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samedi 5 novembre 2011

Prostitution et "slutwalk" - Bâtir un mouvement féministe progressiste à l’époque individualiste

par Meghan E. Murphy, The F Word






Écrits d'Élaine Audet



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Publié sur le portail Rabble dans la série « Reinventing democracy – reclaiming the commons » (1)

Pour moi, le féminisme et la gauche ont toujours été inextricablement liés. Les liens entre l’oppression des femmes et le capitalisme mondial, les liens entre le féminisme et l’anticolonialisme, la lutte pour des systèmes sociaux qui accordent la priorité aux gens, dans une perspective qui conçoit notre existence comme un effort de groupe plutôt que comme un mur que l’on escalade isolément – tous ces liens ont fait du féminisme un mouvement évidemment progressiste à mon sens.

Mais comment pourrions-nous réaliser des changements durables pour les femmes sans un engagement profond à contrer les oppressions de race et de classe ? Comment déraciner les profondes fondations du patriarcat qui soutiennent l’ensemble de nos institutions les plus puissantes, sans un engagement également profond à soutenir les personnes les plus marginalisées ?

Bien que mon histoire d’amour avec la gauche ait été pétrie de colère et de frustration [2], je reste convaincue non seulement que les mouvements progressistes doivent inclure le démantèlement du patriarcat comme un élément clé de leur analyse et de leur action, mais également qu’un féminisme néolibéral, à savoir un féminisme déconnecté de la gauche, est un féminisme qui ne mérite pas vraiment nos efforts.

À un moment où sont menacés certains des droits et libertés pour lesquels nous avons lutté le plus fort, où les syndicats subissent des attaques sans relâche, où la privatisation à l’américaine trépigne lourdement à nos portes, où l’accès à un logement sécuritaire est traité comme un privilège et non un droit, où on nous dit que des notions comme des services de garde universels et des programmes décents d’aide sociale sont inconcevables, le féminisme libéral semble se tirer dans les pattes. Tout se passe comme si nous avions tellement peur de tout perdre que nous avons décidé de ne lutter pour rien.

Le désespoir, couplé à l’influence croissante du discours néolibéral, nous a amenées à chercher l’autonomisation ("empowering") là où elle n’est pas, en manipulant des images et des industries profondément sexistes pour nous en tenir à une version de la libération des femmes qui paraît terrifiante d’ironie. À notre époque de Slutwalks, d’un « mouvement » néo-burlesque, d’une banalisation de la pornographie et d’un féminisme « sexe-positif » qui prend l’allure d’une agression contre des décennies de discours féministes [3], comment devons-nous travailler à revitaliser un mouvement féministe qui ne courbe pas l’échine devant le néolibéralisme états-unien ? C’est une idéologie qui tente très fort de nous faire croire à toutes que la liberté réside dans la pensée positive et que nous pouvons nous élever au-dessus de l’oppression institutionnalisée en prétendant qu’elle n’est tout simplement pas là.

Denise Thompson décrit comme suit le problème de l’individualisme :

« Si les relations de domination et de subordination sont interprétées comme rien d’autre que des traits individuels, elles cessent de pouvoir être perçues comme des rapports de pouvoir. Elles deviennent plutôt une simple question de préférences et de choix, où s’engagent des individus isolés qui n’ont aucun compte à rendre au-delà de leurs propres gratifications et satisfactions immédiates. » (Radical Feminism Today, 2001)

Cette critique de l’individualisme exige que le féminisme se comporte en mouvement progressiste et qu’il remette en question les arguments en faveur de l’autonomie individuelle, dans le contexte du système prostitutionnel par exemple.

