| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






lundi 26 octobre 2015

Je suis blanche et vous me le reprochez !

par Johanne St-Amour, féministe radicale et collaboratrice de Sisyphe






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Manifeste du Front Féministe
Confondre le sexe biologique et le genre nuit aux droits des femmes
L’intersectionnalité : Les invectives grotesques et les procès d’intention !
Les mille et une façons de tuer une femme
Pour un féminisme universaliste
Fées cherchent Île Oasis
L’universalisme est inhérent au féminisme
Contre le racisme des bons sentiments qui livrent les femmes au patriarcat oriental
Les filles, ne baissez pas les bras !
La Ville de Québec a dévoilé quatre plaques commémoratives en hommage à des femmes ayant marqué son histoire
Qu’est-ce qu’une femme ?
La sororité est-elle possible ?
L’intersectionnalité dévoyée : le cheval de Troie des islamistes
Le système patriarcal à la base des inégalités entre les sexes
#8mars - Les "étincelles" de Sophie Grégoire Trudeau
Désolée, vous n’êtes pas égales
Élaine Audet et Micheline Carrier, récipiendaires du Prix PDF QUÉBEC 2016
Vous avez dit "mauvais genre" ?
Lorraine Pagé trace un tableau de la situation des femmes dans le monde
Sexisme politique, sexe social
Révolution féministe : site féministe universaliste et laïc
Il faut abolir les prisons pour femmes
Le féminisme islamique est-il un pseudo-féminisme ?
Pour un féminisme pluriel
Cachez-moi ce vilain féminisme
Féminisme - Le Groupe des treize veut rencontrer la ministre à la Condition féminine Lise Thériault
Combattre le patriarcat pour la dignité des femmes et le salut du monde
Martine Desjardins parle du Sommet des femmes à Montréal
Banaliser la misogynie, c’est dangereux
Féminisme - Faut-il faire le jeu du "Diviser pour régner" ?
La pensée binaire du féminisme intersectionnel ne peut que mener à l’incohérence
Lutter contre la pauvreté des femmes et la violence des hommes envers elles
"Du pain et des roses" - Le 26 mai 1995, une grande aventure débutait
Portrait des Québécoises en 2015 - L’égalité ? Mon œil !
Je plaide pour un féminisme qui n’essaie pas de s’édulcorer
La Maison de Marthe, première récipiendaire du Prix PDF Québec
Ensemble, réussir la 4ième Marche Mondiale des Femmes ! Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous resterons en marche !
Des "Déchaînées" aux genoux du patriarcat !
L’intervention féministe intersectionnelle – Troquer un idéal pour une idéologie trompeuse ?
Ce que révèle l’alliance de certains musulmans avec la droite réactionnaire
Au cœur de la division du mouvement féministe québécois : deux visions
Désaccord sur le virage de la Fédération des femmes du Québec
Féminisme islamique - Quand la confusion politique ne profite pas au féminisme
États généraux du féminisme - Des sujets importants écartés : "De qui ou de quoi avons-nous peur ?"
PDF Québec est lancé ! - Une voix pour les droits des femmes
États généraux et FFQ - Un féminisme accusateur source de dissension
Ignorer et défendre la domination masculine : le piège de l’intersectionnalité
Comment les hommes peuvent appuyer le féminisme
Le féminisme contemporain dans la culture porno : ni le playboy de papa, ni le féminisme de maman
Refuser d’être un homme. Pour en finir avec la virilité
Les micro-identités et le "libre choix" érigé en système menacent les luttes féministes
La misogynie n’a pas sa place dans le féminisme
L’écriture équitable - La féminisation des textes est un acte politique
Réfutation de mensonges au sujet d’Andrea Dworkin
Une éducation féministe donne de meilleurs fils
"Rien n’a encore pu me détruire" : entretien avec Catharine A. MacKinnon
France - La mainmise des hommes sur le monde de la radio
États généraux sur le féminisme au Québec/FFQ - Des exclusions fondées sur des motifs idéologiques et des faussetés
Le mouvement des « droits des hommes », la CAFE et l’Université de Toronto
Mensonges patriarcaux - Le mouvement des « droits des hommes » et sa misogynie sur nos campus
