour l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes
Loubna Al Hussein, condamnée au Soudan pour port de pantalon

par Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des femmes






Écrits d'Élaine Audet



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Loubna Ahmed al-Hussein, 7 sept. 2009. Photo : AFP

Condamnée récemment au Soudan pour avoir porté un pantalon, tenue qualifiée de sharia-incompatible, Loubna est arrivée à Paris le 18 novembre à l’invitation de Sihem HABCHI, la présidente de Ni Pute Ni Soumise (NPNS), qui organisait le soir même à la Maison de la Mixité une rencontre avec celle qui a osé défier les autorités de son pays. Saluons ici le dynamisme de la présidente des NPNS qui, en invitant des femmes comme Loubna, met en lumière leur courage, et en même temps la trahison de celles et ceux que prônent la revendication des costumes prosharia en France.

C’est donc elle, la fameuse Loubna Al Hussein. Grande, chaleureuse, chevelure noire ondulée, non voilée, accompagnée d’un interprète tout aussi amical. Loubna s’exprime avec un mélange de force et de douceur. Ses yeux pétillent de reconnaissance pour cette solidarité qui se manifeste autour d’elle. Racontant les événements qui l’ont conduite devant un tribunal de son pays, elle brosse un tableau surréaliste de son arrestation dans un grand restaurant de Khartoum, avec une forme d’humour qui la rend étonnamment originale et sympathique, alors même qu’elle parle de violence, d’injustice et de l’humiliation.

L’humiliation

Lorsque les policiers font irruption dans le restaurant bondé de clients, ce soir de week-end qui aurait dû être paisible, ils donnent l’ordre aux femmes qui portent un pantalon de se lever, de faire deux pas en avant et deux pas en arrière, pour s’assurer qu’elles portent bien un pantalon car avec les vêtements traditionnels (pantalons larges sous la jupe…), il n’est pas facile d’y voir clair !

« Résultat, dit Loubna, quinze femmes sont arrêtées et je suis parmi elles. On est emmenées au poste de police dans un panier à salade. Là on passe aux éliminatoires comme lors de la coupe de Foot ! On nous fait refaire un véritable défilé de mode, débout devant le mur. On fait quelques pas, des groupes de policiers étaient là pour voir si nos vêtements étaient ou non-conformes à la sharia. Neuf femmes, dont moi, sont mises à droite, les six autres à gauche ». À partir d’on ne sait quels mystérieux critères, les policiers considèrent que seul le groupe de droite contrevient à l’article 152 du Code Pénal Soudanais. « Pourquoi six femmes ont-elles échappé à cette accusation alors qu’elles avaient des pantalons aussi serrés que les autres ? », se demande Loubna, sans être en mesure de donner une quelconque réponse !

Ce fameux article 152, qui remonte à 1991, est d’ailleurs on ne peut plus vague, il se réfère aux vêtements qui peuvent attenter à la pudeur et à l’intérêt général. En outre, comme tous les textes de loi existants, il aurait dû être revu à la lumière de la nouvelle Constitution dont le Soudan s’est doté en 2005 et qui proclame le respect des droits de la personne. Ce qui est aussi choquant, ajoute Loubna, c’est la procédure elle-même, c’est le policier qui joue tous les rôles : législateur pour définir ce qui porte atteinte aux bonnes mœurs, témoin dans la procédure et, enfin, il prête main-forte à celui qui fouette la femme. Loubna note ce chiffre effarant : « Au cours des vingt dernières années, plus de 100 000 femmes ont été arrêtées pour ces mêmes raisons. D’après le chef de la police, en 2008, il y a eu 48 000 femmes arrêtées pour ce motif », 48 000 rien que pour l’année 2008.

