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lundi 13 novembre 2006

Madame, s’il vous plaît !

par France Dombrowski






Écrits d'Élaine Audet



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Qu’y a-t-il de plus fondamental dans notre identité que le nom que nous portons, la façon dont on s’adresse à nous ? Le Directeur de l’état civil a même le mandat d’intervenir lorsque les parents donnent un prénom ridicule à leur enfant et, si le désaccord persiste, il peut demander au tribunal de remplacer le prénom en question par un prénom plus usuel. En France, la loi stipule que le prénom choisi ne doit pas être de nature à compromettre l’intérêt de l’enfant. (1) Et pourtant, d’aucun-es voudront banaliser l’emploi de « Mademoiselle » ou son équivalent dans d’autres langues (mon article ne vise pas, bien sûr, le Ms. anglais que les féministes américaines ont décidé de privilégier).

Qui plus est, des gens se montrent offusqués lorsqu’on leur rappelle les bonnes manières, comme s’ils pensaient avoir un droit sur la personne à laquelle ils s’adressent, et qu’on voulait le leur enlever. Sur les cinq cas que j’ai en mémoire (et appartenant à des contextes très divers), où j’ai communiqué directement, mais très poliment, ma préférence à mon interlocuteur, trois ont donné lieu à des manifestations d’agressivité (hausse du ton de voix, onomatopées diverses, rudesse, « j’appellerai b’en “Mademoiselle” qui j’veux », « C’est ça, tu m’enverras en prison ! » [après avoir dit que cela me blessait] ou répétition délibérée de « Mademoiselle » après correction). Dans un autre cas, il n’y a pas eu réaction d’agressivité mais intensification de l’utilisation de « Mademoiselle » à l’occasion de conversations tenues autour de moi avec des femmes courbant l’échine ou ne comprenant pas l’enjeu. En résumé, sur cinq personnes, seulement une a bien réagi et a corrigé en s’excusant.

Certains ministères du gouvernement fédéral, sinon tous, préconisent à leurs fonctionnaires l’emploi de « Mademoiselle » pour s’adresser aux jeunes filles qui n’ont pas atteint l’âge de 13 ans. Pourquoi serait-il plus ridicule d’appeler une jeune fille de 12 ans « Madame », qu’un jeune garçon de 3 ans « Monsieur » ? Les jeunes filles de 12 ans et moins doivent être très politisées pour que l’on persiste ainsi à maintenir le titre de civilité parmi les options des menus déroulants. Lorsqu’un homme doit lire Mlle, Mme avant de cocher M., on entretient chez lui l’idée qu’il a le choix de s’adresser à une femme par l’un ou l’autre. Il y a donc une part de responsabilité collective. Quand j’ai abordé la question avec mes supérieurs, on a essayé de me convaincre que ce n’était pas de la discrimination. L’un d’eux m’a même répondu, à l’idée d’un recul possible, « ah b’en ça, c’est dans l’ordre des possibilités ». (En passant je me suis encore fait appeler « Mademoiselle » cette année et j’ai 42 ans, mais il y a environ trois ans, je pouvais affirmer ne pas avoir souffert l’offense depuis 15 ou 20 ans, ce qui n’est plus le cas).

Si une mauvaise habitude est à perdre, pourquoi donc l’inculquer ? « Prendre sa place, ça commence tôt ! », slogan que j’emprunte à un colloque du YWCA de Québec intitulé « Place aux filles ! ». Bien avant, donc, la norme de 12 ans du gouvernement fédéral ou l’âge de la majorité, qui est de 18 ans au Québec.

Est-il donc surprenant que dans un cours d’espagnol aucune des jeunes femmes présentes (parions qu’elles ont au moins 20 ans) ne réagit lorsque la professeure s’adresse à elles en disant « Señorita » ? À moi, elle dit « Señora » - tiens, je dois avoir un ou deux cheveux gris que je vais devoir couper ce soir. Quand j’ai demandé, le plus diplomatiquement possible, à la professeure, les raisons qui, en espagnol, justifiaient l’emploi de « Mademoiselle », elle n’a fait que régurgiter les règles du « catéchisme » patriarcal que la société hispanique lui a inculquées. Elle m’a répondu que l’emploi de « Señorita » ou de « Señora » se déterminait en fonction de l’âge et de l’état civil de la femme. Elle a précisé que l’apparence de la femme entrait en ligne de compte (depende de la apariencia de la mujer a la que se dirija) et qu’à la différence du français québécois, on continuait de les utiliser beaucoup (y a diferencia del francés quebequense, sigue utilizandose mucho en español). (2)

Donc, si une femme apprend une langue étrangère, doit-elle nécessairement, au nom du respect de celle-ci, désapprendre l’égalité et réapprendre la soumission ? En cette ère de mondialisation, la question me paraît pertinente.

J’avoue que le choc fut grand, habituée que j’étais à l’idée que l’université doit servir de modèle au reste de la société. Je vois certainement, dans cette pratique, un danger de contamination de la langue, parce que ces jeunes risquent de faire un transfert linguistique (d’autant plus facile à faire qu’il aura été cautionné par l’université), comme lorsque l’on regarde des films mal traduits, où le traducteur a traduit « Ms. » par « Mademoiselle »... sauf lorsque le contexte le justifie, bien entendu, comme dans le film Las Solas (de Benito Zambrano), dans lequel la protagoniste, Maria, ordonne à son voisin de ne pas l’appeler « Señorita ».

Les hommes ont banalisé le sexisme en lui donnant une apparence non politique. Ils ont évacué la femme de la sphère politique en la découpant en petits morceaux pour mieux la contrôler. Le sexisme est pratiqué par le biais de la linguistique, du religieux, etc. (que l’on englobe sous le vocable « culturel »). L’Académie française ou la Real Academia ne sont que l’un de ces outils de discrimination. Comme je l’ai déjà dit lors d’un échange vigoureux en plein atelier où le formateur essayait de réhabiliter les « droits de l’homme » au détriment de « droits humains », sur lequel il essayait de faire planer un doute sous le couvert de l’adjectivite, ce n’est pas aux grammairiens de décider de la place de la femme dans la société, mais aux femmes elles-mêmes. À la fin de la discussion, une jeune traductrice lui avait demandé, toute ingénue, le regard levé vers lui, avide de connaître la réponse et soucieuse de bien faire son métier : « Alors, M. X, qu’est-ce que l’on fait, qu’est-ce que l’on doit dire ? » Il faut se réapproprier ces morceaux. Et ça ne commence pas à 18 ans !

Cette persévérance à maintenir certains mots dans l’usage n’est pas innocente. Ceux qui sont dans le secret des dieux, notamment les spécialistes de la publicité, connaissent depuis belle lurette la magie des mots. Malgré tous leurs diplômes, les femmes n’occupent pas encore dans la société la place qui leur revient. Et si le manque à gagner avait quelque chose à voir avec l’empreinte du mot sur l’esprit. Si celle-ci était la masse manquante de l’univers des relations hommes-femmes...

Notes

1. www.legifrance.gouv.fr et www.cslf.gouv.qc.ca
2. La diferencia de uso entre estos dos términos se establece a partir de la edad y estado civil de la mujer. En el diccionario de la RAE puede encontrar las siguientes definiciones que pueden servirle de guía :
Señorita :

    3. Término de cortesía que se aplica a la mujer soltera.
    4. f. Tratamiento de cortesía que se da a maestras de escuela, profesoras, o también a otras muchas mujeres que desempeñan algún servicio, como secretarias, empleadas de la administración o del comercio, etc.

Señora :

    m. y f. Título que se antepone al apellido de un varón o de una mujer casada o viuda.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 13 novembre 2006



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France Dombrowski



Plan-Liens Forum

  • > Madame, s’il vous plaît !
    (1/4) 15 février 2008 , par

  • > Madame, s’il vous plaît !
    (2/4) 29 janvier 2007 , par

  • > Madame, s’il vous plaît !
    (3/4) 25 janvier 2007 , par

  • > Madame, s’il vous plaît !
    (4/4) 4 janvier 2007 , par





  • > Madame, s’il vous plaît !
    15 février 2008 , par   [retour au début des forums]

    Bonjour,
    Sachez que je suis particulièrement d’accord avec votre article. J’ai d’ailleurs écrit un livre à ce sujet, paru le 31 août 2006, aux éditions Max Milo, intitulé "Madame ou mademoiselle ?". Je pensais que les journalistes seraient surpris de l’illégalité de l’emploi du distinguo. Indifférence complète. mon attachée de presse était sidérée, aucune presse, et spécialement féminine n’a voulu en parler ! J’avais également envoyé un article que vous pouvez lire à l’adresse suivante :http://www.7evident.fr
    /article_mademoiselle_un_detail.htm
    Bonne journée à vous,
    Laurence Waki

    > Madame, s’il vous plaît !
    29 janvier 2007 , par   [retour au début des forums]

    C’est curieux.
    Vous ressentez le fait qu’on vous considère comme indépendante comme inférieur au fait que vous puissiez être accrochée à un type ?
    En quoi le fait d’être seule serait-il inférieur à l’état de mariage ?

    Ici en France je connais de nombreuses femmes célibataires de tous âges qui se vexent surtout du contraire et qui sont fières de leur indépendance, et l’affichent.

    Le terme de "madame", je le vois plutôt comme un boulet à traîner.

    > Madame, s’il vous plaît !
    25 janvier 2007 , par   [retour au début des forums]

    Un titre vous est-il à ce point important, madame ? Je suis d’accord que le terme « madame » devrait prévaloir sur le terme « mademoiselle », surtout en cas d’incertitude. À vrai dire, pour simplifier la chose, « madame » devrait être le seul terme que l’on devrait utiliser pour s’addresser à une femme.

    Toutefois, je crois que votre ton et votre manière de vous exprimer seraient probablement à la base de l’angoisse que c’est gens vous font ressentir. Lors de la lecture de votre texte, je n’ai pas été convaincu de votre argumentation. Je doute que les gens désiraient volontairement vous indisposer en vous appelant mademoiselle, mais si vous leur demander de vous appeler madame, cela peut leur paraître comme si vous désiriez avoir un titre de plus. Après tout, s’ils vous appellent mademoiselle, c’est par marque de respect. Un manque d’éducation sur l’éthiquette sociale, certainement, mais tout de même une tentative à être poli. Si vous le rejetez en le corrigeant, il se peut que cela vous attire des réponses dérangeantes. En l’esprit de plusieurs Québecois, madame est une expression utilisée pour décrire une vieille femme ou utilisé pour parler d’une personne très importante, tel une reine. Ainsi, il va sans dire qu’exiger que l’on vous appelle madame peut sembler extrèmement hautain de votre part, pour certains.

    Bien que cela semble frustrant, il va falloir faire avec pour un certain temps, le temps d’encourager constructivement les gens à adopter ce mot.

    • > Madame, s’il vous plaît !
      26 janvier 2007 , par
        [retour au début des forums]

      Il me semble que vous retardez un peu. Il y a longtemps que la majorité des Québécois disent Madame à la place de Mademoiselle. Mais il y en a qui le font exprès d’appeler une femme de 30 ans Mademoiselle parce qu’ils veulent souligner son statut par rapport à un homme (si elle a un mari ou non). Je trouve que ce texte explique bien la situation et votre ton de mère Supérieure me semble moins tolérable que celui de l’auteure. Au fait comment vous appelez-vous ? Monsieur Jean ou Madame Jeanne ?

      [Répondre à ce message]

    • Je demande qu’on respecte mon identité
      16 février 2008 , par
        [retour au début des forums]

      Je ne sais pas si vous êtes un homme ou une femme.
      Toutefois, je fais l’hypothèse que vous êtes plutôt un homme, car pour comprendre pleinement ce qu’une femme ressent lorsqu’on l’appelle "mademoiselle", il faut l’avoir vécu.

      En Suisse, en principe ce sont plutôt les dames âgées célibataires qui peuvent insister pour qu’on les appelle "mademoiselle", mais des femmes jeunes sont encore parfois appelées comme ça.

      La manière dont les autres personnes s’adressent à nous a une influence certaine sur notre bien-être, notre ressenti, notre estime de soi. Hors être appelé "mademoiselle", avec cette connotation de jeune à peine majeure, et qui n’a pas d’équivalent masculin dans la vie courante (c’est bien connu, les hommes sont à tout âge adultes et responsables !!!) est blessant.

      Je rencontre dans ma vie quotidienne une autre situation blessante en lien avec mon identité. En Suisse, depuis 20 ans (oui VINGT, PAS UN OU DEUX), les femmes mariées ont la possibilité de garder leur nom de femme non mariée, en le faisant suivre par le nom de famille de leur conjoint.

      Cela a été mon choix. De plus, comme je suis connue sous mon seul nom de femme non mariée, en particulier au niveau professionnel, je n’utilise que ce nom là. Il est aussi la marque de mon histoire familiale et d’où je viens.

      Mes enfants, par contre, portent le nom de leur père. Alors, régulièrement, les enseignant-e-s de mes enfants m’appellent par le nom de mon mari ou l’administration scolaire m’envoie des courriers à ce même nom, parfois même après que je les aie informée de mon nom.

      Ces personnes nient mon indentité et me blessent, par ignorance, par habitude sexiste, par usage (plus ou moins chargé de paresse, c’est plus compliqué de se souvenir de deux noms, le mien et celui de mes enfants) des héritages multiples du patriarcat dans nos sociétés.

      Ces points ne sont pas des détails. Au contraire, ils font partie de l’accumulation d’expériences désagréables et d’humiliations que vivent les femmes dans nos sociétés et qui heurtent leur estime de soi et leur image de soi, tels la pornographie, la publicité sexiste, le manque d’images publiques féminines, le harcellement sexuel, etc.

      [Répondre à ce message]

      • > Je demande qu’on respecte mon identité
        17 février 2008 , par
          [retour au début des forums]

        En france la législation sur le nom est bien plus ancienne, puis qu’elle date de la révolution française (1789) où chaque individu ne possède qu’un seul nom, celui qui figure sur son acte de naissance ! le nom qu’une femme utilise si elle se marie, est un nom d’usage, qui ne sera jamais son nom légal. D’ailleurs toute femme qui va voter sait qu’elle est noté sous son nom de naissance, son seul vrai nom !! La prise du nom de l’époux n’est qu’un nom d’usage, une habitude. C’est d’autant plus scandaleux. La loi est en France de ce côté là bien faite, mais comme personne ne le sait...
        Laurence Waki

        [Répondre à ce message]

    > Madame, s’il vous plaît !
    4 janvier 2007 , par   [retour au début des forums]

    Je suis tellement d’accord avec vous.


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