| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






mercredi 23 février 2005

La marchandisation du sexe : nouvel esclavagisme ?

par Johanne St-Amour






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


La semaine de sensibilisation à la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineures est primordiale
Le Regroupement des événements majeurs internationaux et le Conseil des Montréalaises : même déni !
Les "Dalila" de la prostitution
Gisèle Halimi et les "harkis "du féminisme
De la pertinence d’images suggestives et sexistes pour dénoncer la marginalité des prostituées au temps du Covid
Prostitution : quand la pandémie est un prétexte à protéger un système et ses exploiteurs
Tweets controversés de la présidente de de la FFQ
Prostitution : il faut qu’on parle des acheteurs
La prostitution, une question sociale
Une politique publique pour combattre le système prostitutionnel
Prostitution - La CLES s’inquiète des intentions du Parti libéral du Canada
"L’intime et le marché", un livre essentiel de Rhéa Jean
Le réseau international contre la prostitution Zéromacho - La faute de Canal+
La prostitution, une violence patriarcale
La tyrannie du nouvel ordre sexuel
Des militantes et militants pro-prostitution menacent des survivantes pour les faire taire
Prostitution - La Loi sur la protection des collectivités et des victimes d’exploitation, deux ans plus tard, qu’en-est-il ?
Le prostitueur moderne et sa nounou queer
Aidez-nous à éradiquer la prostitution au Canada
Euro 2016 - Le prix d’une passe n’est pas celui que tu crois
Abolition de la GPA et de la prostitution, même combat contre le patriarcat
Les droits des femmes bafoués, les corps marchandisés
Non au système prostitutionnel ! Une analyse féministe et abolitionniste du système prostitutionnel
Prostitution : L’Assemblée nationale française fidèle à ses convictions
Claudine Legardinier - Prostitution : une guerre contre les femmes
France - Les inégalités femmes-hommes au Sénat font obstruction à la sanction des clients de la prostitution !
Offrir aux hommes handicapés de recourir à la prostitution, une idée ancrée dans la misogynie et le validisme
Lettre ouverte à rabble.ca - La journaliste Meghan Murphy visée par une campagne misogyne du lobby de l’industrie du sexe
Grand Prix de Montréal - La CSN demande l’application de la nouvelle loi fédérale pour contrer la prostitution
Comment la pornographie influence les jeunes consommateurs
"Le commerce du sexe", un film d’Ève Lamont
Réglementer la pornographie ou criminaliser les pornocrates ?
Corps disloqués, âmes brisées : conséquences psychiques et physiques de la prostitution sur les personnes qui la vivent
Prostitution - L’approche de “réduction des méfaits” ne suffit pas pour une analyse pertinente de la prostitution
« Ni client, ni complice ! » - La CLES lance un appel à lutter contre la banalisation de l’exploitation sexuelle
Pénalisation du client de la prostitution ? Les belles histoires de Tonton Robert
Non, Messieurs, la plupart des personnes prostituées ne le sont pas par choix
Le manifeste des 343 bites tellement légères qu’elles se dressent à l’insu de leur cerveau
La cruelle chosification des femmes prostituées et des mères porteuses
Catharine A. MacKinnon - Traite, prostitution, inégalité
Prostitution - Sanctionner les clients et non les prostituées
Prostitution des jeunes - La trahison des adultes
Décriminaliser la prostitution ne peut pas être la solution
Prostitution : une affaire d’hommes ou la fraternité "des salauds"
Loi sur la prostitution en France - « Je ne veux pas d’une société où les femmes ont un prix »
Janice G. Raymond – Prostitution : "Pas un choix, pas un travail"
Elisabeth Badinter et Irène Théry ou la caution intellectuelle du système patriarcal
Les femmes étrangères rêveraient-elles de devenir "putes" ?
Prostitution - La stigmatisation et le mythe entourant le statut de victime
Abolition de la prostitution en France - Le principe est acquis, place à la loi !
Comprendre la prostitution dans l’ensemble des structures de pouvoir fondées sur le genre
L’Irlande pourrait interdire l’achat de sexe
Le prostitueur, "chaînon manquant" de la question prostitutionnelle, selon Victor Malarek
La prostitution, sexualisation du pouvoir
La France envisagerait des sanctions "pédagogiques" pour les prostitueurs
Le Canada ne peut traiter la prostitution comme un filet de sécurité sociale
Les "femmes de réconfort" étaient nécessaires pour maintenir la discipline dans l’armée, selon le maire d’Osaka
Prostitueurs et non-prostitueurs, une étude de Mélissa Farley
Bienvenue dans le monde des prostitueurs
Prostitution - Rendre tabou la notion de victime pour masquer l’existence d’agresseurs
Prostitution en Grande-Bretagne - Un bien étrange syndicat au service des proxénètes
Prostitution et mariage : une assimilation douteuse
La prostitution, le STRASS et la sénatrice - La pertinence de la transparence
Au delà des mythes, légaliser la prostitution est une très mauvaise idée
La Suède malmène l’industrie du sexe et aide les femmes prostituées
Les prostitueurs. Sexe à vendre… Les hommes qui achètent du sexe, un livre de Victor Malarek
"Angel" : Piégée dans un monde de prostitution et de violence
L’être et la marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi
"Les criminelles" : individualisation et romantisation de la prostitution
Des spécialistes en santé veulent aider les femmes à sortir de l’industrie du sexe… en faisant échec aux prostitueurs
L’Islande songe à interdire la porno diffusée sur Internet
En studio avec Ruth ! "Je crois sincèrement que la traite humaine et la prostitution fonctionnent de pair"
Catalogne - La loi et l’ordre des proxénètes
Qui estime vraiment les personnes prostituées ?
En studio avec Ruth ! "La prostitution est un grand enjeu politique"
L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (FAFIA) répondent au rapport Oppal sur les femmes disparues
Colombie-Britannique - L’égalité des femmes et le contexte socio-économique absents du rapport Oppal sur les femmes disparues
Prostitution - Les “progressistes” australiens oscillent entre l’industrie du sexe et les droits des femmes
Prostitution - Le refus d’abolir le système prostitueur est une atteinte aux droits humains
Fantine ou la liberté de se prostituer ?
Première rencontre de l’Association internationale des survivantes unies de la traite à des fins sexuelles (prostitution)
Prostitution - Pourquoi il faut mettre fin à une des plus anciennes violations des droits humains
Carton rouge pour les bordels à vitrine
Prostitution - La réduction des méfaits est-elle ce que nous pouvons faire de mieux pour les personnes prostituées ?
Un traité féministe international pour abolir la prostitution
Prostitution - Coup de tampon réglementariste !
Prostitution et séropositivité - Le Gouvernement grec arrête et emprisonne des femmes pour protéger les hommes
Manifeste contre le système prostitueur
Prostitution en France - Lettre ouverte à M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre
1946-2012 : De la fermeture des maisons closes à la lutte contre le système prostitueur, les abolitionnistes portent progrès et liberté !
Prostitution - Gloria Steinem appuie le modèle nordique
Solidarité avec les prostituées, mais lutte contre la prostitution
Comparaison entre acheteurs et non-acheteurs de sexe dans la région de Boston
8 mars 2012 : Pas d’égalité sans abolition de la prostitution !
La danse contact ou "lap-dance", prologue de la prostitution
Fiers d’aller aux danseuses ! Vraiment ?
Abolitionnistes du système prostitueur : ce que nous sommes, ce que nous voulons !
Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution
Prostitution et faux-semblants : une affaire de société, de femmes et d’hommes
Pourquoi la gauche veut-elle faire de la prostitution "un métier comme un autre" ?
Prostitution et "slutwalk" - Bâtir un mouvement féministe progressiste à l’époque individualiste
Prostitution - Il faut rendre illégal l’achat de "services" sexuels en Australie
Le mouvement des femmes n’est pas monochromatique
ZéroMacho - Des hommes contre la prostitution
Prostitution et domination masculine
La vérité sur l’esclavage sexuel planétaire, un livre de Lydia Cacho
Votre voisin est un prostitueur - Une nouvelle recherche
J’ai rien vu
Abolition n’est pas prohibition - Pourquoi la défense de l’avortement diffère de la défense de la prostitution
Prostitution et traite des femmes - Le projet abolitionniste au congrès Mondes des femmes 2011
Congrès international Mondes des femmes 2011 - Compte-rendu des échanges sur l’abolition de la prostitution à l’exposition "Les draps parlent"
Banalisation de l’industrie du sexe et éducation des jeunes
Nous devons sanctionner les acheteurs de la prostitution
Des députés proposent une résolution sur la prostitution réaffirmant la position abolitionniste de la France
Dix raisons de ne pas légaliser la prostitution
Demi Moore s’associe au CNN Freedom Project pour un documentaire saisissant sur le commerce sexuel au Népal
Client de la prostitution : vers une prise de conscience européenne
Lutter pour faire de la prostitution un travail, c’est se tromper de combat
Prostitution et traite des êtres humains, controverses et enjeux
Le système de la prostitution militaire en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Philippines
Les pratiques des hommes "clients" de la prostitution : influences et orientations pour le travail social
La prostitution comme violence contre les femmes
Le système prostitutionnel, un pilier de l’inégalité sexuelle et des violences envers les femmes
Clients de la prostitution : un "droit de l’homme" heureusement en péril
Prostitution as violence against women
Prostitution - Vive le sexe libre et gratuit !
France - La prostitution n’est pas une fatalité
"Il faut punir les clients des prostituées", selon Roselyne Bachelot. Oui... et dépénaliser les personnes prostituées !
Belgique - Analyse « Prostitution : arguments et opinions »
Prostitution - Le débat entre féministes se poursuit
Tribunal populaire sur l’exploitation sexuelle commerciale - Inscription
La tolérance sociale, complice de la violence et de l’exploitation sexuelle
Traite des femmes à des fins sexuelles - Au cœur des réseaux criminels : l’exemple de l’Albanie
S’unir contre la banalisation de la prostitution - Un défi pour la décennie
Moi, si j’étais un homme
Prostitution et traite des êtres humains - Les mensonges du réglementarisme
La députée bloquiste Maria Mourani présente un projet de loi pour accélérer la lutte à la traite des personnes et au proxénétisme
La prostitution menace le patrimoine humain
La série "Maison close" : de la fiction à la réalité
C’est un métier, tout comme le vôtre…
Décriminaliser totalement la prostitution sape le travail pour l’égalité des sexes - Exigeons le changement
"Abolir la prostitution" – Une question en suspens pour le féminisme et pour la gauche
Pays-bas : infirmières ou prostituées ?
Madame Parité commence fort en renvoyant les femmes… au bordel !
Le sexe s’invite à la Coupe du Monde
Feu « Verts » au proxénétisme !
Plus de pornographie à l’Assemblée nationale, mais des assises de la prostitution au Sénat
"Travailleurs du sexe", un documentaire sexiste, réactionnaire et dangereux
Le Mouvement du Nid-France louera un mini-car pour faire visiter les maisons closes
Pour un quartier assiégé, la prostitution est loin d’être un "crime sans victime"
De client prostitueur à homme responsable : une démarche nécessaire
Le "client", premier agent de la prostitution
Proxénétisme et prostitution - Lettre ouverte aux candidat-e-s aux élections européennes de juin 2009
Poser les bases d’une Europe sans prostitution, c’est oser
Le tourisme de prostitution, une industrie mondialisée florissante
Prostitution : la grande promo
Première Journée mondiale contre l’exploitation sexuelle : les raisons d’un engagement
Prostitution et traite des êtres humains, enjeux nationaux et internationaux
Le vagin industriel. Vers une économie politique du sexe commercial mondialisée
S’attaquer au trafic mondial du sexe
Intégrisme islamique et esclavage sexuel en Iran
Le corps des femmes est attaqué. Que fait-on ? On se tient debout et on riposte !
Libre disposition de son corps et liberté de se prostituer
Le refus de la prostitution gagne du terrain
La mode hypersexualisée s’inspire de la pornographie
Le "droit de prostituer" n’est pas un droit de l’homme
"Abolition de la prostitution" - Édito Revue Labrys
Affaire Sneep aux Pays-Bas - Condamnation de deux proxénètes qui ont exploité et maltraité 120 filles de l’Europe du Sud et de l’Est
Le commerce du sexe est florissant en Afghanistan
Sexe et Formule 1
Dossier prostitution - Importants développements à l’échelle internationale
Prostitution - Touche pas à mon client ?
Le Conseil National des Femmes du Luxembourg (CNFL) se prononce en faveur d’une législation agissant directement sur la demande de "services sexuels"
Affaire Spitzer - Le mythe du crime sans victimes
Le Mouvement du Nid inquiet de plusieurs mesures de la politique française sur la prostitution
Le Forum de Vienne sur la traite des êtres humains reste sourd aux voix des victimes
Une politique cohérente contre la violence à l’égard des femmes doit commencer par s’attaquer à la prostitution
Prostitution - À Alger comme en Europe, on esclavagise les femmes
Manifeste des hommes pour l’abolition de la prostitution (Espagne)
Pornographie et fin de la masculinité
Pornographie : "Ça fait mal, tellement mal" ou pourquoi certaines femmes ne veulent pas savoir
Prostitution : les limites du consentement
Prostitution et traite des femmes au Nevada
« Être abolitionniste, c’est défendre la liberté sexuelle ! »
"Rent-A-Wife", c’est discriminatoire !
Après des décennies, les secrets des bordels des camps nazis émergent
Une association féministe espagnole conteste l’expression "travailleuse du sexe"
Le Mouvement du Nid face aux clients prostitueurs
Première Journée mondiale pour un tourisme responsable et respectueux, le 2 juin 2007
Richard Poulin parle de son dernier livre "Abolir la prostitution" - Interview par Sporenda
Police, Justice et acteurs sociaux, quelle coopération ?
Réflexions sur les meurtres de femmes prostituées au Royaume-Uni
Prostitution - Trois femmes et un débat
Déchirées par la guerre, les femmes d’Irak sont la cible des trafiquants du sexe
La prostitution n’est pas un service comme un autre
Entretien avec Coline Serreau sur le film Chaos
Qu’est-ce que la libération ? Le féminisme hier, aujourd’hui et demain
Quand le porno impose sa vision de la sexualité
La prostitution, une arme politique
Prostitution : tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir et qui existe quand même !
La liberté dévoyée
Mondialisation, militarisme et trafic sexuel
Pour que la porno recule
Marchandisation et déshumanisation : l’exemple de la prostitution
Richard Poulin lance un manifeste abolitionniste
Prostitution en Allemagne : Déclaration post-Coupe Mondiale de Football
Prostitution Reform - Stamp out sexual slavery (Angleterre)
La prostitution au XVIIIe siècle, pierre d’achoppement entre politiques locales et pouvoir royal
Campagne contre la traite des blanches de l’Europe de l’Est
Prostitution : les pièges du pragmatisme
L’âge du consentement sexuel à 16 ans : un pis-aller ?
Prostitution : cherchez le client
Enjeux de la prostitution considérée comme "travail du sexe"
L’envergure de la traite à des fins de prostitution
Les filles de l’Est
Violence pro-prostitution à la Maison des femmes de Paris
Le discours pro-prostitution : une rhétorique de dominant
"Survivantes" et féministes contre la prostitution
Clients de la prostitution : motivations et déterminants
La législation à l’encontre des prostituées au XVIIIe siècle
Une politique cohérente contre la violence faite aux femmes doit d’abord s’attaquer à la prostitution
La nouvelle industrie du sexe
"Terre promise", un film d’Amos Gitaï sur la traite des femmes
Prostitution : une arme de destruction massive
"Les clients de la prostitution : l’enquête", de Claudine Legardinier et Saïd Bouamama
Les Philippines contre le trafic sexuel
"Inside deep throat", contribution à la liberté sexuelle ?
La prostitution au XVIIIe siècle : introduction à une liberté superficielle
Femmes à vendre dans les pays baltes
Prostitution et Société No 150
Acheter du sexe n’est pas un sport
Une loi qui jetterait les femmes dans l’industrie du sexe
Casino de Hull - Des "playmates" de Playboy pour faire la promotion des nouvelles machines à sous
Ni coupables, ni victimes : libres ? Oui, libres de toute prostitution
Le système de la prostitution : une violence à l’encontre des femmes
La marchandisation du corps humain est une violation des droits fondamentaux de la personne
Le système de la prostitution au Cambodge : le témoignage de Somaly Mam
Le Mouvement du Nid
Le Mouvement du Nid - Documents sur la prostitution
La banalisation de la prostitution : des choses à savoir
L’Association canadienne des centres contre les agressions sexuelles réclame des politiques contre le commerce du sexe
16 journées d’actions citoyennes pour dire "Non aux violences à l’égard des femmes et à la prostitution ! Oui à la promotion de la dignité humaine !"
Prostitution et travail « invisible » : une assimilation dangereuse
Le risque global d’être convertie en marchandise
Gunilla Ekberg : « Le mieux que nous puissions faire pour nos soeurs prostituées, c’est de les aider à en sortir. »
Prostitution, pornographie et trafic des femmes
Sexe, argent et intégrisme postmoderne
Les politiques européennes et internationales sur la traite des êtres humains encouragent le proxénétisme
Quinze thèses sur le capitalisme et le système prostitutionnel mondial
Le chemin de Buenos Aires : la prostitution, hier et aujourd’hui
Prostitution,
la mondialisation incarnée

Mondialisation des industries du sexe : oppression maximale des femmes et des enfants du Sud, de l’Est, du Sud-Est, etc...
L’hypocrisie a-t-elle un sexe ? Ou comment masquer l’insoutenable réalité de la prostitution
L’importance de ne pas censurer le débat sur la prostitution
Viol et prostitution
Esclavage et prostitution
Journée de formation sur la mondialisation de la prostitution et du trafic sexuel - Documents
Les jeunes et l’industrie du sexe
Le "libre choix" en Allemagne : accepter de se prostituer ou perdre son allocation de chômage ?
La croissance effrénée des industries du sexe : entrevue avec Richard Poulin
Aux pays des tsunamis, le trafic sexuel sévit
Le modèle suédois : une source d’inspiration, non une panacée
Une étude dresse le portrait des prostitueurs ou clients de la prostitution
Prostitution : La nouvelle traite des Noirs
« La mondialisation des industries du sexe » : des faits aux valeurs
Décriminaliser la prostitution a profité aux proxénètes, pas aux personnes prostituées
Occupations militaires - La prostitution érigée en système
Le scandale de l’esclavage sexuel au Kosovo
« Les Yeux secs » et la caméra citoyenne de Narjiss Nejjar
Rapport sur les conséquences de l’industrie du sexe dans l’Union européenne
L’érotisation de la violence et de la subordination
Prostitution : réflexions d’un militant en colère
Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, esclavage, travail forcé, trafic de personnes
Pacte du silence sur les clients de la prostitution
Le débat sur la prostitution : quelle libération sexuelle ?
Des questions à se poser sur la prostitution
Fabrication d’un nouveau mythe sur la prostitution
L’urgence est-elle de faire de la prostitution un métier ?
Je voudrais parler porno
La légalisation de la prostitution, une expérience qui a échoué en Australie
Prostitution, pornographie et capital
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) appelle à la reconnaissance de l’industrie du sexe
Prostitution, trafic sexuel et mondialisation
On s’arrache les actions du premier bordel inscrit en bourse
Il faut stigmatiser le client... il est criminel
Adulte ou infantile, la prostitution est le contraire de l’autonomie sexuelle
Les enjeux occultés de la prostitution et les conséquences sur les rapports hommes-femmes
Le trafic mondial des femmes et des enfants
Des proxénètes à l’Université ?
La mondialisation des marchés du sexe - I
La mondialisation des marchés du sexe - II
Combattre le système prostitutionnel
Sexe : de l’intimité au « travail sexuel » ou prostituer est-il un droit humain ?
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) appelle à la reconnaissance de l’industrie du sexe. Commentaire.
Pour une critique de la politique pro-prostitution de Cabiria
Prostitution : droits des femmes ou droit aux femmes ?
Faut-il une autorisation pour parler de la prostitution ?
« Le corps est un nouvel instrument d’esclavage » Florence Montreynaud
« La prostitution, ce n’est pas le plus vieux métier du monde, c’est le plus vieux mensonge » (Gunilla Ekberg)
L’idéologie sexiste et la pornographie
Femmes esclaves des bordels du Bangladesh







À ma mère, décédée alors que je préparais cet article. J’ai eu beaucoup de difficulté à écrire ce texte à cause de l’épineuse réalité que le livre de Monsieur Poulin dénonce, notamment par la violence qu’il décrit et à laquelle il me confrontait. Réalité malheureusement familière. J’espère que là où elle est maintenant, ma mère vit un amour inconditionnel et que sont cicatrisées les plaies laissées par des expériences de vie souvent insoutenables. Mes pensées les meilleures, les plus pures et les plus élevées la rejoignent !

La mondialisation des industries du sexe, de Richard Poulin, professeur de sociologie à l’Université d’Ottawa, nous met face à une réalité bouleversante. Elle décrit une facette occultée de la mondialisation des échanges commerciaux, du courant néo-libéral sauvage et de la libéralisation - ou plutôt de la dépravation - des mœurs qui balaient la planète, et on comprend facilement pourquoi Richard Poulin dit avoir écrit ce livre dans l’urgence.

Dès le premier chapitre, il nous plonge dans l’infâme et triste existence de la traite des femmes et des enfants qui est en plein essor sur notre magnifique planète bleue. La traite vise à combler l’immense marché de la servitude, du travail forcé, du prélèvement d’organes et de la prostitution. Selon les données de Richard Poulin, « 4 millions de femmes et d’enfants sont victimes chaque année de la traite mondiale aux fins de prostitution » (1). L’esclavagisme sexuel. En fait, la traite des dernières années aurait fait trois fois plus de victimes que la traite des esclaves africains qui, elle, s’est échelonnée sur 400 ans. Comble de la dérision, les victimes doivent prouver qu’elles ont été forcées si elles veulent sortir de ce cercle infernal. D’ailleurs, elles abandonnent totalement tout espoir de recouvrer leur liberté car lorsqu’elles tentent de s’échapper des griffes de leurs forçats, les policiers les y ramènent.

La traite vient alimenter un réseau impressionnant de personnes prostituées. La Commission des droits de la femme et de l’égalité des chances du Parlement européen (2003) et Europol (2001) estimaient qu’il y avait environ 40 millions de prostituées dans le monde en 2001 (2). Et le nombre ne cesse d’augmenter. Plus spécifiquement du côté de la traite des enfants, les chiffres sont ahurissants. « On estime que 200 000 filles népalaises de moins de 14 ans sont réduites à l’esclavage sexuel en Inde, 10 000 enfants de 6 à 14 ans sont prisonniers des maisons de prostitution au Sri Lanka, 600 000 enfants thaïlandais ont été vendus à des proxénètes et quelque 15 000 filles cambodgiennes auraient été vendues comme esclaves sexuelles entre 1991 et 1997, rapporte l’Unicef » (3). Démente, notre belle société moderne, libérée, libérale, et commercialement libre-échangiste ?

Une violence extrême

Vous croyiez tout innocemment que le dressage et les cages étaient réservés aux animaux sauvages et domestiques ? Vous croyiez que les camps ne servaient qu’aux chasseurs, aux réfugiés ou aux prisonniers ? Je vous informe que des camps de soumission (!) permettent de mâter les prostituées … libres. On les appelle aussi des camps d’abattage. Pour casser les femmes. Physiquement, psychologiquement, moralement. On les viole à plusieurs, plusieurs fois, on les bat, on les soumet, on les rend dépendantes à tout point de vue. Disons que c’est une sorte de transformation extrême. Au cours de la détention, la transformation extrême va jusqu’à la mutilation, la torture et les viols qui continueront d’être perpétrés par les proxénètes et souvent par les clients. Parfois la mort, comme ces cadavres de plusieurs centaines de femmes victimes de la traite qu’on découvre en Europe chaque année parce qu’elles ne servent plus ou bien parce qu’elles sont enceintes. Apparemment, il y aurait également plusieurs cadavres de prostituées qu’on n’aurait pas retrouvés.

Le dressage n’est pas réservé aux pays lointains, détrompez-vous. Il est pratiqué ici par les proxénètes des gangs de rue et du crime organisé et par les souteneurs de moindre importance qui sont aussi souvent leurs revendeurs de drogue. Serez-vous étonné-e-s d’apprendre que l’état de santé des prostituées est précaire, qu’elles vivent beaucoup de détresse, de dépression, de dépendances aux drogues, qu’en France et aux Etats-Unis on relève que le taux de suicide et de tentatives de suicide sont très élevés chez ces personnes, qu’au Canada quarante fois plus de personnes prostituées meurent comparativement à la moyenne nationale, qu’une majorité présente les symptômes d’un état de stress post-traumatique, ces symptômes que présentent les victimes de chocs intenses, telle l’attaque terroriste du World Trade Center, et que cet état les amène à la « dissociation émotionnelle, un mécanisme de défense et de survie qui permet entre autres d’oublier. La dissociation émotionnelle peut également être à l’origine de la dénégation chez des personnes blessées et enclines à enjoliver leurs conditions de vie pour préserver une image de soi positive »(4). C’est un peu comme un raz-de-marée qui se produit à l’autre bout de leur planète intérieure et qui n’en finit plus de finir ! Difficile alors de parler d’échanges entre adultes consentants, étant donné le désarroi des personnes prostituées.

Quel libre choix ?

Vous croyiez également que les mines anti-personnelles ne servaient qu’à assaillir l’ennemi et à donner de l’emploi pendant des années à des milliers de personnes qui en débarrassent la planète ? C’est mal connaître l’imagination cinglée des hommes. On a recyclé ces armes en balises de bordels, afin d’empêcher les « travailleuses libres » d’aller où bon leur semblent, en Bosnie-Herzégovine, vous savez, là où on a installé des missions de paix (!). Quelques bordels, où la prostitution est légale, je dis bien légale et libre, enferment également les personnes prostituées dans des vitrines cadenassées. Fermées à clés, les chambres aux Pays-Bas, en Belgique ou dans les Eros Centers d’Allemagne. Je vous parle de pays civilisés (!) d’Occident !

Certaines personnes prostituées bénéficient également de gardes du corps, sauf que ceux-ci ne les protègent pas mais les surveillent, récoltent le fruit de leur location et délogent la racaille qui sème le chaos dans la place, des videurs ou des bouncers, en quelque sorte, qui maintiennent prioritairement les acquis de leurs patrons pervertisseurs. « Certains des bordels légaux du Nevada et du Nouveau-Mexique ont des enceintes grillagées, des chiens, des surveillants comme s’ils n’étaient au fond qu’un univers carcéral où les personnes prostituées sont en situation de détention ou d’esclavage. À Hambourg, les accès de certains quartiers réservés à la prostitution sont fermés par des chicanes. À Istanbul, l’entrée des complexes "bordeliers" est sous surveillance. À Calcutta, des personnes prostituées s’offrent derrière les barreaux. En Thaïlande, des enfants sont sortis d’une cage pour assouvir les touristes sexuels » (5). Quelle liberté !

Un esclavage encouragé par les organismes officiels

Le phénomène du tourisme sexuel est considérable, pour ne pas dire effroyable, particulièrement en Asie du Sud-Est. Parlez de la prostitution adulte, et surtout juvénile, de la Thaïlande et des Philippines à n’importe qui et il vous dira que tout le monde sait cela ! Par contre, les gens connaissent-ils l’ampleur et les circonstances de ce phénomène ? Les premiers centres prostitutionnels dits « rests and recreation sites » sont apparus en Thaïlande grâce aux financements américains obtenus par des hauts-gradés de ces pays pendant la guerre du Vietnam pour permettre aux soldats de se distraire, de s’éclater, de se défoncer et … de débaucher. Le commerce a proliféré depuis, façonnant une petite bourgeoisie qui y gagne beaucoup d’avantages et qui continue à alimenter les nombreux touristes sexuels. À la fin de la guerre du Golfe, le Pentagone a donné un autre coup de pouce à l’essor du tourisme sexuel, notamment en Thaïlande, en y envoyant ses soldats décompresser et se divertir après l’effort de guerre. Le repos bien mérité du guerrier ? C’est drôle, on ne mentionne pas cette information dans le syndrome de la guerre du Golfe ! Cent trente mille soldats suent présentement uniquement en Irak, ce commerce n’est pas prêt de s’éteindre. Déjà que les viols sont légion dans les nombreux pays en guerre !

La guerre semble être un facteur primaire, pour ne pas dire primitif, au commerce de la traite et de la prostitution. Le « divertissement » en ex-Yougoslavie est « soutenu » par des soldats sous les yeux d’organismes officiels tels l’OTAN, la police de l’ONU et de plusieurs ONG. Ceux-ci ont nié la situation à la suite d’une dénonciation par Amnesty International. Je vous conseille fortement de vérifier si Mira (6), malgré son statut de fondation, s’est inscrite à la Bourse dernièrement, car la demande pour ses gentils toutous affichera un taux record dans un avenir rapproché, tant de gens sont devenus aveugles, ces derniers temps !

L’OTAN, l’ONU et certains ONG ne sont pas les seuls organismes internationaux à coopérer à ce commerce. Le FMI et la Banque Mondiale, pour ne pas être en reste, subventionnent les industries du divertissement, les concepts « d’installations récréatives » de plusieurs pays du tiers-monde. Et comme le dit Richard Poulin, on ne parle pas de Walt Disney ici. L’Organisation Internationale du Travail (OIT) considère même que ce sont des industries-clés pour le développement économique de plusieurs pays. Quand les revenus de l’industrie de la prostitution, de la pornographie et de la traite des femmes et des enfants sont comptabilisés dans le PIB des États, on croirait ne plus s’étonner de rien. Pour combler le tout, les institutions financières ne peuvent faire autrement que de participer à cet énorme commerce qu’ont engendré les industries du sexe détenues en grande partie par le crime organisé, puisqu’il faut obligatoirement leur appui pour blanchir l’argent sale. Le « commerce » sexuel en argent US génère 150 milliards de beaux (!) dollars. Monsieur Poulin rapporte même que les revenus générés par la traite des femmes dans le but de les prostituer dépassent ceux obtenus par le commerce des armes à feu ou de la drogue. Gaïa hautement trahie !

Les gouvernements participent en toute connaissance de cause à la traite et à ses fléaux. Le Canada n’est pas en reste. Deux de ses ministres, Madame Sgro et Monsieur Pettigrew, auraient accordé des permis de résidence à des effeuilleuses de l’Europe de l’Est afin de combler les « criants besoins » dans le domaine de la danse exotique.

Je suis redevable à Richard Poulin d’avoir enrichi mon vocabulaire. Le terme « batterie hens », vous connaissez ? Des placards à poules où on les entasse pour les faire engraisser. Eh bien, sachez qu’il existe aussi le terme « batterie girls ». Je vous épargne la description de la chose. « Chosenppi », pour sa part, est un mot qu’on utilise pour désigner les « vagins coréens », c’est-à-dire les femmes coréennes dont on « alimente » les comfort stations, ces bordels de réconfort nippons servant à satisfaire l’avidité sexuelle des militaires. Aux Pays-Bas, ce sont les red-light districts. En Thaïlande, où la prostitution juvénile est ouvertement publicisée à travers le monde par le gouvernement, on parle de rest and recreation sites, comme je le mentionnais. En Bosnie-Herzégovine, on a l’Arizona Market, où des « femmes y sont vendues comme l’étaient les esclaves victimes de la traite des négriers. Le processus de vente se déroule comme suit : les jeunes femmes montent sur la scène d’un bar quelconque, y font quelques pirouettes pendant que les acheteurs inspectent leur corps et même leur bouche avant de faire une offre, entre "2000 et 4000 marks allemands" pour les plus convoitées » (7). Imaginez l’inverse : un marché d’esclaves masculins pour satisfaire la cupidité féminine. Plutôt impensable, non ? Pourquoi tant de haine envers les femmes ?

Les nombreuses femmes et enfants piégés dans l’industrie du sexe proviennent majoritairement de pays où la pauvreté est devenue une « job à l’année », comme dirait Yvon Deschamps, un humoriste québécois. Et ce n’est pas la prostitution qui les enrichira, puisque Richard Poulin rapporte que les personnes prostituées ne touchent, souvent, que 10% de leurs gains ! Les personnes prostituées proviennent principalement des pays autrefois socialistes, de la Russie, des pays d’Asie, d’Amérique Latine, soit les pays en transition vers la liberté capitaliste ou en transition vers la mondialisation des échanges commerciaux. Aux intéressés, je conseillerais de développer leur aptitude pour les langues car vous en aurez besoin lors de votre prochain achat sexuel. Il est sûr que les filles inscrivent le montant requis dans le creux de la main, mais si l’échange non sexuel se poursuit au-delà et que, par souci moral ou autre crétinisme, vous désirez savoir si vous avez affaire à une mineure, ce sera pratique. C’est tellement difficile de faire la différence entre une jeune fille de 13 ou 15 ans et une femme, vous ne pouvez pas savoir ! Des prostitueurs à Québec ont avoué en être totalement incapables !

En Moldavie, ce sont des régions entières qui se sont vidées de leurs jeunes filles et de leurs jeunes femmes démunies. Mais la pauvreté n’est pas l’unique pré-requis à l’asservissement sexuel, le miroitement d’une vie meilleure, pour certaines la tentation de mettre sa liberté sexuelle à l’essai, semblent aussi des incitatifs. Plus encore, les traumatismes, le plus souvent sexuels, subis dans l’enfance seraient des facteurs primordiaux entraînant les victimes dans un processus irrémédiable d’autodestruction, dont la prostitution. Peut-on encore dire que les personnes prostituées ont choisi librement cette occupation ?

La pornographie

Le monde de la pornographie, ce supposé must à notre libération sexuelle, possède un vocabulaire très riche. Il a connu, lui aussi, une escalade. Bien sûr, tout bêtement vous pensiez que les grenades ne servaient qu’à intimider l’ennemi, à faire de belles explosions et de la boucane. Sachez qu’elles révèlent un côté érotique plutôt inattendu car on les introduit dans le vagin des femmes. Il n’y a rien de plus excitant, non ? La démence des hommes est sans limites, en doutez-vous encore ? Si Daniel Boucher (un chanteur québécois) cherche encore sa gang de malades, je m’offre à lui donner gratuitement plusieurs indices (8). On voit aussi des vidéos de gang bang (inspiré de la tournante, ces viols collectifs, en France), de double et de triple pénétration (anale et/ou vaginale), de sodomie (des Québécoises rapportent que cette demande est maintenant chose courante chez leur mari) (9), de zoophilie (où on demande, par exemple, à une femme de copuler avec un chien), du bukkake (où une jeune fille déguisée en écolière reçoit en plein visage le sperme de plusieurs mâles pendant plusieurs heures, ces scènes sont filmées, visionnées dans les bars, vendues et transmises sur Internet), d’ondinisme (plaisir obtenu par le contact de l’eau ou de l’urine, pratique populaire chez certains prostitueurs à Québec), du fisting, ou fist fucking (pénétrer un orifice du corps humain tel l’anus ou le vagin par une main, un poing ou même un pied, une bouteille de bière et l’enfoncer le plus loin possible - on parle également d’introduction de couteaux, de lames de rasoirs, de rat vivant) et de scatologie (en rapport aux excréments), rien de moins.

Je m’en décroche la mâchoire ! Du plaisir jusqu’à la fin de vos jours ! Je vous souligne que ces vidéos sont tournées en toute réalité. Même des ex-hardeuses comme Raffaëla Anderson dénoncent les souffrances qu’endurent les stars de la porno ! Mais ces informations sont totalement rayées du discours des partisans de la décriminalisation totale de la prostitution. Et ça vous étonne qu’on affirme que les tortures subies par les Irakiens à la prison d’Abou Ghraïb soient inspirées de films pornographiques ?

Naturellement, la transformation extrême a aussi fait son chemin dans le domaine de la pornographie. Elle passe par les transformations physiques tels les brûlures, les percements, la torture, les lavements, l’augmentation mammaire ou encore la chirurgie plastique génitale. La demande de chirurgie plastique génitale ou « remodelage intime » est maintenant en hausse aux Etats-Unis et a été popularisée par la pornographie. « Alors que des millions de femmes reçoivent des injections de Botox, font refaire leur nez, augmenter leurs seins, remonter leur fessier et aspirer leur surplus de graisse, un nombre croissant de femmes traversent une nouvelle frontière, celle de la chirurgie plastique génitale. Elles font resserrer leurs muscles vaginaux, font ajouter du volume ou raccourcir leurs lèvres vaginales, font subir une lipossuccion à leur zone pubienne et font même restaurer leur hymen, parfois en dépit du scepticisme des médecins quant à la nécessité d’une telle mesure cosmétique » (10). Chéri, j’ai réduit mes lèvres vaginales ! Selon le Dr Gary J. Alter, un plasticien et urologue ayant des bureaux à Beverley Hills, en Californie et à Manatthan, et qui a développé sa propre technique de remodelage labial, « les femmes consomment de la pornographie. Elles sont plus conscientes de leur apparence » (11). Ouf ! Au moins, il n’a pas dit conscientisées. Mais il ajoute que ses clientes sont très heureuses. En fait, le bonheur n’est plus dans le pré, mais dans le « rajeunissement vaginal ». Le vide intérieur nous pousse parfois à faire des choses inimaginables !

L’exutoire des hommes ?

Banale la pornographie ? Toujours une petite note de piquant dans votre vie sexuelle ? Des féministes, comme Collard et Navarro au Québec, ou bien Badinter en France, s’obstinent encore à penser que la pornographie et la prostitution sont une libération pour la femme. D’ailleurs, discutant de l’abolition de la prostitution, Madame Badinter déplore que les hommes ne puissent plus trouver d’exutoire, si cela s’avérait. Les pauvres ! Vous ne saviez pas que les femmes n’étaient pas uniquement les décrotteuses attitrées des toilettes dans plusieurs familles, mais qu’elles sont également les exutoires des pulsions sexuelles incontrôlables et incontournables des hommes ? On n’apporte plus les pantoufles et le journal à son homme, mais sa petite revue porno, son film trois X, son escorte, son petit voyage sexuel. Mais avant de vous prononcer définitivement sur l’innocence de la pornographie, je voulais vous signaler que dans la catégorie déchaînée, excessive, outrageuse et démentielle des films pornographiques, existent les films snuffs où on retrouve la star en train de mourir et ce, réellement ! Et ce n’est sûrement pas de plaisir. Alarmant lorsqu’on sait que les films pornographiques et la pornographie sur Internet sont les sources principales d’éducation sexuelle de plusieurs adolescents.

Je désire également vous informer que le chicken porn ou kiddy porn n’a rien à voir avec des poulets. Il réfère plutôt à la pornographie infantile. Question-quizz dans le style piège : À partir de quel âge pensez-vous qu’on y exploite les enfants ? À partir de 2-3 mois !!! « [En] Italie, une autre enquête sur un réseau pédophile Internet qui abusait, entre autres, de nouveau-nés âgés de 2 à 3 mois, a mis en évidence quelque 1 000 transactions par carte de crédit pour un montant de plus de 48 600 dollars américains » (12).
Cela ne vous soulagera peut-être pas de savoir que des recherches effectuées par des spécialistes du FBI affirment que les meurtriers en série seraient de grands consommateurs de pornographie. On mentionne souvent que les meurtriers ont été victimes de violence dans l’enfance, mais on occulte le fait, plus important encore, qu’ils visionnent beaucoup de pornographie. Tout compte fait, je préfère vous référer directement au volet pédopornographie, page 183 ! Je vous conseille tout de même de vous munir de gravol, on n’est jamais trop prudent-e !

Et les clients ?

La révolution sexuelle, qui est devenue essentiellement marchande, a nourri la dégradante escalade dans le marché prostitutionnel et pornographique. « On a cru que la révolution sexuelle ferait diminuer la prostitution. Au contraire, sa récupération marchande, modelée par le discours médiatique ambiant - pornographie en tête - a renforcé la domination masculine. Et Poulin de citer Månsson : « Il semble qu’un des effets secondaires de cette révolution sexuelle a été de renforcer chez les hommes le sentiment qu’Ils ont droit à un accès illimité au sexe, notamment en monnayant l’accès au sexe et au corps d’autrui » (13). Poulin cite également Delacampagne : « L’expérience prouve que, partout où un « bien » est demandé, il parvient à se faire un chemin, même clandestin, sur le marché. Pour en finir avec la traite, il faudra d’abord supprimer la demande - autrement dit, en finir avec l’esclavage » (14).

Des études commencent tout juste à focaliser sur la responsabilité du client. À quoi ressemble ce client ? Il a autour de 30-39 ans, c’est un urbain, très scolarisé et marié. On parle de 15 à 20% des hommes qui ont payé pour un acte sexuel alors que 5 à 10 % seraient des clients réguliers. Les motivations auraient moins à voir avec la sexualité qu’avec la difficulté à assumer les nouveaux rapports entre les femmes et les hommes, et donc, avec le désir de recouvrer d’anciens rapports de domination. À noter également que la plupart des clients réguliers seraient des dépendants sexuels. Et des pervers à 71%, dont « 19% de masochistes, 14% de fétichistes, 10% de voyeurs ou amateurs de triolisme, 10% de masochistes à tendance homosexuelles, 9% de sadiques, 8% enfin atteints de pornotalie », selon Chaleil (15). Il faudra donc considérer de pénaliser le client. Curieux de penser que des pays légifèrent essentiellement pour satisfaire les désirs des hommes en manque de domination !

Un féminisme plus abolitionniste qu’on le dit

Après avoir brossé un tableau - noir, vous en conviendrez avec moi -, mais exhaustif, rigoureux et qui touche pratiquement tous les aspects des industries du sexe et de ses protagonistes, Richard Poulin souligne son soutien à l’abolitionnisme, qui pénaliserait le client et le proxénète, mais non la personne prostituée. En complément, Élaine Audet dans sa postface du livre, fait une synthèse des différentes positions féministes sur la prostitution et souligne l’importance de la position abolitionniste au sein du mouvement féministe. Parce qu’il faudra prendre position. Rapidement. D’autant plus qu’on n’a entendu qu’un son de cloche partout, ces dernières années, surtout sur la question de la décriminalisation totale de la prostitution. Mais quand on sait que les organisations qui prônent le libéralisme et la décriminalisation totale de la prostitution sont subventionnées, entre autres, par ceux qui ne veulent qu’augmenter leur domination ou leurs profits monétaires, on est à même de mieux juger.

La postface d’Élaine Audet mentionne les positions des nombreuses femmes telles Yolande Geadah, Marie-Victoire Louis, Claudine Legardinier, Florence Montreynaud, Annie Mignard, Stéphanie Pryen, Stéphanie Cordellier, Pascale Camirand, Cécilia Hoffman, Micheline Carrier, Élaine Audet elle-même, et plusieurs autres. Si vous voulez actualiser votre perception du discours féministe versus le discours marchand ou libéral individualiste, ce livre et sa postface vous y aideront. Comme le dit si bien Élaine Audet : « J’espère que ce livre […] suscitera la révolte et le désir d’engagement dans cette lutte où se joue présentement le destin des femmes, comme jamais auparavant. La lutte contre la marchandisation du vivant, et plus particulièrement des femmes, par les biotechnologies et le système prostitutionnel, doit devenir une priorité pour le mouvement féministe. Il pourrait y retrouver son radicalisme et son enthousiasme des années chaudes, en se recentrant sur la lutte contre le patriarcat dont la prostitution révèle l’essence même » (16). Ce livre, je l’espère, permettra en outre aux altermondialistes de tenir compte des effets néfastes, sur les femmes et les enfants, du néo-libéralisme, du capitalisme sauvage, de la mondialisation des échanges commerciaux, ainsi que du libéralisme sexuel trompeur, qui s’exprime particulièrement par la prostitution, la pornographie et la traite des femmes et des enfants, des industries qui font vivre grassement le crime organisé et restaure la domination masculine ravageuse dans les rapports humains.

Notes

1. POULIN, Richard (2004), La mondialisation des industries du sexe, Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, Ottawa, Interligne, page 66.
2. POULIN, Richard, op. cit., page 66.
3. POULIN, Richard, op. cit., page 212.
4. CARRIER, Micheline, Prendre le parti de l’humanité, préface de La Mondialisation des industries du sexe, Ottawa, Interligne, page 23.
5. POULIN, Richard, op. cit., page 157.
6. Fondation Mira.
7. POULIN, Richard, op. cit., page 107.
8. Référence à la chanson « La Désise » de Daniel Boucher, chanteur québécois.
9. « La pornographie n’est pas sans conséquences ».
10. « Remodelages intimes, chirurgie plastique génitale » par Mireya Navarro du New York Times, publié dans Le Soleil, le mardi le 14 décembre 2004, page B 1.
11. Le Soleil, op. cit.
12. POULIN, Richard, op. cit., page 187.
13. POULIN, Richard, op. cit., page 222.
14. POULIN, Richard, op. cit., page 293.
15. POULIN, Richard, op. cit., page 335.
16. AUDET, Elaine, Perspectives féministes sur la prostitution, en postface de La mondialisation des industries du sexe, page 367.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 16 février 2005



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Johanne St-Amour

L’auteure a étudié et travaillé dans le domaine social et dans celui de la santé.



    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2005
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin