Je ne suis pas raciste, je suis pour l’intégration de tout ceux et celles qui désirent faire partie de la société qu’ils ont choisie. Cette société est aussi la mienne, en passant. Je ne suis pas un esprit fermé, j’ai plutôt les yeux grand ouverts sur le monde et tout ce qui l’entoure.
Accommodements raisonnables ou déraisonnables ? Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ? Une chatte n’en retrouvait pas ses petits, comme dirait ma mère.
Voter voilée, ça met du piquant aux élections, êtes-vous d’accord ? Aller voter incognito, ce n’est pas bête. Et pourquoi pas avec une laisse tant qu’à y être. D’abord, si cela devient une farce, tout le monde devrait y participer (« ce qui est bon pour pitou doit aussi l’être pour minou »). Certaines personnes pourraient aller voter plusieurs fois avec différentes pièces d’identité, et comment vérifier sans dévoiler, ça pourrait être interprété comme une agression et des accusations pourraient êtres portées. Qu’en dites-vous, monsieur le directeur des élections ?
Tant qu’à faire rire de nous, on devrait jouer le jeu et, au lieu de grimper dans les rideaux, on pourrait faire partie de la chorégraphie, ce serait un tantinet drôle et tout le monde comprendrait le ridicule de la chose. Sans compter que j’ai ouï- dire que les gens ne votent pas voilés en pays musulman.
D’abord, ce sont nos taxes et impôts qui payent le party, alors pourquoi ne pas y participer ? Et au Québec, c’est bien connu, on a le sens de la fête. Un petit bal masqué, pour signifier à nos élu-e-s que nous sommes vraiment accommodants, serait un juste retour de l’ascenseur.
Tant qu’à tout faire au pied de la lettre et à ridiculiser la population, les élu-e-s pourraient tenir compte de la logique de ceux et celles qui leur ont fait confiance. Pouvoir ne signifie pas abus de pouvoir.
Dites-moi, monsieur le directeur des élections, qui paye votre salaire ? Je pense qu’une bonne partie de mes impôts vous permet de mettre du beurre sur votre pain, donc en toute honnêteté, j’ai le devoir de vous dire ce que j’en pense de votre arrogance face à la population. Vous n’avez pas à ignorer l’opinion publique.
Accommodements raisonnables, mon œil, c’est quoi ça... Vous nous prenez pour qui ? Continuez comme ça et les abus, il y en aura de plus en plus. Je pense qu’il y a plusieurs facettes à l’intégration sociale. Ce n’est pas moi qui devrais vous expliquer qu’une société est exactement le portrait d’une famille. Achetez la paix de vos enfants et ils exigeront jusqu’à votre chemise. Donnez-leur ce dont ils ont besoin pour s’adapter et progresser, ils deviendront des citoyens et des citoyennes à part entière dans le respect et la tolérance.
J’ai plusieurs collègues d’origines multiples dont des Africains, Arabes, Berbères, chrétiens, musulmans et autres, tous des êtres humains charmants, productifs et soucieux du bien-être et du développement d’une société saine, juste et paisible. Ils sont convaincus d’habiter un endroit où il fait bon vivre et faire grandir leurs enfants. Alors, au risque de me répéter, monsieur le directeur des élections, dites-moi, accommodants raisonnables ou déraisonnables, ça rime à quoi ?
Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 septembre 2007
– Lire aussi : « À moi de m’adapter », Journal de Montréal, le 10 septembre 2007.