Le silence pour prix de la survie

« Dans un pays conservateur comme le Soudan, ce type d’affaire est grave, poursuit Loubna, car ce que tout le monde conclut c’est que ces femmes ont mal agi ! » Traduisez que c’est une prostituée. Les médias classent ces affaires dans la colonne "fait divers" en masquant les noms des contrevenantes. Bref, tout le monde, y compris les femmes, préfèrent recevoir la punition discrètement afin que le minimum de gens soient au courant plutôt que de faire un scandale public. Récemment, un père interrogé sur ce sujet déclarait qu’il aurait préféré apprendre que son fils était un meurtrier que de savoir que sa fille avait été condamnée à cela. Autrement dit, si cela se sait, la femme risque d’être répudiée, enfermée, voire même tuée.

Autre scandale, les tribunaux spéciaux qui jugent de ces affaires dites de mœurs sont pires que des tribunaux d’exception. Pas d’avocat, pas de dossier, pas de jugement écrit, impossible de contester la sanction. Normalement, on attend des femmes qu’elles reconnaissent les faits, qu’elles acceptent d’admettre que la sanction est « légère » - en l’occurrence, lorsque Loubna est passée pour la première fois devant le Tribunal, elles étaient treize accusées, trois avaient moins de 18 ans, quatre femmes venaient du Sud (chrétien !) et toutes étaient condamnées à 40 coups de fouet ainsi qu’à une amende.

Loubna rappelle qu’au moment des faits, elle était employée aux NU et a pu bénéficier de l’aide d’un avocat, ce qui a déstabilisé le juge. En conséquence, elle a été re-convoquée au Tribunal. Et là, le juge lui a posé des tas de questions. « Je lui ai tenu tête ! », déclare Loubna. La police lui assure qu’il y aura une nouvelle audience, mais aucune date n’est fixée ; toujours pas de dossier.

Ce qui est révolutionnaire, c’est oser le scandale

Loubna a une idée qui révèle bien son caractère : elle se rend chez un imprimeur et lui demande de réaliser 400 cartes d’invitation pour assister à son procès et à la cérémonie de l’application des coups de fouet à une date non précisée ! L’imprimeur, par solidarité, lui fournit gratuitement 100 invitations de plus. Et Loubna adresse ces invitations aux associations de défense des droits de l’homme, aux médias, à des personnalités de tous les horizons. Elle diffuse aussi ce texte par internet.

C’est un véritable scandale pour le gouvernement et pour ce type de tribunal ! Mais à qui la faute ? « Pourquoi cet article de loi ? s’exclame Loubna, c’est un texte inspiré par les islamistes. Ces horreurs, on les doit à une interprétation de la religion. Donnez-moi un texte qui dise qu’il faut fouetter la femme à cause de son vêtement. J’attends encore la réponse. Ce sont de telles idées qui font du mal aux musulmans et à l’Islam ». Ajoutant que, lorsque « la religion est utilisée à des fins politiques, elle opprime le peuple et les femmes ».

Loubna note que les premier soutiens lui sont venus de la France, notamment de NPNS et de l’Ambassade de France. D’ailleurs, dans la salle sont présents l’Ambassadeur de France auprès des droits de l’homme et une représentante du Ministère des Affaires étrangères. Le premier met l’accent sur le courage de Loubna, qu’il compare à cet inconnu de la Place de Tien An men se dressant devant un tank et soulignant la violence des hommes qui ne savent pas « maîtriser leurs fantasmes ».

En écrivant ce reportage, je réalise que je n’ai même pas regardé comment Loubna était habillée, comment étaient ses pantalons, moulants on non ? J’ai simplement vu qu’elle était tête nue. Sans doute parce qu’ici, en France, le défi pour une femme de culture musulmane, c’est de ne pas être voilée. Et Loubna, cela aussi, elle l’a compris. Là-bas, au Soudan, il ne suffit pas d’être voilée, il faut aussi être habillée conformément à ce que la police trouve conforme aux prescriptions de sharia.

Non, le vêtement n’est pas une question secondaire.

Publié dans Riposte laïque, le 20 novembre 2009 et sur Sisyphe avec l’autorisation de l’auteure le 25 novembre 2009.



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Annie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des femmes



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