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lundi 1er janvier 2018

Fil de presse, janvier 2018

par Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



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Mise à jour quotidienne de liens vers des articles d’actualité et d’analyse sur les femmes, leurs droits, ce qui les intéresse. Ces articles proviennent de diverses sources médiatiques en ligne. Les faits rapportés et les opinions exprimées dans ces articles n’engagent que leurs auteur-es. On peut consulter les fils de presse des années et des mois précédents à gauche dans cette page.

Janvier 2018

. Le Devoir - La présidente du CA de l’UQAM, Lise Bissonnette, démissionne
Elle dénonce "l’iniquité flagrante" favorisant les universités à charte aux dépens de celles du réseau de l’Université du Québec. Lise Bissonnette a étoffé les arguments avancés : les établissements du réseau de l’UQ sont considérés comme des universités de seconde zone. Ils font un travail "extraordinaire" malgré un "mépris" généralisé de la classe politique et économique. "C’est un réseau mal aimé et négligé", affirme Mme Bissonnette. Les disparités dans la rémunération des recteurs — les dix dirigeants les moins bien payés sont ceux du réseau de l’UQ — ne sont que la pointe de l’iceberg, selon elle. Les huit universités dites "privées" (même si elles sont largement financées à même les fonds publics) recevront plus de 3 milliards de dollars pour leurs projets d’infrastructures. Les dix établissements de l’UQ, eux, recevront ensemble 850 millions durant la même période. Même politique "injuste" dans la distribution du Fonds d’investissement stratégique canadien (FIS), qui a généré 730 millions pour les établissements postsecondaires québécois : à Montréal, en excluant les collèges, la somme disponible a atteint plus de 380 millions pour les universités : l’UQAM a obtenu 10,5 M, l’Université de Montréal a obtenu 250M, McGill, 75 M, et Concordia, 37 M.

. Les Glorieuses - Après le yaourt allégé, voici le féminisme 0%
Cela ressemble fortement à du féminisme. C’est un tweet : "Le Premier ministre sera choisi sur des critères d’expériences et de compétences. J’aimerai que ce soit une femme". C’est une expression : "Ton père est certes à la tête de la famille mais ta mère est définitivement la colonne vertébrale". C’est un conseil : "Sois forte". C’est une politique : "Je suis pour l’égalité. Les droits des femmes doivent être une grande cause nationale." Cela ressemble fortement à du féminisme. Un discours emprunt de bonne volonté pour aider les femmes – toutes les femmes – à gagner en pouvoir, en représentation dans l’espace public. C’est à s’y méprendre. Le couperet tombe. Le Premier ministre sera un Premier ministre. On pense : "ah, il n’a donc pas trouvé de femmes ayant les expériences et les compétences nécessaires". Le père a le dernier mot. Le conseil est suivi d’un "tu n’es pas obligée de tout dire. Tu peux te détendre un peu". Un gouvernement soutient un ministre accusé par une femme de viol. Ce n’est donc pas du féminisme. Ou alors, pour reprendre les mots de Chimamanda Ngozi Adichie à la Nuit des idées (Paris), c’est du "Feminism Lit" qu’on pourrait traduire par "féminisme 0%", "féminisme light" ou encore "féminisme allégé".

. RTL - Mort d’Alexia Daval : Marlène Schiappa juge "scandaleuse" la défense du mari
La secrétaire d’État à l’Égalité femmes-hommes réagit à la défense du mari d’Alexia Daval, qui parle de la "personnalité écrasante" de cette dernière, et de l’acte "accidentel" d’un mari "rabaissé". Le mari de la joggeuse, dont le corps calciné a été retrouvé dans un bois de Haute-Saône, en octobre dernier, a finalement avoué mardi 30 janvier, l’avoir tuée. L’informaticien de 34 ans a été mis en examen pour meurtre sur conjoint, et risque la réclusion à perpétuité. "L’idée, c’est de dire qu’à chaque fois qu’une femme est victime de violences sexistes ou sexuelles et ici d’un féminicide, on trouve des raisons qui justifieraient le fait que cette femme ait été victime. On fait comme si la victime elle-même était coupable d’avoir été victime", explique la secrétaire d’État.

. CNEWS Matin - Iran : les femmes se rebellent contre le port du voile obligatoire
Une femme a été arrêtée ce lundi après être montée sur une cabine téléphonique pour enlever son voile en public, a rapporté le Guardian. Elle porte un bracelet vert, couleur symbole de la résistance utilisé par le mouvement des libertés civiles en révolte contre le pouvoir des mollahs. Et d’autres femmes ont répété le même geste, participant ainsi à un mouvement de protestation qui prend de l’ampleur. En Iran, les femmes sont obligées de porter le hijab en public depuis la révolution islamique de 1979. Mais de nombreuses femmes contournent l’interdiction au quotidien.

. Le blogue de Louise Mailloux - Journée nationale contre l’islamophobie ; de la tragédie à la stratégie
Un an après la tragédie de la Grande Mosquée de Québec, alors que rien jusqu’à maintenant n’a filtré de cet horrible drame, que les moindres faits demeurent inconnus et que nous ignorons toujours tout des motivations d’Alexandre Bissonnette, on assiste à une incroyable mise en scène ; celle d’une mise en accusation de tout un peuple, supposément coupable de haine et d’islamophobie, habilement orchestrée par des lobbys musulmans et secondée par la classe médiatique et politique. Je ne parle évidemment pas de la commémoration légitime de ce triste événement pour rappeler à notre mémoire les victimes et exprimer notre solidarité avec les familles et les amis endeuillés mais bien de son instrumentalisation par certains groupes de musulmans qui profitent de ce drame pour faire avancer leur agenda politique.

. Le blogue de Lise Bouvet - Feminist Pictures ! Une iconothèque féministe
Depuis plusieurs années déjà, je fais un travail de constitution d’une iconothèque féministe, dans l’imagerie pop (j’ai aussi commencé une collection parallèle en art contemporain.) J’ai réuni plus de 1 000 images, en Anglais et en Français. Je les publie tous les jours dans un album Facebook et dans un Tumblr dédié. Mais comme me l’a fait remarquer une bonne "fée ministe" ;-) l’un comme l’autre outil présente des inconvénients : tout le monde n’a pas accès à FB (qui en plus ne prend pas les GIF, il est donc incomplet) et le Tumblr ne permet pas d’embrasser d’un seul coup d’oeil l’ensemble (ou alors le chargement est laborieux.) J’ai donc décidé de mettre en ligne l’intégralité de mes tribulations iconographiques sur une page wordpress afin qu’elle soit plus accessible. Si jamais j’avais oublié de vous créditer pour une image, d’abord je vous présente toutes mes excuses, et ensuite vous pouvez me joindre ICI afin que je répare mon erreur.

. Le Nouvel Observateur/Rue 89 - C’était en 1897. "La Fronde", premier quotidien féministe au monde, était ridiculisé
Le 9 décembre 1897, un nouveau quotidien au titre batailleur paraît en France : "La Fronde". Sa particularité : il est entièrement conçu et dirigé par des femmes. Journalistes, typographes, collaboratrices, imprimeurs, colporteurs : toute l’équipe est féminine. C’est une première mondiale. Fondé par l’ancienne journaliste du "Figaro" Marguerite Durand, le journal se distingue aussi par sa ligne éditoriale résolument féministe. Réclamant dans son premier numéro "l’égalité des droits, le développement sans entraves des facultés de la femme, la responsabilité consciente de ses actes, une place de créature libre dans la société", "la Fronde" rêve "de l’union de toutes les femmes sans distinction de culte ni de race". Les autres journaux sont partagés entre bienveillance et franche moquerie.

. Ouestafr.com - Femmes dans l’économie mondiale : elles nourrissent le monde et meurent de faim
La terre reste l’affaire des hommes. Les femmes n’y ont que très rarement droit. C’est aussi un des travers de l’économie mondiale que dénonce le rapport d’Oxfam, rendu public ce lundi 22 janvier et intitulé "Partager la richesse avec celles et ceux qui la créent". Au Sénégal seules 5% des femmes ont la propriété exclusive de leurs terres, contre 22% pour les hommes. "Même lorsque les femmes possèdent des terres ou jouissent d’un droit de propriété, les rapports de force au sein des familles et de la société limitent souvent le contrôle qu’elles ont sur ces actifs", déplorent les auteurs du rapport. Ainsi, dans 35 pays sur 173, enquêtés par Oxfam, "les veuves ne jouissent pas des mêmes droits de succession que les veufs, les femmes étant souvent lésées par les hommes de leur entourage". Par conséquent, elles se retrouvent souvent dépossédées des logements, des revenus, des terres, des bétails et d’autres actifs qu’elles héritent de leurs époux.

. Le Devoir - Justin Trudeau réitère son appui à #MoiAussi en l’absence de Kent Hehr
En l’absence de son ministre démissionnaire Kent Hehr visé par des allégations d’inconduite sexuelle, Justin Trudeau a réaffirmé devant ses députés réunis en caucus au parlement son appui indéfectible aux mouvements dénonçant le harcèlement et les agressions sexuels. Le premier ministre a été ovationné par les membres de son caucus lorsqu’il a affirmé que les phénomènes #MoiAussi et #TimesUp étaient plus que de simples mots-clics et qu’il fallait saluer le courage des femmes qui font des dénonciations. "Le harcèlement sexuel est un problème systémique, et il est inacceptable. Lorsque les femmes prennent la parole, nous avons la responsabilité de les écouter et de les croire", a enchaîné Justin Trudeau devant les élus et les représentants des médias. Dans les rangs libéraux, on n’a pas voulu expliquer pour quelle raison Kent Hehr était toujours membre du caucus libéral alors qu’un autre député de l’Alberta, Darshan Kang, en a été écarté en août dernier, après avoir fait l’objet d’allégations de harcèlement sexuel.

. La Nouvelle république - L’icône féministe américaine "Rosie la riveteuse" s’est éteinte

Naomie Parker Fraley, l’ouvrière qui a inspiré l’icône féministe américaine "Rosie la riveteuse" est décédée ce week-end à Longview dans l’État de Washington. Elle avait 96 ans. Son nom ne vous dira sans doute rien. Mais vous connaissez sans doute l’affiche qu’elle a inspiré. Il s’agit après tout d’une des images les plus emblématiques du féminisme. 75 ans après sa création en 1943 pour inciter les ouvrières américaines à poursuivre l’effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, l’affiche "Rosie la riveteuse" et son célébrissime slogan "We Can Do It !" ("On peut le faire !") est encore utilisée régulièrement comme symbole par de nombreuses féministes dans le monde.

. Libération - Christiane Taubira : "Il est temps que les hommes fassent l’expérience de la minorité"
Quel rôle jouent les femmes dans l’imagination de nouvelles formes de pouvoir, et quid de leur accès aux sphères de ce pouvoir ? Christiane Taubira était à Montréal, jeudi, pour débattre de ces questions lors de la première édition de la Nuit des idées. Cette initiative de l’Institut français, l’opérateur de l’action culturelle extérieure de la France, consiste à réunir, le même jour et dans un maximum de villes à travers le monde, des intervenants de tous horizons - intellectuels, chercheurs, artistes… - sur un thème commun. Celui de cette année reprenait une formule dont les manifestants de 1968 couvraient les murs de Paris : « l’imagination au pouvoir ». Il s’agissait d’interroger, un demi-siècle plus tard, les formes que peut prendre l’aspiration à l’utopie, et le sens qu’on peut donner à cet appel à la créativité : comment doivent évoluer les sphères de pouvoir, comment les imaginer… La soirée montréalaise était particulièrement axée sur la place et le rôle des femmes dans le processus imaginatif, et le panel d’invités reflétait cette posture.

. Simonae - L’art féministe occidental : du sous-entendu canaille au bûcher revendicateur
Après l’ouverture des salons et académies aux femmes fin XIXe siècle, ces dernières ne sont pas prêtes à s’arrêter en si bon chemin. Ni la reconnaissance ni la professionnalisation ne leur sont encore acquises. Souvent considérées de loin, comme des suiveuses, elle devraient pourtant être reconnues pour leur émancipation, pour l’affirmation de leurs propres styles et discours. Il faut attendre la fin des années 1960 et la structuration des pensées féministes pour voir émerger de l’ombre des artistes ouvertement militantes. La décennie 80 voit la création d’un groupe phare : les Guerilla Girls. Activistes visuelles, elles se sont données pour mission de dénoncer l’inégalité de traitement et de représentation des femmes artistes dans les institutions américaines. Le groupe se forme à l’occasion de l’ouverture d’une galerie du MoMA en 1985, dédiée aux artistes contemporain•e•s les plus renommé•e•s. Cette galerie ne compte alors que 13 femmes sur les 169 créateurices présenté•e•s par le musée. Elles dénoncent de manière frontale sexisme et racisme, via des campagnes visuelles chocs, inspirées de la publicité.

. La Presse - Concordia fixe des limites pour les liaisons enseignants-étudiants
L’Université Concordia se dote d’une politique pour préciser les limites dans les rapports entre membres du personnel et étudiants. L’université montréalaise précise d’abord qu’elle "décourage le plus vigoureusement qui soit toute relation consensuelle romantique ou sexuelle entre les enseignants et leurs étudiants". Mais si une telle liaison devait se nouer, l’établissement exige que l’enseignant la divulgue par écrit à l’administration, et qu’il se retire complètement de toutes fonctions professionnelles liées à son partenaire. L’enseignant qui omettrait de divulguer un conflit d’intérêts "réel ou apparent" commettrait une infraction au code d’éthique de l’université, et pourrait subir des mesures disciplinaires. Ces nouvelles directives ont été élaborées à la suite du rapport d’un groupe d’étude sur les politiques traitant d’agressions sexuelles, mis sur pied à la fin de 2014.

. Les Terriennes - Agressions sexuelles : la parole se libère aussi en Chine
Plusieurs mois après le début du mouvement "#MeToo" aux États-Unis, les Chinoises commencent elles aussi à dénoncer publiquement des cas d’agressions et de harcèlement sexuel dont elles sont victimes... dans les limites de la censure d’État. Tout a vraiment démarré le 1er janvier lorsque Luo Qianqian, une ex-étudiante en doctorat, a publié un message sur le réseau social Weibo accusant son ancien professeur de l’avoir agressée. Et dix jours plus tard, l’université pékinoise de Beihang démettait de ses fonctions son professeur, Chen Xiaowu, après une enquête interne concluant qu’il avait harcelé sexuellement plusieurs étudiantes. Le harcèlement sexuel ne fait actuellement l’objet d’aucune définition légale en Chine, d’où la difficulté d’établir des politiques de prévention. C’est également un sujet sensible au niveau politique : des dizaines d’hommes politiques tombés lors de l’actuelle campagne anti-corruption lancée par le président Xi Jinping ont été accusés d’abuser de leur pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles.

. Radio-Canada - Le Guide de la citoyenneté inclura de l’information contre la violence sexiste
La mise à jour du Guide de la citoyenneté du Canada inclura une mise en garde aux nouveaux arrivants concernant la pratique illégale des mutilations génitales féminines (MGF). Le ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen, a qualifié cette pratique d’"odieuse" et illégale au Canada. "L’ouverture et la générosité du Canada ne s’étendent pas aux pratiques culturelles barbares qui tolèrent la violence conjugale, les "crimes d’honneur", les mutilations génitales féminines, le mariage forcé ou d’autres formes de violence fondée sur le genre. […] Les coupables de ces crimes sont sévèrement punis en vertu des lois pénales canadiennes." Une porte-parole de la ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, a déclaré que le Code criminel a été modifié en 1997 pour préciser que les MGF constituent une forme de voies de fait graves et que la responsabilité criminelle est étendue à tout praticien de la santé ou à toute personne qui exécute l’intervention ou y participe, ou qui emmène un enfant hors du Canada à cette fin.

. Les Nouvelles/News - Et si on en finissait avec “la maman ou la putain” ?
Les attentes et fantasmes projetés sur les femmes ne coïncident pas avec l’exercice du pouvoir. On attend des femmes qu’elles jouent la maman prête à soigner les bobos des collaborateurs. Mais si elles le font, on leur reprochera leur laxisme et de ne pas incarner la posture de chef. Et si elles sont trop autoritaires, elles seront traitées de bossy. Pile je perds, face je ne gagne pas. Après le registre mère, registre "putain". Pourquoi dans un gala de charité en Angleterre n’y a-t-il que des hommes de pouvoir et des hôtesses d’accueil ? Pourquoi certains de ces hommes se croient-ils autorisés à disposer du corps de ces femmes ? On trouve le même schéma dans les salons de l’automobile par exemple. Pourquoi, lorsqu’un journal fait le portrait d’une femme, se croit-il toujours obligé de parler de son physique ? Comme s’il fallait marteler aux femmes que leur premier devoir est de plaire aux hommes. Et cette posture "être désirable", comme celle de "maman", est incompatible avec l’exercice du pouvoir.

. Le Devoir - La décriminalisation de l’avortement, 30 ans plus tard
Nous célébrons dimanche le 30e anniversaire du jugement historique rendu par la Cour suprême du Canada le 28 janvier 1988 dans la cause du Dr Henry Morgentaler, accusé de pratiquer illégalement des avortements. Cette décision invalidait l’article 251 du Code criminel, qui, depuis 1969, ne permettait l’avortement que si la grossesse mettait en danger la vie ou la santé de la mère. Dans cette décision, les juges ont estimé que la procédure pour obtenir un avortement thérapeutique portait atteinte au droit à la sécurité de la femme enceinte garanti par la Charte canadienne des droits et libertés, mais aussi à son droit à l’intégrité physique et émotionnelle. Les juges ont également statué que le foetus n’était pas une personne humaine tant qu’il n’était pas sorti vivant du sein de sa mère. Pour sa part, la juge Wilson affirmait que le droit à la liberté garantissait à chaque individu "une marge d’autonomie personnelle sur les décisions importantes touchant intimement à sa vie privée " En plus de décriminaliser complètement l’avortement, ce jugement reconnaissait ainsi à plus de la moitié de la population le droit de contrôler sa capacité reproductive.

. Radio-Canada - Analyse d’un objet culturel : Barbie
"Si je la prends au pied de la lettre, Barbie est un objet sexiste, misogyne, raciste, capitaliste et hétérocentriste." L’auteure et professeure de littérature Martine Delvaux ne mâche pas ses mots vis-à-vis de la célèbre poupée fabriquée par l’entreprise américaine Mattel en 1959. En compagnie de l’artiste interdisciplinaire Karoline Georges, elle a lu l’ouvrage de l’Italien Massimiliano Capella, Barbie the Icon, un livre qui dresse un portrait plutôt flatteur et peu critique de la poupée emblématique. "Créée en 1959, Barbie a incarné près de 150 professions et représenté plus de 40 nationalités différentes. Icône de la mode, elle a collaboré avec plus de 75 designers, dont Valentino, Versace, Dior, Gucci, Calvin Klein, Prada et Givenchy..."

. The Conversation - Femmes dans la rue : de plus en plus nombreuses et pourtant invisibles
Dans un contexte où les acteurs de terrain, associatifs notamment, soulignent différentes évolutions des personnes à la rue (on parle de féminisation, de familialisation ou encore de rajeunissement de la population), il est intéressant de comprendre comment certaines représentations sur les sans-abri perdurent. Lorsque l’on pense aux personnes à la rue : la majeure partie des évocations sont celles d’hommes isolés, français, visibles dans l’espace public, consommant de l’alcool, entourés de sacs, délaissant le soin de leur corps. En effet, les représentations associées aux sans-abri demeurent largement focalisées sur l’expérience des hommes. Cela se retrouve dans les recherches tout comme dans le discours des intervenants sociaux qui résistent à certains changements de profil de leurs bénéficiaires, parfois démunis face à des problèmes qu’ils n’ont pas anticipés. Progressivement se profilent pourtant de nouvelles figures, celle des réfugiés d’abord mais aussi celle des femmes.

. Agora Vox - Masih Alinejad, ‘messie’ iranienne de la cause des femmes
Depuis quelques années, la journaliste féministe Masih Alinejad porte la voix de millions d’iraniennes en quête de libération. Aujourd’hui exilée à Londres, elle se bat depuis 2014 pour que ses concitoyennes puissent vivre tête nue dans la Perse des Mollahs sans être emprisonnée, fouettée, attaquée à l’acide ou traitée de putain pour l’exercice de cette liberté. Selon la journaliste, dans les pays où il est obligatoire, le hijab constitue un mur permettant de garder les femmes sous surveillance. La journaliste iranienne n’a pas de mots assez durs à l’endroit des femmes occidentales qui, pour se rendre en Iran, acceptent de porter le voile ; renonçant ainsi à leur dignité. Masih Alinejad s’exaspère devant ces occidentaux qui, dans un souci d’apaisement, privilégient les accommodements raisonnables au détriment de la défense des valeurs universelles telles que l’égalité entre les sexes et la liberté de disposer de son corps.

. Le Devoir - Un an après l’attentat de la mosquée de Québec, apaiser le climat social
Depuis l’odieux attentat survenu il y a un an à la mosquée de Québec, quelque chose s’est brisé dans le tissu social. Dès le lendemain du meurtre, des publications diffamatoires affichant des personnalités du Québec les mains tachées de sang circulent sur Internet, et des accusations à peine voilées associent l’attentat aux partisans de la laïcité. Les Québécois sont accusés de racisme et d’islamophobie sur toutes les tribunes, et une consultation sur le racisme et la discrimination est annoncée par le gouvernement quelques mois plus tard. Ce festival des amalgames n’a fait que polluer le climat social, polariser le débat et alimenter l’hostilité envers l’islam et les musulmans. Rappelons que l’enquête est toujours en cours et que personne n’en connaît l’issue. Un an après, un temps d’arrêt est plus que nécessaire afin de soutenir les veuves, les orphelins, les proches des défunts, et de rendre un dernier hommage, dans le recueillement et la sérénité, à nos concitoyens.

. Radio-Canada - L’ex-médecin d’USA Gymnastics Larry Nassar passera de 40 à 175 ans de plus derrière les barreaux
Il a été condamné pour des agressions sexuelles commises sur de jeunes athlètes et sur d’autres femmes et filles. Cent soixante et une femmes, dont des athlètes olympiques, ou leurs proches ont comparu pendant le procès, qui a duré une semaine. Leurs témoignages ont ému et tenu en haleine les personnes présentes au tribunal de Lansing au Michigan. Nassar a aussi travaillé pour l’Université Michigan State, qui est située à East Lansing. La juge Rosemarie Aquilina a déclaré qu’elle "venait de signer [son] arrêt de mort" en officialisant sa peine. Il avait préalablement plaidé coupable à des accusations d’agression sexuelle sur sept femmes de la région de Lansing entre 1998 et 2015.

. Québec Science - À elles, la science !
Je suis de celles qui se désolent de constater que, en 116 années d’existence, les prix Nobel de science n’ont honoré que 17 femmes. Je suis de celles qui réprouvent les "manels", ces panels exclusivement masculins, un phénomène qui plombe les congrès scientifiques. Je suis de celles qui sont consternées par la sous-représentation persistante des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Mais charité bien ordonnée commence par soi-même. En me penchant sur les scientifiques qui, au cours des 25 dernières années, ont décroché une place dans le palmarès des découvertes de l’année de Québec Science, j’ai constaté avec désarroi que seulement 18% des récipiendaires étaient des femmes. C’est mieux que les Nobel, mais cela reste largement insuffisant. Comment est-ce possible ? Les résultats de notre concours sont-ils le reflet d’un système qui freine les carrières des chercheuses en continuant à les reléguer à des fonctions plus techniques dans les labos, à leur offrir des salaires plus faibles, à rendre difficile la conciliation travail-famille ?

. Prostitution et Société - HI TECH : un univers de harceleurs et de prostitueurs ?
La Silicon Valley a vu en 2017 son image de haut lieu du progrès technologique ternie par les révélations des nombreuses femmes victimes de harcèlement sexuel. On ne s’étonne donc pas aujourd’hui d’apprendre que de prestigieuses entreprises de la "tech" comme Amazon ou Microsoft, entre autres, comptent aussi parmi leurs personnels des "clients" assidus des réseaux de prostitution. Une nouvelle preuve que harceleurs et prostitueurs partagent la même culture de mépris des femmes, vues comme des proies sexuelles à conquérir ou à consommer. L’hebdomadaire "Newsweek" a récupéré des centaines d’e-mails échangés depuis 2015 entre ses employés d’Amazon et Microsoft et les réseaux de prostitution de Seattle. Selon les autorités, les femmes utilisées sont surtout des asiatiques, principalement sud coréennes et thaïlandaises, ne parlant pas anglais et recrutées mineures. Sous la coupe de réseaux, elles craignent pour la sécurité de leur famille et sont contraintes de subir cinq à quinze hommes pour jour pour rembourser leur dette.

. Les Échos - Davos 2018 : les femmes à l’honneur
La critique est récurrente (et justifiée) : les hommes sont omniprésents à Davos, reflet de leur domination encore écrasante dans les milieux économique, politique et financier. C’est pourquoi le 48e Forum économique de Davos (WEF), qui ouvre ses portes mardi, a décidé cette année de confier sa présidence à sept femmes dont les talents sont universellement reconnus. Elles ont eu pour mission, ces derniers mois, de définir le programme de ce rendez-vous incontournable et animeront les débats pendant les prochains jours. Portraits de Christine Lagarde, la figure de proue du FMI ; Isabelle Kocher, la "Madame énergies propres" du Cac 40 ; Fabiola Gianotti, la "reine des particules" ; Cheta Galla Sinha, pionnière dans la finance ; Sharan Burrow, la syndicaliste engagée ; Erna Solberg, la Première ministre "populo" ; Ginni Rommety, la vétéran de la tech. Lire aussi : À Davos, les femmes qui cachent la forêt des "mâles alpha". Sept femmes coprésident le FEM, mais le forum ne compte que 21% de participantes.

. The Conversation - Quand les musiciennes de jazz s’insurgent contre le sexisme
Chaque année depuis 1986, Les Victoires du Jazz couronnent les meilleurs musiciens de jazz français. En 2017, tous les nominés (toutes catégories confondues) étaient des hommes. Il y a 20 ans, cela n’aurait pas fait débat, mais aujourd’hui, difficile de ne pas remarquer qu’il y a quelque chose qui cloche, quelque chose d’obsolète dans ce club de messieurs. Les femmes dans le jazz – et dans la musique en général – ont été historiquement reléguées à des rôles très spécifiques, quand elles n’étaient pas complètement oubliées. On tolérait, à la rigueur, qu’elles soient chanteuses ou pianistes. Mais qu’elles s’emparent d’un saxophone, d’une contrebasse ou – crime de lèse-majesté – d’une batterie, c’était clairement hors de question. Il était communément admis que ces instruments n’étaient pas faits pour les femmes.

. Révolution féministe - La légalisation a fait de l’Allemagne le bordel de l’Europe. Et nous devrions avoir honte !
La loi, qui en fait légalise surtout le proxénétisme, dit que la prostitution n’est plus considérée comme contrevenant à la "bonne moralité" du pays. Alors que dans le passé, la notion de "violation des lois morales" signifiait que les affaires judiciaires impliquant une exploitation étaient traitées comme contraires à la moralité publique, cette loi ne s’applique plus dans le contexte de la prostitution. Les hommes allemands vont souvent révéler fièrement qu’ils sont des acheteurs de sexe lors des débats abolitionnistes. Il n’y a aucune honte à être client en Allemagne. C’est un signal évident et alarmant qui montre que des décennies de prostitution légalisée ont profondément modifié la société. En plus de légaliser le proxénétisme, la loi prostitution offre aux personnes prostituées la possibilité de devenir des employé-es ordinaires, payant des impôts et ayant accès aux aides sociales. Mais seulement 44 personnes prostituées sur un total de 400 000 à 1 000 000 ont choisi de se faire enregistrer comme prostituées afin d’avoir accès à ces aides.

. La Presse - La liberté de ne pas être importunée
Je fais partie de cette génération qui a connu la drague « insistante » dont s’ennuient tant les Deneuve et compagnie, cette époque où des hommes se frottaient contre des femmes dans le métro en toute impunité, abusaient de leur pouvoir au travail sans se poser de questions ou multipliaient les blagues cochonnes que la gent féminine devait trouver drôles au risque de passer pour des mal baisées, insulte suprême. Comment peut-on être nostalgique d’une époque aussi rétrograde ? À 20 ans et des poussières, j’aurais aimé avoir le courage d’une Léa Clermont-Dion et d’une Aurélie Lanctôt qui s’insurgent contre les patrons à la main leste qui ne comprennent rien à la fameuse ligne entre la blague douteuse, le geste inconvenant, l’inconduite sexuelle et l’agression. Ces deux jeunes femmes ont lancé un mouvement, #etmaintenant, pour que le #moiaussi ne tombe pas dans l’oubli. Oui, les réseaux sociaux peuvent lyncher des innocents sans autre forme de procès, mais les journalistes, les vrais, ont effectué un minutieux travail d’enquête qui a permis de dénoncer des agresseurs. Je ne crois pas que le Québec a été trop loin dans la dénonciation et je ne pense pas qu’il y ait eu dérapage. S’il y a dérapage, c’est celui du collectif français qui dénonce une dérive qui n’existe pas, ou si peu.

. Le Devoir - La fin du "boys’ club"
Cher boys’ club, depuis plusieurs semaines déjà, chaque jour apporte une nouvelle dénonciation de harcèlement sexuel, de gestes inappropriés ou d’abus de pouvoir. Le monde artistique est celui qui a surtout été touché jusqu’à maintenant. Sans lien direct avec le mouvement #metoo mais tout de même avec un timing « assez pas pire » merci, Florent Francoeur, ancien président de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, a été radié à vie pour des gestes inacceptables commis contre ses propres employées. Et malgré ce courant fort où les femmes peuvent enfin prendre la parole, dénoncer, rejeter les comportements n’ayant pas de sens, tenter de réparer des blessures importantes, dire haut et fort qu’assez c’est assez, personne du milieu des affaires ne s’est encore levé pour encourager nos employées de tout niveau à dire que ça suffit. Pourquoi ? Parce que nous sommes principalement gérés par des boys’ clubs. Et à toi, cher boys’ club, je veux te dire ceci.

. TRADFEM - Le détournement du concept de genre – Un regard féministe sur le transgenrisme
Le mouvement transgenriste contemporain n’est aucunement une extension des efforts passés pour déconstruire la mythologie sexiste et hétérosexiste. Il ne rassemble pas féministes et personnes réticentes aux normes du genre ("genderqueer") dans un front commun solidaire contre la mythologie hétérosexiste et les stéréotypes sexuels. Au contraire, il a pour effet de désunir et de briser ce mouvement contre-culturel autrefois puissant, en détournant son langage et en parodiant sa position politique pour déguiser un projet contraire. Les individus transgenres qui mènent la nouvelle révolution anti-queer sont en réalité peu nombreux ; mais ils ont beaucoup de pouvoir et jouissent du soutien total des médias pour promouvoir leur cause, un autre facteur qui les distingue de leurs prédécesseurs queer des années 80 et 90.

. Le Devoir - Décès de Martine Époque, l’une des mères de la danse contemporaine
Son nom est méconnu. Elle est pourtant, auprès des Jeanne Renaud et Françoise Sullivan, une des mères de la danse contemporaine d’ici. Et c’est toute une communauté qui est frappée par le deuil à la suite du soudain décès de Martine Époque, le 18 janvier, à 76 ans. La chorégraphe, grande pédagogue, était cofondatrice de l’Agora de la danse, cofondatrice du Département de danse de l’UQAM, mais aussi fondatrice et chorégraphe au Groupe Nouvelle Aire. La scène de la danse contemporaine ne serait pas ce qu’elle est sans son apport, créatif et structurel. "Quand les arts au Québec ont vraiment bouillonné, Martine Époque était présente. Tout le monde, pratiquement, chorégraphes comme interprètes, venait de passer par sa compagnie", explique l’historien de la danse Philip Szporer. "Je crois, objectivement, que le Groupe Nouvelle Aire a donné des racines et permis l’éclosion ce qu’on voit aujourd’hui sur scène. Sa compagnie offrait un lieu non seulement d’enseignement, mais de ressourcement artistique."

. Europe 1 - Woody Allen, Roman Polanski, Kevin Spacey... faut-il arrêter de voir leurs films ?
Le 31 janvier prochain, le nouveau Woody Allen sort en France. Wonder Wheel connaît déjà un vrai succès critique. Mais la promotion du long-métrage a été bousculée jeudi par le témoignage choc de Dylan Farrow, la fille du réalisateur qui a accusé son père d’agressions sexuelles. Les faits étaient connus depuis 25 ans, mais il a fallu l’affaire Weinstein, et la déflagration qui a suivi, pour capter l’intérêt des médias. Les comportements présumés abusifs de Woody Allen peuvent-ils changer notre vision de ses films ? Faut-il arrêter de voir des œuvres de Roman Polanski ou des films avec Kevin Spacey au motif que ces hommes sont ou ont été poursuivis pour des faits répréhensibles ou punis par la loi ? L’historienne du cinéma Geneviève Sellier étudie le sujet depuis des années. Spécialiste de la représentation des rapports sociaux entre les sexes au cinéma, elle revendique un regard critique et féministe sur tous les films, qu’ils soient ou non des chefs d’oeuvres. Et rappelle que les artistes sont des citoyens comme les autres.

. Tarek Fatah - Le canular d’une hijabi qui a berné le Canada
La police de Toronto affirme que l’attaque présumée contre une jeune fille de 11 ans portant un hijab la semaine dernière était un canular. En d’autres termes, la fille hijabi et son frère ont tout simplement inventé l’histoire. Khawlah Noman n’est pas la première fille musulmane à réussir un tel canular. En décembre 2016, Yasmin Seweid, âgée de 18 ans et portant le hijab, a été arrêtée pour avoir produit un faux rapport de police. Puis, il y a eu l’incident du 11 novembre 2016, lorsqu’une étudiante musulmane a inventé des allégations selon lesquelles un homme blanc lui a dit de retirer son hijab, sinon il la brûlerait. La police a déterminé que son histoire était fausse. Ce qui nous ramène à la question cruciale : pourquoi des filles de 11 ans portent-elles le hijab ? Nous sommes une société qui accueille tout le monde, mais pas la Swastika ou la capuche pointue du KKK. Par contre, lorsqu’il s’agit du drapeau fasciste des Frères musulmans, le hijab, nous lui accordons le bénéfice du doute.

. L’Express - Une tribune estime la GPA "contraire aux droits de la personne humaine"
"Depuis l’abolition de l’esclavage, nul ne peut exercer sur une personne humaine les attributs du droit de propriété", clament la quarantaine de signataires d’un texte contre la gestation pour autrui (GPA), publié ce vendredi dans "Le Monde". Tous se disent opposés aux mères porteuses, pratique à ce jour illégale en France et crient dans cette tribune "non au marché de la personne humaine". La tribune estime aussi que le recours aux mères porteuses "s’apparente à une forme de corruption", affirmant "qu’elle attribue une valeur marchande et à l’enfant et à la vie organique de la mère de substitution". "L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, poursuit le texte, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires".

. Radio-Canada - Une deuxième Marche des femmes galvanisée par le mouvement #MeToo
Un an après l’assermentation de Donald Trump à la Maison-Blanche, des centaines de milliers de femmes sont à nouveau descendues dans les rues de plus de 300 villes américaines. Quelque 250 marches ont également eu lieu à travers le monde, dont près d’une quarantaine au Canada. Les pancartes brandies par les manifestants révèlent un ras-le-bol généralisé des Américains envers le gouvernement. Si le droit des femmes est l’une des principales raisons derrière ces manifestations, les Américains ont aussi marché pour l’immigration, pour la santé des femmes, pour l’environnement, pour l’équité en matière d’emploi et un plus grand accès aux postes de pouvoir. D’ailleurs, le slogan de cette journée de manifestations est "Le pouvoir est dans les urnes". On espère ainsi mobiliser les femmes à voter massivement lors des élections de mi-mandat en novembre prochain. Aussi : Des milliers de femmes mobilisées contre Trump. En Europe : "Marches pour les femmes" et contre Trump dimanche.

. Slate France - Les femmes-mulets "font un travail inhumain"
"Les longues files d’attentes étaient composées de femmes, celles que l’on appelle les "femmes-mulets. Au Maroc, on les appelle les "hamalates" (porteuses), de l’autre côté de la frontière les "mujeres mulas" (femmes-mulets). Elles vont jusqu’à Ceuta à pied pour aller chercher de la marchandise. Elles se dirigent vers la zone industrielle qui se trouve juste de l’autre côté de la frontière. Des commerçants chargent eux-mêmes ces femmes (la plupart sont marocains) et elles retournent sur leur pas pour repasser la frontière vers le Maroc. L’enclave espagnole de Ceuta dispose d’un statut de "port franc". Quand la marchandise est transportée à pied, elle n’est pas soumise à une taxe. Les femmes portent un paquet qui pèse entre 40 et 90 kilos sur leur dos. Certaines en ont même une deuxième qu’elles font rouler par terre."

. RTLGirls - Tout ce que Donald Trump a fait pour (ou contre) les femmes
Alors que Donald Trump prêtait serment à Washington le 21 janvier 2017, des millions de femmes marchaient dans la capitale américaine et à travers le monde pour protester contre l’élection du 45ème président des États-Unis. Ses propos insultants à l’encontre des femmes, ses positions ouvertement contre l’avortement et le droit des femmes à disposer de leurs corps librement ont inquiété les citoyennes des États-Unis mais aussi des autres nations, concernées par ces discours remettant en cause leurs acquis fondamentaux. Le président des États-Unis a bien tenu ses promesses pour œuvrer pour ou contre les droits des femmes... tandis qu’il fait face à la demande d’une centaine de Démocrates pour qu’une enquête soit ouverte contre lui pour abus sexuels. Des exemples.

. Libération - Virilité : balance ton mythe
Il faut croire pourtant qu’au sein de cette "révolution du féminin", demeure, invisible, un frein, ou un mors, qui l’empêche de parvenir à achèvement, de s’établir une fois pour toutes. On ne comprendrait pas sinon que le discours féministe doive sans cesse être repris et réaffirmé, qu’il lui faille exposer aux nouvelles générations les vérités et les valeurs - sur le respect de la dignité, la liberté de circuler en paix, l’ignominie du harcèlement… - qui étaient acquises par les générations précédentes. L’une des explications possibles pourrait être que le mythe de la virilité, loin d’être devenu objet de risée, continue de reproduire les préjugés et les dogmes du viriarcat (terme préférable à celui de patriarcat, "puisque l’homme détient le pouvoir, qu’il soit père ou non"), qui entravent la diffusion, dans la société, de la politique et de l’éthique de l’égalité.

. Gazette des femmes - Pourquoi il faut plus de femmes en technologies
Depuis près de deux ans, je consacre mon temps à convaincre les femmes qu’elles peuvent occuper n’importe quel métier dans le milieu techno, et à expliquer aux entreprises "tech" pourquoi elles ont besoin de plus de femmes. Voici ce que je tente de leur démontrer. Les chiffres sont clairs, et ce, depuis des années : les femmes sont sous-représentées dans l’industrie des technologies, au Québec et ailleurs dans le monde. Cette sous-représentation commence dès l’université, période charnière de la future vie professionnelle, et s’accentue plus les études sont poussées. Ce déséquilibre est également présent sur le marché du travail.Les femmes représentent environ la moitié de la population globale, et pourtant, elles représentent moins d’un tiers des salariés en TI. Imaginez-vous tout ce pan de la population qui pourrait contribuer à la compétitivité du Québec ! Cassie Rhéaume, fondatrice du chapitre montréalais de Ladies Learning Code, un programme pancanadien initiant les femmes à la programmation, explique que le manque de femmes est un problème systémique.

. La Tribune France - Le 25 janvier se tiendra la première Journée contre le sexisme
Le collectif Ensemble contre le sexisme organise la première journée nationale contre le sexisme à l’école Telecom-ParisTech, avec une séquence dédiée à l’entreprise. Lancé en 2016 à l’occasion de la campagne "Sexisme, Pas Notre Genre", le collectif, "ENSEMBLE CONTRE LE SEXISME", a décidé de poursuivre et amplifier son action. Rassemblant 21 associations, réseaux et organisations, le collectif se mobilise pour lutter contre les agissements, les discriminations et les violences sexistes, sous toutes leurs formes et dans tous les secteurs de la sphère privée et professionnelle : éducation, culture, sport, égalité professionnelle, communication, numérique, droits sexuels et reproductifs, santé, violences faites aux femmes. L’enjeu est de rendre visible et identifiable, le sexisme et de proposer des actions pour lutter contre ce fléau, source principale des inégalités entre les femmes et les hommes.

. The Conversation - "Chère Ijeawele" : pourquoi faut-il (re)lire le manifeste féministe de Chimamanda Ngozi Adichie en 2018
Vivant entre le Nigéria et les États-Unis, Adichie est avant tout mondialement reconnue comme écrivaine de fiction anglophone (traduite en 30 langues) plusieurs fois primée. Paru en mars 2017, son dernier ouvrage, Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe est une lettre en réponse à son amie Ijeawele, qui lui demandait conseil afin d’offrir à sa nouvelle-née une éducation féministe. Chimamanda Ngozi Adichie lui (et nous) propose quinze suggestions pour éduquer des filles féministes, qui font de sa lettre un véritable manifeste. L’universalité de ce petit précis lui fait très vite connaître un succès foudroyant. La déconstruction des assignations de genre constitue l’un des fils rouges du manifeste.

. Le Devoir - Pour les Saoudiennes, "des réformes encourageantes mais cosmétiques"
En Arabie saoudite, celles et ceux qui défendent les droits de la personne sont toujours victimes d’un système patriarcal et répressif. Tel est le constat d’un rapport que vient de publier l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. À la fin de l’année 2017, les Saoudiennes sont autorisées à conduire. Deux ans auparavant, elles ont obtenu le droit de vote et celui de se présenter aux élections municipales. En dépit de ces gestes d’ouverture du prince héritier Mohammed ben Salmane, la situation demeure préoccupante. Le fossé se creuse entre annonces officielles d’un côté et arrestations et condamnations de l’autre. "C’est une stratégie de communication à destination de la communauté internationale. Il y a deux politiques dans le royaume : l’une pour l’étranger et l’autre pour les Saoudiennes".

. La Presse - Osons la cohérence
Le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx a annoncé sa volonté d’instaurer, dès la rentrée scolaire 2018, un apprentissage obligatoire en éducation à la sexualité tout au long du primaire et du secondaire. On ne peut que se réjouir d’une telle initiative. La vague de dénonciations pour agressions sexuelles qui a déferlé sur le Québec et partout dans le monde témoigne de l’urgence d’agir en ce sens et d’inculquer des relations saines entre les garçons et les filles. Mais sur quel contenu reposera cette éducation à la sexualité ? Sera-t-elle basée sur des connaissances scientifiques validées ? Permettra-t-elle un apprentissage d’une sexualité égalitaire et non stéréotypée ? À plusieurs reprises, mes enfants m’ont fait découvrir des films et des vidéoclips vus à l’école transmettant une vision dégradante de la femme. La moindre des choses serait de s’assurer que de tels contenus sexistes ne circulent pas dans nos écoles, du moins sans être accompagnés d’un discours critique.

. Slate France - Dans la tête des anti-féministes
Sachant combien il est important de penser contre soi-même, j’ai tenté de me mettre dans la peau des anti-féministes, ces gens qu’on entend si peu, pour mieux saisir la richesse de leurs arguments. Voilà le résultat. Allez les féministes, il est temps de tomber le masque. Si vous voulez être égales aux hommes, c’est la preuve que vous les détestez. On ne peut pas continuer à rester aveugle face à tant de monstruosité. Vous avez voulu travailler pour gagner de l’argent, on vous a laissées travailler –même sans l’autorisation de votre mari. Maintenant, vous voulez gagner autant. Et vous voulez tout changer : l’éducation, l’orthographe, la médecine, la drague, le sexe, les tâches ménagères. Non mais oh, il faut le dire si le patriarcat, ça vous dérange. On rêve… Je vais vous dire, je trouve ça assez autocentré de votre part de faire passer l’amélioration de vos vies, vos quêtes de liberté avant le bien-être des hommes.

. La Presse - Marie-Claire Blais : le long chemin vers la lumière
Avec Une réunion près de la mer, Marie-Claire Blais termine son cycle romanesque Soifs, qui n’a pas d’équivalent dans la littérature québécoise, et peut-être même mondiale. Dix romans, plus de 200 personnages, près de 3000 pages écrites pendant plus de 20 ans qui embrassent (et embrasent) littéralement notre époque. À 78 ans, Marie-Claire Blais a pratiquement traversé le siècle. Non seulement elle l’a traversé, mais elle a voulu le saisir par l’écriture. On ajoute qu’elle y est parvenue avec Soifs. Il faut rappeler qu’elle n’avait que 20 ans lorsqu’elle a publié en 1959 son premier roman, La belle bête. Qui avait été reçu très violemment au Québec.

. Le Devoir - Au revoir, Abby Lippman
Nous avons été bouleverséEs et attristéEs d’apprendre le décès inattendu de notre amie et camarade de lutte Abby Lippman (le 26 décembre dernier à Montréal, à l’âge de 78 ans). Lui rendre hommage est un exercice périlleux. L’ampleur de ses engagements et son rôle marquant auprès des différentes communautés qui l’ont côtoyée font qu’il est impossible de rendre justice à ses réalisations et de décrire l’immensité du vide qu’elle laisse par son absence. Née à Brooklyn, Abby fait un baccalauréat en littérature comparative à l’Université Cornell et s’implique activement au sein des mouvements syndical et féministe. Elle s’installe ensuite à Montréal et obtient un doctorat en génétique humaine à l’Université McGill, où elle devient professeure au Département d’épidémiologie. Elle y mène des recherches sur les technologies médicales dans une perspective féministe, s’intéressant aux dérives de la médecine dans un système capitaliste.

. Radio-Canada - Simonne Monet-Chartrand, une militante d’exception dans l’histoire du Québec
Parcours d’une femme de conviction à travers des extraits d’entrevues. "Il faudrait accepter la vie avec tout son dynamisme et il faudrait accepter aussi qu’il y ait une fin temporelle." Activiste, féministe, et pacifiste, Simonne Monet-Chartrand a vécu avec intensité. Le 18 janvier 1993, elle meurt à l’âge de 73 ans. Pendant plus d’un demi-siècle, Simonne Monet-Chartrand a été de toutes les luttes au Québec : droits des femmes, pacifisme, libertés civiles, syndicalisme. En 1965, à l’occasion du 25e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec, celles-ci expriment le besoin de se regrouper. Un an plus tard, en avril 1966, près de 400 militantes se réunissent à Montréal au congrès de fondation de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Simonne Monet-Chartrand, qui sera membre du premier conseil d’administration de la Fédération, se montre ravie.

. Le Parisien - "Prenons la Une" devient une association pour pouvoir lutter contre le harcèlement dans les médias
Interpellé à plusieurs reprises par des consœurs, "Prenons la Une" créé en 2004 a décidé de se constituer en association pour pouvoir accompagner et conseiller ces femmes dans des démarches juridiques souvent usantes et décourageantes, et pour pallier l’absence criante de structures dédiées. Plusieurs affaires de harcèlement ou d’agressions sexuelles ont éclaté dans les médias français ces derniers mois, dans le sillage des révélations entraînées par le scandale Weinstein.

. L’Actualité - 9 PDG se mobilisent pour l’équité en entreprise
Neuf patrons d’entreprise québécois se mobilisent pour faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes. À l’initiative de "L’Actualité", ils participeront au Projet invisible, une expérience inédite qui leur permettra de définir les changements qui s’imposent pour favoriser le plein essor des femmes dans leur organisation. Le programme de quatre semaines lèvera le voile sur les préjugés — ou "biais" — inconscients : ce sont les idées préconçues, les mythes sexistes et les pratiques inadaptées qui s’immiscent dans les embauches et les promotions, et qui font que les femmes ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur. Selon bon nombre d’experts, s’attaquer à ces barrières invisibles constitue l’une des voies les plus prometteuses pour favoriser l’égalité des sexes en milieu de travail.

. FranceTV Info - Les clichés sexistes épinglés dans les manuels d’enseignement moral et civique
Les femmes y sont sous-représentées, ce qui est un comble pour des livres d’enseignement moral et civique censés enseigner les valeurs républicaines, dont l’égalité fait partie. Les occurances masculines représentent 68% des 3 695 personnages évoqués, contre 31,8% pour les occurrences féminines (les genres indéterminés constituent le reste). Là où l’on trouve le plus de représentations féminines, c’est dans la sphère domestique ! Le sexe masculin, lui, est celui du travail. Si on affine l’analyse, la parité est presque atteinte chez les enfants mais pas chez les adultes. Pour les auteurs de l’étude, "il semble plus aisé de représenter des filles en situation scolaire, que de montrer des femmes dans la sphère publique en général et dans le monde professionnel en particulier".

. Le Huffington Post Québec - L’illustratrice Élise Gravel déconstruit tous les stéréotypes de genre chez les enfants
Oui, les petits garçons peuvent s’émouvoir, pleurer et être coquets. Non, les petites filles ne se soucient pas que de leur apparence, ne sont pas toujours sages et peuvent devenir des meneuses. En fait, chacun peut être ce qu’il veut. Voilà ce que tient à rappeler l’illustratrice jeunesse montréalaise, Élise Gravel, dans ses dessins qui déconstruisent les clichés. Cette artiste engagée a posté ce lundi 15 janvier sur sa page Facebook une affiche brisant les stéréotypes de genre. Ici, les garçons se voient attribuer des traits de caractère bien différents de ceux généralement imposés par la société : ils prennent soin des autres, sont doux, rêveurs ou encore créatifs. Ces petites affiches, elle les destine "aux parents et enseignants qui ont envie de déboulonner les stéréotypes sexuels". "Évidemment, je n’ai pas mis sur mes affiches TOUT ce qu’un enfant peut être", précise l’auteure d’une trentaine de livres en français et en anglais. Les garçons et les filles pouvant être "bien plus de choses" que ce que la Québécoise a mis sur ces dessins, cette dernière encourage les adultes à faire faire leur propre version aux enfants, "en y ajoutant ce qu’elles et ils ont envie d’être".

. Le Devoir - Et pourquoi pas ?
Pourquoi avoir senti le besoin de répondre à la lettre de Catherine Deneuve ? demandait Michel C. Auger sur les ondes de Radio-Canada cette semaine. Il faisait référence à la campagne #EtMaintenant qui cartonne actuellement sur les réseaux sociaux. La lettre dans Le Monde demandait une réponse peut-être surtout parce qu’en plus de défendre l’indéfendable (les frotteurs dans le métro, vraiment ?), elle démontrait une incompréhension profonde de ce qui passe actuellement. D’abord, cette vague de dénonciations est non seulement d’une envergure exceptionnelle, elle a des répercussions jamais vues. Des hommes puissants ont pour la première fois perdu leurs postes et leurs privilèges. Depuis que les femmes réclament leurs droits, c’est la première fois — la première ! — que les hiérarchies sont réellement ébranlées. La première fois que la parole d’une subalterne fait rouler la tête du patron. C’est une petite révolution en soi. Cette révolution des moeurs, ce soulèvement sans pareil, on ne le doit pas tant aux agissements du producteur Harvey Weinstein qu’à l’homme à la tête de la Maison-Blanche, Donald Trump. Il ne faudrait pas sous-estimer l’espèce d’asphyxie morale, l’indignation de plus en plus manifeste — on se souvient de la cycliste et de son doigt d’honneur devant la limousine présidentielle — face à un homme qui, en plus d’être grossier et ignorant, est ouvertement raciste et misogyne.

. Châtelaine - Et maintenant, on ne laisse pas tomber !
Oui, c’est une bonne idée de se dire #EtMaintenant ! Pour ne pas qu’après la formidable prise de parole de #MoiAussi, le silence retombe. Pour encourager un meilleur soutien à celles, ceux aussi, qui dénoncent. Pour que les relations égalitaires triomphent pour vrai. Même si des mois ont passé depuis que le mouvement #MoiAussi a été lancé dans la foulée de l’affaire Weinstein au début octobre, cet espoir ne s’est pas amenuisé et ça me touche. Bien des femmes que nous avons approchées pour faire partie de la liste des 100 premières signataires (qui a finalement grimpé à 180 !) nous donnaient leur OK en y ajoutant leurs commentaires personnels. Elles parlaient du souffle que #MoiAussi leur avait donné, de ce que ce mouvement avait remué en elles, des silences qu’il restait encore à briser, de leur envie de respect entre les hommes et les femmes, du fait que la séduction est agréable et que c’est ça qu’il faut préserver. Elles disaient surtout qu’elles voulaient être solidaires.

. Le Journal de Montréal - Et l’amour, câlisse !
Le 9 janvier dernier, un collectif de 100 personnalités féminines françaises défendaient l’idée d’une liberté étriquée, celle de laisser les hommes harceler les femmes au nom de "la liberté sexuelle", ce qui m’a amenée à faire mienne une déclaration commune que je vous invite à signer #EtMaintenant Il ne s’agit pas ici de "haine des hommes", mais de dénoncer des agresseurs nommément identifiés qui répondront de leurs actes devant la justice. D’ailleurs, ils sont nombreux, les hommes, à saluer leur courage. Eux aussi se révolteraient à l’idée de savoir que leurs mères, leurs épouses ou leurs filles ont été abusées sexuellement. L’auteure et féministe égyptienne Mona Eltahawy n’a pas manqué de les fustiger dans le Washington Post du 13 janvier dernier, comme appartenant "à une autre génération de femmes qui ont été socialisées dans l’acceptation de la misogynie".

. Radio-Canada - Micheline Lanctôt, grande dame de la culture québécoise
"Si on n’a pas de rôles pour notre âge, il faut les écrire." À 70 ans, la professeure, cinéaste, scénariste, comédienne et grande humaniste Micheline Lanctôt collectionne encore les passions. Elle s’entretient une heure avec Marie-Louise Arsenault et fait le récit de sa vie :son amour pour la musique, sa rencontre marquante avec Gilles Carle, son regard critique sur le cinéma et ses souvenirs encore vifs des années 60."Jouer à mon âge n’est pas un exploit, mais c’est un énorme privilège. Certaines de mes collègues, leur carrière se termine sec à 40 ans", révèle Micheline Lanctôt. Cette dernière déplore que l’univers de la télévision ou du cinéma soit autant sexiste et superficiel. "Je suis militante [anti-chirurgie]. Il faut que les gens s’habituent à voir des rides. Notre vie est sur notre visage, pourquoi l’enlever ? Pour des critères de beauté ? Pour plaire ? C’est tellement relatif", dit-elle.

. Le Devoir - Couillard s’oppose lui aussi à une journée contre l’islamophobie
Le projet d’instituer une "Journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie" peine à recueillir l’appui de la classe politique québécoise. Le premier ministre Philippe Couillard s’y oppose. Le maire Régis Labeaume aussi, y voyant une "mauvaise bonne idée". "Il est préférable de souligner collectivement notre engagement contre le phénomène du racisme et de la discrimination plutôt que de singulariser l’une de ses manifestations [l’islamophobie, par exemple]" (P. Couillard). M. Couillard a également insisté sur la nécessité de commémorer la fusillade du 29 janvier 2017. M. Labeaume : "Le terrible problème de nos concitoyens et concitoyennes de confession musulmane est qu’ils sont victimes de l’amalgame créé par les cruautés perpétrées par Daech [le groupe EI] et al-Qaïda".

. Le Monde - Aux États-Unis, les personnes handicapées mentales sont plus fortement exposées aux violences sexuelles
Selon le ministère de la justice américain, les femmes souffrant d’un handicap mental sont douze fois plus susceptibles d’avoir subi un viol ou une agression sexuelle. Des données institutionnelles non publiées et obtenues par NPR, établies entre 2011 et 2015, montrent que les personnes, hommes comme femmes, souffrant d’un handicap mental sont sept fois plus susceptibles d’avoir subi un viol ou une agression sexuelle (4,4 personnes sur 1 000) que le reste de la population (0,6 personne sur 1 000). Ces statistiques portent, cependant, sur la population américaine âgée de 12 ans et plus, excluant donc une partie des crimes pédophiles.

. Le Devoir - #EtMaintenant, l’initiative pour être solidaire derrière #MoiAussi
Après le carré rouge des étudiants, place au coeur jaune en appui au mouvement #MoiAussi. Six féministes québécoises, déjà appuyées par quelque 180 signataires, lancent l’initiative "Et maintenant" pour appuyer les victimes de violence sexuelle et rejeter l’idée de "la liberté d’importuner", mise en avant dans les pages du Monde par un collectif de 100 femmes, dont l’actrice française Catherine Deneuve. Le lancement officiel du mouvement, symbolisé par un coeur jaune, s’est fait dimanche soir pendant l’émission Tout le monde en parle, qui avait invité les jeunes auteures, communicatrices et féministes Léa Clermont-Dion et Aurélie Lanctôt. À la base de cette prise de parole se trouvent aussi Françoise David, Josée Boileau, Francine Pelletier et Élisabeth Vallet. Ces deux dernières, comme Mme Lanctôt, sont par ailleurs chroniqueuses au Devoir. "On voulait remettre les pendules à l’heure, réitérer notre solidarité aux victimes de #MoiAussi et rappeler le fondement du mouvement, qui est tout sauf une chasse à l’homme, mais plutôt un mouvement de solidarité et de libération de la parole", a expliqué au Devoir Léa Clermont-Dion. Lire aussi : Et l’amour, câlisse ! (F. Houda-Pepin) On peut ajouter sa signature ICI.

. Le Journal de Montréal - Lettre aux orphelins de l’attentat de Québec
Le 29 janvier 2017, un attentat horrible est survenu au Centre culturel islamique de Québec où s’étaient réunis une soixantaine de fidèles. Six de vos papas y ont été tués par un jeune homme, dont on ignore encore les mobiles. Or, des groupes, comme le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), autrefois CAIR-Canada, n’ont pas hésité à exploiter cette corde sensible à leur avantage. C’est ainsi qu’ils se sont approprié la mort de vos êtres chers pour en faire un bouclier contre le "péché mortel" de l’islamophobie. Ces éternels "leaders" autoproclamés ont réussi, au fil des ans, à se faire "crédibiliser" par des politiciens qui les prennent pour les "porte-parole des musulmans" sans jamais remettre en question leur représentativité. Ne laissez personne faire de vous des victimes perpétuelles, à cause de votre origine ou de votre religion.

. The Conversation - Femmes et hommes ne sont pas égaux devant la dépression
Il y a davantage de femmes que d’hommes sujettes à la dépression : c’est ce qu’affirme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et ce schéma est confirmé dans tous les pays du monde. Des études menées à travers des cultures différentes l’ont montré : quel que soit la saison ou le moment de la vie que l’on observe, la dépression s’avère plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Et cela sans beaucoup d’exceptions. Pour quelle raison ? Les différences biologiques entre hommes et femmes, notamment hormonales, l’expliquent en partie. Il s’agit là de différences entre les sexes. Et pourtant, des facteurs sociaux entre hommes et femmes (les différences de genre) sont susceptibles de jouer un plus grand rôle. Par exemple, les sujets féminins, en général, souffrent davantage de stress que leurs homologues masculins et la recherche a montré que le stress social est une cause majeure de dépression.

. Le Monde - Kirghizistan, le pays des épouses volées
Selon l’ONU 12 000 femmes sont enlevées par an pour être mariées de force dont plus de 2 000 dénonceraient des viols. Depuis 2012, les auteurs de rapt sont passibles de sept à dix ans de prison. Mais cette pratique perdure. "Un jour, j’ai été volée." Ainsi a été nommée la série de dessins animés publiés sur Kloop, un média en ligne kirghiz. Cinq histoires courtes de jeunes femmes enlevées pour être mariées de force. Dans cette ex-République soviétique, réputée la plus démocratique d’Asie centrale, la pratique est si courante que certains appellent le pays "Kidnapistan".

. La Presse - Journée contre l’islamophobie : Ottawa réticent à aller de l’avant
Le gouvernement Trudeau écarte, du moins pour le moment, l’idée de désigner le 29 janvier, date de l’anniversaire de la tuerie à la Grande Mosquée de Québec, Journée nationale du souvenir et d’action contre l’islamophobie, comme l’ont demandé la semaine dernière les communautés musulmanes du pays. Certes, on juge tout à fait de mise de trouver une façon de commémorer l’horrible tuerie qui est survenue à la Grande Mosquée de Québec, en janvier 2017, qui a fait 6 morts et 19 blessés. Mais on n’est pas convaincu qu’il faille jumeler cette journée de commémoration avec une journée d’action contre l’islamophobie.

. Le Huffington Post Québec - Quand la culture du viol s’immisce dans la salle d’accouchement (VIDÉO)
"Ligotée [...], isolée dans la peur et le froid et laissée à moi-même". "La pression montait dans la chambre et c’était rendu l’enfer". "J’étais certaine qu’ils allaient me tuer. Ça fait 25 ans de ça, mais j’en pleure encore". "Je ne savais même pas ce qu’il faisait, mais ça m’a fait vraiment mal". Ces paroles donnent froid dans le dos. À les lire, nous pensons tout de suite que ces femmes décrivent une agression sexuelle. Et pourtant... Elles décrivent leur accouchement ! Comment donner naissance peut s’apparenter autant à un viol ?

. Le Devoir - "Inconduite" : l’euphémisme dans l’ombre de #MoiAussi
Commettre une agression sexuelle n’est pas "mal se conduire", il s’agit d’un acte criminel. Dans le sillage du mouvement de dénonciation #MoiAussi, plusieurs invitent à nommer plus précisément la violence sexuelle. Si "féminisme" a été élu mot de l’année 2017 par le dictionnaire américain Merriam-Webster, l’expression "inconduite sexuelle" pourrait facilement remporter un prix citron, si l’on en croit Suzanne Zaccour et Sandrine Ricci. "Alors qu’on est en train de se rendre compte de la magnitude de la violence sexuelle, c’est comme s’il était rassurant de dire “inconduite”, de voir les agressions comme des problèmes de comportement plutôt que comme des crimes", Les critères pour nommer les violences sexuelles sont pourtant clairement établis par la loi, comme le démontre un guide de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). "Cette manière de dire nous rappelle qu’en fait on a du mal à croire la victime. Elle traduit justement l’idée que ’ce n’est pas si pire que ça", un problème qui traverse l’ensemble du domaine de la violence faite aux femmes", ajoute pour sa part Mme Zaccour.

. Le Nouveau Magazine littéraire - "Cette tribune réhabilite un ordre social à l’ancienne"
Un sentiment de déjà-vu. Depuis plus de quarante ans, régulièrement, quand des mouvements féministes s’en prennent aux pratiques sexistes dans les relations érotiques, amoureuses ou sexuelles, surgit l’accusation de puritanisme. Paradoxal lorsque l’on considère la logique même des mouvements féministes. Depuis les années 1970, les luttes contre le sexisme se situent dans la continuité de celles pour l’émancipation sexuelle : lutter pour disposer librement de son corps implique de s’attaquer aux pratiques de violence, de coercition, de domination qui entravent cette liberté. Défendre, à l’inverse, une "liberté d’importuner" pour les hommes — soit la liberté d’entraver la liberté d’autrui — n’a vraiment rien de subversif. Cela ressemble plutôt à une réhabilitation d’un ordre social à l’ancienne où les rencontres amoureuses, érotiques et sexuelles prennent la chasse pour modèle. Maintes enquêtes montrent qu’importuner les femmes constitue avant tout un rituel social par lequel des garçons et des hommes apprennent à affirmer et accomplir une forme de virilité définie par opposition à une féminité dévaluée. Quand il devient visible que de plus en plus de filles et de femmes résistent à cette partition des rôles, il n’est pas étonnant que surgissent des contre-offensives.

. Le Devoir - Agressions sexuelles : six autres musiciennes dénoncent le chef Charles Dutoit
Six autres femmes affirment avoir été agressées sexuellement, dont deux à Montréal, par le chef d’orchestre Charles Dutoit dans une enquête publiée jeudi par Associated Press (AP). Ces nouvelles allégations s’ajoutent à celles révélées par l’agence de presse en décembre dernier. Les nouveaux témoignages recueillis par les journalistes Jocelyn Gecker et Janie Har concernent des agressions sexuelles, dont un viol, perpétrées sur une période de quatre décennies, à partir de la fin des années 1970, au Canada, aux États-Unis et en France. Deux des agressions auraient eu lieu à Montréal alors que M. Dutoit dirigeait l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). Les nouvelles présumées victimes disent avoir été outrées lorsque M. Dutoit a nié les allégations de trois chanteuses d’opéra et d’une musicienne, qui soutiennent qu’il les a agressées sexuellement, de 1985 à 2010. M. Dutoit avait rejeté en bloc les allégations. Les six femmes disent vouloir montrer l’étendue du comportement inapproprié du chef d’orchestre tout au long de sa carrière internationale.

. L’Actualité - Inégalités femmes-hommes au travail. Parce qu’on est en 2018
Accepteriez-vous de jouer au poker contre un adversaire qui a trois fois plus de cartes dans son jeu que vous ? Si oui, écrivez-moi, je nous organise une partie. Mais sinon, je comprends que vous n’ayez pas envie d’être le dindon de la farce et que vous passiez votre tour. C’est pourtant le type de partie inique que les femmes doivent accepter de jouer sur le marché du travail. Encore aujourd’hui, au Canada, les hommes cadres ont trois fois plus de chances que les femmes d’accéder à la vice-présidence d’une entreprise. En fait, peu importe la promotion convoitée, les femmes se font donner une main perdante par rapport à celle des hommes, révèle une enquête du cabinet-conseil McKinsey menée en 2017 auprès de 69 entreprises canadiennes, qui regroupent au total 470 000 employés. Contrairement à certaines idées reçues, les femmes recherchent tout autant les promotions que les hommes, montre la même étude, et elles sont tout aussi qualifiées.

. Libération - "Un porc, tu nais ?"
La romancière Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016, affirme n’être ni "une petite chose fragile", ni "une victime". Et réclame "le droit de ne pas être importunée", sa liberté. Me fondre dans la foule du RER. Travailler la nuit. Allaiter mon enfant en public. Réclamer une augmentation. Dans ces moments de la vie, quotidiens et banals, je réclame le droit de ne pas être importunée. Le droit de ne même pas y penser. Je revendique ma liberté à ce qu’on ne commente pas mon attitude, mes vêtements, ma démarche, la forme de mes fesses, la taille de mes seins. Je revendique mon droit à la tranquillité, à la solitude, le droit de m’avancer sans avoir peur. Je ne veux pas seulement d’une liberté intérieure. Je veux la liberté de vivre dehors, à l’air libre, dans un monde qui est aussi un peu à moi. Je ne suis pas une victime. Mais des millions de femmes le sont. C’est un fait et non un jugement moral ou une essentialisation des femmes. Et en moi, palpite la peur de toutes celles qui, dans les rues de milliers de villes du monde, marchent la tête baissée. Celles qu’on suit, qu’on harcèle, qu’on viole, qu’on insulte, qu’on traite comme des intruses dans les espaces publics. En moi résonne le cri de celles qui se terrent, qui ont honte, des parias qu’on jette à la rue parce qu’elles sont déshonorées. De celles qu’on cache sous de longs voiles noirs parce que leurs corps seraient une invitation à être importunée.

. Slate France - Littérature : des auteures oubliées, parce qu’effacées
Mais pourquoi retient-on si peu de femmes en littérature ? Parce que des hommes ont été jusqu’à voler et revendiquer la paternité de leurs œuvres –et parfois si bien qu’elles ont été oubliées des mémoires, effacées de l’histoire. Nos représentations associent intelligence, génie, puissance intellectuelle au masculin et nos panthéons sont remplis d’hommes, parfois accompagnés de leurs femmes. Jusqu’à récemment, l’explication qui prévalait était simple : les femmes du temps jadis n’avaient pas eu les moyens matériels de réaliser des œuvres, trop occupées à faire des floppées d’enfants et à préparer des ragoûts. Virginia Woolf avait bien expliqué ce phénomène dans Une chambre à soi. Elle imaginait à Shakespeare une sœur, qu’elle appelait Judith, dotée du même génie mais qui n’aurait jamais pu écrire. Malgré tous les obstacles qui se dressaient, certaines ont réussi : elles ont créé, produit, inventé, découvert. Mais elles ont été délibérément occultées. Derrière chacune de leur histoire, on découvre un travail de sape pour les délégitimer. Ce qui évidemment a pour conséquence de maintenir l’association "intelligence = homme".

. Libération - Tribune sur la liberté sexuelle : cent signataires aux signaux contradictoires
Les femmes qui ont paraphé la tribune sont aussi bien des féministes individualistes que des néoconservatrices avérées. Interroger la doxa féministe est nécessaire, mais l’exercice peut vite tourner à de l’antiféminisme, un créneau médiatique où des places sont à prendre. Et c’est là que la liste des signataires de la tribune perd de sa cohérence, incluant des représentantes de l’antiféminisme et du néoconservatisme. La psychanalyste Hélène Vecchialini s’est fait connaître dans les années 2000 en défendant les hommes victimes de la surpuissance féminine ("sans de vrais hommes, point de vraies femmes"). La polémiste Elisabeth Lévy est encore plus connue pour dénoncer le "politiquement correct" du féminisme - dans son magazine Causeur, elle avait publié en 2013 le manifeste "Touche pas à ma pute", contre la loi pénalisant les clients des prostituées. D’autres réponses à la tribune du Monde ici.

. Marianne - Le 13 janvier à Saint-Denis. Avec "Charlie", laïcité, j’écris ton nom
Nous refusons de baisser les bras. Nous appelons à une large mobilisation des forces républicaines pour venir à bout de l’islamisme politique qui conquiert sournoisement nos territoires, en s’y déployant, tantôt voilé, tantôt à visage découvert. Nous dénonçons l’aveuglement d’une bonne partie de notre classe politique, plus préoccupée de l’arithmétique des voix que de l’intérêt général. Nous saluons celles et ceux qui parmi nos élus placent l’idéal républicain et la citoyenneté au-dessus des particularismes religieux. L’islamisme politique est une idéologie totalitaire. Sa stratégie est claire. C’est la mise à mort des libertés fondamentales : liberté de circuler, liberté de penser, liberté d’écrire, liberté de s’exprimer. À l’initiative d’une journée de débats et de rencontres en partenariat avec le Comité Laïcité République, Femmes solidaires, LaïcArt et Vivre la République, le samedi 13 janvier 2018, de 14h à 21h, à la bourse du travail de Saint-Denis.

. Le Devoir - Les suites de #MeToo
La vague de #MeToo, dit-on, a changé la donne. On l’espère fortement, malgré les ressacs inévitables que toute vague engendre. Cela dit, on espère aussi — et surtout — qu’elle permettra aux femmes de se sentir enfin légitimes de revendiquer ce à quoi elles ont droit. Non pas seulement, donc, de crier haut et fort et de dénoncer les cas de harcèlement et d’agression sexuelle, ce qu’il faut bien sûr continuer de faire, mais également de revendiquer un espace exempt de domination masculine, partout, en tout temps. Et ça, ça implique que chacune se donne le pouvoir de soulever tout commentaire sexiste, même ceux qui n’ont pas trait à notre personne, mais qui concernent l’organisation d’un projet, d’une politique, d’une programmation… Ça veut dire montrer du doigt, pour que tout le monde voie, telle injustice, ou encore prévenir telle conséquence que telle action aura sur les femmes.

. Le Journal de Montréal - Islamophobes ? Non coupables !
À l’approche du premier anniversaire de la tuerie à la mosquée de Québec, la pression se fait sentir pour faire du 29 janvier une journée contre l’islamophobie. Certaines associations musulmanes l’exigent. Naturellement le Parti libéral comme Québec solidaire, les partis frères du multiculturalisme canadien version Québec, s’y rallient. On a voulu expliquer l’attentat par le débat sur la laïcité et l’identité. On y a vu la conséquence du débat sur la Charte des valeurs. La société québécoise serait traversée par une intolérance profonde qui pousserait non seulement à la discrimination, mais au meurtre. Notre débat démocratique libérerait les passions criminelles. Le Québec serait islamophobe. Il faudrait même ritualiser cette accusation en lui consacrant une journée officielle par année. Ce serait une journée de pénitence collective. Mais il faut le redire, le concept d’islamophobie fait problème. Aussi : Des musulmans en désaccord avec la journée contre l’islamophobie.

. FranceTV Info - "Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s’inquiéter" : Caroline De Haas et des militantes féministes répondent à la tribune publiée dans "Le Monde"
Mardi 9 janvier, 100 femmes ont signé une tribune publiée dans Le Monde où elles prennent la défense de la "liberté d’importuner", après ce qu’elles qualifient de "campagne de délation" visant des hommes accusés de harcèlement sexuel dans la foulée de l’affaire Weinstein. Cette tribune a fait réagir la militante féministe Caroline De Haas qui en a écrit une à son tour, cosignée par une trentaine de militantes féministes, pour dénoncer ce qu’elle considère comme un "#Metoo, c’était bien, mais…". "Les signataires de la tribune du Monde sont pour la plupart des récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol. Elles utilisent une nouvelle fois leur visibilité médiatique pour banaliser les violences sexuelles. Elles méprisent de fait les millions de femmes qui subissent ou ont subi ces violences." (Caroline De Haas) Les porcs et leurs allié.e.s s’inquiètent ? C’est normal. Leur vieux monde est en train de disparaître. Très lentement – trop lentement – mais inexorablement. Lire aussi

. Le Nouvel Économiste - Macho economicus
À une écrasante majorité, les économistes universitaires sont des hommes. Selon les données disponibles sur les sites web des universités européennes, environ 20% des économistes expérimentés occupant des postes à responsabilité sont des femmes. Aux États-Unis, seuls 15% des professeurs des universités sont des femmes. À Harvard, dans le département d’économie peut-être le plus prestigieux au monde, les photos de la faculté qui s’étalent sur le mur mettent en vedette 43 des membres les plus haut placés du département. Seuls trois sont des femmes. Deux occupent un poste permanent d’enseignant-chercheur titulaire. Donna Ginther, professeur d’économie à l’université du Kansas, a découvert des éléments probants qui indiquent que les femmes ne sont pas seulement plus rares en économie : elles se heurtent aussi à un plafond de verre plus épais. Après avoir décroché un poste de professeur-assistant en vue d’obtenir un poste permanent, les femmes atteignent cet objectif plus rarement que les hommes : le taux de réussite est inférieur de 12 points.

. Le Devoir - Angèle Dubeau reçoit le prix RIDEAU Hommage
Mardi, Angèle Dubeau recevait le prix RIDEAU Hommage, remis par le Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques. Ce prix souligne notamment l’apport de la violoniste à la démocratisation de la musique classique. "J’ai depuis toujours cette volonté de démystifier la musique classique, dit la musicienne en entrevue. J’ai toujours dit et pensé que la musique est le bien de tout le monde." Peut-être est-ce l’héritage de son enfance, à Saint-Norbert, dans Lanaudière, en tant que septième d’une famille de huit enfants ? Depuis des décennies, Angèle Dubeau bouscule les conventions liées aux représentations de musique classique. En 1997, Angèle Dubeau crée l’ensemble La Piéta, uniquement composé de femmes, d’abord simplement pour enregistrer un album de Vivaldi. "Je voulais faire à la fois le solo et la direction", se souvient-elle. Sur un papier, elle trace une liste des noms des personnes avec qui elle a envie de travailler. Il se trouve que ce sont exclusivement des noms de femmes. Bien au-delà de ce premier disque, l’ensemble La Piéta l’accompagnera durant 20 ans, sur disque et à travers le monde.

. Le Figaro - Francine Leca, pionnière de la chirurgie cardiaque en France
Première femme chirurgien cardiaque en France, elle a également fondé une association pour soigner les enfants pauvres atteints de malformations cardiaques. À près de 80 ans, Francine Leca continue de sauver des vies. "Arrêter un cœur, le réparer et le remettre en route : c’est une forme de chirurgie fascinante. C’est de la réparation, comme la plomberie et la couture." Francine Leca porte les cheveux courts, une chemise blanche et un pin’s orné d’un cœur au revers de son gilet. Ce symbole, c’est l’emblème de Mécénat Chirurgie Cardiaque, une association co-fondée en 1996 avec Patrice Roynette qui permet à des enfants souffrant de malformations cardiaques dans des pays défavorisés de venir se faire opérer en France. Elle-même est une pionnière dans le domaine, puisqu’elle est la première femme à être devenue chirurgien cardiaque. À la naissance de Francine Leca, en 1938, les femmes n’avaient pas le droit de vote et la chirurgie cardiaque n’existait pas.

. TRADFEM - Le discours d’Oprah Winfrey aux Golden Globes Awards
Je tiens à remercier la Hollywood Foreign Press Association. Nous savons que la presse est en état de siège ces jours-ci. Nous savons également que c’est le dévouement insatiable de découvrir la vérité absolue qui nous empêche de fermer les yeux sur la corruption et l’injustice – les tyrans et les victimes, les secrets et les mensonges. Ce que je sais à coup sûr, c’est que dire notre vérité est l’outil le plus puissant que nous ayons tous. Et je suis particulièrement fière et inspirée par toutes les femmes qui se sont senties assez fortes et habilitées pour prendre la parole et partager leurs récits personnels. Chacune d’entre nous dans cette salle est célébrée à cause des récits que nous racontons, et cette année nous sommes devenues le récit. C’est un récit qui transcende toute culture, géographie, race, religion, politique ou lieu de travail. Je veux donc ce soir exprimer ma gratitude à toutes les femmes qui ont enduré des années de sévices et d’agressions parce qu’elles, comme ma mère, avaient des enfants à nourrir et des factures à payer et des rêves à poursuivre.

. Le Journal Métro - Cathy Wong : "La démocratie municipale doit entrer dans le 21e siècle"
Première présidente du conseil municipal de Montréal, Cathy Wong, 32 ans, compte profiter de son mandat pour moderniser cette institution et pousser toutes les strates de la population à s’intéresser davantage à la politique municipale, qui serait parfois "difficile à digérer". Élue en novembre sous les couleurs d’Équipe Coderre, l’ex-agente de développement jeunesse et ancienne présidente du Conseil des Montréalaises espère prochainement présenter des idées innovantes. "Au niveau symbolique, les changements sont clairs. Cette élection marquera l’histoire avec ce désir des électeurs d’augmenter la présence des femmes en politique. Pour la première fois, il y a davantage de femmes que d’hommes en politique à Montréal [53 femmes sur 103 élus]. On a brisé plusieurs plafonds de verre. Avoir cette nouvelle représentativité, c’est très important."

. La Presse : Rentrée télé - Femmes fortes au petit écran
Sur les 22 fictions qui arriveront au petit écran cet hiver, au moins 13 ont comme auteurs des femmes, qu’elles soient les auteures uniques ou qu’elles fassent partie d’un tandem ou d’un groupe de scénaristes. Et en 2017-2018, nombreuses sont les séries qui tournent autour de personnages principaux féminins : Unité 9, bien sûr, mais aussi Les magnifiques, En tout cas, Les Simone, Lâcher prise, Au secours de Béatrice, Ruptures, L’échappée…Des esprits chagrins ou réac pourraient se plaindre que la télé québécoise se "matantise", on pourrait même avoir l’impression d’une domination des femmes, mais cette impression relève d’un biais, puisque la situation est le reflet d’une parité presque atteinte, et non d’une domination. (D’ailleurs, cette parité est loin d’être une réalité à la réalisation et dans certains métiers techniques.) N’empêche, l’impact est majeur pour l’imaginaire collectif et pour les rôles offerts aux comédiennes.

. TV5 - L’Islande seul pays à imposer l’égalité salariale entre femmes et hommes. Et ailleurs ?
Un même salaire pour toutes et tous ? Et s’il fallait en passer par la loi… L’Islande l’a fait. Depuis le 1er janvier 2018, toute entreprise de plus de 250 employées et employés qui paie un homme d’avantage qu’une femme pour un même emploi peut se voir infliger une lourde amende. Et ailleurs ? Si dans les autres pays où des lois défendent les femmes au travail, (comme le Luxembourg, voir plus bas ndlr), c’est aux victimes de prouver que leur entreprise discrimine ses employées féminines, en Islande, c’est aux entreprises d’apporter la preuve de leur bonne foi. Celles qui ne respecteront pas cette parité se verront financièrement sanctionnées. Ainsi, l’Islande se fixe 2022 pour atteindre l’égalité parfaite.

. Le Devoir - L’écrivaine Sylvia Plath envisagée par ses oeuvres picturales

Jusqu’au 20 mai prochain à Washington, la National Portrait Gallery du Smithsonian consacre une importante rétrospective à l’oeuvre picturale méconnue de l’écrivaine Sylvia Plath. Lorsqu’elle se suicide en 1963, Plath laissa derrière elle un roman, La cloche de détresse. Ce livre semi-autobiographique, publié quelques semaines avant son décès sous le pseudonyme de Victoria Lucas, lui donnera une immense notoriété. À titre posthume, sous le titre d’Ariel, parurent en 1965 ses poèmes, organisés par son mari, le poète Ted Hughes. Depuis, les lecteurs se sont aussi plongés dans ses essais, ses carnets, ses nouvelles. Mais on connaît beaucoup moins son oeuvre picturale, ses dessins, peintures, photographies. Sans cesse, on lit chez elle son besoin de dessiner, de peindre.

. La Presse - Inconduites sexuelles : parlons des vraies affaires !
L’opération s’appelle Time’s Up, une expression anglaise qui traduit un sentiment d’urgence et a été lancée au jour de l’An. Le but est d’aider toutes les femmes dans tous les milieux, autant dans le milieu agricole que toutes celles qui ont des emplois précaires où elles sont particulièrement vulnérables. On veut ainsi répondre aux requêtes venues d’un peu partout dans la foulée de l’affaire Weinstein, pour que le harcèlement et les inconduites sexuels en milieu de travail soient reconnus comme un problème global, qui touche toutes les femmes partout, pas juste à Hollywood. Le mouvement veut aussi faire avancer des projets de loi destinés à punir les entreprises qui tolèrent le harcèlement sexuel persistant et à décourager la conclusion d’ententes à l’amiable pour faire taire les victimes, et déployer des efforts pour la parité à la tête des entreprises.

. Esprit L - Annie Sugier : "L’universalité ne serait-elle illégitime et occidentale que quand elle s’applique aux femmes ?"
Être féministe c’est en premier lieu porter un regard rationnel sur la société et détecter au premier coup d’œil les différences fondées sur l’appartenance à un sexe ou à l’autre. C’est énoncer des "pourquoi" qui ne trouvent pas de réponse. Pourquoi les femmes sont-elles quasi-absentes des manuels scolaires ? Pourquoi le masculin l’emporte-t-il sur le féminin ? Pourquoi c’est toujours maman qui sert à table ? Pourquoi si j’entends des pas derrière moi dans une rue déserte en pleine nuit et que j’aperçois la silhouette d’une femme je n’ai plus peur ?… Être féministe c’est refuser de s’incliner devant ces constats. L’engagement qui s’en suit peut prendre plusieurs formes : politique, associatif, universitaire pour celles (et parfois ceux) qui veulent mieux déconstruire les mécanismes du patriarcat.

. Le Journal de Montréal - Les 7 moments marquants du gala très engagé et très "girl power" des Golden Globes 2018
"Bonsoir Mesdames et les Messieurs qui restent", a lancé d’entrée de jeu l’animateur Seth Meyers. Les témoignages de soutien aux briseurs et briseuses de silence ont pullulé lors de cette soirée. Après avoir remporté le trophée pour meilleure actrice dans une série dramatique pour sa performance dans Handmaid’s Tale, Elisabeth Moss en a profité pour rendre hommage à l’auteure de l’oeuvre, Margaret Atwood en la citant. "Nous étions les gens qui n’étaient pas dans les journaux. Nous vivions dans les espaces blancs au bout des pages. Ça nous donnait plus de liberté." L’actrice a ensuite ajouté : "Nous ne vivons plus dans les espaces entre les histoires, nous sommes l’histoire imprimée et nous écrivons notre histoire nous-mêmes", des mots qui résonnent fort cette année alors que plusieurs femmes d’Hollywood ont lancé le projet Time’s Up pour contrer le harcèlement et l’abus. L’inspirante Oprah Winfrey remporte le Cecil B. DeMille Award, fait pleurer tout le monde, et soulève la foule en affirmant aux jeunes filles à la maison qu’un nouveau jour allait se lever. Lien vers son discours complet et celui d’Elisabeth Moss dans l’article.

. Le Devoir - La militante Christiane Sibillotte est décédée à 101 ans
Religieuse, pharmacienne, socialiste, féministe et indépendantiste, Christiane Sibillotte est décédée à l’âge de 101 ans. Elle participe en 1982 à la fondation du Mouvement socialiste du Québec (MSQ), sous la direction de l’ex-syndicaliste Marcel Pepin. Le MSQ entend favoriser l’indépendance du Québec, la justice sociale et l’égalité entre les hommes et les femmes. Une des âmes dirigeantes du mouvement, soeur Sibillotte, se fera élire à l’exécutif, à titre de trésorière. À son sujet, Pepin dira qu’il s’agit d’une des femmes les plus exceptionnelles qu’il ait rencontrées. Le 26 mai1995, elle est la plus vieille participante à entreprendre et terminer les 250 km de la marche Du pain et des roses afin d’affirmer le droit des femmes.

<<<--- Lire les fils de presse précédents dans la colonne de gauche.

Mis en ligne sur Sisyphe, janvier 2018



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    Le féminisme heureux
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    https://laicite-moderne.blogspot.fr/2018/01/le-feminisme-heureux.html

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    Je veux vivre.
    Par Claude Jacqueline Herdhuin
    Mondialisation.ca, 19 janvier 2018
    Thème : Droits des femmes

    https://www.mondialisation.ca/violence-sexuelle-et-maintenant/5622396

    Ces derniers temps, les médias sociaux et les médias traditionnels me donnent froid au dos. En fait, leur pouvoir, lorsqu’il est mal contrôlé, m’effraie. Contrôler, ne veut pas dire censurer. Rédacteurs, animateurs, journalistes, lecteurs et auditeurs, nous avons tous une responsabilité dans les dérapages médiatiques. Toute médaille a son revers et celui des médias sociaux, c’est de permettre à chacun et à chacune de laisser libre cours à sa furie. Je vais me faire haïr et je l’assume entièrement.

    Mon agresseur n’est pas un porc et je ne souffre pas du syndrome de Stockholm.

    J’ai immédiatement réagi de façon épidermique à la campagne « Balance ton porc ». Je n’aimais ni le nom qui lui a été donné, ni le but. Une chasse aux sorcières qui permet de mettre au banc, de régler des comptes et de « mettre à mort ». Je ne nie pas la souffrance des victimes, mais je pense que la solution n’est pas dans la mise à mort publique des agresseurs. Agresser, harceler, violer sont des actes condamnables et elles doivent être soutenues et encouragées dans leur démarche pour obtenir justice. L’être humain est capable du meilleur et du pire. Les victimes ne font pas exception à la règle.

    Elles devront vivre toute leur vie avec l’acte qu’elles ont subi. Les années pourront passer, mais elles auront toujours en elles le souvenir vivace du jour où leur vie a basculé. Ce drame a été magnifiquement traité dans le film Festen de Thomas Vinterberg. Une réunion de famille pour les soixante ans du père prend une tournure inattendue. Terrible secret de famille révélé par Christian, abusé ainsi que sa sœur jumelle par son père quand ils étaient enfants. Cette dernière s’est suicidée, seule issue possible pour elle.

    Écrire, c’est s’exposer. Enfant et adolescente, j’ai moi-même été victime d’agressions sexuelles. Une enfance noire, les souvenirs effraient, la vie semble interminable. La peur est omniprésente. La honte, le silence puis la fuite à l’autre bout du monde. Mais le monde ne sera jamais assez grand pour échapper à ce passé. La solution est en nous et en nous seuls (hommes et femmes abusés).

    Les cauchemars, la colère, la rage et l’impuissance sont nos compagnons. Un traumatisme qui gangrène impitoyablement notre existence. L’important est de pouvoir, tout d’abord, en parler. Le silence est le plus grand obstacle à la guérison. Le briser est le premier pas vers la libération. Cela se fait souvent dans un état de crise. Un flash-back alors qu’on fait la vaisselle. La mémoire de ce corps qui fait mal. La difficulté, voire l’impossibilité, d’aller au bout de ses rêves, d’aimer et de se laisser aimer. Parler est un acte de bravoure. Malheureusement, trop souvent, l’entourage et la famille vont préférer le déni. Quand j’ai parlé, trente plus tard, on m’a dit « Nous avons le choix de te croire ou non. » On a décidé de ne pas me croire. Les séances de thérapies ont suivi, durant des années. Les lectures et les groupes de soutien m’ont ouvert les yeux. Ce n’est pas en haïssant mon agresseur que j’allais aller mieux. Bien au contraire, cela ne contribuait qu’à infecter une plaie déjà purulente. Le salut résidait dans la parole et le partage de mon expérience.

    La prise de parole est indispensable, mais ne doit pas se faire n’importe comment. Et surtout pas sur des sites dans le cadre de campagne de dénonciation qui deviennent du lynchage. Elle est privée, avant de pouvoir devenir publique. Elle commence avec soi-même, elle favorise la prise de conscience de l’ampleur de ce qui est arrivé. Ce processus relève uniquement du domaine personnel. Un enfant parle à son toutou, un adulte se parle avant de pouvoir parler à quelqu’un d’autre. Après la prise de parole, la victime peut passer aux actes. Dénoncer le coupable, aller chercher de l’aide, peut-être le confronter. Accepter ce qui est arrivé et consacrer toute son énergie à prendre soin d’elle afin de se reconstruire et de se construire une vie heureuse. Chaque histoire de violence sexuelle est unique. Chaque victime est un être précieux. Un trésor qui ne demande qu’à vivre. Des décennies après l’irrémédiable, j’ai confronté mon agresseur, je lui ai offert mon pardon. Il n’a pas su l’accepter. Tant pis, je me suis libérée et là est l’important. Ce n’est pas un porc, c’est un homme, un être humain.

    Pendant cette traversée qui ressemblait à une course d’obstacles, j’ai ragé, hurlé, je lui ai souhaité mille maux. Heureusement, j’ai rencontré des hommes et des femmes qui m’ont écoutée, consolée et guidée. Un jour, j’ai assisté à une formation de résolution de conflit très particulière. Plutôt que d’isoler et d’ostraciser l’agresseur, on y apprenait à l’intégrer et à l’inviter à faire partie de la solution. Une approche humaine pour la victime et l’agresseur. J’avoue avoir été dubitative au début. Cela exige d’aller contre soi pour communiquer avec l’autre, le violeur. Un geste libérateur, même si ce dernier refuse la main tendue. En considérant cet autre comme un être humain, la victime se réhumanise. Un transfert du fardeau s’opère et elle peut récupérer son énergie pour s’aimer et aimer la vie.

    Je vais me faire haïr, mais ce ne sont pas les groupes féministes qui m’ont aidée, ni les campagnes de dénonciation. Ce sont les groupes de soutien animés par des pairs. Le partage basé sur des expériences communes permet d’aller au-delà d’une approche fondée sur de simples croyances. Aussi bonnes soient les intentions, il est dangereux dans ce domaine de prendre des positions pour des motifs intellectuels ou militants. La vision est forcément limitée, voire biaisée. Il manque l’amour d’autrui. L’ouverture sur une problématique qui va au-delà du porc et de la victime. Pour aider, il faut aimer. Je ne pense pas que ce soit le cas des campagnes de dénonciation dont le but est de conduire les présumés agresseurs à l’abattoir. La haine n’a jamais rien guéri. Elle ne fait que maintenir la victime dans un rôle de victime et lui refuse tout droit à la guérison. C’est comme si, tous les jours, quelqu’un venait lacérer une plaie en voie de cicatrisation. Rien n’est simple : j’ai connu une femme qui, jeune enfant, avait été agressée par sa mère et son père.

    J’aime les hommes.

    J’ai haï des hommes qui m’ont fait souffrir, mais j’aime les hommes.

    Claude Jacqueline Herdhuin

    Auteure, réalisatrice


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