| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






mardi 27 juin 2006

Enjeux de la prostitution considérée comme "travail du sexe"

par Richard Poulin, sociologue






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


La semaine de sensibilisation à la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineures est primordiale
Le Regroupement des événements majeurs internationaux et le Conseil des Montréalaises : même déni !
Les "Dalila" de la prostitution
Gisèle Halimi et les "harkis "du féminisme
De la pertinence d’images suggestives et sexistes pour dénoncer la marginalité des prostituées au temps du Covid
Prostitution : quand la pandémie est un prétexte à protéger un système et ses exploiteurs
Tweets controversés de la présidente de de la FFQ
Prostitution : il faut qu’on parle des acheteurs
La prostitution, une question sociale
Une politique publique pour combattre le système prostitutionnel
Prostitution - La CLES s’inquiète des intentions du Parti libéral du Canada
"L’intime et le marché", un livre essentiel de Rhéa Jean
Le réseau international contre la prostitution Zéromacho - La faute de Canal+
La prostitution, une violence patriarcale
La tyrannie du nouvel ordre sexuel
Des militantes et militants pro-prostitution menacent des survivantes pour les faire taire
Prostitution - La Loi sur la protection des collectivités et des victimes d’exploitation, deux ans plus tard, qu’en-est-il ?
Le prostitueur moderne et sa nounou queer
Aidez-nous à éradiquer la prostitution au Canada
Euro 2016 - Le prix d’une passe n’est pas celui que tu crois
Abolition de la GPA et de la prostitution, même combat contre le patriarcat
Les droits des femmes bafoués, les corps marchandisés
Non au système prostitutionnel ! Une analyse féministe et abolitionniste du système prostitutionnel
Prostitution : L’Assemblée nationale française fidèle à ses convictions
Claudine Legardinier - Prostitution : une guerre contre les femmes
France - Les inégalités femmes-hommes au Sénat font obstruction à la sanction des clients de la prostitution !
Offrir aux hommes handicapés de recourir à la prostitution, une idée ancrée dans la misogynie et le validisme
Lettre ouverte à rabble.ca - La journaliste Meghan Murphy visée par une campagne misogyne du lobby de l’industrie du sexe
Grand Prix de Montréal - La CSN demande l’application de la nouvelle loi fédérale pour contrer la prostitution
Comment la pornographie influence les jeunes consommateurs
"Le commerce du sexe", un film d’Ève Lamont
Réglementer la pornographie ou criminaliser les pornocrates ?
Corps disloqués, âmes brisées : conséquences psychiques et physiques de la prostitution sur les personnes qui la vivent
Prostitution - L’approche de “réduction des méfaits” ne suffit pas pour une analyse pertinente de la prostitution
« Ni client, ni complice ! » - La CLES lance un appel à lutter contre la banalisation de l’exploitation sexuelle
Pénalisation du client de la prostitution ? Les belles histoires de Tonton Robert
Non, Messieurs, la plupart des personnes prostituées ne le sont pas par choix
Le manifeste des 343 bites tellement légères qu’elles se dressent à l’insu de leur cerveau
La cruelle chosification des femmes prostituées et des mères porteuses
Catharine A. MacKinnon - Traite, prostitution, inégalité
Prostitution - Sanctionner les clients et non les prostituées
Prostitution des jeunes - La trahison des adultes
Décriminaliser la prostitution ne peut pas être la solution
Prostitution : une affaire d’hommes ou la fraternité "des salauds"
Loi sur la prostitution en France - « Je ne veux pas d’une société où les femmes ont un prix »
Janice G. Raymond – Prostitution : "Pas un choix, pas un travail"
Elisabeth Badinter et Irène Théry ou la caution intellectuelle du système patriarcal
Les femmes étrangères rêveraient-elles de devenir "putes" ?
Prostitution - La stigmatisation et le mythe entourant le statut de victime
Abolition de la prostitution en France - Le principe est acquis, place à la loi !
Comprendre la prostitution dans l’ensemble des structures de pouvoir fondées sur le genre
L’Irlande pourrait interdire l’achat de sexe
Le prostitueur, "chaînon manquant" de la question prostitutionnelle, selon Victor Malarek
La prostitution, sexualisation du pouvoir
La France envisagerait des sanctions "pédagogiques" pour les prostitueurs
Le Canada ne peut traiter la prostitution comme un filet de sécurité sociale
Les "femmes de réconfort" étaient nécessaires pour maintenir la discipline dans l’armée, selon le maire d’Osaka
Prostitueurs et non-prostitueurs, une étude de Mélissa Farley
Bienvenue dans le monde des prostitueurs
Prostitution - Rendre tabou la notion de victime pour masquer l’existence d’agresseurs
Prostitution en Grande-Bretagne - Un bien étrange syndicat au service des proxénètes
Prostitution et mariage : une assimilation douteuse
La prostitution, le STRASS et la sénatrice - La pertinence de la transparence
Au delà des mythes, légaliser la prostitution est une très mauvaise idée
La Suède malmène l’industrie du sexe et aide les femmes prostituées
Les prostitueurs. Sexe à vendre… Les hommes qui achètent du sexe, un livre de Victor Malarek
"Angel" : Piégée dans un monde de prostitution et de violence
L’être et la marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi
"Les criminelles" : individualisation et romantisation de la prostitution
Des spécialistes en santé veulent aider les femmes à sortir de l’industrie du sexe… en faisant échec aux prostitueurs
L’Islande songe à interdire la porno diffusée sur Internet
En studio avec Ruth ! "Je crois sincèrement que la traite humaine et la prostitution fonctionnent de pair"
Catalogne - La loi et l’ordre des proxénètes
Qui estime vraiment les personnes prostituées ?
En studio avec Ruth ! "La prostitution est un grand enjeu politique"
L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (FAFIA) répondent au rapport Oppal sur les femmes disparues
Colombie-Britannique - L’égalité des femmes et le contexte socio-économique absents du rapport Oppal sur les femmes disparues
Prostitution - Les “progressistes” australiens oscillent entre l’industrie du sexe et les droits des femmes
Prostitution - Le refus d’abolir le système prostitueur est une atteinte aux droits humains
Fantine ou la liberté de se prostituer ?
Première rencontre de l’Association internationale des survivantes unies de la traite à des fins sexuelles (prostitution)
Prostitution - Pourquoi il faut mettre fin à une des plus anciennes violations des droits humains
Carton rouge pour les bordels à vitrine
Prostitution - La réduction des méfaits est-elle ce que nous pouvons faire de mieux pour les personnes prostituées ?
Un traité féministe international pour abolir la prostitution
Prostitution - Coup de tampon réglementariste !
Prostitution et séropositivité - Le Gouvernement grec arrête et emprisonne des femmes pour protéger les hommes
Manifeste contre le système prostitueur
Prostitution en France - Lettre ouverte à M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre
1946-2012 : De la fermeture des maisons closes à la lutte contre le système prostitueur, les abolitionnistes portent progrès et liberté !
Prostitution - Gloria Steinem appuie le modèle nordique
Solidarité avec les prostituées, mais lutte contre la prostitution
Comparaison entre acheteurs et non-acheteurs de sexe dans la région de Boston
8 mars 2012 : Pas d’égalité sans abolition de la prostitution !
La danse contact ou "lap-dance", prologue de la prostitution
Fiers d’aller aux danseuses ! Vraiment ?
Abolitionnistes du système prostitueur : ce que nous sommes, ce que nous voulons !
Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution
Prostitution et faux-semblants : une affaire de société, de femmes et d’hommes
Pourquoi la gauche veut-elle faire de la prostitution "un métier comme un autre" ?
Prostitution et "slutwalk" - Bâtir un mouvement féministe progressiste à l’époque individualiste
Prostitution - Il faut rendre illégal l’achat de "services" sexuels en Australie
Le mouvement des femmes n’est pas monochromatique
ZéroMacho - Des hommes contre la prostitution
Prostitution et domination masculine
La vérité sur l’esclavage sexuel planétaire, un livre de Lydia Cacho
Votre voisin est un prostitueur - Une nouvelle recherche
J’ai rien vu
Abolition n’est pas prohibition - Pourquoi la défense de l’avortement diffère de la défense de la prostitution
Prostitution et traite des femmes - Le projet abolitionniste au congrès Mondes des femmes 2011
Congrès international Mondes des femmes 2011 - Compte-rendu des échanges sur l’abolition de la prostitution à l’exposition "Les draps parlent"
Banalisation de l’industrie du sexe et éducation des jeunes
Nous devons sanctionner les acheteurs de la prostitution
Des députés proposent une résolution sur la prostitution réaffirmant la position abolitionniste de la France
Dix raisons de ne pas légaliser la prostitution
Demi Moore s’associe au CNN Freedom Project pour un documentaire saisissant sur le commerce sexuel au Népal
Client de la prostitution : vers une prise de conscience européenne
Lutter pour faire de la prostitution un travail, c’est se tromper de combat
Prostitution et traite des êtres humains, controverses et enjeux
Le système de la prostitution militaire en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Philippines
Les pratiques des hommes "clients" de la prostitution : influences et orientations pour le travail social
La prostitution comme violence contre les femmes
Le système prostitutionnel, un pilier de l’inégalité sexuelle et des violences envers les femmes
Clients de la prostitution : un "droit de l’homme" heureusement en péril
Prostitution as violence against women
Prostitution - Vive le sexe libre et gratuit !
France - La prostitution n’est pas une fatalité
"Il faut punir les clients des prostituées", selon Roselyne Bachelot. Oui... et dépénaliser les personnes prostituées !
Belgique - Analyse « Prostitution : arguments et opinions »
Prostitution - Le débat entre féministes se poursuit
Tribunal populaire sur l’exploitation sexuelle commerciale - Inscription
La tolérance sociale, complice de la violence et de l’exploitation sexuelle
Traite des femmes à des fins sexuelles - Au cœur des réseaux criminels : l’exemple de l’Albanie
S’unir contre la banalisation de la prostitution - Un défi pour la décennie
Moi, si j’étais un homme
Prostitution et traite des êtres humains - Les mensonges du réglementarisme
La députée bloquiste Maria Mourani présente un projet de loi pour accélérer la lutte à la traite des personnes et au proxénétisme
La prostitution menace le patrimoine humain
La série "Maison close" : de la fiction à la réalité
C’est un métier, tout comme le vôtre…
Décriminaliser totalement la prostitution sape le travail pour l’égalité des sexes - Exigeons le changement
"Abolir la prostitution" – Une question en suspens pour le féminisme et pour la gauche
Pays-bas : infirmières ou prostituées ?
Madame Parité commence fort en renvoyant les femmes… au bordel !
Le sexe s’invite à la Coupe du Monde
Feu « Verts » au proxénétisme !
Plus de pornographie à l’Assemblée nationale, mais des assises de la prostitution au Sénat
"Travailleurs du sexe", un documentaire sexiste, réactionnaire et dangereux
Le Mouvement du Nid-France louera un mini-car pour faire visiter les maisons closes
Pour un quartier assiégé, la prostitution est loin d’être un "crime sans victime"
De client prostitueur à homme responsable : une démarche nécessaire
Le "client", premier agent de la prostitution
Proxénétisme et prostitution - Lettre ouverte aux candidat-e-s aux élections européennes de juin 2009
Poser les bases d’une Europe sans prostitution, c’est oser
Le tourisme de prostitution, une industrie mondialisée florissante
Prostitution : la grande promo
Première Journée mondiale contre l’exploitation sexuelle : les raisons d’un engagement
Prostitution et traite des êtres humains, enjeux nationaux et internationaux
Le vagin industriel. Vers une économie politique du sexe commercial mondialisée
S’attaquer au trafic mondial du sexe
Intégrisme islamique et esclavage sexuel en Iran
Le corps des femmes est attaqué. Que fait-on ? On se tient debout et on riposte !
Libre disposition de son corps et liberté de se prostituer
Le refus de la prostitution gagne du terrain
La mode hypersexualisée s’inspire de la pornographie
Le "droit de prostituer" n’est pas un droit de l’homme
"Abolition de la prostitution" - Édito Revue Labrys
Affaire Sneep aux Pays-Bas - Condamnation de deux proxénètes qui ont exploité et maltraité 120 filles de l’Europe du Sud et de l’Est
Le commerce du sexe est florissant en Afghanistan
Sexe et Formule 1
Dossier prostitution - Importants développements à l’échelle internationale
Prostitution - Touche pas à mon client ?
Le Conseil National des Femmes du Luxembourg (CNFL) se prononce en faveur d’une législation agissant directement sur la demande de "services sexuels"
Affaire Spitzer - Le mythe du crime sans victimes
Le Mouvement du Nid inquiet de plusieurs mesures de la politique française sur la prostitution
Le Forum de Vienne sur la traite des êtres humains reste sourd aux voix des victimes
Une politique cohérente contre la violence à l’égard des femmes doit commencer par s’attaquer à la prostitution
Prostitution - À Alger comme en Europe, on esclavagise les femmes
Manifeste des hommes pour l’abolition de la prostitution (Espagne)
Pornographie et fin de la masculinité
Pornographie : "Ça fait mal, tellement mal" ou pourquoi certaines femmes ne veulent pas savoir
Prostitution : les limites du consentement
Prostitution et traite des femmes au Nevada
« Être abolitionniste, c’est défendre la liberté sexuelle ! »
"Rent-A-Wife", c’est discriminatoire !
Après des décennies, les secrets des bordels des camps nazis émergent
Une association féministe espagnole conteste l’expression "travailleuse du sexe"
Le Mouvement du Nid face aux clients prostitueurs
Première Journée mondiale pour un tourisme responsable et respectueux, le 2 juin 2007
Richard Poulin parle de son dernier livre "Abolir la prostitution" - Interview par Sporenda
Police, Justice et acteurs sociaux, quelle coopération ?
Réflexions sur les meurtres de femmes prostituées au Royaume-Uni
Prostitution - Trois femmes et un débat
Déchirées par la guerre, les femmes d’Irak sont la cible des trafiquants du sexe
La prostitution n’est pas un service comme un autre
Entretien avec Coline Serreau sur le film Chaos
Qu’est-ce que la libération ? Le féminisme hier, aujourd’hui et demain
Quand le porno impose sa vision de la sexualité
La prostitution, une arme politique
Prostitution : tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir et qui existe quand même !
La liberté dévoyée
Mondialisation, militarisme et trafic sexuel
Pour que la porno recule
Marchandisation et déshumanisation : l’exemple de la prostitution
Richard Poulin lance un manifeste abolitionniste
Prostitution en Allemagne : Déclaration post-Coupe Mondiale de Football
Prostitution Reform - Stamp out sexual slavery (Angleterre)
La prostitution au XVIIIe siècle, pierre d’achoppement entre politiques locales et pouvoir royal
Campagne contre la traite des blanches de l’Europe de l’Est
Prostitution : les pièges du pragmatisme
L’âge du consentement sexuel à 16 ans : un pis-aller ?
Prostitution : cherchez le client
L’envergure de la traite à des fins de prostitution
Les filles de l’Est
Violence pro-prostitution à la Maison des femmes de Paris
Le discours pro-prostitution : une rhétorique de dominant
"Survivantes" et féministes contre la prostitution
Clients de la prostitution : motivations et déterminants
La législation à l’encontre des prostituées au XVIIIe siècle
Une politique cohérente contre la violence faite aux femmes doit d’abord s’attaquer à la prostitution
La nouvelle industrie du sexe
"Terre promise", un film d’Amos Gitaï sur la traite des femmes
Prostitution : une arme de destruction massive
"Les clients de la prostitution : l’enquête", de Claudine Legardinier et Saïd Bouamama
Les Philippines contre le trafic sexuel
"Inside deep throat", contribution à la liberté sexuelle ?
La prostitution au XVIIIe siècle : introduction à une liberté superficielle
Femmes à vendre dans les pays baltes
Prostitution et Société No 150
Acheter du sexe n’est pas un sport
Une loi qui jetterait les femmes dans l’industrie du sexe
Casino de Hull - Des "playmates" de Playboy pour faire la promotion des nouvelles machines à sous
Ni coupables, ni victimes : libres ? Oui, libres de toute prostitution
Le système de la prostitution : une violence à l’encontre des femmes
La marchandisation du corps humain est une violation des droits fondamentaux de la personne
Le système de la prostitution au Cambodge : le témoignage de Somaly Mam
Le Mouvement du Nid
Le Mouvement du Nid - Documents sur la prostitution
La banalisation de la prostitution : des choses à savoir
L’Association canadienne des centres contre les agressions sexuelles réclame des politiques contre le commerce du sexe
16 journées d’actions citoyennes pour dire "Non aux violences à l’égard des femmes et à la prostitution ! Oui à la promotion de la dignité humaine !"
Prostitution et travail « invisible » : une assimilation dangereuse
Le risque global d’être convertie en marchandise
Gunilla Ekberg : « Le mieux que nous puissions faire pour nos soeurs prostituées, c’est de les aider à en sortir. »
Prostitution, pornographie et trafic des femmes
Sexe, argent et intégrisme postmoderne
Les politiques européennes et internationales sur la traite des êtres humains encouragent le proxénétisme
Quinze thèses sur le capitalisme et le système prostitutionnel mondial
Le chemin de Buenos Aires : la prostitution, hier et aujourd’hui
Prostitution,
la mondialisation incarnée