Féministes, gare à la dépolitisation ! Les féminismes individualiste et postmoderne
"Les femmes de droite", une oeuvre magistrale d’Andrea Dworkin
"Je suis libre", une incantation magique censée nous libérer des structures oppressives
Trans, queers et libéraux font annuler une conférence féministe radicale à Londres
« Le féminisme ou la mort »
"Des paradis vraiment bizarres" - "Reflets dans un œil d’homme ", un essai de Nancy Huston
Quand les stéréotypes contrôlent nos sens
"Agentivité sexuelle" et appropriation des stratégies sexistes
Cessons de dire que les jeunes femmes ne s’identifient pas au féminisme !
Un grand moment de féminisme en milieu universitaire
Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine
Résistance au sexe en contexte hétérosexuel
La CHI - Un humour dégradant et complice de l’injustice sociale
"Heartbreak", une autobiographie d’Andrea Dworkin
Hockey, suicide et construction sociale de la masculinité
Polémique sur l’enseignement du genre dans les manuels scolaires en France
Le "Gender" à l’américaine - Un verbiage qui noie la réalité du pouvoir patriarcal
2011-2015 - Un plan d’action pour un Québec égalitaire
NousFemmes.org
L’égalité inachevée
Journée internationale des femmes 2011 - Briser le silence sur toutes les formes de sexisme
En France et ailleurs, 2010, une mauvaise année pour les femmes
Ce qu’est le féminisme radical
Polygamie - Le Comité de réflexion sur la situation des femmes immigrées et “racisées” appuie l’avis du CSF
Il y a trois ans, mon cher Léo...
La Fédération des femmes du Québec représente-t-elle toutes les femmes ?
Tout est rentable dans le corps des femmes... pour ceux qui l’exploitent
Incessante tyrannie
Comment le patriarcat et le capitalisme renforcent-ils conjointement l’oppression des femmes ?
Égalité ou différence ? Le féminisme face à ses divisions
Le "gender gap" dans les Technologies de l’information et de la communication
La Marche mondiale des femmes dix ans plus tard
Azilda Marchand : une Québécoise qui fut de tous les combats pour les femmes !
Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
Prostitution et voile intégral – Sisyphe censuré par le réseau féministe NetFemmes
Regard sur l’égalité entre les femmes et les hommes : où en sommes-nous au Québec ?
Féminisme en ménopause ?
Ce n’est pas la France des NOBELS !
Écarter d’excellentes candidates en médecine ? Inadmissible !
Trois mousquetaires au féminin : Susan B. Anthony, Elizabeth Cady Stanton et Matilda Joslyn Gage
La question des privilèges - Le réalisateur Patric Jean répond à des critiques
Lettre à Patric Jean, réalisateur de "La domination masculine", et à bien d’autres...
Une grande féministe, Laurette Chrétien-Sloan, décédée en décembre 2009
Le travail, tant qu’il nous plaira !
Comme une odeur de misogynie
La patineuse
Invasion du sexisme dans un lycée public
Magazines, anorgasmie et autres dysfonctions
"Toutes et tous ensemble pour les droits des femmes !"
Cent ans d’antiféminisme
MLF : "Antoinette Fouque a un petit côté sectaire"
Des femmes : Une histoire du MLF de 1968 à 2008
Qui est déconnectée ? Réponse à Nathalie Collard
Manifeste du rassemblement pancanadien des jeunes féministes
Pour une Charte des droits des femmes
Andy Srougi perd sa poursuite en diffamation
La lesbienne dans Le Deuxième Sexe
Le livre noir de la condition des femmes
La percée de la mouvance masculiniste en Occident
Procès du féminisme
Humanisme, pédocriminalité et résistance masculiniste
Une critique des pages sur le viol du livre "Le Plaisir de tuer"
Mise au point sur la suspension d’un article critiquant le livre du Dr Michel Dubec
Pour éviter de se noyer dans la (troisième) vague : réflexions sur l’histoire et l’actualité du féminisme radical
L’égalité des femmes au Québec, loin de la coupe aux lèvres !
Je suis féministe !
Écoféminisme et économie
Poursuite contre Barbara Legault et la revue "À Bâbord !" - Mise à jour
Biographie de Léo Thiers-Vidal
Vivement le temps de prendre son temps !
Séances d’information pour le projet d’une Politique d’égalité à la Ville de Montréal
Florence Montreynaud fait oeuvre d’amour et de mémoire
Magazines pour filles, changement de ton !
Un 30e anniversaire de la JIF sous la fronde conservatrice
L’égalité des femmes au Québec est-elle plus qu’une façade ?
Colloque sur Antigone
Prostitution et trafic sexuel - Dossier principal sur Sisyphe.org
Golf : "Gentlemen only, ladies forbidden" ?
Méchant ressac ou KIA raison ?
Dégénération de "Mes aïeux", un engouement questionnant
Les « Gender Studies », un gruyère confortable pour les universitaires
Réflexions "scientifiques" du haut du Mont Grey Lock
Madame, s’il vous plaît !
Annie Leclerc, philosophe
Des arguments de poids...
Pour hommes seulement
Andrea Dworkin ne croit pas que tout rapport sexuel hétéro est un viol
Peau d’Âme ou Beautés désespérées ?
Réflexions et questionnement d’une féministe en mutation
Mais pourquoi est-elle si méchante ?
Le concours « Les Jeudis Seins » s’inscrit dans le phénomène de l’hypersexualisation sociale
Aux femmes qui demandent - sans plus y croire - justice. Qu’elles vivent !
Jeux olympiques 2006 : félicitations, les filles !
7e Grève mondiale des femmes - Le Venezuela donne l’exemple
Évolution des droits des Québécoises et parcours d’une militante
2005, l’année de l’homme au Québec
Mes "problèmes de sexe" chez le garagiste !
Brèves considérations autour des représentations contemporaines du corps
OUI à la décriminalisation des personnes prostituées, NON à la décriminalisation de la prostitution
"Femmes, le pouvoir impossible", un livre de Marie-Joseph Bertini
L’AFEAS veut la représentation égalitaire à l’Assemblée nationale du Québec
Elles sont jeunes... eux pas
Dis-moi, « le genre », ça veut dire quoi ?
Quand donc les hommes ont-ils renoncé à la parole ?
Déconstruction du discours masculiniste sur la violence
Les hommes vont mal. Ah bon ?
La face visible d’un nouveau patriarcat
Quelle alternative au patriarcat ?
Le projet de loi du gouvernement Raffarin "relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste et homophobe" est indéfendable
L’influence des groupes de pères séparés sur le droit de la famille en Australie
Victoires incomplètes, avenir incertain : les enjeux du féminisme québécois
Retrouver l’élan du féminisme
Le droit d’éliminer les filles dans l’oeuf ?
Des nouvelles des masculinistes
Masculinisme et système de justice : du pleurnichage à l’intimidation
Nouvelle donne féministe : de la résistance à la conquête
Les masculinistes : s’ouvrir à leurs réalités et répondre à leurs besoins
Nouvelles Questions féministes : "À contresens de l’égalité"
S’assumer pour surmonter sa propre violence
Sisyphe, que de rochers il faudra encore rouler !
Coupables...et fières de l’être !
Un rapport de Condition féminine Canada démasque un discours qui nie les inégalités de genre
De la masculinité à l’anti-masculinisme : penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive
Les courants de pensée féministe
Quelques commentaires sur la domination patriarcale
Chroniques plurielles des luttes féministes au Québec
Qu’il est difficile de partir !
Deux cents participantes au premier rassemblement québécois des jeunes féministes
Le féminisme : comprendre, agir, changer
Le féminisme, une fausse route ? Une lutte secondaire ?
À l’ombre du Vaaag : retour sur le Point G
L’identité masculine ne se construit pas contre l’autre
Les hommes et le féminisme : intégrer la pensée féministe
La misère au masculin
Le Nobel de la paix 2003 à la juriste iranienne Shirin Ebadi
Hommes en désarroi et déroutes de la raison
Le « complot » féministe
Christine de Pisan au coeur d’une querelle antiféministe avant la lettre
Masculinisme et suicide chez les hommes
Le féminisme, chèvre émissaire !
L’autonomie de la FFQ, véritable enjeu de l’élection à la présidence
Les défis du féminisme d’aujourd’hui
Les arguments du discours masculiniste
Nouvelle présidente à la FFQ : changement de cap ?
La stratégie masculiniste, une offensive contre le féminisme
Le discours masculiniste dans les forums de discussion







Je suis blanche et alors ?

Je ne peux rien changer à cette couleur de peau jaillie d’une naissance de parents bien (trop ?) québécois, du fond d’un cinquième rang d’un petit village du Québec !

Je suis blanche et alors ?

Je suis blanche et la couleur de ma peau n’a pu éviter à ma mère la souffrance d’incestes multiples qui, elle, n’a pu éviter à sa mère la souffrance d’incestes multiples.

Je suis blanche et je n’ai pu me protéger des peurs de cette femme démolie qui s’apeurait à l’idée que ses filles subissent le même sort ou soient victimes de violences, en oubliant de surveiller l’angle mort dans lequel se retrouvaient mes frères !

Je suis blanche et je n’ai pu empêcher que ma mère et les femmes de mon enfance subissent l’autorité et la haine d’une religion omniprésente, discriminatoire et dominatrice.

Je suis blanche et la couleur de ma peau n’a pu empêcher que mon père, fils d’un père handicapé et violent, sombre dans la dépression masquée dans l’alcoolisme et participe à cette famille dysfonctionnelle qui a été la mienne et celle de mes sœurs et de mes frères, des années durant.

Je suis blanche et la vie n’a pu éviter que je vive dans un village – et dans une société - où l’alcool et la violence sexuelle étaient la norme !

Je suis blanche et je n’ai pu empêcher que des êtres chers, blancs eux aussi, soient victimes de cette société d’asservissement et de cruauté.

En fait, j’ai essayé, mais on ne m’a pas crue !

Je suis blanche et je n’ai pu empêcher la culpabilité de m’assaillir jusqu’à ce que je comprenne que je n’étais pas responsable.

Je suis blanche et je n’ai pu éviter que des femmes chères à mon cœur et victimes de violences sexuelles, pauvres, ne s’abîment dans la prostitution où des acheteurs et des proxénètes en mal de domination imposent leurs lois.

Je suis blanche et la couleur de ma peau n’a pu empêcher que je développe de l’angoisse, de l’anxiété, de la dépression pendant des années, à la suite de ce vécu pourri d’une société patriarcale qui revendique encore ses droits, notamment dans la prostitution et dans ces religions sexistes, misogynes et rétrogrades.

Je suis blanche et la couleur de ma peau n’a pu empêcher que je dépense argent, énergie et tout un pan de ma vie à tenter de recoller les morceaux de mon corps, de mon âme. Brisés. Et encore fragiles.

Je suis blanche et maintenant relativement en bonne santé, conquise à l’arraché, acquis que je devrais maintenant justifier ?

Je suis blanche et je vis maintenant presque sans soucis monétaires, mais je devrais renier ce à quoi toutes personnes aspirent ? Et prouver que je ne suis pas une "féministe de luxe" ?

Je suis blanche et je suis hétérosexuelle et je devrais en être gênée ? Moi qui ai mis des années à me réapproprier ma sexualité, la vivre en toute liberté, à l’ombre des standards publicitaires, religieux, pornographiques ou marchands comme dans la prostitution ?

Je suis blanche et alors ?

La couleur de ma peau ne m’empêche pas de penser, d’analyser et de dénoncer les injustices vécues par des femmes, des enfants, et même des hommes vulnérables.

Je me sens doublement trahie par ces femmes qui maudissent la couleur de ma peau !

Je me sens doublement trahie par ces femmes qui, ayant oublié les germes de la violence, de la domination, veulent, à leur tour, me faire taire ?

Je me sens trahie par des femmes qui hiérarchisent la discrimination, répertorient la douleur, classifient l’apartheid, échelonnent la ségrégation et occultent la solidarité, la véritable solidarité des luttes des femmes.

De toutes les femmes !

 Lire la réflexion de Michèle Sirois, présidente de Pour les droits des femmes (PDF), suscitée par cet article de Johanne St-Amour : "La pensée binaire du féminisme intersectionnel ne peut que mener à l’incohérence".

 Aussi "Féminisme - Faut-il faire le jeu du "Diviser pour régner" ?" par Rosette Côté.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 26 octobre 2015



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Johanne St-Amour, féministe radicale et collaboratrice de Sisyphe



Plan-Liens Forum

  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    (1/6) 31 octobre 2015 , par

  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    (2/6) 29 octobre 2015 , par

  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    (3/6) 29 octobre 2015 , par

  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    (4/6) 29 octobre 2015 , par

  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    (5/6) 29 octobre 2015 , par

  • Qui vous le reproche ?
    (6/6) 28 octobre 2015 , par





  • Je suis blanche et vous me le reprochez !
    31 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Ma lettre ouverte suite à votre article

    http://quebec.huffingtonpost.ca/elvira-kamara-nangnigui/etre-blanche_b_8431200.html

    Je suis blanche et vous me le reprochez !
    29 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Il est clair que ce texte répond aux injonctions de précieuses (bien au sens XVIIème) militantes qui semblent avoir découvert la complexité sociale, en sorte qu’elles justifient une aristocratie urbaine où chacune se trouverait fort bien à sa place- souvent, de "bonne sauvage".

    En prétextant mettre en question l’"universel" et la portée générale, et donc proprement politique du féminisme, ces garantes auto-proclamées de l’authenticité tribale mettraient dos à dos la "femme en général" et les femmes, dans leur diversité, sans même une once de cohérence (la déconstruction à outrance privilégiée, il va sans dire que la construction un tantinet logique et critique fait tâche dans leur système) : une matière sociale éclectique, à la suite du texte ci-dessus, comment voulez-vous agir contre les féminicides ?

    Et n’est-ce pas commode ? Comme vous le suggérez Marion, cela sous-tend un relativisme culturel on ne peut plus dommageable ; pourtant l’on exhorte les féministes au silence sous couvert de "liberté de choix" et de défiance systématique à l’égard de toute démarche d’ordonnancement qui irait à l’encontre de ces gestes prétendument "radicaux" ou subversifs. Voyez les réactions qu’a suscité votre Charte de la laïcité.

    J’ajouterais au texte de Johanne St-Amour que ce qui distingue le féminisme, à l’instar du morcellement intersectionnel, est justement la visée pratique.

    L’intersectionnalisme est principalement une revendication identitaire à laquelle répond une politique très précise, très libérale de simple gestion, certes, et se trouve par celles qui s’en font les porte-paroles, outrageusement descriptif - le féminisme conserve une démarche transformatrice et fondatrice. C’est pour cela que l’on insiste sur "l’unité", étant précisé qu’elle découle de l’objet même du féminisme : la phallocratie et non les femmes. C’est une question de méthode fondamentale.

    Je suis blanche et vous me le reprochez !
    29 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Ce texte énumère les multiples opprssions et persécutions endurées par une femme dite "blanche". Comme si c’était un prix à payer, comme si elle ne pouvait être acceptée, et écoutée qu’à cette condition-là. Une femme "blanche" qui ne serait ni violée ni battue par son mari, ni astreinte à des travaux humiliants ou gratuits (cas rare j’en conviens)aurait-elle tout de même droit à la parole ? Ou bien serait-elle, d’avance, d’office et DU SIMPLE FAIT DE SA NAISSANCE, assignée au silence imposé aux "dominants" - alors même que, peut-être, elle se domine tout juste elle-même, et se bat tous les jours contre la domination ?

    Je suis blanche et vous me le reprochez !
    29 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Mon texte, Madame, n’est pas tant une plainte, comme vous le jugez, qu’une dénonciation.

    Des féministes me disent qu’elles voient ou entendent souvent qu’on dénigre des femmes et des féministes seulement parce qu’elles sont blanches. Je vois sur les réseaux sociaux, entre autres, ce jugement envers des femmes dont on réfute les positions ou les arguments.

    Je ne connais pas la couleur de la peau de ces femmes qui en accusent d’autres d’être blanches. Je ne peux donc vous dire si ces femmes sont « racisées » ou non.

    D’ailleurs, je ne m’adresse nullement aux femmes « racisées », comme vous le supposez, mais à toutes les féministes qui calomnient d’autres femmes, d’autres féministes en jaugeant la couleur de leur peau, le niveau de leur santé, leur capacité physique, leur orientation sexuelle ou l’épaisseur de leur portefeuille (comme dans l’expression « féministes de luxe »).

    Le contexte dans lequel se formulent ces accusations est très large : lors de rencontres de groupes de femmes et sur les réseaux sociaux notamment.

    Votre affirmation selon laquelle un « racisme anti-blanc » serait « fumeux », semble suggérer que la discrimination contre des femmes blanches parce qu’elles sont blanches est impossible. Comment appelez-vous ces accusations alors ? Ceci démontre la rigidité de la théorie de l’intersectionnalité à moins que le problème ne soit dans son application : il y a surenchère des sections ! On a oublié l« ’inter » de intersectionnalité pour amplifier certaines sections, des intouchables, où la discrimination contraire est non seulement niée mais ridiculisée.

    Et à mon avis, ce sont les systèmes qu’il faut dénoncer sans tomber dans le piège d’identifier des boucs émissaires.

    Également, mon texte ne se rapporte aucunement à des « femmes qui communautarisent la société et relativisent le droit des femmes », comme vous le présumez.

    Je suis blanche et vous me le reprochez !
    29 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Comment peut-on ne pas comprendre le cri du coeur exprimé dans ce texte et vouloir ramener la douleur exprimée à un reproche aux femmes "racisées" ? N’êtes-vous sensible qu’aux cas de racisme ? En fait, ce genre de réflexion donne plutôt raison à l’auteure : tout ce qui n’est pas blanc est à considérer, les femmes blanches ne peuvent pas avoir de problèmes ni être victimes d’agressions en tant que FEMMES. Tout est ramené à des sous-groupes alors que TOUTES les femmes du monde, peu importe la couleur de leur peau, leur religion, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle, sont victimes d’une oppression COMMMUNE, ont un ennemi COMMUN, la domination patriarcale. Les femmes blanches sont exposées elles aussi à ce contrôle patriarcal qui prend différentes formes. Enfin, le racisme anti-blanc existe bel et bien, il s’exprime notamment quand on dit : "Toi en tant que blanche, occidentale, à l’aise, tais-toi, tu n’as pas le droit de dire que tu souffres parce que tu fais partie des oppresseurs". Si on veut lutter également contre les violences faites à TOUTES les femmes, il vaudrait mieux de pas les diviser en catégories ni hiérarchiser les expériences violentes et douloureuses vécues par les unes et les autres. On lutte contre un ennemi commun, non pas contre nos soeurs différentes de nous. Que savons-nous de la douleur d’une autre sinon ce qu’elle réussit à nous en dire ? #OnVousCroit s’adresse à toutes les femmes, y compris les femmes blanches.

    Qui vous le reproche ?
    28 octobre 2015 , par   [retour au début des forums]

    Votre article manque de mise en contexte. Dit comme ça, on pourrait croire que vous vous plaignez de "racisme anti-blanc" (concept aussi fumeux que le "sexisme anti-homme"), et que vous reprochez aux féministes racisées en général de dénigrer le féminisme mené entre autres par des femmes blanches. Je viens d’en discuter avec une amie racisée, et c’est ainsi qu’elle lit votre texte.
    Pourriez-vous préciser qui sont ces "femmes qui maudissent la couleur de [votre] peau" ?
    Personnellement, je suppose que vous vous adressez à celles qui communautarisent la société, et relativisent les droits des femmes, en justifiant le voile, l’excision, et autres pratiques barbares au prétexte du "respect des traditions", ce qui leur permet d’essayer de faire taire les personnes extérieures à ces communautés.
    Est-ce cela que vous vouliez dire ?


        Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

    © SISYPHE 2002-2015
    http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin