Qui a dit que les jeunes femmes rejetaient le féminisme ? Pendant trois jours, le 26, 27 et 28 septembre, des jeunes féministes âgées de 14 à 35 ans, venues de Rivière-du-Loup, Alma, Québec, Gatineau, Montréal, de l’Ontario, se sont réunies enthousiastes et « rebelles » pour discuter des enjeux qui leur tiennent à coeur.
Pour Elsa Beaulieu, l’une des membres du comité organisateur et du comité jeunes de la FFQ, « le succès de l’événement prouve qu’il y a une grande volonté de rassembler nos énergies pour mener des luttes communes à notre génération. » Parmi la dizaine de groupes représentés dans l’organisation, il faut souligner la présence de jeunes femmes du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques et du Centre des travailleurs et travailleuses immigrant-es.
Lutte à la mondialisation néolibérale capitaliste, contrôle social du corps des femmes, pratiques queer, marchandisation des femmes et mondialisation, et montée de l’anti-féminisme ne sont que quelques-uns des thèmes qui ont enflammé les discussions et provoqué des débats durant la fin de semaine.
Samedi après-midi, pour passer de l’analyse à l’action, les participantes sont sorties dans la rue afin de réaliser des actions de résistance créative. Un petit groupe a notamment modifié des noms de rues pour les remplacer par des noms de femmes qui ont marqué l’histoire, alors qu’un autre s’est baladé rue Sainte-Catherine en remettant aux passantes des ballons sur lesquels était inscrit : « Vous êtes belle ! ».
S’organiser pour passer à l’action
Quatre pistes d’action collective ont retenu leur attention : la lutte contre la publicité sexiste et l’image des femmes dans les médias, les luttes féministes contre la mondialisation, la mise sur pied d’une caravane d’éducation populaire qui visitera les écoles afin de démystifier le féminisme et de développer la conscience sur les enjeux spécifiques aux filles et aux jeunes femmes, et la création d’espaces de réflexion, d’analyse, d’organisation et de solidarité.
Les journalistes n’ayant pas été invité-es à assister à leurs discussions, il faudra attendre le bilan de la rencontre pour savoir si la présence d’une représentante de Stella sur le comité organisateur signifie que le Rassemblement endosse la libéralisation de la prostitution. Et voir quelle est son analyse du mouvement queer par rapport à l’identité lesbienne et féministe. Deux questions cruciales qui n’ont pas fini de susciter des débats sur l’orientation du mouvement féministe, qui sera le sujet du colloque tenu par la Fédération des femmes du Québec, les 7, 8 et 9 novembre prochain.
Mis en ligne le 16 octobre 2003