Mondialisation des industries du sexe : oppression maximale des femmes et des enfants du Sud, de l’Est, du Sud-Est, etc...
L’hypocrisie a-t-elle un sexe ? Ou comment masquer l’insoutenable réalité de la prostitution
L’importance de ne pas censurer le débat sur la prostitution
Viol et prostitution
Esclavage et prostitution
Journée de formation sur la mondialisation de la prostitution et du trafic sexuel - Documents
Les jeunes et l’industrie du sexe
La marchandisation du sexe : nouvel esclavagisme ?
Le "libre choix" en Allemagne : accepter de se prostituer ou perdre son allocation de chômage ?
La croissance effrénée des industries du sexe : entrevue avec Richard Poulin
Aux pays des tsunamis, le trafic sexuel sévit
Le modèle suédois : une source d’inspiration, non une panacée
Une étude dresse le portrait des prostitueurs ou clients de la prostitution
Prostitution : La nouvelle traite des Noirs
« La mondialisation des industries du sexe » : des faits aux valeurs
Décriminaliser la prostitution a profité aux proxénètes, pas aux personnes prostituées
Occupations militaires - La prostitution érigée en système
Le scandale de l’esclavage sexuel au Kosovo
« Les Yeux secs » et la caméra citoyenne de Narjiss Nejjar
Rapport sur les conséquences de l’industrie du sexe dans l’Union européenne
L’érotisation de la violence et de la subordination
Prostitution : réflexions d’un militant en colère
Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, esclavage, travail forcé, trafic de personnes
Pacte du silence sur les clients de la prostitution
Le débat sur la prostitution : quelle libération sexuelle ?
Des questions à se poser sur la prostitution
Fabrication d’un nouveau mythe sur la prostitution
L’urgence est-elle de faire de la prostitution un métier ?
Je voudrais parler porno
La légalisation de la prostitution, une expérience qui a échoué en Australie
Prostitution, pornographie et capital
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) appelle à la reconnaissance de l’industrie du sexe
Prostitution, trafic sexuel et mondialisation
On s’arrache les actions du premier bordel inscrit en bourse
Il faut stigmatiser le client... il est criminel
Adulte ou infantile, la prostitution est le contraire de l’autonomie sexuelle
Les enjeux occultés de la prostitution et les conséquences sur les rapports hommes-femmes
Le trafic mondial des femmes et des enfants
Des proxénètes à l’Université ?
La mondialisation des marchés du sexe - I
La mondialisation des marchés du sexe - II
Combattre le système prostitutionnel
Sexe : de l’intimité au « travail sexuel » ou prostituer est-il un droit humain ?
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) appelle à la reconnaissance de l’industrie du sexe. Commentaire.
Pour une critique de la politique pro-prostitution de Cabiria
Prostitution : droits des femmes ou droit aux femmes ?
Faut-il une autorisation pour parler de la prostitution ?
« Le corps est un nouvel instrument d’esclavage » Florence Montreynaud
« La prostitution, ce n’est pas le plus vieux métier du monde, c’est le plus vieux mensonge » (Gunilla Ekberg)
L’idéologie sexiste et la pornographie
Femmes esclaves des bordels du Bangladesh







Dans les débats actuels opposant les féministes abolitionnistes aux féministes favorables à la prostitution assimilée à un « travail du sexe », l’évaluation de l’envergure de l’industrie de la prostitution et de son corollaire, la traite à des fins de prostitution, est un enjeu majeur. Il y a d’autres enjeux, bien évidemment, mais le problème de l’estimation de la traite des êtres humains est en quelque sorte un concentré des divergences entre ces deux courants, aux multiples ramifications, et l’une de ses expressions. Néanmoins, avant d’en traiter les contours, il faut résumer certains des paramètres de la controverse qui est plus complexe qu’il n’y paraît à première vue.

Décriminalisation et réglementation

Le débat a agité récemment deux listes de discussion féministe sur la Toile : PAR-L et Netfemmes. L’animatrice de Cybersolidaires, Nicole Nepton, a été l’une des principales intervenantes sur ces listes pour le courant favorable à la prostitution considérée comme un « travail du sexe ». Si Cybersolidaires et Stella, à Montréal, défendent la décriminalisation de la prostitution, proxénétisme y compris, d’autres comme Les Putes, une association française, militent pour sa légalisation, proxénétisme y compris, sur le modèle allemand ou néerlandais. L’association suisse, Aspasie, qui se situe dans une problématique similaire, ne remet nullement en question la fiscalisation (forme de légalisation) helvétique de la prostitution qui, en 1995, a été assimilée à un « service » soumis à l’impôt et aux taxes. Bref, ce courant est divisé sur le cadre juridique qui devrait ou non encadrer la prostitution.

La perspective défendue par Stella et par Nicole Nepton est que seules les lois du travail devraient s’appliquer dans le domaine de la prostitution, puisque cette activité est un « travail ». En conséquence, elles exigent la disparition des articles 210 à 213 du Code criminel canadien. L’article 210 concerne la tenue de « maisons de débauche », l’article 211, le transport de personnes vers « des maisons de débauche », l’article 212, le proxénétisme, et l’article 213, la communication (racolage) dans les lieux publics. Les lois sur la prostitution doivent être éliminées au profit des autres lois déjà existantes qui non seulement encadrent le travail, mais aussi la violence, le viol, le harcèlement, etc. Leur application suffirait à rendre le « métier » plus sécuritaire et permettrait de le déstigmatiser en le normalisant.

Les abolitionnistes rejettent ces solutions législatives. De leur point de vue, l’élimination de ces articles du code criminel vise non pas dans son essence la décriminalisation des personnes prostituées, mais la décriminalisation de l’industrie de la prostitution dans sa totalité, notamment des trafiquants et des proxénètes. Il s’agit en fait d’une politique de déréglementation libérale en faveur de l’industrie de la prostitution et de la traite.

Les abolitionnistes constatent que la légalisation de la prostitution entraîne une croissance de cette industrie et, par conséquent, un essor de la traite à des fins de prostitution. La grande majorité des personnes prostituées dans les pays réglementaristes est d’origine étrangère, victime d’une traite à des fins de prostitution dont le caractère peut être aussi bien légal, via par exemple les visas « d’artiste » pour l’industrie masculine du « divertissement », qu’illégal (« criminel » pour les États en question). Les États réglementaristes légalisent la claustration des femmes ou leur mise à l’écart sociale dans des red light districts. Les proxénètes voient leurs activités et leurs revenus légitimés et les clients prostitueurs ont officiellement et en tout bon droit accès au corps et au sexe des femmes.

La légalisation ne met pas fin, loin s’en faut, à la stigmatisation. Au contraire, la reconnaissance de la prostitution comme « travail » ou comme « service » la renforce en isolant physiquement et socialement les personnes prostituées dans des bordels, des chambres-vitrines et d’autres lieux clos « agréés » ainsi que dans les zones de « tolérance » souvent situées dans des lieux loin des regards et donc propices aux actes violents sur les personnes prostituées. La réglementation n’assure pas, par conséquent, une meilleure sécurité aux personnes prostituées, d’autant qu’elle les rive aux proxénètes aussi solidement que les coins de Vulcain n’immobilisaient Prométhée à son rocher. Cette légalisation encourage l’accumulation d’argent des proxénètes transmutés en honorables hommes et femmes d’affaires et le dépouillement individuel et monétaire des personnes prostituées.

La réglementation a également pour effet de criminaliser les personnes prostituées qui ne sont pas en règle. La légalisation impose une série de contraintes, de conditions, de règlements et, bien évidemment, de frais supplémentaires aux personnes prostituées qui doivent, en conséquence, multiplier les passes pour pouvoir y faire face. C’est sans doute la raison de l’échec historique du réglementarisme qui, avant la Deuxième Guerre mondiale, dominait l’Europe. En France, avant 1946, année de la fermeture des 1 500 maisons closes officielles, on estimait qu’une femme prostituée sur cinq était en bordel, et une sur quatorze seulement n’était pas une « insoumise », c’est-à-dire était officiellement enregistrée. Rien ne fonctionnait comme prévu : les maisons closes légales n’empêchaient pas la prostitution de rue et les clandestines étaient nettement plus nombreuses que les enregistrées, ce qui est également le cas dans les régimes réglementaristes actuels. Les personnes prostituées développent les stratégies nécessaires pour ne pas être dépouillées entièrement de leurs revenus ; elles résistent à la réglementation étatique en refusant notamment, pour la très grande majorité d’entre elles, de s’enregistrer, même s’il leur faut l’être pour avoir accès à certains droits sociaux.

Mais, rétorquent les propagandistes de la prostitution comme un travail, la réglementation n’est pas la perspective qu’elles promeuvent. En effet, elles militent pour la décriminalisation de la prostitution et non pour sa légalisation, d’où le dialogue de sourds dans le débat actuel. La distinction entre la décriminalisation totale de la prostitution et sa légalisation n’est pas toujours évidente, d’autant plus que le modèle proposé par la directrice de Cybersolidaires et par Stella n’existe nulle part. Les abolitionnistes s’évertuent à montrer l’existence de nombreux méfaits dans les pays réglementaristes pour les femmes en situation de prostitution et, plus généralement, pour l’ensemble des femmes. Face à leurs arguments, la parade est toujours la même : les abolitionnistes en critiquant les effets de la réglementation telle qu’elle existe réellement et se déploie en Europe et dans les pays du Pacifique Sud se trompent de cible, puisque ce n’est pas ce que proposent Stella et Cybersolidaires. Pourtant, il est fort à parier que leur solution - la décriminalisation totale de la prostitution - aurait des effets similaires à ceux de la réglementation puisqu’elle permettrait, en autres, de légitimer le proxénétisme et l’enfermement des femmes dans des bordels. Un des effets immédiats de l’application du code du travail dans le domaine de la prostitution serait l’acceptation du « droit » à la prostitution dès l’âge de seize ans. L’âge légal de l’entrée sur le marché du travail au Canada est bel et bien seize ans. Advenant une décriminalisation totale de la prostitution, si d’aventure un âge légal différent était adopté pour le « travail du sexe », une telle loi risquerait de se voir contestée avec succès pour cause de discrimination sur la base de l’âge.

Mais comme la décriminalisation totale relève d’un projet ni défini réellement ni existant ses partisan-es peuvent lui donner un contenu variable, changeant, chimérique et, surtout, peu concret, par conséquent difficilement critiquable. Il relève de la profession de foi plutôt que de la démonstration.

Abolitionnisme, prohibitionnisme et réglementarisme

Le courant abolitionniste n’est pas non plus unanime dans son analyse et dans ses propositions d’action. Il a environ 130 ans d’existence à l’échelle internationale. Il a fait des compromis, a limité son action pendant longtemps à l’abolition des règlements qui pèsent sur les personnes prostituées au lieu de lutter pour l’abolition de la prostitution, a pu présenter à l’occasion des traits puritains, etc. Appliqué par certains États, l’abolitionnisme comme système juridique s’est souvent révélé hypocrite ou dysfonctionnel. Il n’a pas développé les services adéquats nécessaires aux personnes prostituées. Certes, les pays qui ont développé une action « abolitionniste » soutenue connaissent une croissance beaucoup plus faible de la prostitution (et donc de la traite à des fins de prostitution) que les pays réglementaristes. En outre, vraisemblablement, dans ces pays, la répression du proxénétisme semble permettre aux personnes prostituées une plus grande indépendance que dans les pays qui l’ont officialisé. Cette indépendance est toute relative dans la mesure où les personnes prostituées sont arnaquées par différents parasites qui profitent de leur situation. C’est du moins ce que révèlent des enquêtes comme celle de Catherine Deschamps (Le sexe et l’argent des trottoirs, Paris, Hachette, 2006) qui défend en France une perspective favorable à la prostitution en tant que « travail du sexe » et qui exprime des sympathies pour les proxénètes, pas ceux bien sûr des réseaux criminels étrangers, mais pour le proxénétisme à la française de type « artisanal ».

Néanmoins, il y a quelques invariants cruciaux dans la position abolitionniste : la prostitution est une atteinte à la dignité humaine et doit être combattue en tant que telle ; il faut mettre fin à la criminalisation des personnes prostituées, qui sont des victimes du système prostitutionnel et non ses responsables, et réprimer ceux qui exploitent leur prostitution, les proxénètes ; l’État ne doit ni imposer de règlements sur les personnes prostituées, ni les surveiller ; la prostitution est le socle sur lequel se développe la traite des êtres humains - combattre la traite sans en combattre sa cause, la prostitution, est un cul-de-sac ; le consentement ou l’absence de consentement dans la prostitution est une question non pertinente, car comme pour l’esclavage, c’est l’existence même de l’institution qui pose problème. De plus, aujourd’hui, une partie de plus en plus importante du courant abolitionniste préconise la pénalisation des clients prostitueurs puisqu’ils concourent à l’exploitation de la prostitution d’autrui.

Théoriquement, le système prohibitionniste criminalise tous les acteurs de la prostitution mais, dans les faits, sont particulièrement sujettes aux poursuites judiciaires les personnes prostituées.

S’il y a des traits communs entre les systèmes juridiques et philosophiques, c’est entre le prohibitionnisme des conservateurs et le réglementarisme des libéraux qu’on les retrouve : tous les deux criminalisent les personnes prostituées, qui ne fonctionnent pas dans le cadre légal préétabli, et tous les deux assurent que la prostitution relève du libre choix.

Les conservateurs pensent que les personnes en situation de prostitution ont choisi de vivre en marge de la société. Ils croient qu’elles sont essentiellement des délinquantes, des déviantes ou des criminelles et qu’elles sont entièrement responsables de leur sort et non des victimes d’une situation intolérable. En fait, de leur point de vue, ces personnes sont fondamentalement des perverses coupables de la débauche que l’on doit réprimer. Elles savent trop bien jouer de leur « pouvoir sexuel » pour faire succomber les hommes les plus vertueux en échange d’avantages matériels. Comme dans la propagande pornographique, les conservateurs prétendent que les personnes prostituées sont les instigatrices des rapports sexuels tarifés, ce qui leur permet de dédouaner les clients prostitueurs de toute responsabilité, d’où une répression visant principalement les premières.

Les réglementaristes et les partisans de la prostitution en tant que « travail » considèrent également que les personnes prostituées ont choisi d’exercer la prostitution et que seule une minorité d’entre elles est victime de la prostitution « forcée », non volontaire. Ils affirment que les femmes prostituées exercent dans la prostitution un pouvoir, le pouvoir « sexuel », lié au « pouvoir de séduction » féminin, et par conséquent considérer cette industrie comme une institution d’oppression des femmes, c’est infantiliser ou victimiser les femmes, refuser leur « autonomie », nier leur « droit à l’autodétermination personnelle », si ce n’est remettre en cause l’une des rares sphères de pouvoir féminin dans les sociétés. Analyser la prostitution comme institution d’oppression des femmes revient également à désavouer la parole des femmes prostituées qui ont décidé rationnellement et en connaissance de cause d’exercer ce « travail » pour les avantages qu’il confère. La parole des personnes prostituées ou ex-prostituées qui se qualifient elles-mêmes de « survivantes » et qui s’opposent à la prostitution n’est, par ailleurs, jamais prise en compte.

Les abolitionnistes ont beau souligner que l’âge moyen de l’entrée dans la prostitution au Canada et dans les autres pays capitalistes dominants est quatorze (14) ans, que 80% des personnes ont été prostituées à un âge mineur, que l’entrée dans la prostitution s’explique par différents facteurs, dont la violence sexuelle subie dans l’enfance, l’itinérance à la suite d’une fugue ou du rejet du foyer familial et les nécessités de survie dans les rues, la croissance des inégalités et des pauvretés dans une société d’hyperconsommation, etc., rien n’y fait, leurs arguments tombent à plat et sont ignorés par les partisans de la décriminalisation totale de la prostitution. Au mieux, sont-ils rejetés du revers de la main au moyen d’une phrase condescendante du type : « Les abolitionnistes croient que les personnes prostituées sont des inadaptées nécessairement victimes de traumatismes psychologiques. » Comme si la violence sexuelle dans l’enfance n’avait aucun impact chez les jeunes qui l’ont subie. La prostitution n’est pas envisagée par les partisans de sa banalisation comme un continuum où la violence sexuelle est l’un des déterminants importants, mais comme un choix opéré librement. Évidemment, il leur est difficile d’intégrer la question de l’âge moyen de l’entrée dans la prostitution qui est de quatorze ans dans le cadre d’une problématique basée sur le libre choix, d’où leur silence significatif et « assourdissant » sur cet aspect pourtant fondateur de la prostitutionnalisation des personnes.

En dehors des infections sexuellement transmissibles, les effets sur la santé sont également ignorés. Les enquêtes sur les états de stress post-traumatique dont la prévalence est très élevée chez les personnes prostituées, sur les suicides et les tentatives de suicide, dont les taux sont les plus hauts dans les sociétés, toute catégorie sociale confondue, sur l’assuétude à l’alcool et aux drogues, etc., ne sont jamais discutées, comme si cela faisait partie des risques normaux du « métier » et ne méritaient ni analyses particulières ni topologies totalisantes. Lorsque ce courant aborde les meurtres des personnes prostituées, au lieu de pointer du doigt les rapports de pouvoir dans la prostitution et l’objectivation des personnes comme causes de cette violence mortifère, n’est souligné qu’un aspect : la loi canadienne sur la prostitution est responsable « indirectement » de ces meurtres (Lowman). En conséquence, sans aucune preuve ni démonstration, une nouvelle profession de foi est énoncée : la décriminalisation ou la légalisation de la prostitution augmenterait la sécurité des personnes prostituées et aurait pour effet de réduire la violence à leur endroit. Pour mémoire, rappelons que Jack L’Éventreur assassinait des femmes prostituées dans une ville où la prostitution était réglementée.

Violence et prostitution

On le sait, la prostitution est une activité à haut risque : la violence y est présente de façon structurelle. Toutes les enquêtes l’attestent. Ainsi, 97% des femmes prostituées des provinces de l’Ouest du Canada ont fait état de la violence des prostitueurs. Elles ont vécu, en grande majorité, de nombreux actes contre leur intégrité physique et psychologique de la part des prostitueurs : viol, viol collectif, viol sous la menace d’une arme à feu ; elles ont été battues (certaines avec des objets comme une batte de base-ball, un cric, etc.), étranglées, poignardées, enlevées, torturées, etc. Ces violences ont souvent nécessité l’hospitalisation : points de suture, fausses couches, paralysie, fractures, etc. Sans compter les insultes et les quolibets dénigrants et stigmatisants. À Calgary, 82% des enfants prostitués ont signalé avoir subi des actes de violence de la part des clients prostitueurs. Nombre de ces jeunes ont craint l’assassinat. Cette crainte est fondée. De 1992 à 1998, il y a eu quatre-vingt-six meurtres attestés de personnes prostituées au Canada.

En Zambie, en Thaïlande, en Turquie et en Afrique du Sud, respectivement 82, 55, 80 et 66% des personnes prostituées ont déclaré avoir subi des agressions physiques et 78, 57, 50, 57% ont déclaré avoir été violées par des prostitueurs. En Allemagne, en Colombie et au Mexique, respectivement 61, 70 et 59% des personnes prostituées ont été physiquement violentées ; 63, 46 et 47% ont été violées par des prostitueurs.

Dans tous les cas, la violence physique et sexuelle est importante quel que soit le régime juridique encadrant la prostitution, que les femmes prostituées soient clandestines ou non, sur le trottoir ou non, en bordels agréés ou non. C’est une chimère de croire que la légalisation ou la décriminalisation de l’industrie prostitutionnelle est un facteur de sécurisation des personnes prostituées, car ces « solutions » ne remettent pas en cause l’un des fondements de la violence dans la prostitution : le déséquilibre de pouvoir fondamental entre le prostitueur et la personne prostituée et entre le proxénète et sa « propriété ». Elles n’améliorent en rien la sécurité des pensionnaires des bordels agréés, bien au contraire, puisque le contrôle proxénète s’en trouve renforcé et l’impunité des prostitueurs accrue.

 La seconde partie de cette analyse se poursuit dans le texte intitulé « L’envergure de la traite à des fins de prostitution ». Les deux articles peuvent toutefois se lire séparément.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 juin 2006.



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Richard Poulin, sociologue


Sociologue, l’auteur est professeur titulaire à l’université d’Ottawa et associé à l’Institut d’études et de recherches féministes de l’UQÀM, auteur de plusieurs ouvrages sur la prostitution et la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle dont : Enfances dévastées, l’enfer de la prostitution (Ottawa, L’Interligne, 2007), Abolir la prostitution. Manifeste (éditions Sisyphe, Montréal 2006), co-auteur avec Yanick Dulong de Les meurtres en série et de masse, dynamique sociale et politique (éditions Sisyphe, 2009), La mondialisation des industries du sexe (Ottawa, L’Interligne 2004 et Paris, Imago, 2005), et il a coordonné le numéro d’Alternatives Sud, Prostitution, la mondialisation incarnée (Paris, Cetri et Syllepse, vol. XII, n° 3, 2005). Voir plus d’information sur les publications de l’auteur sur le site du Département de sociologie, Université d’Ottawa.



    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2006
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin