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mardi 10 juin 2008

Le corps des femmes, lieu commun

par Chahla Chafik, auteure, directrice de l’Agence pour le développement des relations interculturelles pour la citoyenneté (Adric)






Écrits d'Élaine Audet



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C’était aux alentours de 1968, dans une petite ville du nord de l’Iran où mon père exerçait son métier de gynécologue. Sa clinique était aussi notre maison. À 14 ans, je regardais avec fascination les scènes qui se déroulaient en France : les jeunes dans la rue, les cris de liberté, les baisers et les étreintes au vu de tous. Je n’avais la tête pleine que d’interrogations sur le monde et sur moi-même, que je découvrais dans ces moments de métamorphose corporelle. Confuse, je cherchais dans mon entourage les réponses à mes questions.

Je gardais les yeux grands ouverts sur tout ce qui se passait dans la clinique : là où les femmes accouchaient, avortaient, étaient amenées de force le soir de leur mariage quand le drap n’était pas taché de sang. Il m’arrivait de sauter de mon lit à 3 heures du matin, poussée par des cris de bagarre. Je descendais les escaliers pour regarder la scène, toujours identique ou presque : des hommes et des femmes qui hurlaient et une jeune femme qui tremblait et pleurait. Les familles des mariés se disputaient l’innocence de la mariée et demandaient au gynécologue de décider.

Je me souviens de la voix coléreuse de mon père et de ses mots que j’avais fini par connaître par cœur : « N’avez-vous pas honte de votre barbarie ? Je suis le médecin. Je parle au nom de la science, et vous dis qu’une partie des femmes pourtant vierges ne saignera jamais, et qu’une femme peut déchirer son hymen par accident. Que cherchez-vous à prouver ? Honte à vous ! » Je me souviens du visage confus des familles et des larmes de la jeune femme. La scène se terminait souvent par une discussion privée entre mon père et les mariés. Je me souviens du regard que mon père me lançait quand il terminait : « Tu vois, ma fille, être une femme dans ce pays, ce n’est pas une mince affaire. »

Longtemps après, j’ai gardé en mémoire l’expression des visages gonflés de larmes de ces jeunes femmes qui les faisait se ressembler, comme si elles n’étaient toutes qu’un seul corps, humilié, écrasé, tremblant. Bien longtemps après, j’ai compris que toutes ces scènes avaient justement pour cause que le corps des femmes, dans le système patriarcal, perd toute sa singularité pour ne devenir que le lieu commun de l’honneur du groupe.

Exilée en France, des décennies après 1968 et l’épanouissement ultérieur des mouvements de femmes qui marqua des avancées dans leur libération, j’ai retrouvé ici, à travers mon travail dans le champ de l’immigration, les mêmes faits déchirant les familles et écrasant les femmes.

L’affaire de Lille qui éclate aujourd’hui n’en est qu’un exemple. Elle a le mérite de nous interpeller sur une réalité dont l’ampleur dépasse un fait isolé. Le jugement annulant un mariage à la demande d’un époux, pour cause de la non-virginité de son épouse, pose la question incontournable de la profonde contradiction entre les valeurs démocratiques et les normes patriarcales systématiquement reproduites et valorisées par le recours au « culturel » et au « cultuel ».

Le « mensonge » de la jeune femme sur sa « virginité », cause de la décision de justice en faveur de l’époux, témoigne en fait de la déchirante réalité vécue par un nombre important de femmes face à une modernité mutilée, c’est-à-dire l’acception de la modernisation sans l’intégration des valeurs modernes de l’égalité, de la liberté et de l’autonomie individuelle.

Aussi, dans nombre de pays, en l’absence des valeurs démocratiques et donc du défaut d’apprentissage des normes et valeurs de l’autonomie, le processus de la modernisation, tout en changeant la condition des femmes, notamment par leur accès à la scolarisation et au travail rémunéré, n’implique pas pour autant la disparition de normes telles que l’obligation de la préservation de la virginité avant le mariage. Cette norme renvoie à la volonté de contrôler le corps et la sexualité des femmes dans le but de préserver le pouvoir patriarcal.

Aussi, dans un contexte de modernité mutilée, les femmes, tout en accédant à un certain degré d’autonomie, restent néanmoins prisonnières des stratégies identitaires patriarcales qui persistent et se renouvellent. Ces dernières font du contrôle du corps des femmes le pivot de la « dignité » des hommes, des familles et de la communauté. La virginité des femmes devient ainsi le lieu de l’« honneur » de la famille et des membres du groupe familial et communautaire. Depuis des années, les acteurs de terrain connaissent ces drames.

Le développement des mouvements politico-religieux contribue à la reproduction de ces situations. La diabolisation de la libération des femmes comme cause de la perversion sociale est un thème central de ce type de propagande, qui se développe avec succès là où règnent l’exclusion sociale et la misère sexuelle.

Les femmes se trouvent ainsi au centre des conflits socioculturels et politiques qui posent en dernier lieu la question de la démocratie. En France, ces faits nous interpellent sur les modalités du développement d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes, indissociables des réflexions sur l’approfondissement des valeurs démocratiques.

Cette réflexion amène à la nécessité d’interroger les dispositifs juridiques par rapport à l’égalité des sexes. En même temps, elle pose de manière urgente la nécessité d’un travail quotidien sur les situations complexes qui impliquent les individus et les familles.

Dernier ouvrage paru : Chemins et Brouillard, Métropolis, Genève, 2005.

  • Texte reproduit sur Sisyphe avec l’autorisation de l’auteure. Publié également dans Rebonds, Libération, le

    vendredi 6 juin 2008.

  • Lire aussi une entrevue avec Chalah Chafik : "La démocratie n’est pas une donnée immuable et acquise à jamais"

    , dans L’Humanité, le 9 juin 2008.

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 juin 2008



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  • Chahla Chafik, auteure, directrice de l’Agence pour le développement des relations interculturelles pour la citoyenneté (Adric)

    Chahla Beski-Chafiq est sociologue, écrivaine, directrice de l’Agence pour le développement des relations interculturelles pour la citoyenneté (Adric).



    Plan-Liens Forum

  • Mais de quoi s’étonne t on ?!!!
    (1/1) 11 juin 2008 , par





  • Mais de quoi s’étonne t on ?!!!
    11 juin 2008 , par   [retour au début des forums]
    http://elisseievna.blogspot.com/200...

    Bon, que cela soit clair : toutes ces simagrées à propos de l’annulation d’un mariage pour non virginité de l’épouse, me fatiguent.

    Que de cris d’offraies de la part des pourfendeurs habituels des "anti-islam" : mais de quoi s’étonnent ils donc ??? L’islam fait pression et marque des points, face à leur ignorance, c’est aussi facile que d’entrer dans du beurre.
    Alors qu’on me laisse "déjeuner en paix".

    Que nos ministres et autres bavards arrêtent avec les arguments tordus des pro-charia qui prétendent que le voile donne la liberté d’étudier, que la polygamie légale n’est pas plus grave que les tromperies des monogames occidentaux, et que dans un bon régime musulman on ne perçoit pas la différence entre esclaves et hommes libres.
    C’est un mauvais plagiat d’Orwell.

    Il est bien triste d’avoir à écrire ce qui suit, quand on est née en France, la France devrait être ferme sur ses valeurs, pour qu’aucune jeune fille née et élevée sur son territoire n’ait à écrire ceci :
    "Dati elle aussi a « effacé »…
    QUOTIDIEN : samedi 31 mai 2008
    « Pour le dire très vite : un jour, j’ai accepté de me marier. Je me suis mariée avec un homme avec lequel je n’avais rien à partager. Une connaissance, en Algérie, avait fait une demande officielle, pendant des vacances. Ce n’était pas un mariage forcé. […] J’étais adulte, je vivais à Paris et nul ne me forçait à rien. Mais je l’ai décidé sans le vouloir. Je l’avais fait par abandon, […] pour faire plaisir à ma famille. […] Il n’y avait pas d’amour, pas de vrai choix… C’était impossible. L’homme que j’épousais n’y était pour rien. […] Je me suis mariée et aussitôt, j’ai voulu effacer cela. J’ai demandé l’annulation du mariage. […] Aujourd’hui, juridiquement, c’est comme si je ne m’étais jamais mariée. […] Je sais ce que cela représente pour une femme d’être submergée au point de céder sur le plus précieux : l’intégrité. J’y ai échappé, mais on ne reste pas indemne quand on a frôlé cela. »
    Extraits du livre de Rachida Dati, Je vous fais juges (Grasset, 2007)
    http://www.liberation.fr/actualite/societe/329144.FR.php

    Mais est ce une raison pour précisément, perpétuer les conditions qui font que des jeunes filles se trouvent dans cette situation, au lieu de les défaire en s’opposant fermement à toute manifestation de la charia ou de toute autre norme inégalitaire ?

    Selon le Figaro :
    "À contre-courant des réactions indignées des mouvements féministes, associations antiracistes et laïques mais aussi de l’UMP, Rachida Dati a jugé que « le fait d’annuler un mariage est aussi un moyen de protéger la personne qui souhaite peut-être se défaire du mariage ». ...Les positions de la ministre n’ont pas manqué de faire réagir la gauche, particulièrement le PCF qui l’a accusée de cautionner une « logique communautariste »...« Ces propos sont une monstruosité juridique et une indignité de la part de la garde des Sceaux », a lancé Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste."

    En fait, accuser un homme ou une femme politique né dans une famille "musulmane" de communautarisme est un peu facile, de la part d’hommes et femmes politiques qui eux-même ne font qu’encourager l’immigration musulmane massive donc sans possibilité d’intégration culturelle réelle, la construction de lieux d’enseignement de l’islam (centres culturels musulmans ou mosquées), ou la construction d’une Union méditerranéenne dans l’ignorance des problèmes idéologiques que pose l’islam...

    Mémo :
    Discours G. Marchais à Montigny, vendredi 20 février : " nous posons le pb de l’immigration, ce serait pour favoriser le racisme ; nous menons la lutte contre la drogue, ce serait parce que nous ne voulons pas combattre l’alcoolisme prise par notre clientèle... Pour la jeunesse, je choisis l’étude, le sport, la lutte et non la drogue... Alors, comme l’autre jour un dirigeant socialiste, ils crient tous en choeur "petainisme ". Quelle idée lamentable se font ces gens-là des travailleurs : Bornés, incultes, racistes, alcooliques, brutaux, voilà comment seraient les ouvriers et les ouvrières ! De telles attaques ne déshonorent que leurs auteurs et ne méritent que le mépris ».

    Bien sûr, dès lors que l’on entre en politique, on est présumé conscient et responsable de ce que l’on fait. Mais pour autant, il est quelque peu impudent, de reprocher à des hommes ou femmes d’une "communauté" les conséquences de l’environnement idéologique que l’on a soi-même créé en France, à savoir, un climat d’ignorance, d’aveuglement, et de laisser faire par rapport aux questions soulevées par l’islam, aux questions qu’il devrait soulever dans l’esprit des gens, des "intellectuels" au moins.

    Hier à l’assemblée, Rachida Dati a repris son thème de la "protection" de la jeune femme. Sa position conforte mon idée qu’il est incohérent avec nos principes d’avoir nommé des ministres musulmans (et non athées ou convertis ensuite), surtout à un poste tel que le ministère de la justice, car l’islam a trop d’emprise sur eux ou elles, et les pousse à de mauvaises décisions, quelles que puissent être leurs bonnes intentions. Rachida Dati parle ici avec sa compassion, et son vécu, et on la comprend bien, mais elle parle objectivement dans le sens de la charia et non, comme elle le voudrait sans doute, pour les femmes. Rachida Dati entre dans le piège de ce qui n’est peut-être même qu’un montage, un testing, car il parait peu vraissemblable que les futurs époux n’aient pas su d’emblée avant leur mariage ce qu’il en était, il est peu vraissemblable que l’homme n’est pas demandé à sa future épouse si elle était vierge, et que la femme ne se soit pas fait opérer tout en mentant, de plus tout cela devait être su depuis bien longtemps avant le mariage civil, le mariage musulman a souvent lieu "au pays" avant le mariage civil, et pour des musulmans "pratiquants" le mariage civil a peu de valeur ...

    Cette "affaire" apparaît comme une provocation de plus pour éprouver la cohérence de notre droit, et la ministre de la justice entre dans la jeu de la stratégie misérabilisme d’une guerre "du faible au fort", qui fait obtenir au "faible" des victoires sur le "fort" par le jeu de l’émotion, par la retenue du "fort", alors qu’elle devrait protéger le droit français et défendre l’intérêt général. Rachida Dati dit :« Vous brandissez des mots, vous brandissez des concepts déconnectés de la réalité. Oui, je le redis, cette décision de justice a protégé cette jeune femme" :
    c’est ce que j’appelle jouer de l’émotion et de la stratégie du faible au fort en faveur de la charia, car les principes ne sont pas seulement des "concepts déconnectés de la réalité". Défendre les principes français du mariage, c’est dire à tous les citoyens, ces principes existent, vous êtes des adultes et des citoyens qui devez en prendre connaissance avant le mariage, et si vous ne supportez pas de rester dans l’institution du mariage telle qu’elle existe en droit français, vous êtes libre de la quitter par le divorce, mais non de la contester au nom d’un autre droit. ( et que l’on cesse de dire que le droit musulman n’exige pas la virginité d’une épouse non mariée, quand il condamne les "fornicatrices" avec tant de férocité).

    C’est une mauvaise décision que de vouloir protéger une femme, puis une autre, par cette annulation, car c’est en menacer des millions d’autres, en instituant un droit contraire à nos principes et à notre tradition. Le droit français de la famille a été conçu pour effacer bien des écarts et des "fautes" (voir la présomption de paternité du mari), et jamais un homme occidental n’aurait le ridicule de se plaindre de la non virginité de l’épouse, ou l’obsénité de brandir le drap sanglant le lendemain des noces...

    Mais on ne peut qu’être écoeurée en entendant les attaques dont Rachida Dati fait l’objet à cette occasion, et se réjouir que ce soit une ministre, une femme ministre, qui vienne dire à l’assemblée, sa colère contre ce que la politique "bien-pensante" a fait aux femmes comme elles, qui puisse dire à l’assemblée, et en l’occurence aux socialistes qui se targuent tant de "égalité" et de "féminisme", ce qu’ils ont fait contre les femmes.

    Il faut écouter Rachida Dati dire : « Mais qui, sinon vous, membres du groupe socialiste, a appliqué la politique des "grands frères", abandonnant ainsi d’innombrables jeunes filles entre leurs mains ? C’est à l’échec de votre politique d’intégration que nous devons faire face ! Alors, Monsieur Ayrault [président du groupe PS, ndlr], vous pouvez m’attaquer car j’ai échappé à votre politique qui a suscité le repli identitaire. C’est ce qui vous dérange ! ».

    En effet si nos hommes politiques n’avaient pas permi à tant de musulmans de venir vivre, en non seulement ne luttant pas contre l’islam et ses principes rétrogrades, mais encore en encourageant par divers voies, l’application de ces principes, des femmes comme Rachida Dati, n’auraient pas vécu des épisodes tels que celui qu’elle raconte de son propre mariage consenti sans vraiment le vouloir...

    (Ce que Rachida Dati oublie de dire, ce à quoi elle devrait et aurait du réfléchir, c’est que l’échec de l’intégration est due avant tout, à l’islam, qui interdit toute intégration ou assimilation véritable puisqu’il a son propre droit contraire aux nôtre.)

    Il faut quand même du culot aux socialistes pour faire grief de ses propos à une Rachida Dati qui défend ses juges et qui a subi personnellement les effets de cette politique "multiculturelle", alors qu’en 2003, quand la droite ( dont le député de Mayotte, musulman) abolissait la polygamie (entre autres) du droit en vigueur à Mayotte, le socialiste Jean-Jack Queyranne osait dire à l’assemblée : " Que les choses soient claires : à titre personnel, je suis d’accord avec la direction que revendique M. Kamardine. Mais qu’est-il écrit dans ce texte ? Ainsi, dans le texte proposé par l’article 52-1, au deuxième paragraphe : « L’exercice des droits, individuels ou collectifs, afférents au statut civil de droit local ne peut, en aucun cas, contrarier ou limiter les droits et libertés attachés à la qualité de citoyen français. » Il y a là une contradiction fondamentale, madame la ministre. Si la Constitution reconnaît, dans son article 75, un statut de droit local, ce n’est pas pour que celui-ci s’estompe, voire disparaisse par le biais du deuxième alinéa de votre nouvel article 52-1, qui est la négation même de statut de droit local dans la mesure où il y est déclaré que la qualité de citoyen français prime en droit sur le statut local ! Je ne dispose pas à cette heure de tous les éléments pour vous répondre précisément sur les conséquences de votre texte. Reste que si la Constitution de 1958 a inscrit la possibilité de conserver un statut de droit local, c’est pour prendre en compte les coutumes, les règles qui existaient outre-mer et qui reposent sur des pratiques remontant à des décennies. D’un autre côté, il est vrai que la même Constitution prévoyait l’extinction progressive de ce statut de droit local au bénéfice d’un statut de citoyenneté française. Mais peut-on pour autant légiférer dans ces conditions ? Introduire dans un texte de loi des dispositions qui, bien au-delà du statut de la femme, objet de nos débats de ce soir, vont d’une façon générale à l’encontre du statut de droit local me paraît particulièrement périlleux sur le plan juridique. Je ne crois pas, madame la ministre, que vous en ayez mesuré toutes les conséquences."(A.N. JO 1/7/2003 COMPTE RENDU INTÉGRAL3e séance du lundi 30 juin 2003)

    Si nous étions tous "responsables", "vigilants", nous ne confondrions pas le "Dieu" de Mahomet qui "dit" :
    "Combattez les afin que plus aucun croyant ne soit tenté d’abjurer et que le culte tout entier soit rendu à Allah. (8 - Le Butin - 39)
    "Allah a acheté aux croyants leur vie et leurs biens. En échange, Il leur a accordé le Paradis, foi de quoi ils se battront pour Sa Cause : ils tueront et se feront tuer. ...(9 - Le Repentir - 111)
    "Allah aime ceux qui combattent pour Sa Cause, en rangs serrés, tel un édifice compact." (41 - Le Rang - 4)
    ... avec le "Dieu" de Jesus, dont on chante en Europe comme Joan Osbourne.

    (Et que ceux et celles qui, comme Leila Babes, traitent cette comparaison entre Jesus le pacifique et Mahomet le chef de guerre, d’islamophobe, ecoutent Wafa Sultan dire exactement cela :

    http://www.ripostelaique.com/Reponse-a-Leila-Babes-sur-Robert.html

    Video de Wafa Wultan sous titree en anglais
    http://www.memritv.org/clip/en/1783.htm
    sous titree en français
    http://video.google.com/videoplay?docid=-6498002065126400290&hl=fr )


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