Et pourtant, nous, nous qui devrions nous considérer comme progressistes, avons acheté cette idéologie, qui efface les systèmes de domination et de subordination et nous dit que notre émancipation ne dépend que de notre façon de définir notre prétendue oppression. Cette idéologie nous dit que la richesse est à notre portée si seulement nous acceptions d’y travailler un peu plus fort (et que la liberté est fondée sur notre capacité à faire de l’argent par tous les moyens possibles). Elle nous incite à concentrer notre énergie sur nous-mêmes et à oublier le sort de nos voisin-es. Elle nous dit de nous contenter de ce que nous possédons parce que, hey, nous avons lutté assez longtemps et pourtant nous souffrons encore, alors pourquoi ne pas simplement tirer le meilleur parti des situations ?

Le féminisme n’a pas échappé à cette attitude, loin de là. Il semblerait, plutôt, qu’une bonne part du féminisme libéral adopte maintenant cette idéologie à bras ouverts.

Aujourd’hui, il est populaire d’adopter la position féministe qui définit l’industrie du sexe comme un espace potentiellement autonomisant pour une femme du moment que celle-ci « choisit » d’y participer.

Mais qu’y a-t-il de radical ou de progressiste pour une femme à vendre son corps à des hommes ? Qu’y a-t-il de progressiste dans le regard que jettent les hommes sur les femmes ? Qu’y a-t-il de révolutionnaire à légaliser et, ce faisant, à normaliser la définition des femmes comme marchandises sexuelles ? Ces concepts nous renvoyant à une époque où le sexisme est non seulement accepté, mais encouragé comme voie potentielle de libération, me semblent loin d’être progressistes.

Deux exemples patents de l’adoption de l’individualisme par des secteurs du mouvement féministe, comme élément central de leurs discours et de leurs actions, sont les tentatives de décriminaliser l’industrie de la prostitution et le phénomène des Slutwalks (Marches des salopes).

Décriminalisation de la prostitution

La décriminalisation ou la légalisation du proxénétisme, de la tenue de bordels et de la sollicitation publique par les prostitueurs et les personnes prostituées est devenue au Canada la coqueluche de plusieurs progressistes et féministes auto-identifiées, qui y voient un objectif méritant d’être défendu. Définie comme une façon d’assurer plus de sécurité aux femmes et de leur permettre de faire des « choix » concernant leur autonomie corporelle, cette défense de l’exploitation sexuelle s’ancre de façon décisive dans le discours néolibéral.

Plutôt que d’analyser la prostitution comme représentative de notre vision et de notre façon de traiter les femmes en tant que société, les partisans de cet argument soutiennent que la décriminalisation fournira aux femmes « la liberté de choisir », et que nous devrions empêcher toute intrusion de l’État dans ce « choix ».

Le lien que ces arguments n’arrivent pas à faire est que les femmes, historiquement, posent ces « choix » lorsqu’elles sont dans la pauvreté. Elles posent ces « choix » pour survivre. Quand il n’y a pas de structures sociales en place pour assurer la survie et la sécurité des femmes, quand les femmes ne disposent pas de véritables choix, elles « choisissent » la prostitution. Et qui en profite ? Les hommes.

Un écart croissant entre les riches et les pauvres garantit que des femmes vont continuer à être contraintes au « choix » de la prostitution comme facteur de survie.

Placer les femmes à l’abri des violences et des sévices signifie leur fournir des options réelles, avec des logements sûrs et abordables et avec des filets de sécurité sociale. Cela ne signifie pas de présenter leur exploitation comme un cheminement de carrière viable. Si la gauche souhaite réellement une société équitable, nous devons travailler à mettre fin à la prostitution. Nous devons œuvrer à une liberté fondée sur un contexte de droits humains plutôt qu’à une simple absence de restrictions.

Bien qu’il existe certainement des femmes assez privilégiées pour considérer comme autonomisant leur choix de se prostituer, la nature de cette industrie est d’exploiter les plus marginalisées. La réponse n’est pas de prétendre que ce travail est autonomisant en soi, mais plutôt de veiller à ce que les femmes disposent de solutions alternatives et que les hommes n’aient pas la capacité d’agir en prédateurs face aux femmes dans le besoin. Je ne suis pas un objet qui existe pour donner du plaisir à un homme ayant plus de puissance et de statut que moi, et aucune de mes sœurs ne l’est non plus.

Les Slutwalks

Plébiscité par de nombreuses jeunes femmes à travers le monde, et considéré par certains [4] comme « l’action féministe la plus réussie des 20 dernières années », ce mouvement, étonnamment, est originaire de Canada. Je dis étonnamment, car nous avons tendance à associer au néolibéralisme étatsunien le genre de rhétorique individualiste qui a tant caractérisé le mouvement Slutwalk dès ses premiers pas. La mantra du « Je porte ce que je veux », scandé aux côtés des femmes défilant dans les rues en sous-vêtements [5] avec le mot « salope » écrit sur la poitrine, ne semble guère efficace contre l’inégalité systématique ou contre les racines de la culture du viol. Quintessence du « féminisme du CHOIX PERSONNEL » [6], les Slutwalks ont été immédiatement acclamées par les apologistes de l’industrie du sexe comme un espace où les femmes peuvent se donner du pouvoir, ainsi que par d’autres qui ne s’étaient pas ralliées au féminisme jusqu’alors, peut-être de peur que le mouvement ne les prive de leurs talons aiguille…

Alors que beaucoup considèrent les Slutwalks comme féministes, ce mouvement déçoit sous l’angle du progressisme. Ratant une occasion de présenter un défi radical aux racines même de l’oppression, ces défilés restent centrés sur l’enjeu des vêtements et la « liberté » de s’identifier comme « salopes », faisant de ce « mouvement » un discours qui place la liberté individuelle au-dessus de tout changement social.

Dans une culture qui a réussi à banaliser la pornographie, sexualiser le viol et la domination, présenter systématiquement le corps des femmes comme autant d’objets sectionnés à des fins de consommation, il est troublant que ces questions aient visiblement été laissées pour compte dans un défilé contre la culture de viol. En plus de cela, ces défilés continuent à faire le jeu d’un regard masculin [7], en montrant des danseuses de poteau et une foule d’occasions de prendre des photos pour les spectateurs masculins qui s’y pressent.

Si notre but véritable, en tant que gauche, est l’égalité pour toutes et pour tous, le féminisme se doit d’être un mouvement fondamentalement progressiste. Une idéologie néolibérale qui place les valeurs individuelles de « liberté » et de « choix » au-dessus d’une véritable émancipation ne pourra pas libérer les personnes pauvres et marginalisées. La vente du sexe n’a jamais fourni aux femmes indépendance, sécurité et autonomie durable ; elle a plutôt renforcé le pouvoir et les privilèges des hommes.

Si nous ne se soucions pas les unes des autres, si nous n’avons pas les yeux tournés vers la construction d’un monde où les options de survie des femmes ne passent pas par la vente de leur corps aux détenteurs du pouvoir, alors notre mouvement ne peut pas être qualifié de progressiste. Il ne peut même pas être appelé un mouvement. Ce critère n’a pas à être intériorisé par le seul mouvement féministe, c’est quelque chose que doit comprendre la gauche dans son ensemble. L’éthique du « chacun pour soi » n’a jamais été notre vision de la liberté, et pourtant, quand il s’agit des femmes, nous avons été manipulé-es au point d’y voir une formule libératrice.

Posez vos verres, les progressistes, nous sommes un mouvement, pas un enterrement de vie de garçon.

L’auteure

Meghan Murphy est l’animatrice et réalisatrice de l’émission radio « The F Word » ainsi que l’éditrice du site Web www.feminisms.org (8). Elle est candidate à la maîtrise au Département de genre, sexualité & études des femmes à l’Université Simon Fraser et termine un diplôme d’études supérieures à l’École de journalisme de l’Université de la Colombie-Britannique.

Notes

1. Voir lien.
2. Voir lien.
3. Voir lien.
4. Voir lien.
5. Voir lien.
6. Voir lien.
7. Voir lien.
8. Voir lien.

Version originale.

Traduction : Martin Dufresne

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 novembre 2011



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Meghan E. Murphy, The F Word



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