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dimanche 14 octobre 2012 Prostitution - Pourquoi il faut mettre fin à une des plus anciennes violations des droits humains Arguments féministes contre l’industrie de la prostitution
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Les observations récentes de Simon Byrne, responsable des dossiers de la prostitution et de l’exploitation sexuelle à l’Association des chefs de police (ACPO), ont ranimé les débats sur les aspects juridiques de la prostitution [1]. Ses commentaires en faveur d’une légalisation des maisons closes sont basés sur l’exemple de la Nouvelle-Zélande, qui a introduit cette approche en 2003. La prostitution a longtemps été une question controversée dans le Mouvement de libération des femmes, divisant les individues et les organisations féministes. C’est en grande partie parce que le débat se réduit souvent à une alternative - réduction des méfaits ou abolition -, celles qui préconisent ce second point de vue étant accusées de moralisme, de conservatisme et, pire encore, d’un mépris pour la sécurité des femmes. Il est peut-être temps, alors, de revenir à l’analyse féministe qui définit la prostitution comme forme de violence contre les femmes. Le présent article tentera de répondre à certains arguments opposés à cette prise de position politique [2]. Les lectrices et lecteurs sont probablement familiers avec l’argument voulant que la prostitution soit un travail comme un autre, que la décision d’entrer dans cette industrie soit une question de choix individuel, avec lequel l’État ou aucune autre personne ne doit pas interférer, mais seulement faciliter l’exercice de ce choix dans la plus grande sécurité possible. Des groupes comme le Collectif anglais des prostituées (une branche de l’organisation Wages for Housework) réclament ce qu’on appelle la « bordelisation », la légalisation des maisons closes par l’État, comme en Australie et en Nouvelle-Zélande, en décrivant la prostitution comme du « sexe consensuel », qui « ne devrait pas être sujet aux lois pénales » [3]. Des groupes comme l’International Union of Sex Workers (IUSW) [4] préconisent également le modèle de la Nouvelle-Zélande et la promotion de la prostitution comme entreprise légitime. Je suis certaine que tout le monde serait d’accord sur certaines choses : par exemple, que les personnes impliquées/exploitées dans ce secteur ne devraient pas être pénalisées. Les groupes féministes réclament la décriminalisation des personnes exploitées dans la prostitution, le retrait de la loi des crimes de flânage et de racolage et l’effacement de tous les dossiers criminels concernant ces infractions, puisque la présence de tels dossiers inhibe encore davantage l’entrée des femmes dans l’économie formelle du marché du travail, de la formation et de l’éducation et les étiquette injustement comme criminelles. Les groupes féministes ne réclament en aucune façon la criminalisation des femmes en prostitution et ils trouvent intolérables les amendes, sentences de prison et ordonnances restrictives infligées aux femmes accusées de comportements antisociaux. Nous convenons sans doute aussi, quelles que soient nos positions politiques, que les personnes qui sont exploitées dans la prostitution ont droit à protection et soutien. Les gens de ce pays ont droit au respect de leur citoyenneté et de leurs droits humains, quel que soit leur statut d’immigration, quel que soit leur mode de revenu. C’est là qu’il y a un rôle possible pour ce que l’on appelle la réduction des méfaits. Aucune féministe ne s’oppose aux mesures de réduction des méfaits, par exemple à la pose de caméras de vidéosurveillance dans les zones où la prostitution est reconnue comme fréquente. Les féministes ne s’opposent pas non plus à une amélioration des réactions de la police lorsque des femmes prostituées signalent les crimes commis contre elles, y compris le viol. Les féministes ne sont pas non plus opposées à des services comme des conseils gratuits en matière de contraception, de drogues et d’alcool, l’accès à l’avortement légal en toute sécurité, davantage de counseling, de logement, de blanchisseries, de refuges, de services d’échange de seringues, etc. Ces services de réduction des méfaits sont malheureusement indispensables aussi longtemps que la prostitution continue d’exister, mais surtout, les féministes insistent sur le fait que nous devons toujours travailler aussi à l’élimination des méfaits, en plus de leur réduction. La société ne peut pas, et ne devrait pas se satisfaire de mettre des pansements de plus en plus étriqués sur les plaies énormes que laisse la prostitution dans notre société et sur le corps de celles qu’elle broie : les femmes assassinées, disparues, violées, battues, défigurées [5]. S’en tenir à cela consiste à maintenir toute une classe de personnes au service sexuel de l’autre moitié de la population et donc à entretenir cette injustice fondamentale, une injustice qui se moque des prétentions à l’égalité dans notre pays. Et tant que ces débats continuent, ce soir, dans les rues, jusqu’à cinq mille jeunes seront exploité-es dans la prostitution, à répondre à une demande qu’on nous dit d’accepter comme inévitable. Des enfants continuent à être amenées à la prostitution par des souteneurs ; leur âge d’entrée dans la prostitution à travers le monde est estimé en moyenne à seulement quatorze ans [6]. Des enfants, des femmes et des hommes continuent à subir des taux de violence disproportionnés dans cette industrie, notamment la violence sexuelle, et des études canadiennes suggèrent que les femmes en prostitution vivent un risque d’homicide quarante fois plus élevé que la moyenne nationale [7]. Il est temps d’envisager une société et un monde sans prostitution. Cela peut paraître idéaliste, mais les questions théoriques ont de l’importance, la direction dans laquelle nous allons a de l’importance, notre aspiration a de l’importance ; parce que si nous ne pouvons pas envisager une telle société, alors nous ne pouvons même pas commencer à la bâtir. C’est pourquoi de nombreuses féministes préconisent le modèle nordique, qui appelle à une dépénalisation complète de toutes les personnes exploitées dans la prostitution et plutôt à une pénalisation de la demande [8]. En 1999, la Suède a interdit l’achat d’actes sexuels en prostitution, pénalisant efficacement les clients-prostitueurs, tout en dépénalisant toutes les personnes qui vendent des « services sexuels ». Cette décision était conforme à la compréhension par la Suède de la prostitution comme une forme de violence contre les femmes et un symptôme de l’inégalité sexuelle ; cela faisait aussi partie de son engagement à contrer la traite à des fins sexuelles à l’échelle mondiale [9]. Toute mesure juridique de ce genre doit s’accompagner d’un investissement financier important et spécifique dans des services de réduction des méfaits ET des services de sortie de la prostitution : les personnes exploitées et blessées dans la prostitution ne méritent rien de moins, surtout dans la mesure où tant d’entre elles ont été systématiquement désavantagées par les services d’État mêmes qui auraient dû les protéger. Il est possible de mettre à la fois en œuvre des services de réduction des méfaits et de services de sortie, on n’a pas à choisir entre les deux, même si le débat est souvent réduit à cette alternative par les promoteurs de l’industrie du sexe et des groupes tels que l’IUSW, qui ont été décrits comme un lobby de cette industrie [10]. Il n’est pas nécessaire non plus de légaliser et normaliser l’ensemble de l’industrie du sexe pour fournir des services de sortie et de réduction des méfaits, et nous devrions nous méfier des groupes qui encadrent le débat de cette façon et nous menacent avec un tel ultimatum. Comme je l’ai indiqué plus haut, les citoyennes et citoyens de notre pays ont droit à des prestations d’aide sociale, à des soins de santé, à une intervention de la police pour les crimes commis à leur encontre, à des formations et des emplois, à de l’instruction, à de l’aide au logement et des services de garde, et à du soutien face aux dépendances à la drogue et à l’alcool. Les gens ont ces droits indépendamment de ce qu’ils font afin de gagner de l’argent pour survivre, et tout le monde devrait être en mesure d’accéder à ces droits et ces avantages. Non que ce soit facile pour quiconque, notamment pour les personnes réfugiées et demandeuses d’asile, surtout dans le climat économique actuel, où l’idéologie néolibérale impose des coupures dévastatrices à notre État social et à des services essentiels d’une importance cruciale pour les plus défavorisé-es [11]. Mais la réponse à la pauvreté et à la marginalisation n’est pas de nier nos responsabilités sociales et de remettre ce pouvoir à une industrie du sexe multimilliardaire. Les bordels et les bars de danseuses nues de nos collectivités ne sont pas des fournisseurs de traitements de désintoxication, de counseling anti-traumatisme ou de logements. Les clubs de danse-contact de nos collectivités ne sont pas des lieux d’enseignement supérieur et ils n’assurent pas un service public en recrutant des jeunes étudiantes qui s’efforcent de payer les dépenses et frais de scolarité élevés aujourd’hui associés à une formation universitaire. La réponse à ce dernier problème, par exemple, consiste à nous unir et à nous battre pour un retour des bourses d’études et pour la gratuité scolaire universelle – pas à se tourner vers une industrie du sexe souvent criminalisée, comme s’il s’agissait d’une sorte de filet de sécurité pour les femmes, quand elle est en général tout le contraire [12]. La soi-disante « industrie du sexe » est bâtie sur l’inégalité des femmes, sur les profondes fissures d’inégalité qui caractérisent la société, en fait, à tous ses niveaux, les inégalités de classe, de race et de richesse [13]. C’est une industrie qui nuit à ceux qui y sont, qui les brise, et il n’est donc pas surprenant que des recherches menées partout au monde révèlent que près de 90% des personnes qui s’y trouvent la quitteraient immédiatement si elles avaient la liberté économique de le faire [14]. L’obtention de cette liberté doit donc être un objectif de toutes les campagnes féministes contre l’industrie de la prostitution. Si l’on admet que la prostitution n’est pas un aspect positif de la société, si nous sommes d’accord que ce n’est pas un choix de carrière positif pour les femmes, les enfants ou les jeunes hommes, alors nous devons attaquer et renverser les conditions sociales et économiques qui permettent à la prostitution de fructifier. Notre société fait défaut aux personnes qui ont besoin d’un refuge, qui ont besoin d’un logement sûr, qui ont besoin de nourriture, qui ont besoin de services de santé, qui ont besoin d’argent pour survivre, qui ont besoin que justice soit faite face aux violeurs et aux agresseurs. Nous avons élevé des filles qui pensent que leur valeur est fonction de leur attrait pour le sexe opposé, nous avons réduit les femmes à n’être rien de plus que des objets sexuels ; nous avons élevé les garçons à croire que les femmes sont des êtres de seconde classe. Nous avons ainsi créé un environnement propice à la prostitution. Cette situation n’est pas naturelle, elle n’est pas inévitable et on peut l’atténuer, peut-être même l’abolir, à tout le moins, on peut la remettre en question, plutôt que la rendre attrayante, la normaliser et la tolérer. Si le Royaume-Uni devait suivre la voie de bordels légalisés, comme en Nouvelle-Zélande, à Amsterdam et en Australie, que croyons-nous qu’il se passera dans cette soi-disant industrie ? N’est-il pas commercialement logique de présumer que quand une industrie sera légalisée et encouragée, quand elle pourra s’annoncer librement et installer ses pénates n’importe où dans nos villes et villages, elle pourra donc se développer, acquérir plus d’ampleur ? Et, si l’industrie se développe, qui va remplir les nouveaux « postes » qui seront créés ? Plus de femmes, d’enfants et d’hommes en prostitution ; nous devons nous demander si c’est le genre de résultat que nous visons. Un autre point important est que partout où il y a un secteur légal, il y aura toujours un secteur illégal, et ce principe s’est avéré partout où la prostitution a été légalisée [15]. Il y aura toujours des personnes qui ne souhaitent pas s’enregistrer, qui ne veulent pas ou ne peuvent pas payer d’impôts, celles qui travaillent illégalement sans papiers, les personnes immigrantes, victimes de la traite, ou mineures [16]. Il peut être éclairant de lire les journaux locaux des grandes et petites villes des pays où on a légalisé les maisons closes, pour voir ce qui arrive sur le terrain. Dans l’État australien du Queensland, par exemple, les journaux locaux ont récemment fait état de plaintes de propriétaires de bordels légaux à qui le secteur illégal fait une concurrence si rude que trois bordels légaux ont dû fermer leurs portes [17]. On constate également dans ces deux secteurs des préoccupations au sujet de la traite des personnes, des liens avec le crime organisé et certains problèmes de sécurité [18]. Le secteur légal n’est donc pas une panacée, il ne garantit aucunement la sécurité des femmes. Par exemple, on apprend qu’une femme poursuit les tenanciers d’un bordel légal de Victoria après avoir été menacée avec une arme à feu pour avoir refusé des rapports sexuels non protégés [19]. Une enquête menée en Australie cette année a constaté que la plus forte préoccupation des femmes à l’œuvre dans les bordels légaux était leur sécurité physique [20]. Celles-ci sont encore violées, agressées et attaquées dans les bordels légaux et les zones de tolérance [21]. Et, dans les pays qui ont légalisé la prostitution, tout cela se passe derrière des portes closes de bordels légaux à but lucratif dont les propriétaires paient une redevance à l’État, faisant ainsi de l’État un proxénète. Légaliser la prostitution en fait une entreprise, un choix de carrière et transforme proxénètes et trafiquants en hommes d’affaires légitimes du jour au lendemain. Légaliser la prostitution supprime toute obligation de fournir des services pour sortir de ce qui devient un métier comme un autre, cela peut donner le feu vert à la criminalité organisée et cela définit formellement les femmes comme des marchandises, des objets d’échange pour les présumés besoins naturels des hommes [22]. Et voilà la question de fond à propos de la prostitution : la question des droits des hommes, et si nous en tant que société, croyons ou non que les hommes ont le droit d’acheter et de vendre le corps des femmes. Nous savons que les gens vont faire ce qu’ils ont à faire pour survivre et gagner de l’argent, ce n’est pas sorcier, ce n’est pas une caractéristique de la sexualité des personnes ou l’identité sexuelle. Les personnes font des choix désespérés pour répondre aux besoins de leurs enfants, pour conserver un toit au-dessus de leurs têtes, pour nourrir leur famille ; et elles ne devraient pas être criminalisées pour le faire quand leur désespoir est exploité dans le cadre de la prostitution. Mais pourquoi les hommes choisissent-ils d’acheter le corps des femmes, des hommes, qui occupent souvent des emplois à temps plein, qui ont des partenaires et bénéficient d’une position de privilège relatif ? [23] Et, pourquoi est-ce que notre pays protège-t-il ce choix et ferme-t-il les yeux à son sujet comme si l’on ne pouvait rien y faire, comme si s’il faisait partie de la biologie humaine que certaines naissent avec un prix sur la tête et d’autres avec un droit de nous acheter ? Imaginez si notre pays se levait et disait que cela n’est pas acceptable, comme la Suède l’a fait en se levant et en affirmant que toute femme vaut plus que ce que certains hommes sont prêts à payer pour elle et que, plutôt que de fermer les yeux sur les hommes qui présument de leur droit d’acheter le corps d’un autre être humain, nous allons les pénaliser. Si nos lois sont des lignes de démarcation tracées dans le sable, si elles définissent des aspirations collectives, eh bien, il est clair que les nôtres sont déficientes sur cette question. Et ce, malgré les modifications apportées au “Policing & Crime Act de 2009” sous le dernier gouvernement, qui avait pourtant fait un véritable pas en avant en orientant pour la première fois la loi vers ceux qui alimentent la prostitution, les prostitueurs [24]. Cette victoire résultait d’une campagne menée sans relâche par d’organisations de femmes, rassemblées autour de la campagne féministe « Demand Change » [25]. Néanmoins, ces changements n’allaient pas assez loin et les personnes exploitées dans l’« industrie du sexe » continuent à être stigmatisées et traitées comme des criminelles, avec toute la vulnérabilité accrue que cela engendre. Plutôt que de simplement abdiquer et légaliser l’ensemble de l’industrie du sexe [26], c’est d’une vision et d’une ambition réelles dont on a besoin ici. Il est temps de choisir de quel côté nous sommes, parce que l’industrie multimilliardaire du sexe se porte extrêmement bien, elle n’a pas besoin de notre soutien et n’a certainement pas besoin de notre protection. Mais partout dans le monde, exploitées dans la prostitution, il y a des femmes, des enfants et des hommes qui en ont besoin, elles et eux, dont plusieurs n’entrevoient pas d’issue à leur situation. Nous devons le faire. Nous devons y arriver. Il nous faut mettre fin à une des plus anciennes violations des droits humains que notre monde ait connues et reléguer aux poubelles de l’histoire cette tache sur notre humanité. Cet article est basé sur une allocution de dix minutes présentée lors d’une conférence sur la violence contre les femmes et les filles, tenue à Bristol en novembre 2011 et présidée par Nicola Harwin, de l’organisation Women’s Aid. Il a été publié dans le magazine Safe de Women’s Aid, au printemps 2012. – Pour plus d’informations et pour s’impliquer dans des campagnes voir “La campagne Demand Change” (“Exiger des changements”) : http://www.demandchange.org.uk/
Manifeste des survivantes de la prostitution et de la traite Conférence de presse - Parlement européen Traite et exploitation sexuelle - « Qui représente les femmes dans la prostitution ?", 17 octobre 2005. Nous, les survivantes de la prostitution et de la traite, sommes réunies à cette conférence de presse aujourd’hui pour déclarer que la prostitution constitue une violence contre les femmes. Les femmes dans la prostitution ne se réveillent pas un jour pour « choisir » d’être prostituées. Cette condition est choisie pour nous par la pauvreté, l’abus sexuel passé, les proxénètes qui profitent de nos vulnérabilités, et les hommes qui nous achètent pour le sexe. La prostitution est de l’exploitation sexuelle, l’une des pires formes de l’inégalité des femmes et une violation des droits humains de toute personne. Beaucoup de femmes dans la prostitution ont été gravement blessées ; certaines en sont mortes, et certaines ont été assassinées par leurs proxénètes et par des clients. La violence physique, le viol et la dégradation nous sont souvent infligées par les clients, les proxénètes, les recruteurs, la police et d’autres profiteurs de la prostitution. Le public nous juge soit comme « putes », soit en s’imaginant que nous gagnons beaucoup d’argent. La condition des femmes en prostitution est aggravée par les lois et les politiques qui nous traitent comme des criminelles et comme la lie de la société, tandis que les clients, les proxénètes, les gestionnaires et les propriétaires d’entreprises de sexe échappent à toute responsabilité. Notre condition est également aggravée par le fait d’accorder des licences aux entreprises de prostitution et une protection juridique aux proxénètes, aux clients et à l’industrie du sexe. La plupart des femmes qui sont attirées dans la prostitution le sont à un très jeune âge. L’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 13 ans à l’échelle du monde. Les victimes de la prostitution et de la traite ne disposent presque pas de ressources pour les aider à y échapper. Les programmes qui offrent des solutions de rechange adaptées aux femmes en prostitution sont très rares. Les femmes en prostitution rêvent d’une vie libre de toute oppression, une vie en sûreté, et une vie où l’on peut participer en tant que citoyennes et exercer leurs droits en tant qu’êtres humains et non comme « travailleuses du sexe ». Nous, des survivantes de la Belgique, du Danemark, de la Corée, du Royaume-Uni et des États-Unis déclarons : 1. La prostitution doit être éliminée. Elle ne doit donc pas être légalisée ou encouragée. 2. Les femmes victimes de la traite et prostituées ont besoin de services pour les aider à créer un avenir en dehors de la prostitution, y compris l’amnistie juridique et fiscale, l’aide financière, la formation professionnelle, l’emploi, le logement, les services de santé, la défense juridique, des permis de résidence, ainsi que des médiateurs culturels et une formation linguistique pour les victimes de la traite internationale. 3. Les femmes en prostitution ont besoin que les gouvernements sanctionnent les trafiquants, les proxénètes et les hommes qui achètent des femmes pour la prostitution et qu’ils assurent la sécurité des femmes face à ceux qui voudraient leur faire du mal. 4. Cessez d’arrêter des femmes et arrêtez les auteurs de la traite et de la prostitution. 5. Arrêtez le harcèlement policier des femmes en prostitution et la déportation des femmes victimes de la traite. 6. La prostitution n’est pas du « travail du sexe », et le trafic sexuel n’est pas de la « migration pour le travail du sexe ». Les gouvernements devraient arrêter de légaliser et de décriminaliser l’industrie du sexe et de donner aux proxénètes et aux acheteurs la permission juridique de violenter les femmes en prostitution. En tant que survivantes de la prostitution et de la traite, nous allons continuer à renforcer et à élargir notre base d’unité, à aider toute femme à sortir de la prostitution, et à travailler avec nos alliés pour promouvoir les droits fondamentaux des victimes de la traite et de la prostitution. Notes
6. M.H. Silbert et A.M. Pines, 1982, « Victimization of street prostitutes », Victimology : An International Journal, 7 : 122-133 ; Version originale : http://finnmackay.wordpress.com/articles/feminist-arguments-against-industry-of-prostitution/ © Tous droits réservés à Finn Mackay Mis en ligne sur Sisyphe, le 14 ocotbre 2012 |